Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Publié : 23 janv. 2018, 00:49
lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49Bah c'est pas net dans vos propos puisque vous minimisez sans cesse les violences faites aux femmes, ...Kraepelin a écrit : 19 janv. 2018, 17:08 Au contraire! Vous avez mal compris. Je suis pour la justice et l'égalité, pour l'émancipation de l'homme, tout l'homme, tous les hommes et toutes les femmes. Donc, à travail égal salaire égal, on partage les tâches ménagères chérie, etc. Mais, je ne suis pas surpris de votre erreur. Les controverses entrainent souvent ce genre de raccourci, ce genre de manichéisme.
Est-ce moi qui minimise ou d'autres qui dramatisent? Par exemple, dire qu'une femme sur 10 est victime de violence conjugale alors qu'en réalité c'est une sur 32 c'est dramatiser! C'est même inventer un chiffre mensongé, vous ne trouvez pas? (la question n'est pas rhétorique)
Spoiler
Afficher
Il y a en fait un petit nombre de sources d'où l'on peut obtenir des statistiques fiables sur la violence, sous toutes ses formes, déclarée et non déclarée. Ces sources sont généralement gouvernementales. Des ministères, comme ceux de la Protection publique au Québec, du Solliciteur général à Ottawa, et des organismes publics comme le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme émettent des statistiques sur la violence. Et encore là, il faut être vigilants car on peut toujours nous gonfler des «ballounes».
Et c'est justement ce qu'a fait en 1987 le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme (CCCSF).
Regardons bien comment on peut fignoler une statistique.
Le CCCSF fait officiellement savoir en juin 1987 [3] qu'il y a au Canada environ un million de femmes battues. Tous les journaux reprennent l'effarante statistique. Enfin on a mesuré « la violence faite aux femmes »! Le chiffre magique fait son tour de presse et entame une brillante carrière. Il va se promener partout. Je l'ai encore vu dans le numéro de février 1990 de la revue « Femmes Suisses » qui commentait la tuerie de Polytechnique. Depuis trois ans, le chiffre du CCCSF est LA référence et c'est de lui qu'on s'inspire quand on avance le chiffre d'environ 300,000 femmes battues au Québec.
Comment en est-on arrivé au chiffre de un million de femmes battues?
Voici d'abord comment le CCCSF a défini une « femme battue » :
« La femme battue, c'est celle qui a perdu sa dignité, son autonomie et sa sécurité, qui se sent prisonnière et sans défense parce qu'elle subit directement et constamment ou de façon répétée des violences physiques, psychologiques, économique, sexuelles ou verbales. C'est celle qui doit essuyer des menaces continuelles et qui voit son amoureux, mari, conjoint, ex-mari ou ex-amoureux – homme ou femme – se livrer à des actes violents sur ses enfants, ses proches, ses amis, ses animaux familiers ou les biens auxquels elle tient. Aussi l'expression « femme battue » englobera-t-elle toutes les répercussions des violences infligées à la femme elle-même, à ses enfants, à ses amis et parents et à la société dans son ensemble.» [4]
Voilà la définition sur laquelle est basée la statistique du million de femmes « battues ». Ce million comprend donc des femmes « battues » économiquement, psychologiquement ou verbalement, qui éprouvent une perte de dignité ou de contrôle, qui ont vu leur batteur de mari s'en prendre au chien de la maison ou à une potiche chinoise. Il faut relire la définition du CCCSF, c'est exactement ce qu'elle dit. Il n'y manque que le sentiment d'être regardée de travers, ce qui nous ferait des femmes « battues visuellement ». Combien de pays pourraient en dire autant?
Mais ce n'est pas tout! Comment à partir de cette définition « extra-large » a-t-on trouvé un million de femmes battues?
Suivez le guide!
Les auteurs du rapport ont constaté qu'en 1985, 15,730 femmes à travers le Canada s'étaient retrouvées dans 110 refuges pour femmes, « battues » de la façon décrite plus haut.
On a extrapolé ces chiffres pour les 230 refuges existant alors au pays, ce qui donne le total d'environ 33,000 femmes « battues » pour l'ensemble du pays. Mais comme ces refuges ne répondent pas à la demande et qu'une femme sur deux y est refusée, on double le chiffre, disons à 65,000.
Encore un petit effort! Les auteurs du rapport se servent alors d'une étude faite dans la ville de London, en Ontario, qui montre que 89 p. cent des femmes « battues » ont demandé de l'aide ailleurs que dans un refuge. Cela autorise donc à multiplier par 9 le total de 65,000 obtenu plus tôt. Nous voilà donc à 580,000 femmes battues, disons 600,000. Dernière étape : comme on estime qu'une femme « battue » sur trois ne demande de l'aide nulle part, on grossit les 600,000 à 900,000. Disons un million!
Voilà! Une statistique nous est née. Les manchettes ont ensuite suivi dans les journaux. On a lu partout, en grosses lettres noires, sur la foi de cette « statistique », qu'il y avait un million de femmes « battues » au Canada.
À quoi ressemble une opération semblable? À de la fabrication de preuves. Il « fallait » que la statistique sur la « violence faite aux femmes » fût stupéfiante, car le discours l'avait toujours soutenu. Imaginez si on était arrivé avec des chiffres démobilisateurs!
Si on prend au sérieux ce chiffre, il y aurait au Québec environ 250,000 femmes « battues ». Or, on voit dans les chiffres que j'ai étalés à la section 3, que l'évaluation se promène de 800,000 (premier prix à The Gazette, bravo!) à 65,000 (le chiffre de la police – 6,500 – multiplié par 10). On remarque aussi dans ces citations que le mot « battues », étiré au-delà de tout bon sens par le CCCSF, revient souvent à son vrai sens : violence physique. Le message lancé en 1987 par le CCCSF revenait à dire, dans l'esprit des gens, qu'il y avait au Canada un million de femmes qui recevaient des coups. C'est bien ainsi que l'interprète Armande Saint-Jean, en caractères gras, pour ne pas que cela nous échappe : « Une Canadienne sur dix se fait battre régulièrement par son mari » [5]. II n'est plus question d'être « battue » économiquement, psychologiquement ou verbalement.
Mme Saint-Jean utilisait une statistique du CCCSF remontant à 1980 et qui aboutissait aux mêmes résultats que le rapport de 1987 ... comme si on s'arrangeait pour arriver à un certain résultat.
Voilà donc comment, par la voie d'un organisme officiel et grâce à la manipulation des chiffres et des mots, nous sommes devenus une nation de batteurs de femmes.
Roch Còté, Manifeste d'un salaud
Et c'est justement ce qu'a fait en 1987 le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme (CCCSF).
Regardons bien comment on peut fignoler une statistique.
Le CCCSF fait officiellement savoir en juin 1987 [3] qu'il y a au Canada environ un million de femmes battues. Tous les journaux reprennent l'effarante statistique. Enfin on a mesuré « la violence faite aux femmes »! Le chiffre magique fait son tour de presse et entame une brillante carrière. Il va se promener partout. Je l'ai encore vu dans le numéro de février 1990 de la revue « Femmes Suisses » qui commentait la tuerie de Polytechnique. Depuis trois ans, le chiffre du CCCSF est LA référence et c'est de lui qu'on s'inspire quand on avance le chiffre d'environ 300,000 femmes battues au Québec.
Comment en est-on arrivé au chiffre de un million de femmes battues?
Voici d'abord comment le CCCSF a défini une « femme battue » :
« La femme battue, c'est celle qui a perdu sa dignité, son autonomie et sa sécurité, qui se sent prisonnière et sans défense parce qu'elle subit directement et constamment ou de façon répétée des violences physiques, psychologiques, économique, sexuelles ou verbales. C'est celle qui doit essuyer des menaces continuelles et qui voit son amoureux, mari, conjoint, ex-mari ou ex-amoureux – homme ou femme – se livrer à des actes violents sur ses enfants, ses proches, ses amis, ses animaux familiers ou les biens auxquels elle tient. Aussi l'expression « femme battue » englobera-t-elle toutes les répercussions des violences infligées à la femme elle-même, à ses enfants, à ses amis et parents et à la société dans son ensemble.» [4]
Voilà la définition sur laquelle est basée la statistique du million de femmes « battues ». Ce million comprend donc des femmes « battues » économiquement, psychologiquement ou verbalement, qui éprouvent une perte de dignité ou de contrôle, qui ont vu leur batteur de mari s'en prendre au chien de la maison ou à une potiche chinoise. Il faut relire la définition du CCCSF, c'est exactement ce qu'elle dit. Il n'y manque que le sentiment d'être regardée de travers, ce qui nous ferait des femmes « battues visuellement ». Combien de pays pourraient en dire autant?
Mais ce n'est pas tout! Comment à partir de cette définition « extra-large » a-t-on trouvé un million de femmes battues?
Suivez le guide!
Les auteurs du rapport ont constaté qu'en 1985, 15,730 femmes à travers le Canada s'étaient retrouvées dans 110 refuges pour femmes, « battues » de la façon décrite plus haut.
On a extrapolé ces chiffres pour les 230 refuges existant alors au pays, ce qui donne le total d'environ 33,000 femmes « battues » pour l'ensemble du pays. Mais comme ces refuges ne répondent pas à la demande et qu'une femme sur deux y est refusée, on double le chiffre, disons à 65,000.
Encore un petit effort! Les auteurs du rapport se servent alors d'une étude faite dans la ville de London, en Ontario, qui montre que 89 p. cent des femmes « battues » ont demandé de l'aide ailleurs que dans un refuge. Cela autorise donc à multiplier par 9 le total de 65,000 obtenu plus tôt. Nous voilà donc à 580,000 femmes battues, disons 600,000. Dernière étape : comme on estime qu'une femme « battue » sur trois ne demande de l'aide nulle part, on grossit les 600,000 à 900,000. Disons un million!
Voilà! Une statistique nous est née. Les manchettes ont ensuite suivi dans les journaux. On a lu partout, en grosses lettres noires, sur la foi de cette « statistique », qu'il y avait un million de femmes « battues » au Canada.
À quoi ressemble une opération semblable? À de la fabrication de preuves. Il « fallait » que la statistique sur la « violence faite aux femmes » fût stupéfiante, car le discours l'avait toujours soutenu. Imaginez si on était arrivé avec des chiffres démobilisateurs!
Si on prend au sérieux ce chiffre, il y aurait au Québec environ 250,000 femmes « battues ». Or, on voit dans les chiffres que j'ai étalés à la section 3, que l'évaluation se promène de 800,000 (premier prix à The Gazette, bravo!) à 65,000 (le chiffre de la police – 6,500 – multiplié par 10). On remarque aussi dans ces citations que le mot « battues », étiré au-delà de tout bon sens par le CCCSF, revient souvent à son vrai sens : violence physique. Le message lancé en 1987 par le CCCSF revenait à dire, dans l'esprit des gens, qu'il y avait au Canada un million de femmes qui recevaient des coups. C'est bien ainsi que l'interprète Armande Saint-Jean, en caractères gras, pour ne pas que cela nous échappe : « Une Canadienne sur dix se fait battre régulièrement par son mari » [5]. II n'est plus question d'être « battue » économiquement, psychologiquement ou verbalement.
Mme Saint-Jean utilisait une statistique du CCCSF remontant à 1980 et qui aboutissait aux mêmes résultats que le rapport de 1987 ... comme si on s'arrangeait pour arriver à un certain résultat.
Voilà donc comment, par la voie d'un organisme officiel et grâce à la manipulation des chiffres et des mots, nous sommes devenus une nation de batteurs de femmes.
Roch Còté, Manifeste d'un salaud
lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49 ... vous vous posez en victime de féministes, voyez des propos de féministes extrémistes partout ...
Je ne me pose pas en victime. Je constate que mes interlocuteurs passent vite aux épouventails, aux procès d'intention et aux attaques ad hominem ce qui est souvent (j'espère que vous l'admettrez) un indicateur de pauvreté des arguments de fond.
Alors j'ai visé la mauvaise personne. C'est le danger de discuter avec plusieurs personnes à la fois. Milles excuses!lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49Je vous demande pardonC'est rassurant pour vous de croire que ceux qui contestent les dérives féministes sont d'horribles misogynes qui défendent aveuglément leurs privilèges patriarcaux (sic)... Ça vous garde le beau rôle en exclusivité.![]()
Pour l'analyse façon psychologie de comptoir à deux balles vous repasserez. Non mais qui c'est qui pigne là ?
Où ai-je écrit une pareille chose ? Bonjour le procès d'intention ! Je ne connais quasi rien au féminisme, n'appartient à aucun groupe féministe et n'ai jamais contesté qu'il fallait se méfier des dérives dans le féminisme comme dans n'importe quel mouvement social. J'ai même souvent reconnu qu'il manquait des données pour juger de certains phénomènes comme la maltraitance obstétricale par exemple.
lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49[/i][/size][/size]Seulement le propos n'est pas sur les hommes biens mais sur ceux qui se comportent comme des malotrus en toute impunité et la difficulté pour les femmes à faire reconnaître que ces comportements existent ne sont pas aussi rares que certains veulent le laisser entendre et sont à dénoncer.
Par rapport à votre point de départ, oui, surement! Mais, encore une fois, où vivez-vous pour avoir été ainsi éduqué? Ce que vous décrivez est tellement loin de ce qui se passe ici.lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49 Je fais partie d'une génération qui a été éduquée dans l'idée que c'était "normal", qu'il fallait "faire avec", que ce n'était "pas si grave", que c'était aux femmes de s'adapter et non pas aux hommes de changer, je trouve ça plutôt positif que l'on aille vers un nouvel équilibre.
Alors, nos positions sont tellement voisines qu'elles se confondent.lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49 Les hommes victimes d'abus de toutes sortes j'en connais, la libération de la parole des femmes les aideras j'espère eux aussi à dénoncer les abus et briser les tabous qui font qu'un homme ne peut être victime, les obligeant à souffrir en silence, n'est pas autant éduqué à se méfier.
Je ne cautionne pas pour autant la délation, le lynchage médiatique ou la pudibonderie.
+1lau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49 Tout se noue autour du consentement, pas d'une "bonne" façon de procéder avec une liste de vocabulaire autorisé.
Si vous y tenez!lau'jik a écrit : 19 janv. 2018, 16:16 Je me demande quand même : combien de fois par an êtes vous victime de propos sexistes, de gestes déplacés, de menaces, d'insultes, d'humiliations, de dénigrement, de refus et/ou limitations dans l'emploi sous le prétexte que vous êtes un homme ? J'aimerai bien me faire une idée du contexte tel que vous le vivez. (...)Euh,non mais c'est une vrai question pour vous là ! Pas une question rhétorique.

Durant mes belles années, ça m'arrivait 4 ou 5 fois par ans de me faire taper ou tâter les fesses ou de me faire caresser une cuisse de façon non sollicité par une infirmière ou une préposée(1) . Les assauts étaient beaucoup plus rares (2) . Les autres conduites inappropriées sont plus difficiles à évaluer pcq elles sont sujettes à discussions. Maintenant que je suis plus âgé, ça ne m'arrive pratiquement plus. Dans le milieu où je travaille, je sais que c'est plus que la plupart des femmes qui travaillent avec moi. Ici, un gars qui tâte une fesse de femme s'expose à un congédiement. L'inverse est bien moins vrai. Dans d'autres milieux ce serait les femmes qui seraient plus sujettes à devenir la cible de semblables comportements. Globalement, d'ailleurs, je dirais que dans la société québécoise dans son ensemble, les femmes sont beaucoup plus sujettes à être des cibles que les hommes, peut-être 10 fois plus.
Ouf! La réponse n'est pas simple parce qu'il y a bien des variables et, sur ce point, ma réponse ne peut-être que subjective. Mais quand même quelques exemples: les services de santés sont développés en fonction des besoins féminins; Le fonctionnement et le valeurs véhiculées à l'école favorisent les filles; surtout, une fois adultes, les filles peuvent aussi bien s'inscrire dans des rôles traditionnellement féminins que briser les stéréotypes et s'inscrire dans des emplois ou des rôles traditionnellement masculins et jamais leur identité féminine ne sera mise en question. Les garçons ont bien moins de latitude. C'est la thèse d'une féministe québécoise que j'adore Janette Bertrand dans la pièce Moi Tarzan toi Jane qu'elle a écrit et qui a inspiré la chasson de Charleboislau'jik a écrit : 22 janv. 2018, 22:49 Vous expliquez que vous avez choisi d'adopter une fille pour qu'elle ai plus de chances dans la vie donc je vous demande ce que vous, en tant qu'homme vous vivez. J'aimerai connaître votre contexte de vie à vous pour mieux me faire une idée de votre état d'esprit puisque manifestement la situation est très différentes en France et au Québec.
Ajoutons, qu'ici les femmes ont certains privilèges traditionnels qui les avantages dans la dynamique sociale. Mon impression est que le sexisme québécois était un peu plus chevaleresque que dans d'autres régions du monde. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être parce que nous avons manqué de femmes dans les début de la colonie, peut-être aussi parce que les femmes étaient traditionnellement beaucoup plus instruites que les hommes dans la colonie(3).
L'expression est de moi. Elle m'est venue à la suite de la description que vous nous avez faite il y a quelques mois des dangers masculins qui vous entouraient. Ça donnait froid dans le dos et c'était décrit avec les couleurs de la sincérité.
1- jamais par une secrétaire, je ne sais pas pourquoi
2- toujours des agresseurs masculins
3- et le sont toujours d'ailleurs