jean7 a écrit : 16 mai 2020, 09:34
....c'est qu'il n'y a pas de réflexion collective [...] Nous avons besoin de nous connaitre collectivement. Nous avons besoin de connaitre tous autant que nous sommes les besoins réels de l'humanité. Et aussi d'en déterminer un ou des désirs communs (ou aspirations communes). Si on ne commence pas par là, se poser la question de la faisabilité et des conséquences ne sert à rien.
Je ne suis pas d’accord! Àma, tu tombes exactement dans le piège qui fait que rien ne change jamais dans nos « démocraties » (
« oligarchies », peu importe). Ces foutues consultations/commissions/réflexions dont au final rien ne sort de vraiment nouveau et, surtout, rien ne s’applique concrètement parce que les rapports finissent par ramasser la poussière sur des tablettes, faute de volonté d’appliquer quoi que ce soit parce qu’au final (
voir pourquoi plus bas), c’est toujours plus ou moins 50/50~40/60 de la population (
potentiels électeurs) qui sont d’accord/pas d’accord.
La « réflexion collective » n’est plus possible à partir d’un certain stade. Nous « connaitre collectivement », ça veut dire quoi quand t’es (
comme en France) 67 millions d’individus disparates provenant de multiples milieux, couches et strates sociales, cultures, générations (âges), etc. ?
Multiplié par le nombre de sujets de société possible (
environnement, finances, santé, éducation, droits des uns et des autres, etc.), tu ne feras qu’obtenir que les principaux « clichés/avis » des principales strates et milieux, « clichés » qu’il était de toute façon possible d’anticiper (
en plus des sondages) avant même d’effectuer la réflexion.
Les « besoins réels de l’humanité », ça veut rien dire non plus. C’est simple, nous avons tous plus ou moins les mêmes besoins et ce sont les sempiternels truc de base que chaque individu a besoin : se nourrir, se loger et se vêtir convenablement sans se tuer à l’ouvrage tout en ayant un minimum de temps pour jouir de la vie, s’exprimer, s’épanouir, être écouté, apprécié, aimé et reconnu par notre entourage.
Il y a autres chose?
Ce n’est pas parce que certains domaines en science sont très complexes que tout l’est pour autant. Il y a de ces trucs, parfois, qui sont tellement simple au fond.
La dégradation du système qu’observent EB et LDM, provient en fait, entre autres, de l’excès de droits et libertés qui gangrènent nos « démocraties » depuis l’après-guerre. Et c’est produit à mon avis par un phénomène oscillatoire où, quand l’humain « corrige » quelque chose, il a tendance à trop en faire étant sur la lancée du mouvement. L’on observe ce phénomène, au niveau individuel, quand certains passent du tout au tout concernant x, y, z et c’est pareil collectivement.
Sauf que collectivement, il y a un décalage entre ce que certains individus ont comme capacité d’intégrer ce qui devait être corrigé
(abolition de l’esclave/racisme, droits des femmes, discipline trop forte à l’époque de nos grands-parents, etc.), ce qui fait qu’il demeure toujours des abus (
frappant l’imaginaire de par les cas rapportés dans les médias) concernant ce qui à été corrigé, alors que simultanément, plusieurs récupèrent et travestissent les valeurs ayant initié les corrections apportées en créant un déséquilibre, un excès dans l’autre sens.
...ce qui fait que, de nos jours, plus personne n’est jamais responsable de rien et tous considèrent leurs caprices, paresses, incompétences, excès et irresponsabilités comme étant des droits et des libertés.... ...mais exige tout des autres!
Un exemple des plus concret... ...hier, a éclaté dans notre actualité, au QC, que certains gestionnaires usaient de stratagèmes pour ne pas avoir à payer la prime (
en rapport avec la crise actuelle) du gouvernement à leurs employés. En
conférence de presse, notre premier ministre a dit «
s’il y en a qui font ça, j’aimerais que le syndicat me donne le nom, pis s’il le faut, ben j’vais lui parler moi au gestionnaire ». J’ai été agréablement surpris, car c’est devenu extrêmement rare ce genre « d’autorité/ton » (
en tous cas ici) qui inspire un minimum de crainte.
Le problème de nos démocraties, qui sont sur l’excès d'une montée d’un retour de balancier, c’est que les droits et libertés empêchent (
pas tant légalement que « psycho-culturellement » de nos jours) toute forme d’autorité, de fermeté, de discipline et de conséquences que ce soit de la part des parents envers leurs enfants, des professeurs envers leurs élèves en passant par les PDG, cadres et actionnaires dont l’entité légale distincte de leur entreprise empêche de les rendre responsables (
en terme de conséquences concrètes), jusqu’aux employés de l’État et de nos dirigeants qui ne sont jamais ou très rarement sanctionné.
Ça, c’est l’une des vraies causes, entre autres, concernant « le système », qui empêche de procéder et d’effectuer de réels changements concrets. Et c’est pourquoi des « dictatures softs », comme la Chine, P. Ex., peuvent effectuer des changements bcp plus rapidement/facilement, sauf que dans leur cas, c’est pas mieux au final, car la crainte et les conséquences (
maintenues par les dictateurs) de remettre en cause les idées/actions des dirigeants sont, elles, excessives.
Et par effet de contraste entre ces deux « excès/déséquilibres », chacun des 2 côtés (
dictatures/démocraties) sur la planète craint de tomber dans les travers (
excès/déséquilibres) de l’un et l’autre.
Et c’est cette crainte, ici, dans nos sociétés occidentales démocratiques, qui fait que presque tous, simples citoyens y compris, ne sont pas chauds à l’idée, en réalité, de plus de discipline, d’autorité, de fermeté, de responsabilités et de conséquences, que ce soit envers le peuple et/ou ceux qui nous dirigent! Et ce qui permet au final ce que EB/LDM dénoncent!
Alors on veut faire des analyses et des « réflexions collectives », « se parler », « tous se mettre d’accord avant », ce qui n’arrivera jamais dans le contexte actuel, encore moins depuis l’avènement des réseaux sociaux et du phénomène de «
filter bubble ».
Sérieux? À-t-on vraiment besoin de faire des « réflexions collectives » pour savoir qu’elles sont les causes/solutions des problèmes environnementaux? Pour savoir pourquoi il y a plusieurs défavorisés et pour savoir pourquoi l’économie profite d’avantage aux riches et mieux nantis? Et comment faire pour changer ça?
Sérieusement?
Déjà, en appliquant les divers points qu'EB et LDM ont suggérés, ce serait une amélioration incroyable! Le problème n'est pas là! Le problème c'est de passer à l'action*!
C’est d’un dirigeant qui a des convictions, une vocation, de la poigne et une détermination doublées d’un minimum de charisme, d’articulation et de « passion », concernant toutes les bonnes idées que nous connaissons déjà, ainsi qu’assez de citoyens qui le supportent dont nous avons surtout besoin ! Sauf que peut-être le temps n’est pas encore venu et/ou que les circonstances ne sont pas encore toutes réunies.
*
Dans ce cadre, car je persiste à dire qu'au-delà de tout ceci, peu importe les actions, les leaders ayant conviction, les modifications de cadres/systèmes et les réflexions collectives qui pourront être faite, au final, les « nouveaux arrivant » en ce monde (nouveau-nées) qui n'intégreront pas ce qui prédispose à maintenir les changements effectués de par leurs capacités/propensions innées et acquises selon leur expérience de vie perso, demeureront toujours une part non négligeable de cause de « corruption ».