Négrier? Ce n'est pas une insulte? Ah bon... Mais j'ai plus conséquent.
Si on s'en donne la peine, on va vraiment pouvoir avancer sur le débat.
C'est parti!
Ce qu’il y a de vivifiant, dans ce genre de débat contradictoire, c’est qu’on se retrouve amené à rechercher des arguments étayés, qui tiennent debout, consolidés par des preuves.
Il ne s’agit pas de vouloir persuader à tout prix ses contradicteurs, mais de porter à leur connaissance un matériel dont ils pourront prendre connaissance et qu’ils pourront examiner en détails.
En clair, je précise ma position qui n’est pas de vouloir absolument avoir raison en faisant référence à « une idéologie », « comme un musulman devant une caricature ».
Je cite :
« Ce ne sont peut-être pas des dogmes, mais ce sont des idéologies. Et une défense aveugle et sans nuance d'une idéologie relève tout autant de l'irrationnalité et de l'émotivité. »
« Et pourtant je persiste. Relisez votre réaction, on dirait un musulman devant une caricature »
Les auteurs concernés se reconnaîtront. J’apprécie la juste mesure dans les propos. On a le droit d’être agacé, mais quand même.
L’ examen critique de ce matériel les conduira à peut-être pouvoir formuler un avis circonstancié, et à revoir leur point de vue.
Pas à en changer, non, juste, éventuellement, à adopter un autre regard sur cette question épineuse.
Je me serais épargné du temps et de l’argumentation, si j’avais su chercher là où il fallait aller.
C’était pourtant simple. Passons… Comme quoi, on n’en finit jamais d’apprendre, et c’est heureux.
Quelques passages extraits de deux lettres publiées sur le site de Charlie Hebdo (les références figurent dans le document original qu’on peut retrouver en cliquant sur le lien). Pourquoi donner l’exclusivité à Charlie ? Parce qu’ils sont les premiers concernés, et pour cause.
Premier extrait :
Une carte à l’échelle mondiale de la répression du blasphème et de l’apostasie, puis une autre présentant les différents degrés de respect et de garantie de la liberté d’expression, leur permet de comprendre qu’une liberté s’adosse à une autre et, dans le sujet qui nous intéresse, réintroduire comme certains le suggèrent « un peu de censure » pour les caricatures ou interdire « un peu » le blasphème, reviendrait à ouvrir le champ à d’autres interdits et à enfermer la pensée. Bref, à réintroduire la censure et l’autocensure.
La laïcité est un principe positif et non, une restriction voire une négation des libertés individuelles.
Relier les libertés entre elles (conscience, expression, réunion, association, déplacement…) permet de comprendre qu’elles forment le socle de cette place de la République et sont au cœur de notre ADN juridique et historique. Qu’enfin, la laïcité les réunit toutes, parce que c’est un principe opératoire en France qui distingue le collectif du privé, l’intérêt général de l’opinion particulière et qu’elle nous permet à tous de vivre ensemble. J’insiste pour qu’ils comprennent que la laïcité est un principe positif et non, comme beaucoup le pensent (y compris chez les enseignants), une restriction voire une négation des libertés individuelles.
Deuxième extrait :
Mais ce double cadre juridique et historique hélas souvent ne suffit pas. Cet espace créé par le sujet que nous abordons dans le cadre du programme d’EMC, mais souvent à d’autres occasions, est l’occasion pour les élèves de (se) poser des questions mais aussi, le plus souvent, de crier à l’irrespect. Les interpellations semblent animées par une posture souvent imprégnée de victimisation (« nous les musulmans », la colonisation française, l’esclavage, le tout étant gentiment amalgamé…) et sinon par un véritable discours complotiste, voire raciste.
C’est là qu’un autre engagement pédagogique commence où ma première urgence est de rétablir un cadre propice à l’écoute. J’insiste : un cadre propice à l’écoute mutuelle, sans permettre un « débat » où les élèves pourraient dénoncer les libertés garanties par la Constitution et où toutes les opinions se vaudraient, les leurs et mes réponses. Parce que je leur précise que le cadre du cours est toujours un espace d’explication et d’éducation et que défendre Freeze Corleone (à l’occasion de son dernier « son » sorti le 11 septembre) ou Dieudonné, sont d’un autre ordre que rejeter et accuser Mila.
Cette étape est dure à mener, je ne la minimise pas. Elle repose sur la déconstruction, menée au tableau avec les élèves, de leurs préjugés, de ce qu’ils ont pu lire sur les réseaux sociaux ou entendre dans certaines émissions qui font prospérer leur audimat sur l’appel à la haine, le racisme et sapent en quelques minutes, ou asphyxient en quelques tweets, tout notre travail éducatif.
Troisième extrait :
Faire comprendre un dessin demande du temps et une méthode : au-delà de la description formelle et de la mise en contexte (souvent très difficile pour les élèves, faute de connaissances), l’analyse demeure souvent impossible et le message totalement déformé parce qu’ils ne dépassent pas leur première lecture et restent cimentés autour de la conviction que le dessin est « contre » (eux, les musulmans, les migrants…). Les dessins de Cabu ou celui de Chaunu sont très utiles pour les amener à comprendre ce qu’un dessin veut dire, ici dénonce.
Les réactions fusent souvent au nom du « respect », et là aussi, il faut remettre l’ouvrage sur le métier et repartir sur la définition du blasphème qui distingue la parole outrageante à destination d’une religion et l’insulte faite aux personnes, elle, interdite par la loi.
Rappeler que la loi abolissant le délit de blasphème en France protège les individus, pas les idées ou les croyances. Ça coince encore, je ne suis pas sûre d’être comprise parce que distinguer la religion des religieux ce n’est pas facile pour un jeune (a fortiori croyant), mais au moins ils entendent que dans notre République laïque on peut croire, ne pas croire et changer de religion et que ces piliers nous protègent d’un régime qui nous imposerait la loi d’un dieu et où les parents pourraient librement menacer un enseignant qu’ils accusent d’impiété.
https://charliehebdo.fr/2020/11/courrie ... r-matiere/
C’était un préambule… une mise en bouche…
La suite est encore plus intéressante…
https://dessinezcreezliberte.com/fiches-decryptage/
On arrive au cas de la fameuse caricature qui pose problème et qui fâche…
https://dessinezcreezliberte.com/fiches ... demahomet/
Et...
https://dessinezcreezliberte.com/wp-con ... -30-10.pdf
Evidemment, si on ne prend pas le temps de lire attentivement,…
Je sais ça prend du temps, c’est fatigant, c’est usant de rester encore sur le même sujet rabattu…
Cf. la réaction à la vidéo portant sur l’histoire de la caricature en France.
Si on avait aussi pris un peu de temps pour écouter Idriss Aberkane dans la seconde vidéo…
Bref, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Je ne vise et cible personne en particulier, je fustige un état général.
Je prends quelques précautions :
Ca fait du monde et pas n’importe lequel, qui soutient et a ratifié ce qui précède.
Une congrégation d’idéologues ? D’illuminés ?
En prime , ce qui doit obligatoirement être affiché dans les services publics , avec une introduction pédagogique auprès des personnels concernés (on ne procède pas à un affichage sans explications, sinon l’impact et l’objectif sont nuls) :
https://cache.media.education.gouv.fr/f ... 393435.pdf
https://www.fonction-publique.gouv.fr/f ... ublics.pdf
A cet égard, les articles 6, 7 et 8 de la Charte de la Laïcité à l’école se passent de commentaires.
On peut toujours contester, mais jusqu‘à présent,le constat est que la France est toujours un pays démocratique, laïque et républicain, pas une dictature.
On peut cependant penser le contraire, exercice démocratique et liberté d'expression obligent... Les opposants virulents ne manquent pas.
Les activistes agités sont bien présents. A croire qu’ils doivent se plaire sur le territoire et y trouver leur compte puisqu’ils résident toujours sur place, et aux dernières nouvelles, peu semblent manifester l’envie de déménager.
Curieux...