1)C'est la plus difficile car vraiment rien ne peut meme approcher une hypothese convenable,ceci semble relever plus d'une pensee magique,un desir que ce soit.
C'est en effet l'une des questions les plus ardues. Mais qui ne tente rien n'a rien, non?
2) Il y a plusieurs hypotheses sur le tapis qui semblent etre plus convenables,mais aucune ne fait unanimite/consensus.
C'est le fameux débat sur les mécanismes de l'évolution...
3) Encore des hypotheses,des liens plus ou moins convainquants.On peut les voir egalement comme un desir que ce soit.
Voici notre point principal de désaccord je pense!
Et toi Pat qui semble la deffendre,comment vois-tu de ton côté l'origine des espèces?
Hé bien je te répondrai non moins franchement que je considère l'évolution comme un fait solidement établi.
L'évolution repose avant tout sur une idée de filiation entre les espèces:
Darwin n'employa pas ce terme mais parlait plutôt de "descendance avec modification", terme beaucoup plus explicite. En effet le concept d'évolution ne se réduit pas au
changement ("la modification") des espèces au cours des temps; il faut y ajouter l'idée de
descendance entre celles-ci. Or pour prouver l'existence de liens de parenté on doit non pas rechercher ce qui change mais au contraire ce qui ne change pas ou peu d'une espèce à l'autre. Il s'en suit que selon que l'on s'intéresse aux
modifications ou à la
descendance on ne pratique pas tout à fait le même type d'investigations et on ne se pose pas non plus tout à fait les mêmes questions.
Quels sont alors ces éléments qui permettent d'établir l'existence de ces liens de parentés? Nous connaissons de nombreuses ressemblances entre espèces; s'agit-il pour autant de signes d'une parenté? La réponse est clairement non; toutes les ressemblances ne reflètent pas cette modalité. C'est le cas des ailes de Papillons et d'Oiseaux; ou des nageoires des Poissons et des Cétacés. Dans ces deux exemples on explique les ressemblances par l'existence de contraintes biomécaniques qui ne réservent qu'un nombre extrêmement limité de solutions adaptatives à des situations comparables: se déplacer dans l'eau ou se déplacer dans les airs. Les nageoires constituent un des quelques moyens efficaces pour se mouvoir dans l'eau tandis que les ailes représentent la solution pour voler dans les airs.
Noter bien que l'on peut-être aussi bien fixiste qu'évolutionniste pour soutenir cette idée. Si l'on est évolutionniste on dira que les Papillons et les Oiseaux ont acquis par convergence évolutive des ailes pour voler. Autrement dit on soutiendra l'idée que l'ancêtre commun aux Oiseaux et aux Papillons était dépourvu d'ailes et que ces dernières ont été acquises de manière indépendante par une adaptation au vol dans chacune de ces deux lignées. Si l'on est fixiste on considèrera simplement que les contraintes adaptatives expliquent parfaitement la nécessité d'être doté d'ailes chez ces deux groupes. Le fixiste et l'évolutionniste sont donc d'accord pour mettre sur le compte de l'adaptation ce type de ressemblance.
Mais on connaît d'autres ressemblances qui ne peuvent pas s'expliquer par des contraintes adaptatives. Et c'est le grand mérite de Darwin d'en avoir compris leur origine.
L'exemple classique est celui qui consiste à comparer l'anatomie des membres inférieurs ou supérieurs des Vertébrés tétrapodes. Que l'on regarde chez une Chauve-souris, un Humain ou un Crocodile on constate une ressemblance frappante dans l'organisation osseuse des membres supérieurs: D'abord, au départ du membre, un os long unique, puis deux os longs parallèles, puis un ensemble de petits os et enfin à l'extrémité une série de plusieurs rangées d'os disposée d'une manière bien précise. Peut-on proposer une quelconque contrainte adaptative qui permettent d'expliquer la répétition de ce schéma bien particulier chez ces trois espèces différentes? La réponse est non. Le membre supérieur de la Chauve-souris lui permet de voler dans les airs, celui du Crocodile de se déplacer au sol (et aussi dans l'eau), celui de l'Humain a d'autres fonctions encore. Rien ne semble imposer que ces trois espèces adoptent une structure aussi particulière. Les adaptations sont bien différentes les unes des autres; comment alors expliquer que l'on puisse repérer malgré tout l'existence d'une même structure osseuse avec des fonctions aussi variées?
Un autre processus rend compte lui aussi des ressemblances entre les êtres vivant; c'est l'hérédité...
Voici ce que dit Darwin à ce propos:
"Quand une déviation de structure se reproduit souvent, quand nous la remarquons chez le père et chez l'enfant, il est très difficile de dire si cette déviation provient ou non de quelques cause qui a agi sur l'un comme sur l'autre. Mais, d'autre part, lorsque parmi des individus, évidemment exposés aux mêmes conditions, quelque déviation très rare, due à quelque concours de circonstances, apparaît chez un seul individu, au milieu de millions d'autres qui n'en sont point affectés, et que nous voyons réapparaître cette déviation chez le descendant, la seule théorie des probabilités nous force presque à attribuer cette réapparition à l'hérédité."
Si je suis gros et que mon fils est gros, je ne peux attribuer avec certitude la réapparition de l'obésité chez celui-ci à un facteur héréditaire. Par contre si j'ai les yeux vairons (c'est à dire les deux yeux de couleurs différentes) et que je suis le seul ou l'un des seuls parmi une multitude de mes congénères à disposer de ce trait particulier, si je retrouve en outre cette particularité rare chez mon fils, alors la "seule théorie des probabilité me force à attribuer cette réapparition à l'hérédité". Il est important d'insister sur le caractère singulier des traits dont on peut conclure qu'ils sont transmis par hérédité. La mise en relief de la singularité transparaît clairement dans le langage courant quand on dit d'un enfant "qu'il a les oreilles de son père" ou "le nez de sa mère"...
Ce raisonnement que l'on a l'habitude de constater entre les individus d'une même espèce, il s'agit maintenant de le tester entre les espèces.
La structure semblable des membres supérieurs des Chauves-souris, des Crocodiles et des Humains constitue elle aussi une singularité. On ne la retrouve chez aucun autres groupes que les Vertébrés tétrapodes. Les contraintes adaptatives n'étant d'aucun secours pour expliquer la similitude de l'organisation osseuse, la meilleure explication est de considérer que cette organisation particulière est un trait héréditaire partagé par nos trois espèces. Autrement dit on conclura que la Chauve-souris, l'Humain et le Crocodile ont hérité d'un ancêtre commun cette organisation osseuse particulière.
Il ressort de ces considérations que ce ne sont pas les structures adaptatives qui nous permettent le mieux de déceler les traits hérités d'un ancêtre commun (appelées couramment homologies). Au contraire, moins un élément de comparaison sera en rapport avec l'adaptation, plus il sera aisé de tester s'il relève d'une homologie. Mettre en évidence la possession d'une paire d'aile chez deux espèces différentes ne nous avance pas beaucoup car ces dernières peuvent relever d'une contrainte adaptative qui favorise leur apparition de manière totalement indépendante. Par contre si l'on relève des détails bien singuliers (une disposition identique des nervures chez deux insectes différents, des os disposés de la même façon chez deux oiseaux) alors l'adaptation devient une cause que l'on peut écarter beaucoup plus sûrement. L'hérédité et par extension l'ascendance commune constituent alors la meilleure explication.