Souris a écrit : 17 févr. 2019, 03:31Pour une personne sur le quai qui regarde un train en MRU, (la distance que la lumière franchit à partir du milieu vers l’arrière du train) < (la distance que le faisceau lumineux franchit à partir du milieu vers l’avant du train). Lorsque l’horloge avant va être initialisée à 0, l’horloge arrière aura,
dans le référentiel de la gare, une valeur plus grande que 0 car ayant été initialisée à 0 avant.
Bien sur, au contraire,
dans le référentiel du train, les indications d'heure par les deux horloges au repos dans le train auront la même valeur.
Les voyageurs du train peuvent d'ailleurs le constater en déplaçant très lentement (par rapport à la vitesse de la lumière) l'horloge située à l'avant du train pour l'amener à côté de l'horloge située à l'arrière du train.
Ça se visualise bien, aussi, en se plaçant dans le référentiel de la gare.
Il s'agit de déplacer dans le train, à une vitesse w petite devant c, l'une des light clock du train pour l'amener à côté de l'autre. De petits calculs de temps de parcours des photons de ping-pong (réalisés dans le référentiel de la gare) montrent alors qu'en reculant la light clock située à l'avant du train, elle perd petit à petit son avance. Elle finit (si w <<c) par battre en phase avec l'horloge située à l'arrière du train quand elle arrive juste à côté.
Sur le quai de la gare, si on utilise la synchronisation valide dans le référentiel du train
au lieu d'utiliser la synchronisation valide dans le référentiel de la gare, amener l'horloge située à l'avant, au repos sur le quai de la gare, à côté de l'horloge située à l'arrière confirmera que
l'horloge située à l'avant retarde. La synchronisation des horloges distantes est relative au référentiel dans lequel on la réalise (la simultanéité des évènements est relative).
Par ailleurs, en tenant compte de la contraction de Lorentz (du point de vue des observateurs au repos sur le quai de la gare) de la tige reliant les miroirs des light clock au repos dans le train, puis en faisant les petits calculs de durée de parcours des photons entre miroirs on constate :
1/ que le temps gagné par les photons des light clock du train sur le parcours BA, à contresens de déplacement du train (où chaque miroir arrière A
va à la rencontre de son photon de ping-pong) est inférieur au temps perdu par ces photons sur le parcours AB, dans le sens de déplacement du train (où chaque miroir avant B
cherche à s'enfuir pour échapper à son photon de ping-pong) et ce, malgré le gain de temps de parcours gagné grâce à la contraction de Lorentz de la tige reliant les deux miroirs (1).
2/ que
les light clock situées dans le train battent donc plus lentement (du point de vue des observateurs situés sur le quai de la gare) que celles situées sur le quai de la gare.
3/ que les light clock situées l'une à l'avant et l'autre à l'arrière du train, une fois synchronisées par envoi de signaux lumineux dans le train, restent synchronisées (du point de vue des voyageurs au repos dans le train) si on déplace lentement dans le train (par rapport à la vitesse de la lumière) la light clock située à l'avant du train pour l'amener juste à côté de la light clock située à l'arrière.
Évidemment,
du point de vue des observateurs situés dans le train :
- ce sont, au contraire, les tiges des light clock au repos sur le quai de la gare qui subissent la contraction de Lorentz,
- ce sont les horloges au repos sur le quai de la gare qui battent plus lentement,
- ce sont les horloges distantes au repos sur le quai de la gare (synchronisation entre deux horloges distantes au repos sur le quai de la gare par envoi d'un flash lumineux à mi-distance entre ces deux horloges) qui sont "mal synchronisées".
richard a écrit : 17 févr. 2019, 10:49Comment fait-on pour savoir dans quel référentiel inertiel le temps se dilate ?
Si on était capable de le dire, on aurait un référentiel inertiel privilégié. On aurait donc un temps absolu, des distances absolues et une simultanéité absolue associées à ce référentiel inertiel privilégié. C'est toujours "dans l'autre référentiel inertiel" qu'il y a dilatation temporelle des durées, contraction de Lorentz des distances et synchronisation "incorrecte" des horloges distantes.
On dit qu'il y a réciprocité de point de vue. Elle est facile à vérifier par des petits calculs reliant vitesse de déplacement du photon de ping-pong, distance parcourue et durée de parcours. Les observateurs au repos dans le train estiment que "le bon référentiel de repos" c'est le train, alors que, au contraire, les spectateurs situés sur le quai de la gare estiment que "le bon référentiel de repos", c'est la gare (Quel chauvinisme ! Bon ! Ça change pas).
Cette réciprocité de point de vue concerne seulement les référentiels inertiels.
richard a écrit : 17 févr. 2019, 11:34Comment fait-on pour savoir pour quel jumeau le temps se dilate ?
On regarde lequel des deux est dans un référentiel inertiel. En comparant leurs montres (au retour du jumeau tournant), ils verront bien, tous les deux, que le jumeau qui a tourné pour revenir sur ses pas a moins vieilli que celui qui est resté au repos dans un référentiel inertiel.
La réciprocité de point de vue ne s'applique pas entre un référentiel accéléré, notamment un référentiel qui tourne, et un référentiel inertiel.
Par exemple, un observateur au repos dans un référentiel inertiel et, au contraire, un observateur au repos dans un référentiel tournant (autour d'un axe au repos dans ce référentiel inertiel) ont tous deux moyen de savoir quel référentiel tourne et quel référentiel ne tourne pas...
...
et ils sont donc d'accord sur qui tourne et qui ne tourne pas (alors que, au contraire, entre deux référentiels inertiels, chacun, dans son référentiel de repos, estime être dans un référentiel immobile).
Cette brisure de symétrie de point de vue dans le cas des référentiels tournants (parfaitement cohérente et mathématiquement prévue par la RR) se traduit de la façon suivante :
- D'une part on a la force centrifuge (permettant aux observateurs au repos dans un référentiel tournant de savoir que leur référentiel tourne et de mesurer leur vitesse de rotation v, même en apesanteur avec, par exemple, de petites masses m reliées à des ressorts subissant un allongement delta x = (m v²/R)/raideur k du ressort)
.
- d'autre part, pour faire le tour d'un anneau
- en rotation à la vitesse de 86.6% de la vitesse de la lumière
- de rayon une année lumière par exemple,
il faut 12 fusées tournant à 86.6% de la vitesse de la lumière qui auraient une année lumière de longueur si elles étaient au repos (et non 6).
Les observateurs au repos sur leur anneau tournant à 86.6% de la vitesse de la lumière constatent que le rayon R de leur anneau fait
1 année lumière de rayon, mais, en mettant bout à bout leurs mètres raccourcis par la contraction de Lorentz, ces observateurs tournants constatent, à leur grande surprise, que la circonférence C de leur anneau mesure
12,56 années lumière et non 6.28.
Les observateurs tournant avec leur anneau à 86.6% de la vitesse de la lumière, constatent donc, avec effarement, que la rapport C/R entre
Circonférence C de leur anneau tournant et rayon R = 4 pi
Bref,
la réciprocité relativiste de point de vue s'applique entre référentiels inertiels, mais elle
ne s'applique pas entre un référentiel inertiel et un référentiel tournant autour d'un axe au repos dans ce référentiel inertiel. Les observateurs tournants reconnaissent, avec une certaine humilité, que le bon référentiel de repos (celui qui ne tourne pas) c'est le référentiel inertiel (2).
(1) En effet, concernant notre photon de ping-pong, ping-pongant entre miroir arrière A et miroir avant B avançant à vitesse v,
- le gain de temps du à la seule contraction de Lorentz de la tige reliant ces deux miroirs se traduit par une diminution de durée d'un ping-pong par un facteur multiplicatif (1- v²/c²)^(1/2).
.
- Hors contraction de Lorentz par contre, la somme du gain de temps lors du ping et de la perte de temps lors du pong accroit la durée d'un ping-pong se traduit par un facteur multiplicatif 1/(1-v²/c²) qui augmente la durée de Ping-pong.
.
- Au total, le ralentissement d'une light clock au repos dans un train avançant à vitesse v se traduit (pour l'observateur situé au repos sur le quai de la gare) par la dilatation temporelle de la durée d'un ping-pong par le facteur multiplicatif 1/(1-v²/c²)^(1/2) augmentant cette durée.
(2) Bon, si tout le monde faisait preuve de ce même esprit d'écoute et d'un esprit de caste modéré n'incitant pas à croire dur comme fer que le seul référentiel de valeurs, idéologie, croyances et incroyances valide c'est forcément, et sans l'ombre du moindre doute, celui auquel on adhère et auquel tout le monde devrait adhérer sous peine de terminer sa vie (et/ou sa mort) en enfer, pas mal de guerres et de conflits seraient évités.