Salut
Sylvain a écrit :C'est vrai que le résineux brûle bien et si le climat se réchauffe ça ne devrait pas s'arranger. Il m'avait semblé que quelquefois les coupes à blanc favorisaient l'érosion et dépassaient les capacités de régénération de la forêt. D'autre part, il ne faut pas oublier le rôle de puits de carbone des forêts primaires. Après les océans, je crois que ce sont elles qui produisent la majorité de l'oxygène. Mais vous avez raison si elles brûlent, elles vont libérer d'un coup du co2 et consommer de l'oxygène.
La forêt boréale canadienne n’est pas une forêt primaire au sens strict du terme. En effet, le contrôle des feux de forêts semble selon plusieurs études l’avoir profondément modifié. Pour ce qui est du puits de carbone, je crois que vous êtes dans l’erreur.
Plus vous vous dirigez vers le nord, plus la croissance des épinettes est faible. À un certain parallèle, la foret boréal émet même plus de co2 qu’elle n’en capte. Le calcul est simple, au soleil il y a photosynthèse (émission d’oxygène et métabolisation de co2) et à l’obscurité il y a la respiration cellulaire (combustion d’oxygène et émission de co2). Aussitôt qu’il fait plus nuit que jour la forêt boréale devient émettrice.
Pour la production d’oxygène, c’est de loin la cyanobactérie qui en est la cause première (50% à 80% selon certains); c’est aussi le modèle organique le plus représenté sur notre globe, celle qui a la biomasse la plus importante de la biosphère.*
*cela dépend si ont comptes les organismes qui sont en symbiose complète avec cet organisme.
Pour en revenir à la forêt comme puits de carbone, c’est une histoire assez paradoxale, car les conclusions scientifiques vont à l’encontre totale du dogme écologique culturel.
En faite, plus on coupe la forêt boréale intensivement pour en faire du bois d’oeuvre, plus on stock de carbone à long terme. Le couple, coupe à plan/plantation d’arbre / création de bois d'oeuvre revient donc à un puits de carbone sans fin. (À condition que le bois d’oeuvre ne pourrit pas ou ne brule pas).
Sylvain a écrit :C'est sûr que ça doit être compliqué de modéliser un climat qui n'a connu dans son histoire que des variations étalées sur de longues périodes.
En faite, ont en sais rien. Nos capacités de mesure paléoto climatiques sont absolument trop archaïques pour nous donner rationnellement une telle certitude.
Sylvain a écrit :Le pétrole et le nucléaire sont 2 énergies qui ne se recoupent que partiellement. Le pétrole est l'énergie reine des transports et le nucléaire est une énergie de fond pour l'électricité. Aucune énergie n'est parfaite. Le nucléaire est très peu variable alors que le charbon ou le gaz peuvent s'adapter à la demande.
À mon avis, vous sous-estimé énormément le nucléaire. Il faut dire qu’une grande partie de littérature écologique est pratiquement dans une guerre morale et émotionnelle contre cette forme d’énergie.
Mais le nucléaire, c’est une révolution des moyens techniques humains d’une ampleur incroyable et aux potentielles inimaginable.
Cela devient plus clair quand on voit la production d’énergie dans un schéma logique de progrès.
-Énergie animale (qui comprend l’humain) C’est à dire que tout le travail vient des muscles donc des glucides produit par des créatures autotrophes (végétaux) donc en faite ultimement de l’énergie solaire. Ce type d’énergie a thermodynamiquement une entropie extrêmement élevée.
-Énergie mécanique (moulin à vent, barrage, éolienne) C’est à dire tout travail effectué par l’eau et le vent et capté sous forme mécanique.
-Énergie chimique (pétrole, bois, charbon) C’est la combustion simple et directe de toute molécule exothermique produite par les organismes autotrophes de la biosphère. C’est la même énergie que la première, mais utilisé de manière externe et mécanique ou lieu d’interne et métabolique.
-Énergie nucléaire (tout élément pouvant être fusionné ou fissuré par réaction en chaîne) C’est la seule manière de produire de l’énergie de façon autotrophe pour l’humanité. Le premier potentiel énergétique à nous promet une souveraineté face au soleil.
Le nucléaire ne se compare donc pas à l’hydro-électricité, aux éoliennes ou au pétrole. Il se compare à l’énergie mécanique, chimique ou animale. On ne parle pas d’une technique ou d’une technologie à un moment donné ; ont parle d’un principe bien plus général et vaste en possible.
Sylvain a écrit : Les barrages sont ce qui est le mieux pour l'ultra pointe (et plus suivant la géographie). Toutes les solutions pour faire de l'électricité ont leur point faible. Le vent et le solaire demandent des moyens de stockage et/ou des solutions de rechange. Les barrages dépendent de la pluviométrie. Les centrales thermiques (charbon, gaz, nucléaire) dépendent d'une source froide. Les centrales en bord de mer peuvent être bloquées par des tempêtes, celles en bord de rivière peuvent être bloquées en cas de sécheresse. Par exemple ça a failli arriver en France lors de la canicule de 2003. Mais bon du jour au lendemain on a trouvé qu'en fait un degré de plus que la limite admise dans le fleuve ça n'était plus vraiment gênant...
Ici encore, vous parlez du nucléaire comme s’il s’agissait d’une technologie fixée à jamais dans les années 60. Les techniques modernes permettent déjà d’exploiter une centrale nucléaire sans point d’eau. Quand on parle d’énergie nucléaire, ni la manière, ni les ressources nécessaires ne sont fixes.
Par exemple, votre graphique indiquant les énergies grises par source de production est malhonnête (ou flou) sur ce point.
Le nucléaire présenté ici concerne uniquement les centrales actuelles qui n’utilisent qu’environ 4% du potentiel fusible de l’uranium. On peut déjà théoriquement exploiter presque 96% de ce potentiel . Donc, une vraie stratégie de développement énergétique à grande échelle, qui viserais à diminué le ratio d’énergie grise et la consommation de combustible fossile, devrait en toute logique ce concentré sur le nucléaire de 4e génération et multiplier les budgets pour la maitrise de la fusion nucléaire.
Sylvain a écrit :Certes ce sont des gaz qui ont un effet de serre fort et qui peuvent rester plusieurs milliers d'années avant de diminuer de l'atmosphère et il convient de lutter contre, mais outre que le protocole de Montréal avait déjà prévu de s'en occuper, est-ce le gros du problème ?
Apriori je dirais oui, car selon wiki, ce type de gaz a un potentiel de réchauffement global 2 800 fois plus important que le co2. Mais si je me fit à votre graphique, je dirais évidemment non. Ces efforts du lutte me semble donc probablement plus politico-symboliques que pratique.