Mirages a écrit : 18 sept. 2024, 16:33
D'ailleurs le hasard à l'air d'être pas mal abordé en
sciences.
Si le hasard existe, on peut envisager un libre arbitre sous cette forme dialectique:
Si on a conscience d'un certain hasard dans nos choix, c'est au moins une facette du libre arbitre. Je suis pas sûr de mon coup mais je tente...
Est-ce que tu as regardé Henry de Lumley? Ça peut fournir un cadre de réflexion de départ, sur le plan de l'évolution, en abordant le pourquoi et le comment, sachant que l'organisation a commencé il y a quelques 500 millions d'années.
Ensuite, il faut considérer la conscience humaine par rapport à son ancrage supposé, en l'état actuel des connaissances, dans le système cérébral.
"De la conscience qui se manifeste ailleurs que là où on a l'habitude de le constater" dixit jroche, ça ne mène nulle part.
Le cerveau c'est quelque chose comme 100 milliards de neurones qui établissent des connexions en réseaux, ce qui conduit à des chiffres qui dépassent notre entendement, ce qui, sous-entendu, conduisent à des perspectives de fonctionnement inouïes, pratiquement infinies.
On imagine le défi scientifique... et les incompréhensions de certains face au vertige.
On peut envisager une part de hasard, d'aléatoire, parce qu'au niveau de notre conscience, de notre entendement, avec ses limites, ce n'est pas quantifiable. Nous sommes engloutis par quelque chose qui nous dépasse.
Le libre-arbitre appartient à une gamme de pseudo-concepts proposés à une époque où on ne disposait pas des moyens d'investigation et de compréhension. Les avancées en matière de connaissances pour le système cérébral sont très récentes et heurtent des conceptions obsolètes et surannées, auxquelles tiennent toujours certains individus parce leur niveau de connaissances n'est pas à niveau. On peut le constater dans l'enseignement supérieur, en philosophie par exemple, où le décalage est conséquent, c'est à dire que les contenus n'ont pas évolué en intégrant un tant soit peu les avancées scientifiques.
Est-il encore raisonnable que les options psychanalytiques soient encore au menu d'universités ?
Ce que jroche ne comprend pas, c'est cet espace interne, intime, unique car propre à chaque individu, de décision qui dépend toutefois de niveaux d'organisation englobants.
Compte-tenu des milliards de milliards de possibilités de choix, sur un plan rhétorique, le libre-arbitre est envisageable, mais on ne sait toutefois pas de quoi on parlera on persiste à rester dans l'ignorance du fonctionnement global. Sur le plan scientifique, le libre-arbitre est absurde. Sur le plan concret, à l'échelle de l'individu, on a l'impression de pouvoir se mouvoir et penser en toute indépendance. Mais rien n'est plus faux. Les marges de manœuvre, immenses, nous induisent en erreur.
Nous ne sommes pas ce que nous pensons être. Nous ne nous appartenons pas. Mais nous pouvons très confortablement continuer de vivre ainsi.
C'est le point de réflexion où je suis parvenu, et rien n'indique qu'il n'est pas complètement illusoire.
J'attends de pouvoir lire la somme de Bruno Dubuc dont j'ai parlé, pour faire le point.
...En terminant, comme j’ai pris l’habitude de la faire depuis mon billet du 19 août dernier, je vous laisse avec un petit « fun fact » inspiré du livre qui porte, justement, sur cette question de nos processus conscients (expression que je préfère à LA conscience, qui oriente un peu trop, je trouve, vers une chose unique, alors que c’est plus de l’ordre du, ou plutôt de différents processus…) :
« Ce qui nous rend si confiants en nos sens, c’est justement qu’on n’a pas conscience de… tout ce dont on n’a pas conscience ! On suppose donc bien naïvement qu’on perçoit toujours tout. Si on a l’impression d’être conscient de toute la scène qui est devant nous en ce moment, c’est simplement que notre attention peut se porter rapidement sur chaque détail qui la compose. Et c’est cette possibilité d’explorer à tout moment la scène qui nous donne l’impression qu’on ne manque rien. Mais il est facile de démontrer expérimentalement le contraire. »
https://www.blog-lecerveau.org/avance/2024/09/16/11724/
Ça fait un moment qu'il bosse son sujet,. En principe, il devrait avoir les compétences pour savoir de quoi il parle, et transmettre ses connaissances en la matière.