La Gnose, le Retour

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Tania
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Re: Ça a détendu l'atmosphère

#76

Message par Tania » 30 mai 2013, 23:33

Babel a écrit : - Crois-tu qu'il peut exister une matière sans esprit ? Un esprit sans matière ? Sont-ils inséparables ou totalement indépendants ? En d'autres termes, l'univers aurait-il pu exister sans conscience pour le penser ?
Bon, j'y ai déjà répondu dans mon post précédent, par contre, ce qui me chiffonne c'est "l'univers aurait-il pu exister sans conscience pour le penser". Tu sembles vouloir dire la même chose et pourtant je ne suis pas d'accord avec cette formulation. Bien que je pense qu'esprit et matière sont indissociables, je ne pense pas que l'univers soit pensé.

La meilleure description que j'ai jamais lue est celle de P. Ubaldi que je t'ai postée (qu'il développe sur plusieurs centaines de pages. Ce n'est pas une affirmation gratuite).

Cordialement
Tania

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Babel
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Re: La Gnose, le Retour

#77

Message par Babel » 30 mai 2013, 23:55

Bonsoir Tania,
Tania a écrit :
Babel a écrit :Mon scénario idéal ? Résoudre enfin, si c'est possible, ce qui me parait être le point central : l'esprit est-il né de la matière ou la matière de l'esprit ? Plus exactement, il faudrait dépasser ce questionnement simpliste et démontrer que l'un ne peut exister sans l'autre.
Pourquoi faudrait-il le dépasser? Parce que cela fait partie de votre croyance? Vous ne ferai jamais avaler à un sceptique que la matière est née de l'esprit.Malgré ce que vous m'avez écrit, je vois que vous aussi vous avez vos convictions et que vous ne doutez pas sur tout.
Je ne suis pas certain de comprendre ce que vous voulez dire par ma croyance et mes convictions. Desquelles parlez-vous ? De quoi est-ce que je ne doute pas ?
Tania a écrit :M.R. Commence souvent ses réponses pas "la tradition dit", mais pas tout le temps. Je suis très convaincue de certaines de mes croyances, mais très peu (par ex. la survivance de l'âme après le corps et le principe d'Unité esprit/matière). Après je baigne comme tout le monde dans mon univers.
Même s'il faudrait entrer dans le détail et bien définir les choses, il est bien possible que je partage vos deux exemples.
Tania a écrit :Je suis étonnée que vous n'ayez manifesté aucune réaction concernant les plans de conscience. Il faut bien réaliser que ce que je vous ai envoyé n'est pas de la poésie, ni de la littérature ou de la philosophie, ce sont des vérités exprimées en des termes les plus simples possibles de manière à être comprises par le plus grand nombre.
Je suis un peu gêné avec ce texte que vous m'avez envoyé, c'est pourquoi je ne vous ai toujours pas répondu. Vous ne m'avez donné qu'un extrait, je ne peux donc pas supposer de la suite, mais j'ai eu l'impression d'avoir déjà croisé sensiblement les mêmes idées chez des théosophes comme Rudolf Steiner. J'ai bien du mal à croire aux idées révélées.
Tania a écrit :Mes croyances sont très très proches des vôtres. Le bouddhisme est ce qui s'en rapproche le plus. Bien que je ne la connaisse pas vraiment en détail, la gnose semble me convenir aussi.
La Gnose orientale a eu des intuitions assez fulgurantes en effet.

PS : J'ai lu sur l'autre fil que votre compagnon avait des ennuis de santé. Je vous souhaite bon courage.
Dernière modification par Babel le 31 mai 2013, 00:18, modifié 2 fois.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#78

Message par Babel » 31 mai 2013, 00:13

Tania,
Merci de me reprendre, vous avez complètement raison, ma formule est inconséquente. Voilà, je ne devrais pas écrire après avoir abusé du Saint-Joseph.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: La Gnose, le Retour

#79

Message par Denis » 31 mai 2013, 08:49


Salut Babel,

Tu dis :
Denis a écrit :1) Crois-tu vraiment à la métempsycose?
Moi, je n'y crois pas du tout du tout, surtout si on y suppose la persistance de souvenirs d'aventures et d'événements vécus. Et si on la réserve exclusivement aux singes avec de gros cerveaux. Me semble que les arguments contre l'emportent décisivement sur les pour. Pas toi?
Le vraiment dans ta question est amusant. Ce n'est pas parce que j'ai retranscrit une opinion, en l'occurrence celle de Matthieu Ricard, que je la partage forcément.

Et donc, pour te répondre, la vérité est que je n'en sais rien. Mais alors rien du tout. Ce n'est même pas une idée qui me séduit particulièrement.
Je ne te demandais pas ce que tu sais, je te demandais simplement ce que tu penses, ce que tu estimes le plus probable. Mais j'admets que j'ai eu tort de te demander ce que tu crois plutôt que simplement ce que tu penses. J'ai mal choisi le mot.

Tu m'as presque clairement répondu en disant que la métempsycose n'est pas une idée qui te séduit particulièrement. Il me semble pourtant qu'elle est au coeur de la doctrine bouddhiste.

Si une idée qui est au coeur de la doctrine bouddhiste ne te séduit pas, pourquoi le reste te séduit-il?

Tu dis aussi :
Denis a écrit :2) Crois-tu que ce qui est intemporel et nécessaire (ex.1 - ex.2) a besoin d'une cause?
Moi pas. Ce qui est nécessaire n'a pas besoin d'une cause. Quasiment par définition. Et encore moins d'une cause vivante.
J'ai besoin que tu sois un peu plus précis sur ton nécessaire afin que je te réponde. Est-ce que tu te réfères à Monod dans Le Hasard et la nécessité par exemple ?
Si j'ai frôlé les idées de Monod, c'est sans le savoir, un peu comme Monsieur Jourdain avec la prose.

En remplacement des précisions que tu demandes, je reformule ma question en la limitant aux exemples donnés. Penses-tu que ce machin a besoin d'une cause? Moi pas.
Babel a écrit :J'en profite pour te poser moi-même une question :

Crois-tu que les mathématiques ont une réalité éternelle, indépendante de l’activité humaine comme Platon ou Gödel ou bien qu'elles sont une invention humaine ?
Pour faire une réponse courte : oui. Je pense que ce sont des réalités intemporelles.

Plus précisément, je considère que quand Euler a découvert cette perle, il ne l'a pas créée, il l'a découverte. Pareil pour Herschel qui, un demi-siècle plus tard, a découvert cette autre perle, autrement grosse.

Je considère qu'il s'agit, dans les deux cas, de découvertes puisque si Euler et Herschel n'avaient pas trouvé leurs perles, d'autres qu'eux les auraient trouvées quelques années plus tard. Elles étaient toutes les deux dans le décor des réalités à découvrir et, historiquement, le grandissant "quai vers l'horizon" était devenu suffisamment long pour les débusquer.

Aussi, je suis convaincu que si, via une machine du temps (ou par magie) j'allais rencontrer Euclide ou Pythagore (disons, à 20 ans, et que le problème des langues était résolu), je pourrais leur démontrer (après plusieurs mois de "mise à jour") la perle d'Euler. Pareil pour leur montrer celle d'Herschel si j'avais un bon télescope sous la main, et que je savais où viser.

Chacune à sa façon, ces deux perles sont intemporelles (absolument pour celle d'Euler et relativement pour celle de Herschel) et étaient aussi réelles dans le temps des dinosaures qu'aujourd'hui.

Tu dis enfin :
tu es la seule personne que je tutoie sans m'en rendre compte.
Moi, sur le forum, j'ai tendance à tutoyer tout le monde (et je m'attends à la réciproque). Les rares exceptions concernent les casse-pieds et certains nouveaux-nouveaux qui ont l'air un peu pincés. Je trouve simplement ça plus chaleureux, plus convivial. Après tout, je suis singulier, pas pluriel. Et l'autre aussi.

Mais j'admets que ça soit question de goût~habitude et que plusieurs sont plus à l'aise avec le "vous". Dans de tels cas, il m'arrive de faire comme eux en essayant de brider mon naturel qui a la fâcheuse tendance à revenir au galop.

:) Denis
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Re: La Gnose, le Retour

#80

Message par Tania » 31 mai 2013, 22:58

Babel a écrit :Bonsoir Tania,
Tania a écrit :
Babel a écrit :Mon scénario idéal ? Résoudre enfin, si c'est possible, ce qui me parait être le point central : l'esprit est-il né de la matière ou la matière de l'esprit ? Plus exactement, il faudrait dépasser ce questionnement simpliste et démontrer que l'un ne peut exister sans l'autre.
Pourquoi faudrait-il le dépasser? Parce que cela fait partie de votre croyance? Vous ne ferai jamais avaler à un sceptique que la matière est née de l'esprit.Malgré ce que vous m'avez écrit, je vois que vous aussi vous avez vos convictions et que vous ne doutez pas sur tout.
Je ne suis pas certain de comprendre ce que vous voulez dire par ma croyance et mes convictions. Desquelles parlez-vous ? De quoi est-ce que je ne doute pas ?
Bonsoir Babel,

Si la première question vous parait simpliste c'est que vous croyez à la matière ET L'ESPRIT EN TANT QUE PRINCIPE DE VIE. Cela vous parait à tel point évident que vous n'êtes pas conscient que ça en est Une. Sur ce forum l'esprit n'est rien, ce n'est que le résultat de l'évolution. Ils assimilent ça aux facultés intellectuelles et ça s'arrête là.
Babel a écrit :
Tania a écrit :M.R. Commence souvent ses réponses pas "la tradition dit", mais pas tout le temps. Je suis très convaincue de certaines de mes croyances, mais très peu (par ex. la survivance de l'âme après le corps et le principe d'Unité esprit/matière). Après je baigne comme tout le monde dans mon univers.
Même s'il faudrait entrer dans le détail et bien définir les choses, il est bien possible que je partage vos deux exemples.
Oui, on pourrait entrer dans les détails, mais on ne peut pas le faire ici (à moins de commencer par démontrer que ce fameux principe de vie existe, ce que je tente de faire dans l'autre fil sur la gnose). Vous voyez là encore une fois pourquoi le sujet à dévié. Il est absolument impossible de parler de transcendance sur un forum sceptique. Ici il faut d'abord prouver qu'il existe un principe de vie éternel et que l'âme peut survivre à la mort physique, et après ils discutent. Remarquez, après vous n'avez plus vraiment le temps de discuter puisque démontrer sur un tel forum que l'âme et le principe de vie existent va vous prendre une vie (pour ne pas dire un éternité). :)
Babel a écrit :
Tania a écrit :Je suis étonnée que vous n'ayez manifesté aucune réaction concernant les plans de conscience. Il faut bien réaliser que ce que je vous ai envoyé n'est pas de la poésie, ni de la littérature ou de la philosophie, ce sont des vérités exprimées en des termes les plus simples possibles de manière à être comprises par le plus grand nombre.
Je suis un peu gêné avec ce texte que vous m'avez envoyé, c'est pourquoi je ne vous ai toujours pas répondu. Vous ne m'avez donné qu'un extrait, je ne peux donc pas supposer de la suite, mais j'ai eu l'impression d'avoir déjà croisé sensiblement les mêmes idées chez des théosophes comme Rudolf Steiner. J'ai bien du mal à croire aux idées révélées.
Ce que je vous ai envoyé fait partie des enseignements délégués aux maîtres inférieurs dans la hiérarchie des maîtres spirituels. Il y a des sujets très complexes qui sont traités par un maître supérieur. Pour éventuellement avoir une idée de la qualité de ce maître, vous pouvez me poser une question sur un sujet complexe qui vous chagrine et je vous fais part de ses théories (peut-être en privé, je ne sais pas, à vous de voir).
Babel a écrit :
Tania a écrit :Mes croyances sont très très proches des vôtres. Le bouddhisme est ce qui s'en rapproche le plus. Bien que je ne la connaisse pas vraiment en détail, la gnose semble me convenir aussi.
La Gnose orientale a eu des intuitions assez fulgurantes en effet.
Vous vous ne croyez pas aux idées révélées et moi je ne crois pas aux intuitions fulgurantes terrestres. Il ne faut pas se leurrer, si l'essentiel de l'enseignement ésotérique est en grande partie identique dans les grandes traditions, c'est qu'ils proviennent tous d'une source non terrestre.
Babel a écrit : PS : J'ai lu sur l'autre fil que votre compagnon avait des ennuis de santé. Je vous souhaite bon courage.
Merci c'est gentil, tout s'est bien passé et il est sorti d'affaire. Je me sens beaucoup plus détendue! :)

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L'essentiel identique, en peu de mots

#81

Message par Denis » 31 mai 2013, 23:24


Salut Tania,

À Babel, tu dis :
Vous vous ne croyez pas aux idées révélées et moi je ne crois pas aux intuitions fulgurantes terrestres. Il ne faut pas se leurrer, si l'essentiel de l'enseignement ésotérique est en grande partie identique dans les grandes traditions, c'est qu'ils proviennent tous d'une source non terrestre.
Je vois mal l'implication~causalité qui justifie ta conclusion. Cette pirouette n'est pas claire.

Les humains ont plein de réflexes et d'instincts communs. Pas besoin de faire appel à une source non terrestre pour justifier ça. Ils ont plein d'archétypes et même de proverbes communs, interculturels. Rien de non terrestre là-dedans. Pourquoi devrait-on faire une exception pour les fantasmes méditatifs?

Aussi, faudrait voir à quoi ressemble l'essentiel identique dont tu parles. S'il peut être caractérisé en peu de mots, il est bien petit comparé à tout ce qui est non essentiel ou non identique.

:) Denis
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Re: La Gnose, le Retour

#82

Message par MaisBienSur » 31 mai 2013, 23:29

Tania a écrit :Ici il faut d'abord prouver qu'il existe un principe de vie éternel et que l'âme peut survivre à la mort physique, et après ils discutent.
Je ne comprend pas ce qui vous étonne dans cette demande tout a fait naturelle !
Je ne suis pas un scientifique, et pour entamer un dialogue, j'ai besoin de concret.
Si on doit parler de la meilleur façon de faire pousser des carottes, je pense que se mettre d'accord sur ce qu'est des carottes va prendre très peu de temps. Ensuite on pourra allez au fond des choses, quand et où semer, comment arroser, etc...
Alors que vous, vous voulez engagez un échange uniquement sur des croyances, donc évidemment, comme toutes croyances, ceux qui ne les partagent pas ne peuvent pas suivre aveuglément vos ressentis, vos théories personnelles.

Ensuite, il s'agit d'un forum où justement il est demandé un minimum d'esprit critique, où le scepticisme est le leitmotive. Vous utilisez tous les artifices pour chercher la confrontation et ensuite criez au loup quand cela arrive. Vous donnez plus l'impression de venir cherchez la provocation que réellement débattre.
De fait, vos passages deviennent insipides, inintéressant.
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

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Re: La Gnose, le Retour

#83

Message par Tania » 31 mai 2013, 23:36

MaisBienSur a écrit :
Tania a écrit :Ici il faut d'abord prouver qu'il existe un principe de vie éternel et que l'âme peut survivre à la mort physique, et après ils discutent.
Je ne comprend pas ce qui vous étonne dans cette demande tout a fait naturelle !
....
Justement, sur ce forum elle ne m'étonne pas, c'est ce que j'essaye d'expliquer à Babel.

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Re: La Gnose, le Retour

#84

Message par MaisBienSur » 31 mai 2013, 23:47

Tania a écrit : Justement, sur ce forum elle ne m'étonne pas, c'est ce que j'essaye d'expliquer à Babel.

Tania
Je ne voudrais pas paraitre insultant, mais je ne pense pas que Babel ait besoin d'explications de votre part. Même si je ne partage pas ses idées, il se lit avec plaisir et il n'a pas votre verve vindicative. Et il a surement l'intelligence de savoir à qui il s'adresse en venant s'exprimer ici, même si certains l'ont reçu un peu "durement".
C'est un forum plutôt libre (quoi que vous en disiez) où beaucoup s'y exprime de la façon qui leur ressemble. On ne peut pas aimer tout le monde, je vous l'accorde volontiers, mais pour quelqu'un qui crois à l'âme, la vie après la mort, etc, je vous trouve bien intolérante et surtout imbu de votre personne... Bonne nuit.
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

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Re: L'essentiel identique, en peu de mots

#85

Message par Tania » 31 mai 2013, 23:57

Denis a écrit :Salut Tania,

À Babel, tu dis :
Vous vous ne croyez pas aux idées révélées et moi je ne crois pas aux intuitions fulgurantes terrestres. Il ne faut pas se leurrer, si l'essentiel de l'enseignement ésotérique est en grande partie identique dans les grandes traditions, c'est qu'ils proviennent tous d'une source non terrestre.
Je vois mal l'implication~causalité qui justifie ta conclusion. Cette pirouette n'est pas claire.

Les humains ont plein de réflexes et d'instincts communs. Pas besoin de faire appel à une source non terrestre pour justifier ça. Ils ont plein d'archétypes et même de proverbes communs, interculturels. Rien de non terrestre là-dedans. Pourquoi devrait-on faire une exception pour les fantasmes méditatifs?
Je m'adressais à Babel. Toi je te connais suffisamment pour savoir que ce n'est pas la peine d'entrer dans les détails (tu te souviens de ta devise gain/investissement?) :)
Denis a écrit : Aussi, faudrait voir à quoi ressemble l'essentiel identique dont tu parles. S'il peut être caractérisé en peu de mots, il est bien petit comparé à tout ce qui est non essentiel ou non identique.

:) Denis
Oui, mais peu de mots forts sont équivalents à un bulldozer! C'est pourtant ta philosophie, non?

Allez, quelques petits exemples: survie de l'âme après la mort, principe de vie, source éternelle et immuable, évolution de la Conscience et de la connaissance intérieure, accession à l'Unité (vacuité ou communion des saints selon les traditions), Amour spirituel altruiste, sagesse, concept en triade corps-âme-esprit, esprit-énergie et matière etc... Tout le reste dérive de cette base.

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Re: La Gnose, le Retour

#86

Message par Tania » 31 mai 2013, 23:59

MaisBienSur a écrit :
Tania a écrit : Justement, sur ce forum elle ne m'étonne pas, c'est ce que j'essaye d'expliquer à Babel.

Tania
Je ne voudrais pas paraitre insultant, mais je ne pense pas que Babel ait besoin d'explications de votre part.
Et bien disons que c'est ce que j'essaye de lui dire. :)

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Il n'y a rien de surnaturel dans ces idées

#87

Message par Denis » 01 juin 2013, 01:10


Salut Tania,

Tu dis :
Denis a écrit :faudrait voir à quoi ressemble l'essentiel identique dont tu parles. S'il peut être caractérisé en peu de mots...
(...)
quelques petits exemples: survie de l'âme après la mort, principe de vie, source éternelle et immuable, évolution de la Conscience et de la connaissance intérieure, accession à l'Unité (vacuité ou communion des saints selon les traditions), Amour spirituel altruiste, sagesse, concept en triade corps-âme-esprit, esprit-énergie et matière etc... Tout le reste dérive de cette base.
J'admets que ta liste tient en un nombre raisonnable de mots, si on l'arrête au etc..., mais je pense que tu aurais du mal à l'allonger significativement sans te répéter et sans dévier vers le non essentiel ou le non identique.

Surtout, je ne vois pas pourquoi de telles idées ne pourraient pas se former dans la tête de singes avec de gros cerveaux, d'une façon naturelle.

Pourrais-tu préciser ton "non terrestre" ? Veux-tu dire "surnaturel" ?

:) Denis
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Re: Il n'y a rien de surnaturel dans ces idées

#88

Message par Tania » 01 juin 2013, 01:36

Denis a écrit :Salut Tania,

Tu dis :
Denis a écrit :faudrait voir à quoi ressemble l'essentiel identique dont tu parles. S'il peut être caractérisé en peu de mots...
(...)
quelques petits exemples: survie de l'âme après la mort, principe de vie, source éternelle et immuable, évolution de la Conscience et de la connaissance intérieure, accession à l'Unité (vacuité ou communion des saints selon les traditions), Amour spirituel altruiste, sagesse, concept en triade corps-âme-esprit, esprit-énergie et matière etc... Tout le reste dérive de cette base.
J'admets que ta liste tient en un nombre raisonnable de mots, si on l'arrête au etc..., mais je pense que tu aurais du mal à l'allonger significativement sans te répéter et sans dévier vers le non essentiel ou le non identique.

Surtout, je ne vois pas pourquoi de telles idées ne pourraient pas se former dans la tête de singes avec de gros cerveaux, d'une façon naturelle.
Parce que ce sont des idées qui ne concernent plus les lois de la nature (égoïsme, loi du plus fort et du plus apte). Elles sont inspirées non pas par l'intellect, mais par une intelligence intuitive qui est une caractéristique de l'esprit de vie (en opposition à l'intellect).

Il est clair que lorsque la Conscience spirituelle est grandement constituée, même sur terre on peut être très inspiré, mais le corps est toujours un frein important. Si tu veux, ce que j'ai voulu dire à Babel, c'est qu'une Conscience très évoluée sera plus proche de la vérité hors de son corps que dans un corps.

Vu que ça sort complètement du cadre sceptique, je ne vais pas m'attarder sur cet argument.
Denis a écrit : Pourrais-tu préciser ton "non terrestre" ? Veux-tu dire "surnaturel" ?

:) Denis
J'ai effacé. Non, finalement je préfère ne pas répondre.

Bonne nuit (enfin, en Europe)

Tania :)

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Re: La Gnose, le Retour

#89

Message par Denis » 01 juin 2013, 04:08


Salut Tania,

À propos de l'essentiel identique, commun aux principales variétés d'ésotérisme, tu dis :
ce sont des idées qui ne concernent plus les lois de la nature (égoïsme, loi du plus fort et du plus apte). Elles sont inspirées non pas par l'intellect, mais par une intelligence intuitive qui est une caractéristique de l'esprit de vie (en opposition à l'intellect).
L'altruisme est un égoïsme partagé. La bienveillance est un échange de faveurs et de douceur de vivre.

Pour des individus sociaux, c'est l'enfance de l'art, et ça n'a pas à être affublé d'une origine non terrestre exotique. Ni d'un long chapelet de vies antérieures.

:) Denis
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Re: La Gnose, le Retour

#90

Message par Tania » 01 juin 2013, 09:51

Denis a écrit :Salut Tania,

À propos de l'essentiel identique, commun aux principales variétés d'ésotérisme, tu dis :
ce sont des idées qui ne concernent plus les lois de la nature (égoïsme, loi du plus fort et du plus apte). Elles sont inspirées non pas par l'intellect, mais par une intelligence intuitive qui est une caractéristique de l'esprit de vie (en opposition à l'intellect).
L'altruisme est un égoïsme partagé. La bienveillance est un échange de faveurs et de douceur de vivre.
Pourquoi pas, mais tu ne peux pas dire l'inverse: "l'égoïsme est un altruisme partagé". Quand on parle d'altruisme on parle de l'humanité (on fait intervenir l'autre), quand on parle de l'égoïsme on parle de l'individu (pas besoin de l'autre), voilà pourquoi on ne peut pas inverser.

Quant à "La bienveillance est un échange de faveurs et de douceur de vivre", ce n'est pas tout à fait exact. La bienveillance, lorsqu'elle est sincère et qu'elle fait partie de la nature, n'attend pas forcément la réciproque.
Denis a écrit : Pour des individus sociaux, c'est l'enfance de l'art, et ça n'a pas à être affublé d'une origine non terrestre exotique. Ni d'un long chapelet de vies antérieures.

:) Denis
C'est très réducteur ce que tu dis là. Ce que tu appelles "enfance de l'art" n'est pas du tout évident pour une grande majorité. L'intelligence et la compréhension théorique du processus n'apporte pas forcément la bienveillance et l'altruisme. On peut facilement observer que chez certains c'est naturel.

Quelques questions:

A partir de quand t'es-tu aperçu que tu étais bienveillant? Penses-tu que tous les participants de ce forum ont la même bienveillance que la tienne? Penses-tu qu'on puisse être malveillant par manque d'intelligence? Si oui, pourquoi une majorité de personnes qui se disent intelligentes ne sont pas forcément bienveillantes?

Tu vois qu'en réfléchissant un minimum sur le concept d'altruisme et de bienveillance tu peux facilement conclure que cela ne dépend pas d'une intelligence intellectuelle, mais bien d'une intelligence instinctive (pour ne pas dire spirituelle). Maintenant, entendons-nous bien, les hypocrites aussi ça existe.

Et d'où veux-tu que vienne une "intelligence instinctive" sinon d'un "chapelet de vies antérieures"? La question est de savoir comment fonctionne le principe d'individualité dans ce concept de "chapelet de vies antérieures". Pourquoi un tel aura hérité d'un altruisme naturel et un autre non? Voilà pourquoi je perds beaucoup de temps sur la compréhension des mécanismes épigénétiques.

Tania

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Re: La Gnose, le Retour

#91

Message par Babel » 01 juin 2013, 12:26

Bonjour Denis,
Denis a écrit :Tu m'as presque clairement répondu en disant que la métempsycose n'est pas une idée qui te séduit particulièrement. Il me semble pourtant qu'elle est au coeur de la doctrine bouddhiste.
Si une idée qui est au coeur de la doctrine bouddhiste ne te séduit pas, pourquoi le reste te séduit-il?
Je fais une distinction entre la croyance en la métempsycose et la pratique contemplative. C'est cette dernière qui m'intéresse dans la Gnose orientale en général et la doctrine bouddhiste en particulier.

A noter que parler de métempsycose n'est pas tout à fait juste quand on évoque la doctrine bouddhiste puisque cette dernière ne conçoit pas l'existence d'âme. On parle plutôt de métensomatose. L'hindouisme, lui, défend la métempsycose comme d'ailleurs Platon, une part de l'Islam (les Druzes) ou encore certains maîtres de la Kabbale

Je rappelle aussi que la Tradition bouddhique n'est pas théiste. Elle n'admet pas l'idée d'un principe créateur.

Je pense que si il y a une Tradition qui peut éventuellement séduire un esprit scientifique c'est bien celle-ci puisqu'elle n'est nulle part en contradiction avec la science me semble-t-il.
Denis a écrit :En remplacement des précisions que tu demandes, je reformule ma question en la limitant aux exemples donnés. Penses-tu que ce machin a besoin d'une cause? Moi pas.
Je pense que ce machin n'a aucune autre existence qu'abstraite. Contrairement à toi, je pense que les mathématiques sont une construction humaine, comme le langage. Donc oui, je pense que ce problème de Bâle a une cause : l'homme.

Pour moi, une chose ne peut pas être sa propre cause. Il y a profonde interdépendance entre toutes choses. Peut-être est-ce qui nous différencie le plus, Denis.
Denis a écrit :Crois-tu que ce qui est intemporel et nécessaire (ex.1 - ex.2) a besoin d'une cause?
Moi pas. Ce qui est nécessaire n'a pas besoin d'une cause. Quasiment par définition. Et encore moins d'une cause vivante.
Quand je relis ta première version de la question, je me dis qu'elle était piégeuse ou impropre puisque les termes qui la composent contiennent la réponse. Il me semble qu'on est ici dans la tautologie.
Denis a écrit :
Babel a écrit :Crois-tu que les mathématiques ont une réalité éternelle, indépendante de l’activité humaine comme Platon ou Gödel ou bien qu'elles sont une invention humaine ?
Pour faire une réponse courte : oui. Je pense que ce sont des réalités intemporelles.

Plus précisément, je considère que quand Euler a découvert cette perle, il ne l'a pas créée, il l'a découverte. Pareil pour Herschel qui, un demi-siècle plus tard, a découvert cette autre perle, autrement grosse.

Je considère qu'il s'agit, dans les deux cas, de découvertes puisque si Euler et Herschel n'avaient pas trouvé leurs perles, d'autres qu'eux les auraient trouvées quelques années plus tard. Elles étaient toutes les deux dans le décor des réalités à découvrir et, historiquement, le grandissant "quai vers l'horizon" était devenu suffisamment long pour les débusquer.
Je ne vois pas comment tu peux comparer la découverte d'une planète, Uranus en l'occurrence, et la résolution d'un problème mathématique. Pour moi, ils n'appartiennent pas à la même sphère à moins que tu ne considères cette planète comme "intemporelle et sans cause". Ce qu'évidemment tu ne me diras pas.

Tu ne dis pas un mot sur l'idée d'inconscient collectif de Jung. Est-ce que c'est parce que tu ne t'y ais pas penché ? Parce qu'elle te semble fausse, mal posée, reposant sur du vide ?
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#92

Message par lau'jik » 01 juin 2013, 13:34

Babel a écrit : J'imagine assez aisément que vous allez réagir en disant que c'est un scientifique dévoyé comme le dit peu ou prou le lien donné par lau'jik.
Dites, c'est un peu abusif votre propos là !
J'ai posté ce lien parce que justement la critique est construite et étayée, pointe les soucis propres au mélange des genres et aux risques y afférent. Il ne s'agit pas de faire passer ce monsieur pour un dévoyé, ni peu ni prou. C'est une critique, pas un jugement de valeur ou une attaque.
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#93

Message par Babel » 01 juin 2013, 13:42

lau'jik a écrit :
Babel a écrit : J'imagine assez aisément que vous allez réagir en disant que c'est un scientifique dévoyé comme le dit peu ou prou le lien donné par lau'jik.
Dites, c'est un peu abusif votre propos là !
J'ai posté ce lien parce que justement la critique est construite et étayée, pointe les soucis propres au mélange des genres et aux risques y afférent. Il ne s'agit pas de faire passer ce monsieur pour un dévoyé, ni peu ni prou. C'est une critique, pas un jugement de valeur ou une attaque.
Vous avez raison. Je n'avais d'abord que survolé le texte et j'ai été victime de mes préjugés. :oops:
Dernière modification par Babel le 01 juin 2013, 13:57, modifié 1 fois.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#94

Message par Babel » 01 juin 2013, 13:50

BeetleJuice a écrit :Du point de vue scientifique, c'est juste un monologue du moine qui se transforme par la suite en discussion philosophique, parce que le scientifique a dit ce qu'il avait à dire sur le plan de la science, à savoir qu'on ne sait pas.
Donc que le moine apporte un point de vue que le scientifique peut rejoindre sur le plan philosophique c'est certain, mais il n'empêche que d'un point de vue scientifique, c'était parfaitement stérile (vu qu'on en est resté au même point: on ne sait pas).
Au mieux le moine à juste bouché les trous laissé par le on ne sait pas avec un peu de sa propre croyance perso, mais ça n'a rien apporté scientifiquement parlant.
Mr.DFG a écrit :Quand le scientifique explique que nous n’avons pas les outils ou les connaissances actuelles pour savoir réellement ce qui s’est passé au moment t0; que le moine nous apporte ses croyances à la discussion n’offrent aucune observations ou preuves au scientifique pour compléter son modèle…
]Encore une fois, je n’y vois pas de combat, juste une discussion qui apporte autant de réponse objective que « la couleur bleue est plus jolie que la rouge ». Et donc, la gnose n'offre aucun élément complémentaire à la science autant dans vos explications que dans vos exemples.
Je n'ai recopié qu'une page d'un livre d'entretiens qui en contient plus de 350. De plus, j'ai un peu plus "coupé" (...) les paroles du scientifique parce qu'il a des positions classiques que vous connaissez tous ici.

L'intérêt que je vois et que vous semblez ne pas voir (du moins ne pas partager) dans cet entretien est ainsi formulé par Trinh Xuan Thuan en conclusion de l'ouvrage :

Au terme de ces entretiens, je dois dire mon admiration accrue pour la manière dont la pensée bouddhique analyse le monde des phénomènes. J'avoue que j'étais pourtant plein d'appréhension au début de notre entreprise. Je connaissais et appréciais surtout l'aspect pratique du bouddhisme qui aide à acquérir la connaissance de soi, à progresser spirituellement, à devenir un être humain meilleur. En d'autres termes, pour moi le bouddhisme était avant tout une voie vers l'Éveil, une voie contemplative au regard principalement tourné vers l'intérieur.

Je savais que la science et le bouddhisme utilisent des méthodes d'investigation du réel totalement différentes. En science, ce sont l'intellect et la raison qui tiennent le rôle principal. Divisant, catégorisant, analysant, comparant et mesurant, le scientifique exprime les lois de la nature dans le langage hautement élaboré des mathématiques. L'intuition n'est pas absente en science, mais elle n'est utile que si elle peut être formulée dans une structure mathématique cohérente. Par contre, l'intuition – l'expérience intérieure – joue le premier rôle dans la démarche contemplative. Elle n'essaie pas de fragmenter la réalité, mais tente de l'appréhender dans sa totalité. Le bouddhisme ne fait pas appel aux instruments de mesure et aux observations sophistiquées qui fournissent la base expérimentale de la science. Ses énoncés sont de nature plus qualitative que quantitative.

Je n'étais donc pas du tout sûr qu'une démarche consistant à confronter la science et le bouddhisme puisse avoir un sens. Je redoutais que le bouddhisme n'ait que peu à dire sur la nature du monde phénoménal, car ce n'est pas sa préoccupation principale, alors que c'est fondamentalement celle de la science. Si cela avait été le cas, nous aurions couru le risque de tenir deux discours parallèles, sans jamais nous rencontrer sur un terrain commun.

À mesure que nos conversations se sont poursuivies. je me suis rendu compte que mes craintes n'étaient pas fondées : non seulement le bouddhisme a réfléchi sur la nature du monde, mais il l'a fait de façon profonde et originale. Il l'a fait non pas pour la connaissance du monde phénoménal en soi, ce qui est le propos de la démarche scientifique, mais parce qu'en comprenant la vraie nature du monde physique – la vacuité, l'interdépendance – il peut dissiper les brumes de l'ignorance et ouvrir le chemin vers l'Éveil. Notre discussion a été mutuellement enrichissante. Elle a suscité de nouvelles interrogations, des points de vue inédits, des synthèses inattendues qui demandaient et demandent encore approfondissement et clarification.
Ces entretiens s'inscrivent dans la lignée des dialogues précédents entre la science et le bouddhisme.

L'enseignement principal que j'en ai retiré est qu'il existe une convergence et une résonance certaines entre les deux visions, bouddhiste et scientifique, du réel. Certains énoncés du bouddhisme à propos du monde des phénomènes évoquent de manière étonnante telles ou telles idées sous-jacentes de la physique moderne, en particulier des deux grandes théories qui en constituent les piliers : la mécanique quantique –physique de l'infiniment petit –, et la relativité – physique de l'infiniment grand. Bien que radicalement différentes, les manières respectives d'envisager le réel dans le bouddhisme et dans la science n'ont pas débouché sur une opposition irréductible, mais, au contraire, sur une harmonieuse complémentarité. Et cela, parce qu'ils représentent l'un comme l'autre une quête de la vérité, dont les critères sont l'authenticité, la rigueur et la logique.

Examinons, par exemple, le concept d'« interdépendance des phénomènes », idée fondamentale du bouddhisme. Rien n'existe en soi ni n'est sa propre cause. Une chose ne peut être définie que par rapport à d'autres. L'interdépendance est nécessaire à la manifestation des phénomènes. Sans elle, le monde ne pourrait pas fonctionner. Un phénomène quel qu'il soit ne peut donc survenir que s'il est relié et connecté aux autres. La réalité ne peut pas être localisée et fragmentée, mais doit être considérée comme holistique et globale.

Cette globalité du réel, plusieurs expériences en physique nous l'imposent. Dans le monde atomique et subatomique, les expériences de type EPR nous disent que la réalité est « non séparable », que deux grains de lumière qui ont interagi continuent à faire partie d'une seule et même réalité. Quelle que soit la distance qui les sépare, leurs comportements sont instantanément corrélés, sans aucune transmission d'information. Quant au monde macroscopique, sa globalité nous est démontrée par le pendule de Foucault dont le comportement s'accorde non pas à son environnement local, mais à l'univers tout entier. Ce qui se trame sur notre minuscule Terre se décide dans l'immensité cosmique.

Le concept d'interdépendance dit que les choses ne peuvent se définir de manière absolue, mais seulement relativement à d'autres. C'est, en substance, la même idée qui définit le principe de la relativité du mouvement en physique, énoncé pour la première fois par Galilée, puis repris et développé au plus haut point par Einstein. « Le mouvement est comme rien », disait Galilée. Il voulait dire par là que le mouvement d'un objet ne peut être défini de façon absolue, mais seulement par rapport au mouvement d'un autre objet. Aucune expérience ou mesure faite par un passager dans un wagon de chemin de fer qui se déplace à une vitesse constante et dont toutes les fenêtres sont fermées ne lui permettra de dire si le wagon est immobile ou en mouvement. C'est seulement en ouvrant une fenêtre et en regardant le paysage défiler que le passager s'en rendra compte. Tant qu'aucune référence n'est faite à l'extérieur, le mouvement est équivalent au non-mouvement. Les choses n'ont pas d'existence en elles-mêmes, mais seulement par rapport à d'autres événements, dit le bouddhisme. Le mouvement n'a de réalité que par rapport au paysage qui passe, dit le principe de la relativité.

Le temps et l'espace ont aussi perdu le caractère absolu que leur avait conféré Newton. Einstein nous dit qu'ils ne peuvent se définir que relativement au mouvement de l'observateur et à l'intensité du champ de gravité dans lequel il se trouve. Aux abords d'un « trou noir », singularité dans l'espace où la gravité est si intense que même la lumière ne peut plus en sortir, une seconde peut prendre des airs d'éternité. Comme le bouddhisme, la relativité dit que le passage du temps, avec un passé déjà révolu et un futur encore à venir, n'est qu'illusion, car mon futur peut être le passé d'un autre et le présent d'un troisième : tout dépend de nos mouvements relatifs. Le temps ne passe pas, il est simplement là.

Découlant directement de la notion d'interdépendance il y a celle de la vacuité qui ne signifie pas le néant, mais l'absence d'existence propre. Puisque tout est interdépendant, rien ne peut se définir et exister par soi-même, La notion de propriétés intrinsèques existant en elles-mêmes et par elles-mêmes n'est plus de mise. De nouveau la physique quantique nous tient un langage étonnamment similaire. D'après Bohr et Heisenberg, nous ne pouvons plus parler d'atomes ou d'électrons en termes d'entités réelles possédant des propriétés bien définies, comme la vitesse ou la position. Nous devons les considérer comme formant un monde non plus de choses et de faits, mais de potentialités. La nature même de la matière et de la lumière devient un jeu de relations interdépendantes : elle n'est plus intrinsèque, mais peut changer par l'interaction entre l'observateur et l'objet observé. Cette nature n'est plus unique, mais duelle et complémentaire. Le phénomène que nous appelons « particule » prend la forme d'ondes quand on ne l'observe pas. Dès qu'il y a mesure ou observation, il reprend son habit de particule. Parler d'une réalité intrinsèque pour une particule, d'une réalité existant sans qu'on l'observe, n'a pas de sens car on ne peut jamais l'appréhender. Rejoignant le concept bouddhique de samskara, qui veut dire « événement », la mécanique quantique relativise radicalement la notion d'objet en la subordonnant à celle de mesure, c'est-à-dire à celle d'un événement. De plus, le flou quantique impose une limite fondamentale à la précision de la mesure de cette réalité. Il existera toujours une certaine incertitude soit dans la position, soit dans la vitesse d'une particule. La matière a perdu sa substance.
(...)
Je me trouve très en accord avec la vision cosmique d'Einstein quand il disait : "La religion du futur sera une religion cosmique. Elle devra transcender l'idée d'un Dieu existant en personne et éviter le dome et la théologie. Couvrant aussi bien le naturel que le spirituel, elle devra se baser sur un sens religieux né de l'expérience de toutes les choses, naturelles et spirituelles, considérées comme un ensemble sensé". Ces propos vont dans le sens de toute notre discussion. Et Einstein précise en plus : "Le bouddhisme répond à cette description. S'il existe une religion qui pourrait être en accord avec les impératifs de la science moderne, c'est le bouddhisme". Cela ne peut être mieux exprimé. La science peut fonctionner sans la spiritualité. La spiritualité peut exister sans la science. Mais l'homme, pour être complet, a besoin des deux.
BeetleJuice a écrit :
Babel a écrit :Je n'ai jamais dit que la gnose serait supérieure à la science ni l'inverse. C'est vous qui êtes dans le combat permanent. Seriez-vous en Croisade ?
Mais oui, c'est ça. J'ai mon bonnet blanc et mes croix en feu dans le garage aussi, histoire d'aller lyncher des gnostiques quand il le faut.
Ce que vous quotez ne vous était pas destiné à vous personnellement Beetlejuice. Cependant, je ne peux que vous renvoyer à la volée de cailloux que j'ai reçue en ouvrant mon précédent topic.

J'admets une certaine maladresse dans mes propos sur cet ancien post mais les réactions m'ont semblé démesurées. Et je suis ravi de voir que sur ce nouveau post, on arrive à discuter posément et sans insultes.
Dernière modification par Babel le 01 juin 2013, 14:45, modifié 1 fois.
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Re: La Gnose, le Retour

#95

Message par Babel » 01 juin 2013, 14:44

Bonjour Tania,
Tania a écrit :Oui, on pourrait entrer dans les détails, mais on ne peut pas le faire ici (à moins de commencer par démontrer que ce fameux principe de vie existe, ce que je tente de faire dans l'autre fil sur la gnose). Vous voyez là encore une fois pourquoi le sujet à dévié. Il est absolument impossible de parler de transcendance sur un forum sceptique. Ici il faut d'abord prouver qu'il existe un principe de vie éternel et que l'âme peut survivre à la mort physique, et après ils discutent. Remarquez, après vous n'avez plus vraiment le temps de discuter puisque démontrer sur un tel forum que l'âme et le principe de vie existent va vous prendre une vie (pour ne pas dire un éternité). :)
C'est leur droit de ne pas vouloir discuter d'une théorie improuvable, c'est plutôt sensé de leur part d'un point de vue scientifique. Non, moi ce qui me gêne c'est plutôt la façon dont certains dénigrent toute forme de métaphysique alors qu'ils la connaissent très mal, la réduisant souvent au catéchisme ou à des contes pour enfants. Je n'aime pas ce sentiment de supériorité qui consiste à dire "regardez comme je suis plus évolué que vous, j'ai la raison de mon côté, aux autres les superstitions, je suis le surhomme nietzschéen qui a tout dépassé". Il y a là une vanité et un orgueil qui m'exaspèrent. Vanité et orgueil qu'on retrouve d'ailleurs dans le "camp opposé" et auxquels il n'est pas facile d'échapper. Le "péché" d'orgueil est le plus grave pour moi. Je n'y échappe pas plus que les autres ou que vous.
Tania a écrit :Ce que je vous ai envoyé fait partie des enseignements délégués aux maîtres inférieurs dans la hiérarchie des maîtres spirituels. Il y a des sujets très complexes qui sont traités par un maître supérieur. Pour éventuellement avoir une idée de la qualité de ce maître, vous pouvez me poser une question sur un sujet complexe qui vous chagrine et je vous fais part de ses théories (peut-être en privé, je ne sais pas, à vous de voir).
Je vous avoue que je suis plus que méfiant quand on me parle de maîtres supérieurs. Des maîtres de sagesse éventuellement, pourquoi pas, mais des maîtres spirituels dialoguant avec l'au-delà je suis pour le moins dubitatif. On rejoint ici les religions révélées et je ne crois pas pour ma part que Moïse, Jésus ou Mahomet aient dialogué avec leur Dieu.

Mais puisque vous m'incitez à poser une question à ce maître par votre intermédiaire, j'en ai une : comment une âme dépourvue de corps physique, donc dénuée de tout moyen d'appréhension du monde par les sens connu, peut-elle éprouver ou ressentir quoi que ce soit ?
Tania a écrit :Vous vous ne croyez pas aux idées révélées et moi je ne crois pas aux intuitions fulgurantes terrestres. Il ne faut pas se leurrer, si l'essentiel de l'enseignement ésotérique est en grande partie identique dans les grandes traditions, c'est qu'ils proviennent tous d'une source non terrestre.
En fait, personnellement je ne fais aucune différence entre idées révélées et intuitions fulgurantes. Ce sont deux formules différentes exprimant la même chose. C'est sans doute ce qui nous sépare. Pour moi, toute intuition, toute expérience transcendantale ne proviennent pas d'une source non terrestre (il faudrait d'ailleurs que vous développiez ce que vous entendez par là) mais de l'esprit qui, de façon fulgurante, embrasse (ou croit embrasser) le Tout, ne fait plus de distinction entre lui-même et le monde.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: La Gnose, le Retour

#96

Message par Babel » 01 juin 2013, 15:39

Bonjour Jean-François,
Jean-Francois a écrit :vous semblez considérer que tout ce qui est de l'ordre de la réflexion philosophique touchant à un espèce d'absolu du "pourquoi" est de la Gnose/métaphysique. Dès que c'est un peu plus appliqué, c'est soit de la science soit de l'"abâtardissement" soit etc. Sauf quand c'est des "productions humaines" que vous jugez valables (donc pas l'astrologie, le spiritisme, etc.). Je reste toujours sur une forte impression de "gnose-savonnette".
Si je ne suis pas toujours clair, c'est parce que la Gnose est en effet tellement vaste qu'il est difficile de la circonscrire.

Je dirais donc qu'a minima, pour qu'il y ait Gnose, il faut une volonté de concilier connaissance extérieure et connaissance intérieure. Reconnaître que l'une et l'autre sont interdépendantes. En somme, c'est une volonté de dépassement de l'objectif et du subjectif. Cela passe par la raison et l'intellect d'une part et par l'intuition, le travail sur soi, d'autre part. C'est une érudition et une praxis. La Gnose est sans Eglise et sans dogmes.

Est-ce plus clair ?
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :Vous comparez ce qui n'est pas comparable. L'astrologie, comme l'occultisme, le spiritisme, la voyance et autres sont des dérives abâtardies de la métaphysique et de la Gnose. Des dérives purement utilitaristes
À mon avis, vous portez des jugements de valeur (donc parfaitement subjectifs, de l'ordre du double-standard) qui ne tiennent que par l'absence d'une définition précise de la gnose. Le genre de jugement que vous décrieriez dans le cas de la gnose*.
Ce jugement violent, abâtardies, n'est pas vraiment le mien mais celui de la Tradition. Elle considère qu'utiliser une connaissance ésotérique à des fins matérielles et personnelles est une faute contre l'esprit de la Gnose. Elle assimile cela à une recherche de puissance. C'est déconsidéré parce qu'alors la recherche de la connaissance devient un moyen et non plus un but.
Jean-Francois a écrit :Mon opinion est plutôt que les spéculations métaphysiques, surtout celles basées sur des modèles de pensée archaïques peuvent nuire à la démarche scientifique. C'est particulièrement le cas pour les modèles qui présupposent des entités "surnaturelles" ou "idéales" (généralement invérifiables) mais, plus généralement, toutes celles qui impriment des "solutions absolues" à atteindre.
Je ne peux qu'être d'accord avec vous sur ce point si j'enlève le surtout de votre première phrase.
Jean-Francois a écrit :En 2013 il y en a encore beaucoup pour refuser le fait de l'évolution biologique parce qu'ils ont besoin de Dieu. Il y en a d'autres pour contourner la question en s'appropriant le fait de l'évolution pour justifier leur croyance en Dieu. Dans tous les cas, il y a une certaine peur à vouloir se débarrasser de la croyance en dieu ou des superstitions similaires (surtout parce que cela donne une illusion de sens à la vie de chacun, qui ne dépend pas de chacun). Pourquoi cette crainte ne pourrait pas teinter votre regard et y placer l'"arrogance" ou les "convictions définitives" que vous décriez?
Je ne comprends pas très bien le sens de votre dernière question. Peut-être pourriez-vous la reformuler.

Quant à la crainte dont vous parlez, c'est très tarte à la crème de dire que la croyance en un Dieu n'existe que par la peur de la mort (vous ne le dites pas explicitement en ces termes mais c'est ce que je lis entre les lignes) ou pour donner un sens à sa vie. C'est en tout cas très réducteur et limite insolent pour les croyants.

D'autant qu'un vrai croyant (j'entends par là un individu actif dans sa foi, qui en fait l'expérience intérieure, à l'opposé de celui qui ne voit dans sa religion que des préceptes moraux et des rites à respecter) est une personne qui doute. Georges Bernanos a brillamment écrit à ce sujet(notamment dans L'Imposture).
Jean-Francois a écrit :Ce qui s'approche le plus d'une certitude chez moi est qu'on ne comprendra jamais l'humain ou le monde si on commence par imaginer ce qu'ils sont pour ensuite tenter de démontrer qu'ils le sont. Si on commence par postuler l'existence d'un "maitre" pour ensuite rechercher les indices subtils qui penchent en faveur de son existence (ce qui conduit à omettre les indices contraires). Les observations, les faits vérifiés doivent fonder les idées et non l'inverse. Évidemment, il faut partir d'idées pour observer mais ces idées ne doivent pas devenir des boulets qu'on traine pendant des siècles: il faut pouvoir s'en débarrasser au besoin.
Je suis d'accord sur votre image des boulets. Ce que justement j'apprécie dans la Gnose, c'est qu'elle est mouvement, à l'inverse des religions séculaires. Mais je vous l'ai déjà dit.

Je suis moins d'accord sur votre première phrase parce que vous parlez d'imagination et négligez l'expérience. D'autre part la science peut elle aussi partir d'un postulat qui lui semble valable pour essayer ensuite de le démontrer.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

Mireille

Re: La Gnose, le Retour

#97

Message par Mireille » 01 juin 2013, 15:52

Bonjour Babel,

Un tout petit mot en passant pour te dire que j'ai vu que tu avais répondu à la dernière question que je te posais sur ce qu'avait apporté jusqu'à maintenant la gnose à la science. Merci d'avoir répondu ! Je la lirai un peu plus tard parce que dans le moment j'explore avec Denis sur son jeu Redico nos deux mondes si différents.

Ton vin le St-Joseph, ça avait l'air d'une très bonne bouteille Babel !

Bonne continuation sur ton sujet.


Mireille

Jean-Francois
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Re: La Gnose, le Retour

#98

Message par Jean-Francois » 01 juin 2013, 17:57

Babel a écrit :Si je ne suis pas toujours clair, c'est parce que la Gnose est en effet tellement vaste qu'il est difficile de la circonscrire
C'est vraiment pratique. Toute réflexion plus ou moins introspective avec un côté philosophique existentiel peut donc être qualifiée de "gnostique"*, sauf quand elle n'est pas "sérieuse". Mais le degré de sérieux est indistinct car il repose sur des bases passablement subjectives, conséquences de la "vastitude non circonscrite" de la gnose.

L'impression que j'en tire est que le flou (pour ne pas utiliser "obscurité" comme antonyme de clarté) est une caractéristique fondamentale de la gnose. Il n'est donc pas anormal que ce ne soit pas clair. Ça m'apparait une philosophie un peu fourre-tout.
En somme, c'est une volonté de dépassement de l'objectif et du subjectif
Pour atteindre quoi? L'"a-bjectif"?
Ce jugement violent, abâtardies, n'est pas vraiment le mien mais celui de la Tradition
Et puis? Vous le reprenez, donc vous raillez "une bonne part de l'humanité". Essayer de vous dédouaner en chargeant la "Tradition" n'y change rien. Ce n'est pas la "Tradition" qui se prend les pieds dans vos propos.
Elle considère qu'utiliser une connaissance ésotérique à des fins matérielles et personnelles est une faute contre l'esprit de la Gnose. Elle assimile cela à une recherche de puissance. C'est déconsidéré parce qu'alors la recherche de la connaissance devient un moyen et non plus un but
Voilà qui répond grandement à votre interrogation quant à savoir si la gnose peut réconcilier science et religion: la science ne peut, au mieux, qu'être un autre de ces systèmes "abâtardis" car c'est fondamentalement un moyen d'acquisition de connaissances (non ésotériques, en plus), pas un but. Même s'il existe de la recherche fondamentale, détachée du besoin de l'application pratique directe, la technologie (donc l'utilisation du savoir) est indissociable de la science. Si la gnose consiste à imposer le but des religions (Dieu ou assimilé) à la démarche scientifique, il y a une forte incompatibilité.

Cette incompatibilité est rendue relative, évidemment, à cause de la "vastitude non-circonscrite" de la gnose, qui fait que certains côtés de la science (ou, plutôt, des réflexions de scientifiques) peuvent être qualifiés de "gnostiques". Sauf que si la gnose consiste à qualifier a posteriori de "gnostiques" des propos de scientifiques, me semble que cela ne lui donne pas grande valeur pour orienter la recherche scientifique a priori (i.e., offrir des hypothèses testables, etc.).
Jean-Francois a écrit :Mon opinion est plutôt que les spéculations métaphysiques, surtout celles basées sur des modèles de pensée archaïques peuvent nuire à la démarche scientifique. C'est particulièrement le cas pour les modèles qui présupposent des entités "surnaturelles" ou "idéales" (généralement invérifiables) mais, plus généralement, toutes celles qui impriment des "solutions absolues" à atteindre.
Je ne peux qu'être d'accord avec vous sur ce point si j'enlève le surtout de votre première phrase.
Là, vous me surprenez. Ce "surtout" était diplomatique, il avait pour but dire que certains systèmes de croyance ne sont pas entièrement incompatibles avec la science. Et comme vous dites que la gnose est un système de croyance passablement archaïque (qui date d'il y a au moins 2000 ans)... il doit y avoir un quiproquo.
JF a écrit :Pourquoi cette crainte ne pourrait pas teinter votre regard et y placer l'"arrogance" ou les "convictions définitives" que vous décriez?
Je ne comprends pas très bien le sens de votre dernière question. Peut-être pourriez-vous la reformuler
Vous disiez que les "convictions définitives" et le manque d'humilité étaient de mon côté. Je vous demandais donc s'il est possible que ce jugement puisse être teinté par votre attachement à un système de pensée qui vous procure des réponses, subjectives mais satisfaisantes, sur la vie après la mort et le sens de la vie. Système que vous ne voudriez pas abandonner (intellectuellement parlant) pour cette raison.

Dit un peu différemment: envisagez-vous que vous puissiez être moins "humble" et possédiez plus de "convictions définitives" que vous ne le pensez? Après tout, vous êtes plutôt prompt à voir l'"insolence" contre les croyants dans mes propos mais pas dans les vôtres. Outre l'exemple de l'"abâtardissement" cité plus haut, il y a ça:
D'autant qu'un vrai croyant
Si je vous fais remarquer que votre catégorisation (vrai/faux) est assez binaire, et possède un fort potentiel de tourner à la "raillerie" (ou l'insolence, voire l'insulte**) envers les croyants qui n'entrent pas dans votre vision des choses, allez-vous encore refuser d'assumer vos propos? Ou c'est seulement ceux qui n'ont pas de "tradition" à charger ou qui ne cherchent pas à se dédouaner de leur propos qui peuvent railler "une bonne part de l'humanité"?
Quant à la crainte dont vous parlez, c'est très tarte à la crème de dire que la croyance en un Dieu n'existe que par la peur de la mort (vous ne le dites pas explicitement en ces termes mais c'est ce que je lis entre les lignes) ou pour donner un sens à sa vie
Si je ne le dis pas explicitement, c'est parce que je ne réduis pas la croyance à la seule crainte de la mort et/ou au sens donné à la vie (de l'individu). Mais, avec l'attachement à une certaine communauté et/ou une tradition, c'est un point qui revient régulièrement dans le discours des croyants.

Je pense qu'il vous serait difficile de nier qu'une grande partie des questionnements existentiels procèdent de questions comme " allons-nous?", "qu'arrive-t-il après la mort?", et autres "quel est le but de la vie (de chacun)?". Questions qui postulent qu'il existe une réponse..
Je suis moins d'accord sur votre première phrase parce que vous parlez d'imagination et négligez l'expérience. D'autre part la science peut elle aussi partir d'un postulat qui lui semble valable pour essayer ensuite de le démontrer.
La plupart des "traditions" et des "religions" sont coincées dans des solutions "imaginées" il y a des millénaires, à partir d'observations ou d'expériences (personnelles***) peu ou pas testées, et qui ne se modifient que superficiellement. On appelle cela des dogmes.

La science teste les solutions imaginées, et ne les retient pas si elles ne correspondent pas a l'observation. Les religions ne testent pas grand-chose, surtout pas les postulats fondateurs, et retiennent essentiellement ces dogmes.

Jean-François

* Ce qui explique la facilité avec laquelle vous débusquez des auteurs gnostiques qui seraient probablement très étonnés de ce voir ainsi qualifiés. Auteurs qui ne sont pas morts, évidemment.
** Après tout, bon nombre de croyants de religions (séculaires, en passant) sont "mous" dans le sens ou ils participent pour le rituels et le sentiments de communauté que cela leur procure. Ils croient en dieu parce que c'est commode, cela offre une certaine stabilité (les mammifères sont des animaux beaucoup plus routiniers qu'on le pense souvent) et limite leur questionnement existentiel.
*** Certainement pas d'expériences scientifiques.
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

Tania
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Re: La Gnose, le Retour

#99

Message par Tania » 02 juin 2013, 11:28

Tania a écrit :
Denis a écrit :Salut Tania,

À propos de l'essentiel identique, commun aux principales variétés d'ésotérisme, tu dis :
ce sont des idées qui ne concernent plus les lois de la nature (égoïsme, loi du plus fort et du plus apte). Elles sont inspirées non pas par l'intellect, mais par une intelligence intuitive qui est une caractéristique de l'esprit de vie (en opposition à l'intellect).
L'altruisme est un égoïsme partagé. La bienveillance est un échange de faveurs et de douceur de vivre.
Pourquoi pas, mais tu ne peux pas dire l'inverse: "l'égoïsme est un altruisme partagé"*. Quand on parle d'altruisme on parle de l'humanité (on fait intervenir l'autre), quand on parle de l'égoïsme on parle de l'individu (pas besoin de l'autre), voilà pourquoi on ne peut pas inverser.

Quant à "La bienveillance est un échange de faveurs et de douceur de vivre", ce n'est pas tout à fait exact. La bienveillance, lorsqu'elle est sincère et qu'elle fait partie de la nature, n'attend pas forcément la réciproque.
Denis a écrit : Pour des individus sociaux, c'est l'enfance de l'art, et ça n'a pas à être affublé d'une origine non terrestre exotique. Ni d'un long chapelet de vies antérieures.

:) Denis
C'est très réducteur ce que tu dis là. Ce que tu appelles "enfance de l'art" n'est pas du tout évident pour une grande majorité. L'intelligence et la compréhension théorique du processus n'apporte pas forcément la bienveillance et l'altruisme. On peut facilement observer que chez certains c'est naturel.

Quelques questions:

A partir de quand t'es-tu aperçu que tu étais bienveillant? Penses-tu que tous les participants de ce forum ont la même bienveillance que la tienne? Penses-tu qu'on puisse être malveillant par manque d'intelligence? Si oui, pourquoi une majorité de personnes qui se disent intelligentes ne sont pas forcément bienveillantes?

Tu vois qu'en réfléchissant un minimum sur le concept d'altruisme et de bienveillance tu peux facilement conclure que cela ne dépend pas d'une intelligence intellectuelle, mais bien d'une intelligence instinctive (pour ne pas dire spirituelle). Maintenant, entendons-nous bien, les hypocrites aussi ça existe.

Et d'où veux-tu que vienne une "intelligence instinctive" sinon d'un "chapelet de vies antérieures"? La question est de savoir comment fonctionne le principe d'individualité dans ce concept de "chapelet de vies antérieures". Pourquoi un tel aura hérité d'un altruisme naturel et un autre non? Voilà pourquoi je perds beaucoup de temps sur la compréhension des mécanismes épigénétiques.

Tania
PS. * Je viens de relire et j'aurais dû écrire "l'égoïsme partagé est un altruisme", mais c'est égal, une telle formule ne veut rien dire, il y a contradiction dans les termes. L'égoïsme ce n'est pas du partage, autant dire "l'altruisme c'est l'altruisme". Mon commentaire demeure toujours valable.
Bon, j'ai cité au lieu d'éditer, tant pis...

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Babel
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Re: La Gnose, le Retour

#100

Message par Babel » 02 juin 2013, 13:05

Jean-Francois a écrit :C'est vraiment pratique. Toute réflexion plus ou moins introspective avec un côté philosophique existentiel peut donc être qualifiée de "gnostique"*, sauf quand elle n'est pas "sérieuse". Mais le degré de sérieux est indistinct car il repose sur des bases passablement subjectives, conséquences de la "vastitude non circonscrite" de la gnose.

L'impression que j'en tire est que le flou (pour ne pas utiliser "obscurité" comme antonyme de clarté) est une caractéristique fondamentale de la gnose. Il n'est donc pas anormal que ce ne soit pas clair. Ça m'apparait une philosophie un peu fourre-tout.
Continuer à écrire que c'est une philosophie fourre-tout alors même que je propose une définition a minima n'est pas très honnête de votre part.
Babel a écrit :Je dirais donc qu'a minima, pour qu'il y ait Gnose, il faut une volonté de concilier connaissance extérieure et connaissance intérieure. Reconnaître que l'une et l'autre sont interdépendantes. En somme, c'est une volonté de dépassement de l'objectif et du subjectif. Cela passe par la raison et l'intellect d'une part et par l'intuition, le travail sur soi, d'autre part. C'est une érudition et une praxis. La Gnose est sans Eglise et sans dogmes.
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :En somme, c'est une volonté de dépassement de l'objectif et du subjectif
Pour atteindre quoi? L'"a-bjectif"?
Appelez ça comme vous voulez. En psychologie, Jung appelle ça processus d'individuation par exemple. Les bouddhistes l'appellent Eveil, les druzes unité avec l'Un. Husserl, l’épochè...
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :Ce jugement violent, abâtardies, n'est pas vraiment le mien mais celui de la Tradition
Et puis? Vous le reprenez, donc vous raillez "une bonne part de l'humanité". Essayer de vous dédouaner en chargeant la "Tradition" n'y change rien. Ce n'est pas la "Tradition" qui se prend les pieds dans vos propos.
Je n'essaie en rien de me dédouaner et j'assume tous mes propos, mes erreurs et mes approximations. Je vous trouve inutilement agressif.
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :Elle considère qu'utiliser une connaissance ésotérique à des fins matérielles et personnelles est une faute contre l'esprit de la Gnose. Elle assimile cela à une recherche de puissance. C'est déconsidéré parce qu'alors la recherche de la connaissance devient un moyen et non plus un but
Voilà qui répond grandement à votre interrogation quant à savoir si la gnose peut réconcilier science et religion: la science ne peut, au mieux, qu'être un autre de ces systèmes "abâtardis" car c'est fondamentalement un moyen d'acquisition de connaissances (non ésotériques, en plus), pas un but. Même s'il existe de la recherche fondamentale, détachée du besoin de l'application pratique directe, la technologie (donc l'utilisation du savoir) est indissociable de la science. Si la gnose consiste à imposer le but des religions (Dieu ou assimilé) à la démarche scientifique, il y a une forte incompatibilité.
Comme je précise connaissance ésotérique et que la science est une connaissance exotérique, il n'y a incompatibilité que parce que vous tenez absolument à en voir une.

La Gnose ne s'intéresse pas à la science pour ses réalisations techniques mais pour ce qu'elle a à dire du monde.
Jean-Francois a écrit :Cette incompatibilité est rendue relative, évidemment, à cause de la "vastitude non-circonscrite" de la gnose, qui fait que certains côtés de la science (ou, plutôt, des réflexions de scientifiques) peuvent être qualifiés de "gnostiques". Sauf que si la gnose consiste à qualifier a posteriori de "gnostiques" des propos de scientifiques, me semble que cela ne lui donne pas grande valeur pour orienter la recherche scientifique a priori (i.e., offrir des hypothèses testables, etc.).
J'admets parfois qualifier une pensée de gnostique un peu rapidement c'est vrai.
Jean-Francois a écrit :
Babel a écrit :Je ne peux qu'être d'accord avec vous sur ce point si j'enlève le surtout de votre première phrase.
Là, vous me surprenez. Ce "surtout" était diplomatique, il avait pour but dire que certains systèmes de croyance ne sont pas entièrement incompatibles avec la science. Et comme vous dites que la gnose est un système de croyance passablement archaïque (qui date d'il y a au moins 2000 ans)... il doit y avoir un quiproquo.
Je suis en effet d'accord avec votre phrase légèrement transformée ainsi : Mon opinion est plutôt que les spéculations métaphysiques basées sur des modèles de pensée archaïques peuvent nuire à la démarche scientifique. Je pensais par exemple aux créationnistes. Comme je n'arrête pas de vous répéter que la Gnose ne cesse d'évoluer dans le temps, je ne peux pas la considérer comme archaïque.

Plus globalement, je pense que le principal problème des religions séculaires est qu'elles n'évoluent pas (ou trop peu) dans le temps.

Pour illustrer mon propos, je ne peux que vous recopier les propos d'Einstein que cite Trinh Xuan Thuan : "La religion du futur sera une religion cosmique. Elle devra transcender l'idée d'un Dieu existant en personne et éviter le dogme et la théologie. Couvrant aussi bien le naturel que le spirituel, elle devra se baser sur un sens religieux né de l'expérience de toutes les choses, naturelles et spirituelles, considérées comme un ensemble sensé"

Qu'en pensez-vous ? Cette réflexion d'Einstein est parfaitement gnostique, elle.
Jean-Francois a écrit :Vous disiez que les "convictions définitives" et le manque d'humilité étaient de mon côté[/url]. Je vous demandais donc s'il est possible que ce jugement puisse teinté par votre attachement à un système de pensée qui vous procure des réponses, subjectives mais satisfaisantes, sur la vie après la mort et le sens de la vie. Système que vous ne voudriez pas abandonner (intellectuellement parlant) pour cette raison.
Comme la "poutre et la paille" sont bien partagés entre tous, je ne fais évidemment pas exception à la règle.

Je parlais d'humilité parce que si j'admets avoir quelques convictions, je n'en fais pas pour autant des vérités. Pour reprendre vos termes, les "réponses" que je trouve dans la gnose ne me satisfont pas entièrement, loin de là.
Jean-Francois a écrit :Dit un peu différemment: envisagez-vous que vous puissiez être moins "humble" et possédiez plus de "convictions définitives" que vous ne le pensez? Après tout, vous êtes plutôt prompt à voir l'"insolence" contre les croyants dans mes propos mais pas dans les vôtres. Outre l'exemple de l'"abâtardissement" cité plus haut, il y a ça:
D'autant qu'un vrai croyant
Si je vous fais remarquer que votre catégorisation (vrai/faux) est assez binaire, et possède un fort potentiel de tourner à la "raillerie" (ou l'insolence, voire l'insulte**) envers les croyants qui n'entrent pas dans votre vision des choses, allez-vous encore refuser d'assumer vos propos? Ou c'est seulement ceux qui n'ont pas de "tradition" à charger ou qui ne cherchent pas à se dédouaner de leur propos qui peuvent railler "une bonne part de l'humanité"?
Ce n'est pas très sport de me quoter en omettant ma parenthèse, je disais donc : D'autant qu'un vrai croyant (j'entends par là un individu actif dans sa foi, qui en fait l'expérience intérieure, à l'opposé de celui qui ne voit dans sa religion que des préceptes moraux et des rites à respecter)

Il n'y avait là aucune raillerie mais une distinction évidente entre croyants. Cela dit, je vais adopter votre terminologie de "croyance molle" qui est plus respectueuse.
Jean-Francois a écrit :La plupart des "traditions" et des "religions" sont coincées dans des solutions "imaginées" il y a des millénaires, à partir d'observations ou d'expériences (personnelles***) peu ou pas testées, et qui ne se modifient que superficiellement. On appelle cela des dogmes.
C'est pourquoi la Gnose invite celui qui le désire à "revivre" personnellement les expériences transcendantes à l'origine des traditions. C'est précisément ici qu'elle s'écarte des dogmes. Elle ne demande pas une foi aveugle mais un engagement actif. C'est pourquoi je vous répète qu'elle est aussi une praxis.
Jean-Francois a écrit :La science teste les solutions imaginées, et ne les retient pas si elles ne correspondent pas a l'observation. Les religions ne testent pas grand-chose, surtout pas les postulats fondateurs, et retiennent essentiellement ces dogmes.
Vous dites cela parce que vous déniez tout intérêt aux expériences dites transcendantes. Elles ont pourtant une unité étonnante quand on veut bien les étudier. Les extases d'un Padre Pio, d'un moine tibétain, d'un maître soufi bien que ne se produisant pas dans les mêmes contextes historiques, culturels, sociaux, religieux présentent des similarités qui méritent qu'on s'y attarde.

Remarquez que les Eglises persécutent souvent ces extatiques parce qu'ils sont incontrôlables et qu'ils sortent trop souvent des dogmes imposés.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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