Cogite Stibon a écrit : 24 nov. 2018, 23:26
D'accord avec tout ce que tu dis, mais je pense que le problème principal, c'est que Richard ne veut pas comprendre.
C'est aussi mon avis. Je pense malgré tout qu'il a une énorme difficulté à envisager qu'il n'y ait pas d'
espace 3D de référence commun à tous les "observateurs" (et bien sur, la simultanéité de référence qui va avec).
Cela dit, richard n'a pas seulement un refus de compréhension. Il y a aussi des notions de base en mathématique et en physique qu'il ne connait pas ou ne comprends pas. Son besoin de croire en un espace 3D de référence et en un présent universel serait parfaitement satisfait dans l'interprétation lorentzienne de la Relativité s'il avait un tant soit peu compris ce qu'était la Relativité Restreinte (à savoir l'expression de l'invariance des lois de la physique vis à vis des actions du groupe de Poincaré).
Certes, l'interprétation Lorentzienne de la RR introduit une hypothèse métaphysique puisque l'invariance des lois de la physique ne permet pas (en tout cas à ce jour) de mesurer notre vitesse vis à vis de ce référentiel privilégié supposé (1). L'avantage toutefois, c'est que ça permet de conserver l'hypothèse d'un temps et d'un espace 3D universel sans pour cela être obligé de dire des idioties telles que celle consistant à affirmer que la bonne invariance des lois de l'électromagnétisme, c'est la relativité galiléenne (affirmation réfutable en quelques lignes de calcul comme je l'ai fait au moins 2 fois dans mes réponses à richard en montrant notamment que la basique équation de propagation des ondes lumineuses était invariante de Lorentz mais pas invariante de Galilée).
J'avais l'espoir qu'à un moment où à un autre, richard finirait par comprendre et que la discussion évoluerait vers des questions un peu plus délicates comme l'interprétation de l'effet EPR. Jusqu'à présent ça n'a pas marché. Il y a complet blocage comme tu le fais remarquer (et ses compétences limitées en math et en physique n'arrangent pas les choses).
Pour ma part, j'ai rencontré des difficultés similaires à celles de richard, en physique quantique. J'ai eu énormément de mal à envisager que le point de vue positiviste puisse être le bon point de vue en raison de son efficacité et de la levée (partielle) de certains paradoxes. Je n'arrivais pas à me convaincre que l'état quantique, la meilleure et la plus complète des descriptions que l'on puisse donner de l'état d'un objet physique, ne soit pas une fidèle description de
la réalité de cet objet physique.
Je ne parvenais pas me défaire de l'hypothèse (interprétation réaliste) selon laquelle l'état quantique serait une sorte de truc objectif qui aurait les propriétés qu'on lui attribue indépendamment de toute relation observateur/système observé.
C'est seulement avec l'effet Hartman (invariant de Lorentz malgré la possibilité de transfert d'une particule à vitesse supraluminique à travers une barrière de potentiel) que j'ai enfin envisagé que la mesure, d'un côté, de l'état de polarisation d'une paire de photons EPR corrélés
ne soit probablement pas un changement instantané et spatialement étendu de l'état objectif d'un objet physique en violation, donc, de l'invariance de Lorentz au niveau interprétatif, mais soit, au contraire, le changement
local de l'
information détenue par l'
observateur qui réalise une mesure de polarisation de son côté.
Voilà que l'état quantique et sa réduction se trouvent ainsi ramenés au rang de simples outils d'inférence statistique. Pas facile à digérer. C'est très difficile de changer d'avis relativement à une croyance dont on est imprégné depuis tout petit.
(1) Encore que cette notion d'absence d'unicité des référentiels privilégiés que sont les référentiels inertiels (parfaitement valable dans l'espace-temps vide de la Relativité Restreinte) soit assez subtile. Les équations de la physique sont, certes, invariantes de Lorentz, mais pas leurs solutions.
Le Fond de Rayonnement Cosmique, par exemple, constitue un excellent référentiel privilégié.
Par ailleurs, en Relativité Générale, l'invariance de Lorentz est seulement locale. Il apparaît naturellement, dans les variétés (pseudo)riemannienne de la RG, un ou des référentiels privilégiés tels que :
- le référentiel immobile de l'espace-temps statique hypertorique,
- le référentiel de Lemaître de l'espace-temps de Schwarzschild,
- le référentiel comobile des espace-temps de Friedmann-Lemaître.
On ne peut d'ailleurs pas parler d'âge de l'univers sans, ce faisant, implicitement introduire un référentiel privilégié. En espace-temps de Friedmann Lemaître par exemple, le référentiel privilégié auquel se rattache l'âge de l'univers, c'est alors tout simplement le référentiel dit comobile.
J'en avais un peu discuté avec psyricien, mais avec lui c'était très difficile de faire autre chose que l'écouter. Il ne supportait pas que l'on soit d'un avis différent du sien et s'en tirait par des effets de manche et en jouant sur les mots quand il était coincé. Ça rendait souvent un peu pénible un échange qui, sans cela, aurait pu être intéressant.