Greem a écrit :Pourquoi limiter à l'homme seulement ?
Pour tout un tas de raisons, je peux en citer plusieurs (je n'adhère pas à toute, je les cite):
Utilitaire: l'humain fait société avec d'autres humains, pas avec des animaux, si ce n'est à un rôle mineur ou justement pour servir de ressource.
Affective: l'empathie est plus forte entre humain qu'entre humain et animaux
Évolutive: une espèce sauvage est une espèce potentiellement concurrente alors qu'une espèce domestique non.
Génétique: l'humain partage un patrimoine commun qu'il peut transmettre d'une génération à l'autre, il forme donc un groupe, alors qu'il ne peut pas le transmettre à d'autres espèces.
ect:
Bien sur, aucun de ces éléments ne donne un droit inaliénable ou un argument objectif au fait de décider de tuer ou pas des animaux, mais se sont des limites tout comme la souffrance, la conscience...
C'est bien gentil de poser des questions, mais ce serait sympa de répondre aux miennes aussi, parce que je doute que votre éthique soit plus encrée dans les lois de l'univers que la mienne.
Je n'ai jamais rien prétendu de tel, je reproche simplement à ceux qui, comme vous, défende la cause de la souffrance animal, de faire comme si c'était quelque chose d'objectif, de parfaitement rationnel et d'universel, alors que c'est affectif (à partir du moment où il s'agit d'étendre l'empathie, on est sur le registre de l'affectif, ce qui ne veut pas dire que c'est un argument qui ne se défend pas.)
D'ailleurs je ne défends pas mon éthique personnelle, ni ne tente d'en convaincre autrui (d'autant que mon éthique n'est pas gravée dans le marbre, j'aurais bien du mal à en faire une philosophie exportable), je ne fais que dénoncer une forme d’extrémisme de la part de gens qui, comme vous le faite actuellement, considère comme allant de soit leur propre vision de l'empathie, de la conscience et de la limite à mettre à l'éthique, jusqu'à prétendre, pour vous citez, que celui qui n'adhère pas à cette vision est un monstre ou est bon à enfermer.
A aucun moment dans cette discussion je n'ai mit en avant le fait que je considérais que mon point de vue valait mieux que le votre, j'ai simplement relativisé la portée des deux et pourtant vous essayez de faire de moi, ou de Psyricien, un odieux contradicteur sur le mode du "si vous n'êtes pas avec moi, vous êtes contre moi".
Seulement sur un autre topic j'ai eu le malheur de défendre la cause des végétariens alors forcément, fallait qu'on me tombe dessus, parce qu'il est de bon ton de se foutre de ceux qui défendent les animaux... Et pour le moment, la seule chose que vous avez été capable de me rétorquer c'était de dire que je n'avais pas la vérité absolue. Super. Très convainquant. Je vais de suite aller bruler vif quelques petits chatons pour rigoler.
Et le fait que des gens n'ai pas été d'accord avec vous sur un autre topic vous donne le droit d'user d'épouvantail ici ?
Me semble déjà vous avoir expliqué que mon éthique visait – en autre – au bien être des individus, parce que c'est là une aspiration suffisamment générale pour en faire un leitmotiv.
On en revient à ce que je disais plus haut: est-ce qu'un animal qui n'a pas conscience de lui ou de la mort est un individu ?
Le considérer comme tel revient à projeter sur lui un regard humain vis à vis de la finalité de la mort. Et donc à sortir du raisonnement rationnel pour entrer dans celui de l'affectif.
Encore une fois, ça n'est pas un mauvais argument en soi, mais ne prétendez pas que c'est pour le bien des animaux quand on est dans des considération et des standards résolument humains.
Est-ce une raison pour tout rejeter d'un revers de la main comme un psychopathe ?
Est-ce une raison pour faire des épouvantails plus gros que vous ?
Allez vous me jeter de la peinture rouge à la figure en me qualifiant de meurtrier pour achever d'aller sur cette voie là ?
Qui parle de préoccupation ?
C'est bien l'humain qui se préoccupe d'éthique et de la souffrance d'autrui, non ? Vu que c'est lui qui ressent de l'empathie.
Je parle de souffrance ! Une souffrance très similaire - si ce n'est identique - à celle que l'homme peut ressentir, du moins physiquement. Ce n'est pas une projection comme vous vous plaisez à la prétendre.
Pouvez vous ressentir la souffrance d'un animal ?
A priori, non. Si vous êtes quand même touché par celle-ci, c'est que vous faites preuve d'empathie et comme votre standard de souffrance est celui d'un humain, vous recherchez chez l'animal des éléments qui relève des humains (et qui correspondront parfois).
C'est un peu comme ceux qui voit de l'affection ou du remord dans les yeux mouillés d'un chien prit en flagrant délit de faire un truc interdit, alors qu'il s'agit d'une attitude de soumission.
Il s'agit d'une projection d'un sentiment humain issus d'un décryptage du comportement d'une autre espèce, décryptage rendu erroné par un standard faussé d'avance.
Ce qui ne veut pas dire que la souffrance animal n'existe pas, mais c'est le malaise de l'être humain qui la lui rend parfois intolérable.
En revanche, vous n'avez toujours pas expliqué comment vous arrivez à justifier la distinction que vous faites entre la souffrance humaine et celle des autres animaux sensibles ?
Je n'en fais pas.
Parce que évidement, vous, votre seule réaction face à un acte que vous estimez barbare sera "oh, chacun son point de vu après tout" et en aucun vous ne chercherez à convaincre l'autre de votre point de vu
Bien sur que si, mais mon propos n'était pas de convaincre de mon point de vue ou même de vous convaincre que le votre est mauvais, simplement de relativiser un extrémisme qui pourrait se trouver d'autre argument que "c'est barbare" ou "la souffrance c'est la souffrance", voir "ta gueule c'est magique".
Dans l'absolu, et il me semble l'avoir déjà dit ailleurs, savoir s'il faut ou pas tuer des animaux pour se nourrir n'est pas un débat qui m’intéresse. Je me ferais au consensus social. Je n'aime juste pas que ça soit les intégristes amateurs de strawman et de diabolisation des autres qui soient à l'origine de ce consensus en imposant une vision qu'ils considèrent comme allant de soi.
Comment avoir un débat si in fine on considèrent les contradicteurs comme des psychopathes ou des barbares ?
(à noté que l'on pourrait faire le même reproche à l'autre camps, mais pour le moment, c'est avec vous que je discutais.)
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)