Impôts, Gauchisme et Beauté

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ABC
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Re: Impôts, Gauchisme et Beauté

#51

Message par ABC » 19 avr. 2024, 14:09

jean7 a écrit : 18 avr. 2024, 07:30ces routines sont conçues dans l'objectif unique de survie de l'entreprise (au sens large). Mais la survie s'étend à toute situation : toute entreprise considère qu'elle lutte pour sa survie. La seule ressource surnuméraire est l'homme. Mais il est cher. Il faut le rentabiliser coute que coute.
Et la cause qui conduit :
  • les états au sein de la situation mondiale,
  • les entreprises au sein des états,
  • les dirigeants, les cadres sup, les cadres intermédiaires, les travailleurs au sein des entreprises,
  • les agriculteurs,
à surexploiter ressources humaines et naturelles pour survivre a pour origine (selon moi) notre course effrénée au toujours plus de tout.

En 2 siècles d'industrialisation et de mécanisation de l'agriculture, grâce aux énergies fossiles (et aux compétences+prises de risque de quelques entrepreneurs qui se sont enrichis et nous ont enrichis) notre pouvoir d'achat a été sensiblement multiplié par 100. Sommes-nous 100 fois plus heureux ? Non, mais c'est mieux d'avoir des enfants ne mourant pas en bas âge et, dans les pays développés, pas de famine, l'eau courante, l'accès aux soins de santé et à l'éducation, l'électricité et le confort ménager.

Faut-il continuer à prioriser la croissance du pouvoir d'achat des classes (dites) moyennes des pays développés ? Est-ce prioritaire sur la préservation de notre avenir ? On répond par : il ne faut pas opposer les 2 objectifs. Ce n'est pas certain car :

1/ la nature souffre de notre addiction au toujours plus de tout (cf. Le jour de dépassement)
.
2/ l'humanité souffre de la pression, engendrée par notre course au toujours plus de tout, s'exerçant aussi sur les ressources humaines.

Je te cite :
jean7 a écrit : 18 avr. 2024, 07:30Je pense que l'on ne parle pas de la même chose. Ton analyse ne prend pas en compte la situation de l'employé du bas de l'échelle. Son système de valeurs, il est prié de le laisser au vestiaire. Et quand il rentre chez lui, il est tordu, essoré à un point que je ne me sentirais pas le culot d'aller lui conseiller de penser à ses priorités et objectifs.
Tu peux rajouter ceux qui sont au milieu de l'échelle et ceux qui sont en haut. Eux aussi subissent la pression des entreprises, entreprises qui elles-mêmes subissent la pression de la concurrence nationale et internationale ainsi que la pression des actionnaires.

Elle vient d'où cette pression ? Sur quoi faut-il agir ? Où est la cause de cette pression ? De nous, de notre addiction collective, à tous les niveaux, selon des critères somme toute voisins, au toujours plus de n'importe-quoi auquel nous accordons une valeur subjective biaisée, engendrant prix et coûts mal adaptés à nos réels besoins, à la protection de la planète et à une certaine sérénité au travail.

Effectivement, mon analyse ne se situe pas au niveau des problèmes, ni au niveau des causes intermédiaires (la recherche de profit et de pouvoir d'achat qui n'est pas la cause racine) mais au niveau des 2 causes racine :

1/ notre valorisation incorrecte de biens et services que nous achetons ou convoitons. Elle est incorrectement ajustée à nos réels besoins et engendre des choix politiques et des décisions d'investissement inappropriés. Ces choix sont basés sur nos intentions d'achat et sur nos attentes de solutions immédiates hypothétiques, contraintes par des biais de valeur sacrée = déni/rejet du besoin d'arbitrages entre différentes priorités (ignorance ou déni de la contraction des ressources d'un monde fini).
.
2/ de prix ne prenant en compte que la valeur ajoutée : pas de coût des poissons non pêchés, du pétrole non extrait et non raffiné, des forêts non plantées, des 2 m de terre vivante grâce aux vers de terre et aux bactéries, etc, etc

L'action sur le point 1/ est une action à caractère culturel/mode (accompagnée par des outils de communication de type label). Il est nécessaire que peu à peu :
  • les biens et actions répondant à nos besoins acquièrent une image positive (se traduisant par une forte augmentation de leur intention d'achat, donc de leur prix, favorisant ainsi des décisions d'investissement dédiées à leur développement)
    .
  • les biens et actions contraires à nos besoins acquièrent une image négative (se traduisant par une baisse drastique des intentions d'achat, donc de leur prix, favorisant ainsi l'arrêt des investissements destinés à en prérenniser la production, ou pire, à l'accroître)
Le point 2/ demande la mise en place progressive, à l'échelle internationale, de taxes et de quotas sur les ressources à protéger et pour limiter la production de biens et services nuisibles à notre planète et/ou à nous-mêmes. Compte tenu de son prix et de son impact sur notre pouvoir d'achat, l'action sur le point 2 demande aussi une action sur le point 1 et des négociations difficiles pour rendre ces mesures politiquement souhaitées et non politiquement combattues avec succès par démagogues et père-Noël de compétition.

Qu'est-ce qui s'oppose à ces actions ?
  • Notre ignorance partielle de ces mécanismes ou leur sous-estimation (j'ai le sentiment qu'elle n'est pas négligeable)
    .
  • la difficulté à admettre notre part de responsabilité dans les dommages que nous subissons
    .
  • une focalisation sur des causes intermédiaires et sur une partie des causes racine (notamment l'action trop exclusive de recherche et dénonciation de coupables : les décideurs, le gouvernement, les riches, les immigrés...)
    .
  • un certain nombre de biais : biais d'appartenance et biais de valeur sacrée notamment (rejet de la notion d'arbitrage),
    .
  • une difficulté à nous motiver pour nous former, pour promouvoir les solutions requises (dont la sobriété) et pour identifier, parmi nos convictions, celles que nous devons adapter à la situation actuelle.
    .
  • l'attente de solutions à effet immédiat ne nous demandant pas de remettre en cause nos objectifs et priorités.
Et dans les pays dominés par des dictatures sans pitié, dirigés par des mégalomanes assoiffés de pouvoir ? Qu'en est-il ? Paradoxalement, les causes évoquées ci-dessus y jouent quand même un rôle. Certes, ces personnages là ont un poids énorme. Ils sont à eux seuls, individuellement, en mesure de faire évoluer notre situation mondiale dans une direction très dangereuse.

Comment ces personnages sont-ils parvenus au pouvoir ? Il leur a fallu des appuis. Comment cela a-t-il été possible ? Par les objectifs, attentes et valeurs qui imprègnent notre société (sans que nous en soyons plus conscients que de l'air que nous respirons) car ils ont joué un rôle déterminant dans le comportement et le choix des individus formant l'organisation qui les a portés et maintenus au pouvoir.
jean7 a écrit : 18 avr. 2024, 07:30Ce qui me fait peur, c'est que ce n'est pas une situation rare et la tendance est à répandre ce modèle à tous.
Ajoutons à cela, la destruction rapide et très dangereuse de l'habitabilité de notre planète en plus d'une pression professionnelle engendrant parfois des mal-être au travail et des burn out.

jean7
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Re: Impôts, Gauchisme et Beauté

#52

Message par jean7 » 20 avr. 2024, 11:11

ABC a écrit : 19 avr. 2024, 14:09 Faut-il continuer à prioriser la croissance du pouvoir d'achat des classes (dites) moyennes des pays développés ? Est-ce prioritaire sur la préservation de notre avenir ? On répond par : il ne faut pas opposer les 2 objectifs. Ce n'est pas certain car :

1/ la nature souffre de notre addiction au toujours plus de tout (cf. Le jour de dépassement)
.
2/ l'humanité souffre de la pression, engendrée par notre course au toujours plus de tout, s'exerçant aussi sur les ressources humaines.
Je suis tout à fait de l’avis qu’il ne faut pas prioriser la croissance du pouvoir d’achat.
Mon (humble) opinion est qu’il faut plutôt viser une tendance décroissante.
La difficulté étant de gérer cette décroissance avec humanité. J’entend par là le respect de la vie humaine. Quantitativement bien entendu, mais aussi qualitativement. Ce dernier terme pour inclure le respect de la dignité humaine. Il me semble que le minimum sur lequel des humains entre eux devraient s’accorder est qu’une vie humaine ne devrait jamais être perdue, gâchée ou pourrie s’il existe des solutions pour l’éviter, et que la recherche de ces solutions devraient être la première des priorites d’une société.
Je ne suis pas convaincu que ce minimum soit universellement partagé. Il me semble plutôt que c’est plutôt un sujet de controverse. Si cette crainte est raisonnable, alors il faut en parler, encore et encore.
ABC a écrit : 19 avr. 2024, 14:09 Je te cite :
jean7 a écrit : 18 avr. 2024, 07:30Je pense que l'on ne parle pas de la même chose. Ton analyse ne prend pas en compte la situation de l'employé du bas de l'échelle. Son système de valeurs, il est prié de le laisser au vestiaire. Et quand il rentre chez lui, il est tordu, essoré à un point que je ne me sentirais pas le culot d'aller lui conseiller de penser à ses priorités et objectifs.
Tu peux rajouter ceux qui sont au milieu de l'échelle et ceux qui sont en haut. Eux aussi subissent la pression des entreprises, entreprises qui elles-mêmes subissent la pression de la concurrence nationale et internationale ainsi que la pression des actionnaires.
Elle vient d'où cette pression ? Sur quoi faut-il agir ?
Dans un mouvement générale ou tout est à la fois l’effet et la cause, se demander d’où vient la pressions peut-il mener à autre chose que confronter des biais de sélection?
Sur quoi agir ? Ça me parle mieux. Je dirais : sur la connaissance des événements et l’appel à un retour à la valeur humaine.
Disons une solidarité d’espèce.
L’homme, ce n’est pas moi et mes cousins face aux autres.
Il semblerait que, numériquement parlant, l’humanité va vers une décroissance de population. Tant mieux, c’est un contexte favorable pour foutre à la poubelle uns à uns tous les antagonismes. Au rythme du phénomène « naturel », bien entendu.

Mais n’oublions pas que ceux qui sont « en haut » peuvent descendre s’ils pensent que leur sort ne leur convient pas.
La notion de « milieu de l’échelle » en elle-même est un piège. On crois tous être ce « milieu ».

ABC a écrit : 19 avr. 2024, 14:09 Le point 2/ demande la mise en place progressive, à l'échelle internationale, de taxes et de quotas sur les ressources à protéger et pour limiter la production de biens et services nuisibles à notre planète et/ou à nous-mêmes. Compte tenu de son prix et de son impact sur notre pouvoir d'achat, l'action sur le point 2 demande aussi une action sur le point 1 et des négociations difficiles pour rendre ces mesures politiquement souhaitées et non politiquement combattues avec succès par démagogues et père-Noël de compétition.

Sur la mécanique fine, je n’en sais rien, je suis incompétent.
Sur le principe, il me semble, qu’un schéma très simple de répartition automatique des ressources d’une société qui soit acceptable par tous est très facile à concevoir. Un enfant saurait le faire, le comprendre, l’expliquer et tout le monde serait prêt à y aller.

Les détails de taxe, impôts, allocations, subvention etc… ça nous brouille l’entendement.
L'intendance suivra (il me semble qu'un certain regretté général disait quelque chose comme ça).
ABC a écrit : 19 avr. 2024, 14:09Et dans les pays dominés par des dictatures sans pitié, dirigés par des mégalomanes assoiffés de pouvoir ? Qu'en est-il ? Paradoxalement, les causes évoquées ci-dessus y jouent quand même un rôle. Certes, ces personnages là ont un poids énorme. Ils sont à eux seuls, individuellement, en mesure de faire évoluer notre situation mondiale dans une direction très dangereuse.
Sans compter que notre incapacité à faire briller nos démocraties par leur humanisme et leur réussite les aident énormément.
Leur voie est toute tracée : devenir dans le panier de crabes un crabe assez gros pour tenir.
Quand à leur peuple, tant qu’ils voit sa vie s’améliorer un petit peu et les démocraties cuire à petit feu ne risque pas une prise de conscience.
Conscience de quoi d’ailleurs ?
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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dumat
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Re: Impôts, Gauchisme et Beauté

#53

Message par dumat » 20 avr. 2024, 22:20

thewild a écrit : 18 mars 2024, 17:22
dumat a écrit : 08 mars 2024, 15:17 Image

En gros, les cotisations sociales rapportent bien plus que l'impôt sur le revenu qui lui est progressif. C'est un mythe que les smicards ne payent pas d'impôts, ou peu.
Je remets ce message ici parce que c'était mon interrogation initiale.
dumat a écrit : 17 mars 2024, 00:37 Si tu as le courage de regarder les annexes techniques du simulateur, bon courage :grimace:
http://www.revolution-fiscale.fr/annexe ... ateur).pdf
Je vais regarder ça à tête reposée. Je n'ai pas trouvé l'explication de leur calcul de la CSG sur les hauts salaires notamment, mais ça doit bien être quelque part.

Salut thewild.

J'ai trouvé ce lien de l'INSEE.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/53 ... re-bloc-19

"Au sens élargi, les 20 % les plus modestes contribuent le plus aux prélèvements, rapportés à leurs revenus primaires"

Le "au sens élargi" correspond, d'après ce que j'ai compris, a tout les prélèvements, pas que ceux direct comme celui sur le revenu.

"Les mesures usuelles de la redistribution examinent le plus souvent les transferts monétaires les plus directs, c’est-à-dire, d’un côté, les prélèvements comme l’impôt sur le revenu, la contribution sociale généralisée (CSG) et les cotisations sociales, et de l’autre, les prestations sociales monétaires (comme les prestations familiales et les minima sociaux), les retraites et l’assurance chômage. "

Suivi de :
"Plusieurs raisons poussent à élargir cette approche.

D’une part, d’autres prélèvements affectent d’une manière indirecte les ménages, comme la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou encore les droits d’accise (sur le tabac et l’alcool par exemple), et d’autre part, la contrepartie de ces prélèvements n’est pas seulement constituée de transferts monétaires. Celle-ci comprend également les transferts sociaux dits « en nature » par la comptabilité nationale (notamment les dépenses de santé et d’éducation) et les services publics rendus par les dépenses collectives (comme la police, la justice ou les services d’administration). Ce deuxième groupe de transferts représente une réalité moins directe que le premier, mais le quantifier est essentiel au regard de son ampleur afin d’analyser plus précisément le caractère redistributif du système socio-fiscal. "

Désolé pour le pavé.
Les gens ne cesseront jamais d'avoir des rêves.

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