jean7 a écrit : 04 mai 2019, 01:39Ça va de soit chez tous les humains pour qui c'est à la base de leur éducation seulement, ça c'est sûr. Pour le reste, on en sait rien.
Je ne partage pas cet avis.
J’ai du mal avec le fait que certains pensent qu’on ne peut pas définir l’intelligence et/ou qu’il y aurait plusieurs formes d’intelligence. En ce sens, je rejoins J-F parce que prétendre qu’il serait possible à une forme de vie de faire ce que nous faisons sans math, ça revient à croire à quelque chose de magique.
Bien sûr, je suis d’accord que certains individus possèdent des aptitudes qui diffèrent concernant, par exemple, ce qui concerne la perception spatio-géometrique, les langues, les chiffres, l’interaction sociale (« l’intelligence émotionnelle »), etc., mais pour moi ce ne sont que des variantes et des formes (et c’est normal que certains sujets performent plus ou moins bien dans l’une ou l’autre).
Mais, toute intelligence, quelle qu’elle soit, procède en effectuant des rapports entre tout ce qu’elle observe. Que ce soit en utilisant ce que nous nous nommons déduction, induction, abduction, abstraction et peu importe le niveau de généralisation, d’heuristique et « d’intuition » employé, il est toujours et impérativement question de rapports (et de conscience de ces rapports)!
Du coup, il y a déjà une notion de « quantification » qui est présente dans toute forme d’observation et d’analyse : plus gros, moins gros, plus haut, plus bas, plus nombreux, moins nombreux, plus souvent, moins souvent, toujours, jamais, tout, rien, etc. Même un chien possède certaines de ces notions même si elles sont floues pour lui. Et déjà (plus/moins, jamais/toujours, tout/rien), ça définit tout naturellement le
concept d’opposé ainsi que d’addition et de soustraction (au moins en principe)! Cette quantification naturelle, donc, est seulement plus ou moins définie/floue et précise selon les cerveaux et les sujets. Bien sûr, il y a aussi une notion de culture qui intervient dans la mesure où à force de partager (avec une langue qui le permet, naturellement), les individus d’une communauté vont finir par créer un « corpus » qui, rétroactivement, permettra aux individus d’affiner leur représentation et pensée sans qu’ils aient tous à refaire (inventer la roue) depuis le début à chaque naissance, mais ça ne change rien à la question.
Ce que je prétends, c’est que pour manipuler ces différents rapports au point de pouvoir élaborer et concevoir des méthodes permettant de produire des techniques et technologies permettant d’agir de plus en plus efficacement et finement sur « tout » (l'environnement), il est impératif qu’un esprit en arrive à diviser et définir les différences de rapport en « unité » précise pouvant être manipulé par son esprit, d’où pourquoi naîtra (et se transmettra), nécessairement, un jour ou l’autre, une « mathématique » chez toute forme d’intelligence (dont le cerveau le permet) qui
dépassera un certain stade d’efficience en termes d’interaction consciente avec tout ce qui l’entoure.
En fait, je partage certaines de vos réserves, à toi et thewild, sauf que je crois qu’elles ne s’appliquent qu’à des intelligences qui, justement, n’ont pas encore atteintes et réunis tout ce qui est nécessaire pour que les mathématique puisse s’exprimer et se partager au sein de leur communauté. Parce que la capacité du cerveau, seule, ne suffit pas. Il faut naturellement qu’il y ait une certaine multiplication des sujets et une certaine organisation sociale permettant (dans un premier temps de faire naître un langage et des pixels suffisant et) de créer un corpus de connaissance pouvant se perpétuer de génération en génération avant qu’un début de « science mathématique » puisse se développer. Mais cette notion de culture n’est que de l’huile sur l’enregnage, car, au départ, il y a un être, un cerveau qui exprimera le premier un calcul, aussi simple et basique soit-il. La culture, graduellement, ne servira que de support de développement et de transmission entre tous.
Pensez-y deux secondes : pour qu’une forme de vie dans l’univers puisse en arriver à concevoir et fabriquer un « appareil » (avec toutes les connaissances des divers champs que ça implique et nécessite) lui permettant de s’extirper de la gravité de leur planète et d’anticiper la trajectoire, le retour, la survie des individus à bord, etc., afin de pouvoir poser le pied (ou la patte ou wathever) sur leur satellite naturel, si elle n’arrive pas à manipuler des unités afin d’effectuer des rapports précis et donc des calculs (et donc ==> des math!), elle n’y arrivera jamais de façon « empirique » en faisant uniquement des essais « à vue de nez » ou de façon « intuitive ».

Ça implique bcp trop de champs de connaissance pour tout mettre en place.
Je ne rejette donc pas du tout qu’il puisse y avoir, probablement, plusieurs formes de vie dans l’univers qui soient plus ou moins « intelligente », disons comme les Pirahãs, mais ce que je prétends, c’est qu’aucune de celle-ci — justement — n’arrivera à faire plus que les Pirahãs si elles n’exploitent pas un procédé leur permettant d’effectuer des rapports et calculs assez précis afin d’anticiper des trucs qu’il est impossible de connaître/effectuer « à vue de nez » et/ou intuitivement (
et prétendre qu’il serait possible de fabriquer un appareil spatial intuitivement — qui fonctionne —, pour moi c’est prétendre que la magie existe!).
...ce qui me ramène à mes postulats : toute forme de vie pouvant, a minima, anticiper et agir autant que nous le pouvons nous même doit, impérativement, exploiter une forme ou une autre de « manipulation d'unités » afin de « chiffrer » (peut importe la forme) des rapports pouvant être calculés (donc ==> faire des math!).