Publié : 14 déc. 2004, 22:42
André, le langage mathématique est une construction, ET n'existe pas (comment est-ce qu'une construction peut ne pas exister ?), mais les équations existent ? Pour l'ontologie, on repassera.
Tu ne crois pas qu'on puisse être "a-quale": ne pas voir l'intérêt du concept, ou ne pas penser qu'il apporte grand chose?Mikaël a écrit :Mais à mon avis cette ambiguïté est pour bonne partie responsable des divergences entre les "qualophiles" et les "qualophobes"
C'est probablement une conséquence, mais je ne sais pas si ça défini bien le réductionnisme.Mikaël a écrit :Es-tu d'accord si je dis que le réductionnisme en science, ne consiste pas à réduire abusivement le nombre des phénomènes existants, mais à réduire le nombre des principes explicatifs dont ils relèvent ?
Hum! Même si tu as des exemples tangibles de chiens ou de pancréas, comment peux-tu dire que le "concept de chien ou de pancréas" n'est pas abstrait? Tes "images mentales" restent abstraites (ce qui l'est moins, c'est la physiologie du cerveau).Jean-Francois a écrit :Les concepts, c'est tout ce qui est du domaine des définitions, modèles, etc. Ce que je veux dire, c'est que ces définitions et modèles ne sont pas des entités purement formelles et abstraites
Nous n'envisageons pas le cerveau de la même manière non plus... moi, j'ai les deux mains dedansMikaël a écrit :Rassure-toi, nous sommes globalement d'accord, mais comme souvent nous ne nous parlions pas le même langage
Des ondes positives ou négatives selon ton humeur.ti-poil a écrit :Question a Jean-Francois,
Les pensees emettent quelle onde de l'alpha, du beta, theta?
Pour vous, les pensées émettent des ondes? Pour moi, l'activité du cerveau peut être enregistrée, et ces enregistrements classés en plage de fréquence auxquelles on donne le nom d'"ondes" (à cause de l'aspect ondulatoire des tracés). Mais, a priori, les pensées n'émettent pas d'ondes... pas plus que le cerveau, d'ailleurs.ti-poil a écrit :Les pensees emettent quelle onde de l'alpha, du beta, theta?
Denis a écrit :Si c'est vraiment ça que tu penses, t'as un sérieux noeud à détordre là. Ce ne sont pas les sujets de Redico qui manquent.
Ok, j'ai bien compris, même si ça me paraît un peu bizarre.Mikaël a écrit :A mon avis il s'agit là d'une illusion cognitive.
Certains problèmes n'ont pas de solution uniquement par construction, parce qu'ils sont mal posés.
Tu ne vois pas, intuitivement, pourquoi tu ne pourrais pas les supprimer des deux côtés de l'égalité.Mikaël a écrit :Si les deux "infinis" sont égaux, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas les supprimer des deux côtés de l'égalité.
Oui, je connais. Je me souviens même ne pas y avoir cru quand un ami m'en avait parlé pour la première fois. D'ailleurs,Mikaël a écrit :Connais-tu le Paradoxe de Banach-Tarski ?
Dans le même genre, il y a aussi l'équipotence entre un segment et une droite.Wikipédia a écrit :Cela remet en cause notre notion intuitive de volume, puisque il n’y pas de « création » de matière, donc il existe des parties de l’espace ( R^3) pour lesquelles la notion de mesure (et donc de volume) n’a pas de sens.
Oui, mais les physiciens auraient-ils été capable de renormaliser sans tout les développements sur la notion d'infini? Peut-être mon exemple n'est-il pas très bon après tout.Mikaël a écrit :Il me semble au contraire que cette procédure de renormalisation vise à se débarasser de la notion d'infini !
Oui je me souviens de ce texte. Un univers fini me pose cependant encore plus de problèmes. De toutes façons, on ne peut pas trancher sur la question.Mikaël a écrit :L'Univers, d'après moi, ne peut être que fini (et j'ajouterais discontinu).
Je suis assez d'accord avec ce texte :
Encore un autre blague de JF.Jean-Francois a écrit :Pour vous, les pensées émettent des ondes? Pour moi, l'activité du cerveau peut être enregistrée, et ces enregistrements classés en plage de fréquence auxquelles on donne le nom d'"ondes" (à cause de l'aspect ondulatoire des tracés). Mais, a priori, les pensées n'émettent pas d'ondes... pas plus que le cerveau, d'ailleurs.
En fait, les qualophobes sont ceux que l'on pourrait qualifier de a-quale. Du reste, les qualia ne sont pas qu'un concept, mais une réalité subjective difficilement contestable, mais difficilement exprimable avec des mots il est vrai. Disons pour faire simple que si, chez un daltonien, le vert (en tant que paramètre physique) fait le même effet que le bleu (en tant que paramètre physique), c'est que les quales associés à ces deux couleurs sont identiques. Chez les individus "normaux", les quales associés à ces deux couleurs sont différents. En fait, le quale du vert ou du bleu c'est tout simplement le vert vécu ou le bleu vécu, bref, la sensation de vert ou de bleu. Nier la réalité de la sensation aurait de graves conséquences. On pourrait torturer les gens sans que ce soit répréhensible. En effet, les tortures ne pourraient pas faire mal (même si tous les signes extérieurs de la douleur étaient présents, les gens n'auraient pas vraiment mal). En fait, il y a bien une ptite différence entre quale et sensation. Une sensation est constitué généralement de plusieurs quales. On peut dire que le quale est à la sensation ce que les quanta sont à la matière.Jean-Francois a écrit :Tu ne crois pas qu'on puisse être "a-quale": ne pas voir l'intérêt du concept, ou ne pas penser qu'il apporte grand chose?Mikaël a écrit :Mais à mon avis cette ambiguïté est pour bonne partie responsable des divergences entre les "qualophiles" et les "qualophobes"
Comment définis-tu une abstraction ? C'est peut-être là le problème. Je reconnais qu'un archétype peut être considéré comme une abstraction tout en restant sensible. Mais ça a des limites. Certaines abstractions ne se réduisent pas à des archétypes, ainsi la notion de nombre, d'addition, de valeur, d'égalité, etc. Mais même dans ces cas là, il y a quand même du sensible quelque part sauf qu'il est plus complexe.Jean-Francois a écrit :Hum! Même si tu as des exemples tangibles de chiens ou de pancréas, comment peux-tu dire que le "concept de chien ou de pancréas" n'est pas abstrait? Tes "images mentales" restent abstraites (ce qui l'est moins, c'est la physiologie du cerveau).Mikaël a écrit :Les concepts, c'est tout ce qui est du domaine des définitions, modèles, etc. Ce que je veux dire, c'est que ces définitions et modèles ne sont pas des entités purement formelles et abstraites
Je les ai eu en mon temps, et je compte bien les avoir à nouveau un jourJean-Francois a écrit :Nous n'envisageons pas le cerveau de la même manière non plus... moi, j'ai les deux mains dedansMikaël a écrit :Rassure-toi, nous sommes globalement d'accord, mais comme souvent nous ne nous parlions pas le même langage![]()
Sacré Miky! Es-tu vraiment si nul en maths? J'ai peine à le croire.Si les deux "infinis" sont égaux, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas les supprimer des deux côtés de l'égalité.Stachmou a écrit :Je te réponds que ton intuition te joues des tours, et que tu fais une opération formellement illicite entre la deuxième et la troisième ligneMiky a écrit :Facile ! 1 + l'infini = l'infini ; 2 + l'infini = l'infini
Donc 1 + l'infini = 2 + l'infini
Donc 1 = 2 ! Smile![]()
Denis a écrit :Va pour 1226.30 $can si tu veux. On peut même monter ça à $2000, si ça te tente.
Bingo! T'as tout compris.Tu semble croire que tout ce qu'on imagine existe.
Denis a écrit : Salut ti-poil,
Tu dis :Bingo! T'as tout compris.Tu semble croire que tout ce qu'on imagine existe.
C'est exactement ce que j'essaye de t'expliquer depuis le début.
Misère!
Denis
Moi, je dirais plutôt que c'est un capitaine sans navire ; il est inutile.Un philosophe sans science, c'est comme un capitaine de navire sans boussole.
Bon André, va falloir régler ça !André a écrit :DenisMoi, je dirais plutôt que c'est un capitaine sans navire ; il est inutile.Un philosophe sans science, c'est comme un capitaine de navire sans boussole.![]()
Si ça implique que la science sans la philosophie est comme un navire sans capitaine, je retire ce que j'ai dit précédemment.![]()
André
J'ai horreur du Redico !Bon André, va falloir régler ça !
Un caillou émet des ondes? Une idée est matérielle?ti-poil a écrit :je ne peut croire que tu ne sais pas que toute matiere emet des ondes
Tu soulignes le problème: les quale sont une manière d'énoncer quelque chose dont on ne sait rien (d'ou l'exagération de ta comparaison "qualia/quanta"). C'est en partie pourquoi réfléchir en terme de qualia pourrait s'avérer un cul-de-sac, et tu ne peux le nier. A mon avis, il faut garder cette possibilité en tête.Mikaël a écrit :Du reste, les qualia ne sont pas qu'un concept, mais une réalité subjective difficilement contestable, mais difficilement exprimable avec des mots il est vrai
Peut-être? Je n'ai pas de réponse formelle.Mikaël a écrit :Comment définis-tu une abstraction ? C'est peut-être là le problème
Qu'est-ce qui te permet de dire que tu comprends objectivement ces concepts? Rien, ce qui souligne le flou qu'il y a derrière la réflexion en terme de qualia. Je répète: c'est peut-être une manière d'aborder le problème, mais c'est aussi imprimer des limites à la réflexion qui font que celle-ci n'adhère finalement pas à la réalité. Les qualia sont une notion principalement philosophique, pas scientifique. Même si la philosophie est souvent utile, elle manque de moyen pour adhérer à la réalité.Mikaël a écrit :Je ne vois pas comment on pourrait dire que je comprend ces deux concepts si je n'avais pas ses associations avec des images mentales sensibles
De lacune explicative (le "non-matériel des trous"), peut-être? Sauf que, dans l'état actuel des connaissances, il y en a pas mal de ces lacunes. Par exemple, êtes-vous capable de mettre un substrat matériel précis sur une "image mentale" donnée? Répétez mentalement "je m'appelle François Tremblay" et dites-nous exactement en quoi cette "image" est matérielle. Exactement, hein, pas une réponse vague du style "c'est le cerveau", qui n'est qu'une manière de dogmatiser votre discours. Si vous ne pouvez pas le faire, et n'admettez pas qu'il faille parfois recourir à l'idée qu'il existe du non-matériel, à mon avis il ne vous reste qu'à nier votre capacité à répéter mentalement "je m'appelle François Tremblay".Francois Tremblay a écrit :De quoi ça a l'air du non-matériel ?
Puisque le non-matériel n'émet pas de photons, c'est normal que tu n'en aies jamais vu avec tes yeux physiologiques.Tout est matériel. Je n'ai jamais rien vu de non-matériel. De quoi ça a l'air du non-matériel ? Est-ce que c'est fluffy ?
Je ne suis pas sûr qu'on en sache beaucoup plus sur les quanta (qui bien que plausibles, sont des entités encore très théoriques il me semble) que sur les qualia (qui sont des entités concrètes par excellence si tu comprends bien ma vision de la concrétude).Jean-Francois a écrit :Tu soulignes le problème: les quale sont une manière d'énoncer quelque chose dont on ne sait rien (d'ou l'exagération de ta comparaison "qualia/quanta").Mikaël a écrit :Du reste, les qualia ne sont pas qu'un concept, mais une réalité subjective difficilement contestable, mais difficilement exprimable avec des mots il est vrai
A mon avis, ta remarque est valable (peut-être à un moindre degré, certes), pour absolument tous les autres concepts que nous utilisons. Pour appuyer cela, je te renvois à Quine.Jean-Francois a écrit :C'est en partie pourquoi réfléchir en terme de qualia pourrait s'avérer un cul-de-sac, et tu ne peux le nier. A mon avis, il faut garder cette possibilité en tête.
Jean-François a écrit :Ce n'est pas parce qu'on ne parle pas de qualia qu'on nie les sensations.
J'en ai au moins une compréhension subjective qui, si elle n'est pas complète, n'est pas non plus nulle et non avenue.Jean-François a écrit :Qu'est-ce qui te permet de dire que tu comprends objectivement ces concepts?Mikaël a écrit :Je ne vois pas comment on pourrait dire que je comprend ces deux concepts si je n'avais pas ses associations avec des images mentales sensibles
Au moins dans le cas de la dépression, il y a un vécu (donc des qualia) dont on peut difficilement faire abstraction lorsque l'on cherche à la définir !Jean-François a écrit :Rien, ce qui souligne le flou qu'il y a derrière la réflexion en terme de qualia. Je répète: c'est peut-être une manière d'aborder le problème, mais c'est aussi imprimer des limites à la réflexion qui font que celle-ci n'adhère finalement pas à la réalité.
Peut-être, mais la science doit avoir l'humilité de reconnaître ses limites (qui sont peut-être provisoires) par rapport à l'introspection (pas spécialement la philosophie, contrairement à ce que tu crois, car elle ne forme pas un bloc monolithique : il y a des philosophies objectivistes, des philosophies subjectivistes, des philosophies constructivistes entre les deux...) sur le point précis des qualia.Jean-Francois a écrit :Les qualia sont une notion principalement philosophique, pas scientifique.
Je remplace mentalement "philosophie" par "introspection" puisque c'est d'introspection plus que de philosophie que tu sembles parler et te déclare : La science aussi.Jean-François a écrit :Même si la philosophie est souvent utile, elle manque de moyen pour adhérer à la réalité.