Là, tu cherches à imposer ton point de vue en tant que pragmatique dans un discussion philosophique, en te servant de ton pragmatisme pour essayer de disqualifier des considérations qui dépassent forcément en subtilité la physique quantique telle qu'on l'emploie dans un but pratique.curieux a écrit :Pour ce qu'on a besoin de faire, ce flou est tellement petit qu'on se passe facilement de cette 'réalité'.
Un flou artistique sur la position d'un corps dont la masse dépasse celui d'un infime grain de poussière est si faible, pour la MQ que ça n'a aucune importance même pour nos appareils de mesure les plus sophistiqués.
Tu n'échapperas pas au fait que la physique quantique débouche sur des implications philosophiques.
Evidemment, tu peux t'en tenir à l'aspect pratique (tu shut up et tu calculate, sans plus) mais si tu interfères dans une discussion philosophique, il te faut des arguments philosophiques.
Peu importe qu'on ne s'en aperçoive ou pas, mais le fait philosophique est qu'avec la réduction du vecteur d'état j'obtiens une réalité d'objet totale, sans plus aucun état superposé. Alors qu'avec la décohérence, il reste des états superposés.
Au point de vue philosophique (si on veut soutenir le matérialisme scientifique, qui considère que tout phénomène naturel doit être observable et étudiable), s'il reste des états superposés dans mon monde macroscopique après le passage de la décohérence, c'est exactement la même chose que si tout était superposé. Parce que, puisque je me retrouve avec ce reliquat d'états superposés qui ne seront jamais observables, ça veut dire que la décohérence ne satisfait pas aux critères de scientificité du matérialisme, il y a un problème théorique. Ce qui veut dire autrement que la physique quantique, au point de vue du matérialisme scientifique en est exactement au même point que l'homéopathie.
Le problème, c'est que tu te poses en juge au cours d'une discussion dans le cadre d'une vision réaliste de la physique quantique à partir de ta position positiviste (école de Copenhaghe)… et les deux approches ne se mélangent pas.
Wikipedia a écrit :Dans le débat philosophique concernant l'interprétation de la mécanique quantique, certaines approches telles que l'interprétation de Copenhague considèrent d'ailleurs que l'état quantique n'est pas un élément de réalité au sens qu'Einstein donnait à ce terme, mais simplement un intermédiaire de calcul utile pour prévoir les mesures
Au final, les positivistes et les réalistes ensembles savent très bien que la physique quantique ne satisfait pas aux critères de scientificité du matérialisme et la communauté scientifique fait l'impasse sur ce problème philosophique du fait des résultats incontestables de cet outil conceptuel.
Selon la théorie, ces vingt observateurs, après leur observation (on peut en prendre un seul, mais soit…) sont intriqués avec le mur. Tout le système est en superposition d'état : la pièce, le mur et les vingt observateurs.curieux a écrit :Il n'y a pas besoin de nombreuse heures de réflexion pour réfuter ce genre d'interprétation, parce qu'en fait, il suffit de placer 20 observateurs face au mur où se dessine les franges pour qu'après concertation chacun de ces observateurs en arrivent à la conclusion qu'il n'y a de fait qu'un seul 'observateur' dans l'histoire : le mur, et pour dissiper l’ambiguïté du terme il suffit de choisir celui de 'récepteur'.
Du coup, on la place où la conscience la dedans ?
Ce qui fait que pour une personne dans une autre pièce, qui ne peut pas percevoir ce que les vingt observateurs perçoivent, les franges "n'existent" pas pour elle (au sens de notre univers d'objets), elle n'en a pas "conscience".
C'est seulement au cours du processus de la communication avec les témoin (qui est également un processus quantique : une réduction du vecteur d'état du point de vue réaliste et une décohérence de point de vue positiviste) qu'elle "prendra conscience" de la réalité. Dit autrement, que la fonction d'onde s'écroulera pour révéler ce qui se passe dans la pièce avec le mur et les franges dans son monde, dans son univers d'objets solides.
La physique quantique a donc bien à voir d'une manière ou d'une autre avec "la conscience". Le problème, à JF et à toi (notamment), c'est que vous mythifiez le mot "conscience", qui résonne dans votre cerveau comme un relent de religiosité.
Vous êtes tous les deux toujours sur les rails de la chrétienté sans le savoir. Vos réflexes mentaux font office de pensées intrusives ce qui vous empêche d'avoir une réflexion détachée sur le sujet, puisque quand on parle "conscience", ça veut dire automatiquement pour vous une sorte d'action à distance, de "création par l'esprit". Bref, vous êtes victime de vos apriori sur les mots...