pan-pan a écrit :Invité a écrit :Ça veut dire quoi passer à "autre chose" dans votre esprit ?
Pourquoi regretter ce mouvement populaire ? S'il n'exclut personne, pourquoi le diminuer en le qualifiant de "bombardement de slogans" ?
En quoi une telle ferveur serait-elle déplacée aujourd'hui ?
Le cynisme est à la mode, mais on peut espérer que cette morosité passera un jour et que des projets de société emballant resurgissent. L'indépendance en est un, mais il n'est pas le seul. Et pour être clair, je dis ça sans suggérer aucunement un retour en arrière.
Passer à autre chose c'est laisser le drapeau de côté un instant et s'affairer à l'urgence d'assainir les finances publiques, par exemple.
On ne peut pas vouloir avoir un pays tout en surveillant de près les finances publiques ? Pourquoi l'un excluerai l'autre ? Je ne vois pas le conflit.
pan-pan a écrit :C'est d'ailleurs le mouvement qui semble se mettre lentement en branle.
Personnellement, je ne vois aucune utilité à être fier d'un drapeau.
C'est une marque de reconnaissance, oui, car on se reconnait comme québécois parmi les peuples du monde et c'est bien. Mais glorifier, adorer jusqu'à coucher avec son drapeau, toujours parler de sa nation, de son passé, des grands moments de notre histoire, de chanter sa nation, ça commence à faire.
C'est un strawman et une caricature.
Moi je m'en fout du drapeau. Je pense que les québécois seraient mieux en mesure de voir à leurs intérêts dans leur propre pays. Vous semblez toujours vouloir suggérer que la souveraineté est une affaire folklorique alors que ça concerne essentiellement l'avenir de la langue, de la culture et l'économie.
pan-pan a écrit : C'est quétaine. À la limite, c'est anachronique. Il y a les livres d'histoire pour çà et il faut savoir les lire pour comprendre que tout n'est pas plus rose qu'ailleurs. Toute cette débandade culturelle qui a suivi la crise d'octobre 70 jusqu'àprès le référendum de 80. Cette quête d'identité mêlée au mouvement peace and love (malheureusement travesti par la politique). J'ai fermé la page depuis avant le référendum 80 et je me sens pas pire pour autant.
Quelle débandade culturelle ? Le Québec n'a jamais été aussi fertile culturellement que dans les années 70. C'est le fait que les Québécois ont commencé à cette époque à se percevoir comme un peuple qui vous dérange ? Qu'est-ce qu'il y a de dérangeant qu'un peuple s'affirme culturellement et aime fêter ?
pan-pan a écrit :Je suis québécois, oui. C'est une tare si cela me faire dire que les anglos c'est que des crosseurs de Westmount, même si on sait bien que la richesse est encore plus à Westmount que partout ailleurs au Québec et plus concentrée chez les anglos que le reste.
Un crosseur et un crosseur qu'il habite Westmount ou qu'il se nomme Vincent Lacroix.
pan-pan a écrit :La fierté objective que je reconnais, c'est de savoir que j'ai hérité d'une certaine démocratie qui me fait vivre la liberté occidentale nord-américaine. Ça a peu à voir avec le fait d'être québécois.
La ferveur que vous mentionnez, à laquelle je pense, est empreinte de naïveté que la politique exploite. C'est malsain.
La naïveté que vous suggérez vous ne l'avez jamais démontrée. La souveraineté a des arguments solides, avec lesquels vous pouvez être en désaccord, mais vous présumez que les souverainistes sont des gens immatures. C'est évidemment faux et je ne me sens comme bien d'autres, ni naïf, ni exploité.
pan-pan a écrit :Il n'est pas question pour moi de revenir en arrière sur le mouvement souverainiste. Tant qu'à choisir un rêve, j'aime mieux choisir de m'unir à une entité différente de ce que je suis que de choisir une séparation créatrice de tensions.
Ce n'est pas du «cynisme à la mode» de vouloir s'unir au lieu de se séparer. C'est un concept plutôt clair, fait de tolérance et de respect mutuel.
La souveraineté n'a jamais été considérée par ses supporteurs comme un geste d'isolement. Si c'est ce que vous pensez, vous n'avez rien compris.
Le cynisme à la mode, c'est de ne pas avoir de véritable projet de société qui mobilise le peuple. Et de nos jours, on peut dire que ça s'applique aussi bien au Canadiens qu'aux Québécois.
I.