Pardalis a écrit :C'est peut-être ça le problême avec la première communion et la confirmation, de la façon dont ils sont fait, on n'a pas le choix d'aller à l'Église et de passer devant le prêtre si on veut les célébrer.
Si je me souviens de la première communion et de la confirmation, c'est qu'on avait fait un gros tapage. D'abord, une partie de chaque journée à l'école était consacrée à préparer ces "rites". Il y avait comme un peu de catéchèse chaque jour et des visites du curé. La confirmation avait été précédée de cérémonie du pardon.
Certains de nous qui avaient été choisis pour lire lors de la messe devaient préparer ces lectures et appréhender le stress de lire devant une assemblée. On se pratiquait à chanter certains chants (ensemble) avec la chef de chorale qui venait à l'école et plus tard on allait les pratiquer à l'église. D'autres allaient servir la messe et devaient se pratiquer. Avec les parents, on allait s'acheter du "beau linge". Il y avait des photos avant et après, en groupe et individuelles. Un photographe privé faisait des photos individuelles avec un "background" de Jésus derrière l'enfant qui tient un hostie au dessus d'un calice et qui revêt temporairement un chasuble accessoire. Le trajet (à pied) de l'école à l'église pour pratiquer les chants rassemblait les trois classes de mon année et donnait lieu à une certaine effervescence de se trouver ensemble et de "manquer de l'école". Il n'y avait qu'une personne, sur un total d'environ 80, qui ne faisait pas ces rites. C'était, en ce qui me concerne, toute la société qui était impliquée.
Arrive le "grand jour", tous les parents sont présents, et même la fille qui ne faisait pas les rituels (car ses parents sont témoins de Jéhovah) vient nous observer dans l'église. Chacun joue son rôle avec précision. Lire, chanter, servir la messe.. on a l'impression de donner un spectacle. Ça applaudit à la fin.
Après notre confirmation, je me suis retrouvé avec 5 autres enfants de mon âge et frères et soeurs et quelques parents en route vers les États-Unis où le McDo le plus proche était situé.
Je raconte ça avec nostalgie, car ça m'est arrivé, mais je ne pense pas que ce soit la seule façon d'avoir des rites de passage. L'efficacité résidait dans la globalité du phénomène (99% des élèves y participaient), la préparation et la participation de toutes les autorités (scolaire, religieuse, parentale). Si c'était un party organisé la veille, avec 3-4 amis, ça serait comme une fête parmi d'autres !
C'est toutefois révolu.. et aujourd'hui, je ne verrais pas l'intérêt d'envoyer de mes enfants dans cette mascarade où ils seraient une dizaine. On ne recrée pas ce genre de chose.. ça a déjà marché, mais ça ne marchera plus - et il n'y aura probablement jamais plus quoi que ce soit d'aussi "organisé" dans le genre et qui englobe tout le monde.
Ce qui n'empêche pas les enfants de vivre encore des activités rassembleuses qui sont de vrais projets, comme participer à un tournoi de soccer, monter une pièce de théâtre, corps musicaux, harmonies musicales, etc. À mon avis, c'est là qu'il faut chercher les rites de passage, plutôt que tenter de faire revivre un climat religieux qui n'a été efficace que par notre ignorance collective d'une certaine l'époque et notre inertie.