Jodie a écrit : 13 mars 2024, 20:20
Tu disais, Dominique, je te cite :
''Nous ne choisissons pas vraiment, nous en avons l'impression. Nous disposons d'un petit espace de "liberté ".''
N'est-ce pas à nous d'aggrandir ou pas cet espace de ''liberté'' ? Pourquoi ce besoin de restreindre à croire que tu ne t'appartiens pas, parce que c'est de ça qu'il s'agit, non ? Les paramètres cachés, tel que l'exprime Etienne Klein, finissent par ressurgir à la conscience et c'est bien notre chance, si je peux dire de les ajuster à notre convenance, sinon nous serions l'esclave de notre cerveau.
Repousser les limites, bien sûr. Ne pas se contenter des servitudes et secouer le cocotier.
Mais ce n'est pas parce que nous disposons d'un cerveau performant que nous sommes pour autant pilote de la machine et que nous dominons la situation.
Nous ne sommes pas prisonniers de notre cerveau, notre pensée qui émane de la conscience est l'expression d'un système vivant particulier, produit d'une évolution.
Ce n'est pas ainsi qu'il faut se poser la question.
L'être (l'expression du vivant) a précédé la conscience dans le processus évolutif et pas l'inverse. Par la suite, la conscience a évolué, en fonction des modifications des interactions avec l'environnement, la niche écologique. L'histoire de l'homme moderne, et de la construction de son cerveau, est somme toute relativement récente : à partir du néolithique, parce que les problématiques posées à l'humain et par l'humain ont évolué.
Auparavant, il ne semble pas s'être produit un foisonnement de cette ampleur. Sur quoi se base-t-on pour formuler cette hypothèse ? Sur les traces disponibles et en particulier sur l'art pariétal qui est un témoignage encore mystérieux sur le plan des représentations symboliques, en prise directe avec les capacités et compétences d'abstraction dont disposaient les auteurs, représentants de la pensée humaine de l'époque, de ses préoccupations.
La prudence demeure, parce les spécialistes se méfient des conclusions un peu trop hâtives.
C'est un premier point. Le deuxième, c'est qu'en quelques millénaires, les techniques utilisées ont très peu évolué, toujours d'après les traces disponibles, les artefacts présents.
Pour réaliser ce type de représentations, il faut un cerveau.
Quelle a été l'évolution à ce niveau ? Comment s'est-elle traduite ? Grand mystère...
A partir du néolithique (fixation des groupes humains au sol, organisation hiérarchisée des sociétés,...), on constate une explosion des techniques. L'humain apprend, et il apprend à apprendre, avec des opérations de plus en complexes qui font appel à des représentations et à des abstractions de plus en plus complexes et sophistiquées, ce qui ne s'était jamais produit auparavant, semble-t-il, sans que les groupes humains puissent soient considérés comme arriérés. Ils n'étaient que le produit d'expériences, de leurs interactions avec leur environnement.
La conscience, au sens large de la définition, n'est pas un phénomène ex-nihilo.
Actuellement, c'est d'ailleurs un phénomène unique dans l'histoire de l'humanité, qui ne s'était jamais produit auparavant, nous disposons de connaissances, et de la mise à disposition de ces dernières, exprimées à un niveau de réflexion inouï.
Ce n'est pas pour autant que nous pouvons prétendre échapper ou nous détacher de nos racines évolutives.
La nature, l'environnement, l'évolution en cours, n'en a strictement rien à faire de l'espèce humaine qui ne représente que 0,0000xxxx des espèces du vivant présents sur cette planète. Huit milliards d'humains, c'est insignifiant au possible, et ils ne représentent aucunement la finalité du processus évolutif. Ce n'est que l'une des expressions du vivant, une branche.
Il faut se montrer humble, modeste, réaliste et... pragmatique. Nous sommes la seule espèce présente, en l'état actuel des connaissances, à pouvoir raisonner à ce niveau. Nous ne pouvons être observateurs et observés.
Nous devons donc nous contenter de ce que nous sommes et continuer à nous interroger. Nous ne serons jamais maîtres du monde et de notre destinée. Nous pouvons seulement l'infléchir, dans certaines directions, et ces directions, ce n'est pas l'humanité qui les a créés (je fais référence aux forces fondamentales de l'univers sans lesquelles il n'y aurait jamais eu de vivant).
Ce n'est pas évident de traduire avec des mots une approche, forcément imparfaite, incomplète, partiale, qui ne représente en aucun cas un point de réflexion définitif, et un délire métaphysique de plus

.
Ce n'est qu'un état, bien éphémère, que je souhaite éloigné de tout enfermement dogmatique. Mais je transporte avec ma petite part d'humanité, reposant sur un inconscient cognitif absolument pas neutre dans l'affaire. De temps en temps, comme tout un chacun, j'essaie de le couillonner afin de lui clouer le bec.
Par contre, nous disposons de suffisamment de moyens ultimes pour mettre un terme définitif à l'aventure humaine.
Pour se rassurer, de tous temps, les groupes humains, aucun n'y échappe, ont inventé des tas de systèmes dont beaucoup continuent de perdurer: les mythes, les croyances, les religions, l'horloger ou l'ordonnateur suprême, l'au-delà, "autre chose", etc, etc,...
Anecdote... du côté des radicalisés... (ça fonctionne avec toutes les autres organisations de ce type

...)...
Le dernier monothéisme en date, l'islam, a inventé un procédé repris pour partie aux structures qui ont précédé: l'humain est insignifiant, son rôle se borne à être au service de l'Idée, qui doit prédominer quelles que soient les actions humaines. La temporalité est abolie, le spirituel est au-dessus du temporel (la loi des humains).
Toute création humaine apparaît de ce fait en rapport avec l'Idée, et lui est soumise.
Conception très pratique pour tous les agités intégristes qui n'ont pas de questions à se poser. Tout est prévu, clés en main.
C'était une anecdote... pour indiquer le degré de complexité des conduites humaines, qui peuvent être désarçonnantes au possible, qui n'existe nulle part ailleurs dans d'autres organisations du vivant, en tant que produit d'une réflexion structurée.
L'évolution ? Quelle belle blague !
