Bonjour Jean,
J'ai écouté la conf. que tu as mis en lien plus tôt cette semaine. Tu disais que cet entretien ''
porte résolument sur la nature de la relation entre l'information et la matière.'' De ce qu'exprime clairement les invités, et ils sont tous les trois d'accord sur ce point, l'information émerge de la matière. Jean-Claude Ameisen a amené une première perspective de l'origine de l'information comme étant ''
ce qui a résulté d’une contrainte'', ca m'a paru possiblement dans la même logigue que la nécessité du titre de l'essai de Jacques Monod :
Le Hasard et la Nécessité.
En rapport avec ce que disais ici :
jean7 a écrit :Si on se cherche à l'extérieur de nous-même, il faut s'attendre à ne rien trouver qui nous ressemble.
Je veux dire par là que ce qui nous embrouille, c'est de prétendre identifier ce que nous faisons en tant que personnes à des échelles où il n'y a pas de personne.
Ou pire encore plaquer sur les personnes des conclusions tirées d'observations faites à des échelles où elles n'ont aucun sens.
J'ai fait le lien avec ce que tu disais et une séquence avec J.-C. A. quand il disait à propos ''
de l’intentionnalité qui a été longtemps recherché comme une des forces actives dans la nature'' et à la base de toutes les croyances, j’imagine ( réf. audio : séquence : 8 min 33 à 12 minutes plus ou moins). Je le cite :
... c’est quelque chose qui nous est propre : l’information, l’écriture... le language… et donc, nous avons tendance à le projeter y compris dans des mondes non conscients. Alors, est-ce que c’est une bonne façon d’interpréter le non conscient que de lui prêter quelque chose qui est très lié à la conscience... Est-ce que ça correspond à la réalité…’’ Au fond, il décrit une forme d'anthropomorphisme, non ?
Il poursuit... (voir papier ca aide à bien saisir. Réf. même séquence 8 min à 12 ou 13 min) :
''Je vais vous donner un autre exemple, les relations de cause à effet; ce qu’on appelle les lois de la nature, les lois de la physique sont intemporelles. Si vous regardez les métamorphoses de l’univers depuis 14 milliards d’années ou les métamorphoses du vivant depuis 4 milliards d’années, ce qui survit ce sont les lois qui permettent l’enchaînement des relations de cause à effet. Est-ce que ça veut dire que ces lois de la physique, ces lois de la nature, cette question qui préoccupe les physiciens depuis longtemps ont une existence propre et qu’on pourrait dire au fond le fil de l’histoire de l’univers et le fil du vivant ce sont les forces qui sont à l’œuvre dans les relations de causalité ? C’est une façon de voir les choses.
Il est intéressant de questionner ces lois, dire ou penser d’emblée que les lois de la physique sont le fil immatérielle de l’univers , c’est une façon de voir les choses. Mais, est-ce que ces relations de causes à effets existent en l’absence de cause agissant sur des effets et et des effets agissant sur des causes… ''
J’ai pas trop compris comment il peut y avoir une absence de cause quelque part, peut-être s’interroge-t-il à savoir si il y a eut ou non une première cause pour que l’univers naisse ? Ca m'apparaît à moi du moins une question très très loin de ce que je serait capable de comprendre.
Pour revenir à un des auteurs du livre, Pierre-Henri Gouyon, quand il donnait l'exemple de ce qui s'était produit dans le parc de yellowstone avec les loups, il semblait parler d'information véhiculée pas juste sur chaque chose ou individu qui y habite, mais aussi par l'écosystème lui-même. Pour cela il faudrait que d'un ensemble puisse émerger de l'information au même titre que celle lié à tout ce qui y habite. Ca m'a fait penser à ce qui se véhicule toujours comme idée qu'il existe une mémoire collective ou un champ morphique, sauf que je n'ai pas trouvé d'info sur ce que serait le support de cette mémoire plus vaste...
Je crois que cet audio aurait mérité un sujet à lui seul. Il soulève des questions intéressantes.
Au plaisir d'en discuter, Jean, quand tu repasseras sur le sujet.