Re: Existence historique du prophète
Publié : 19 déc. 2014, 15:53
Precision sans importance: ce n'est pas moi qui ai dit ca, mais Yquemener!
Débattons sans nous battre !
https://forum-sceptique.com/
Désolé...eatsalad a écrit :Precision sans importance: ce n'est pas moi qui ai dit ca, mais Yquemener!
Ca me parait une analyse plus réaliste, que celle d'un Jésus illuminé par l'amour de son prochain, que j'entends parfois (en fait souvent).jroche a écrit :Ce n'est pas si simple même au vu de l'Evangile lu au plus près. Outre qu'il avait demandé à ses partisans de s'armer si ce n'était pas encore fait, et précisément parce qu'il s'attendait à rencontrer une hostilité (Luc 22:36), il y a bien combat au moment de son arrestation. S'il l'interrompt, et si on s'en tient au texte le plus sobre et le plus réaliste (sans les ajouts manifestes et d'ailleurs différents des trois autres canoniques), celui de Marc, on peut très bien comprendre qu'il cherche à rallier à sa cause ceux qui viennent l'arrêter, et qui sont juifs (la garde du Temple). Ce qu'il leur dit va parfaitement dans ce sens (je me demande même ce qu'il pourrait dire d'autre). Ce n'était pas forcément sans espoir, seulement les disciples ne comprennent plus et prennent la poudre d'escampette. Je ne vois rien d'irréaliste dans cette histoire comprise ainsi, et je ne vois pas non plus pourquoi on l'aurait inventée...
De même, je ne vois pas pourquoi on aurait inventé, dans l'Evangile des 12 Apôtres (apocryphe, ce qui veut seulement dire qu'il n'a pas été retenu au final), le projet de Tibère de nommer Jésus roi, à la place d'Hérode qui n'a pas laissé faire. Ce qui donne du sens à la réconciliation entre Hérode et Pilate à la suite de l'arrestation de Jésus (Luc 23:12). Ce dernier jouait donc un double jeu particulièrement tordu, qui lui a été fatal.
Les pieds sous la table...
Là on nage non pas dans le pseudo drame historique, mais dans l'opéra bouffe.jroche a écrit :
De même, je ne vois pas pourquoi on aurait inventé, dans l'Evangile des 12 Apôtres (apocryphe, ce qui veut seulement dire qu'il n'a pas été retenu au final), le projet de Tibère de nommer Jésus roi, à la place d'Hérode qui n'a pas laissé faire. Ce qui donne du sens à la réconciliation entre Hérode et Pilate à la suite de l'arrestation de Jésus (Luc 23:12). Ce dernier jouait donc un double jeu particulièrement tordu, qui lui a été fatal.
Les pieds sous la table...
Je précise que c'est une thèse qui est soutenue (plutôt sous le manteau) depuis au moins le dix-huitième siècle (Hermann Reimarus). Je ne vois toujours pas d'autre explication à tout ce qui rattache l'histoire de Jésus à celle des autres candidats messies galiléens de cette époque, surtout qu'elle est manifestement tronquée chez Josèphe.mathias a écrit : Là on nage non pas dans le pseudo drame historique, mais dans l'opéra bouffe.
Cette thèse ajoutée à d'autres valide indirectement la possibilité de l'existence d'un Jésus historique.jroche a écrit :Je précise que c'est une thèse qui est soutenue (plutôt sous le manteau) depuis au moins le dix-huitième siècle (Hermann Reimarus). Je ne vois toujours pas d'autre explication à tout ce qui rattache l'histoire de Jésus à celle des autres candidats messies galiléens de cette époque, surtout qu'elle est manifestement tronquée chez Josèphe.mathias a écrit : Là on nage non pas dans le pseudo drame historique, mais dans l'opéra bouffe.
à+
Heu, je ne comprends pas. En quoi la possibilité d'hypothèses différentes rendrait-elle obsolètes les méthodes historiques ? Et par ailleurs, quelles autres hypothèses ?mathias a écrit :Les sources , elles mêmes contradictoires, permettent la naissance d'hypothèses différentes. Les méthodes historiques deviennent obsolètes.
L'idée même de nommer Jésus roi par la volonté d'un empereur , ne semble t'elle pas saugrenue ? La méthode historique s'appuie t'elle sur de telles déclarations ? La méthode historique prend t'elle en compte les miracles, d'autres miracles admis et couchés sur le papier ?jroche a écrit :Heu, je ne comprends pas. En quoi la possibilité d'hypothèses différentes rendrait-elle obsolètes les méthodes historiques ? Et par ailleurs, quelles autres hypothèses ?mathias a écrit :Les sources , elles mêmes contradictoires, permettent la naissance d'hypothèses différentes. Les méthodes historiques deviennent obsolètes.
à+
Et qui avait nommé les Hérode successifs, et pas mal d'autres rois dans l'empire ?mathias a écrit :L'idée même de nommer Jésus roi par la volonté d'un empereur , ne semble t'elle pas saugrenue ?
Nommer roi, un pauvre ère né d'une mère vierge et d'un père charpentier , auteur de quelques miracles certifiés est en effet de l'ordre du possible. La science historique fait son miel de cela.jroche a écrit :Et qui avait nommé les Hérode successifs, et pas mal d'autres rois dans l'empire ?mathias a écrit :L'idée même de nommer Jésus roi par la volonté d'un empereur , ne semble t'elle pas saugrenue ?
Les récits de l'enfance sont les moins crédibles. Joseph le charpentier, complètement lisse, transparent, sur mesure, est le personnage le plus manifestement inventé des Evangiles. Jésus est désigné à de nombreuses reprises dans le NT comme l'héritier du trône de David. Ca rime à quoi si ça ne correspond pas à une réalité ? Ce n'était pas utile pour en faire un prophète inspiré ou un messie (christos en grec) au sens chrétien. Mais ce sens chrétien est apparu plus tard, à l'époque il désignait quelqu'un qui avait reçu l'onction d'huile qui faisait les rois. Cette coutume ayant été reprise pour les rois de France, on pourrait légitimement parler du Messie Louis XIV ou du Christ Henri IV.mathias a écrit :Nommer roi, un pauvre ère né d'une mère vierge et d'un père charpentier.
C'est la raison pour laquelle j'avais entendu une dame patronnesse dire que : "Non seulement Jésus était fils de Dieu, mais de très bonne famille du côté de sa mère".*Jésus est désigné à de nombreuses reprises dans le NT comme l'héritier du trône de David
Rigoureusement exact :Wooden Ali a écrit : C'est la raison pour laquelle j'avais entendu une dame patronnesse dire que : "Non seulement Jésus était fils de Dieu, mais de très bonne famille du côté de sa mère".*
(...)
* Elle avait dû d'ailleurs piquer cette brève de sacristie, bien trop bête pour l'inventer toute seule.
Des faussetés ont été écrites sur à peu près tous les personnages ayant marqué l'histoire: ça ne les empêche pas d'avoir existé. Règle générale: moins les faits sont vérifiables, plus on est porté à inventer et à fausser la réalité historique.Et au fait, d'une manière générale, qu'est-ce qu'on entend exactement par "existence historique" ? Le Roman d'Alexandre du pseudo-Callisthène, dont on retrouve des extraits dans la sourate 18, est une pure fiction, mais Alexandre et le vrai Callisthène ont existé, personne ne les met en doute autant que je sache.
jroche a écrit :Les récits de l'enfance sont les moins crédibles. Joseph le charpentier, complètement lisse, transparent, sur mesure, est le personnage le plus manifestement inventé des Evangiles. Jésus est désigné à de nombreuses reprises dans le NT comme l'héritier du trône de David. Ca rime à quoi si ça ne correspond pas à une réalité ? Ce n'était pas utile pour en faire un prophète inspiré ou un messie (christos en grec) au sens chrétien. Mais ce sens chrétien est apparu plus tard, à l'époque il désignait quelqu'un qui avait reçu l'onction d'huile qui faisait les rois. Cette coutume ayant été reprise pour les rois de France, on pourrait légitimement parler du Messie Louis XIV ou du Christ Henri IV.mathias a écrit :Nommer roi, un pauvre ère né d'une mère vierge et d'un père charpentier.
Héritage spirituel, c'est ce que la religion qu'on en a tiré affirme. Beaucoup d'éléments indiquent que c'était plutôt politique à l'origine. Liste non exhaustive :mathias a écrit :La figure historique semble avoir été utilisée à des fins théogoniques: le roi David est représenté le plus souvent avec une harpe, une lyre. Enfin l'héritage n'est pas réel mais "spirituel" comme Juppé , présenté comme le fils spirituel de Chirac.
Vous avez pris la figure du roi David, je vous propose de cerner l'emploi qui en est fait et cela sans se laisser détourner par un autre exemple sensé amener une preuve complémentaire à telle ou telle théorie historique.jroche a écrit :Héritage spirituel, c'est ce que la religion qu'on en a tirémathias a écrit :La figure historique semble avoir été utilisée à des fins théogoniques: le roi David est représenté le plus souvent avec une harpe, une lyre. Enfin l'héritage n'est pas réel mais "spirituel" comme Juppé , présenté comme le fils spirituel de Chirac.
.
Ce n'est pas moi qui ai pris la figure du Roi David, ce sont les évangélistes ! Maintenant, on peut se poser la question, intéressante, de ce qu'il y a d'historique dans 1 et 2 Samuel concernant David. Si j'en crois Finkelstein et Silbermann (qui ont creusé la question sur le plan historique et archéologique) il a bien dû y avoir un roitelet dans le centre de la Judée, mais beaucoup plus modeste que la Bible le fait. Idem son fils Salomon. Mais les psaumes qui lui sont attribués, et tout l'habillage mystique, sont des enjolivements postérieurs. Même processus que pour Jésus en moins avancé, très classique d'ailleurs (voir le Roi Arthur, etc.).mathias a écrit :Vous avez pris la figure du roi David, je vous propose de cerner l'emploi qui en est fait et cela sans se laisser détourner par un autre exemple censé amener une preuve complémentaire à telle ou telle théorie historique.
Je vous cite:jroche a écrit :Ce n'est pas moi qui ai pris la figure du Roi David, ce sont les évangélistes ..mathias a écrit :Vous avez pris la figure du roi David, je vous propose de cerner l'emploi qui en est fait et cela sans se laisser détourner par un autre exemple sensé amener une preuve complémentaire à telle ou telle théorie historique.
Je ne vois pas en quoi la ficelle est "grosse". "Roitelet", c'est une façon de résumer le point de vue de Finkelstein et Silberman (http://bouquinsblog.blog4ever.com/la-bi ... -silberman) sur l'histoire d'origine, mais au temps de Jésus l'enjolivement et la mythisation étaient faits depuis longtemps. Je ne comprends donc pas l'objection.mathias a écrit :Je vous cite: ".... Jésus est désigné à de nombreuses reprises dans le NT comme l'héritier du trône de David. Ca rime à quoi si ça ne correspond pas à une réalité ? ..."
Pour un roitelet, la ficelle est un peu grosse, non ? Il faut chercher ailleurs, d'autant que ce roi David aurait vécu vers - 1000.
Être désigné 1000 après comme un héritier, ne vous paraît pas surprenant ?jroche a écrit :Je ne vois pas en quoi la ficelle est "grosse". "Roitelet", c'est une façon de résumer le point de vue de Finkelstein et Silberman .mathias a écrit :Je vous cite: ".... Jésus est désigné à de nombreuses reprises dans le NT comme l'héritier du trône de David. Ca rime à quoi si ça ne correspond pas à une réalité ? ..."
Pour un roitelet, la ficelle est un peu grosse, non ? Il faut chercher ailleurs, d'autant que ce roi David aurait vécu vers - 1000.
Il y a toujours un héritier désigné d'Hugues Capet (voire plusieurs, je ne m'y intéresse pas plus que ça), plus de 1000 ans.mathias a écrit :Être désigné 1000 après comme un héritier, ne vous paraît pas surprenant ?
Pour justifier votre hypothèse historique concernant ce prophète désigné héritier de, j'avais espéré une réponse plus soutenue. En conclusion, le nouveau testament, trahit le lecteur éventuel en laissant planer l'idée de l'historicité de Jésus prophète.jroche a écrit :Il y a toujours un héritier désigné d'Hugues Capet (voire plusieurs, je ne m'y intéresse pas plus que ça), plus de 1000 ans.mathias a écrit :Être désigné 1000 après comme un héritier, ne vous paraît pas surprenant ?
Ce n'est pas "mon" hypothèse (elle n'a d'ailleurs rien de nouveau), c'est l'Evangile qui le dit "fils de David", c'est comme ça.mathias a écrit :Pour justifier votre hypothèse historique concernant ce prophète désigné héritier de, j'avais espéré une réponse plus soutenue.
Désolé, je ne comprends pas.mathias a écrit :En conclusion, le nouveau testament, trahit le lecteur éventuel en laissant planer l'idée de l'historicité de Jésus prophète.
L'on ne peut être fils de à 1000 ans d'écart, sans que cette notion de filiation repose sur une autre idée. Accepter la filiation de chair, c'est se laisser berner par le NT. L'historicité de Jésus prophète a travers une filiation de chair relève de l'imposture intellectuelle.jroche a écrit :Ce n'est pas "mon" hypothèse (elle n'a d'ailleurs rien de nouveau), c'est l'Evangile qui le dit "fils de David", c'est comme ça..mathias a écrit :Pour justifier votre hypothèse historique concernant ce prophète désigné héritier de, j'avais espéré une réponse plus soutenue.