jroche a écrit : 24 avr. 2024, 15:08
jean7 a écrit : 23 avr. 2024, 06:23
La non-violence ferait un point de départ bien mieux fondé. En effet, cette dernière n'est jamais source de désordre ni de destruction de l'autorité.
Je ne suis pas contre la non-violence, j'ai milité en ce sens à une époque, mais je trouve cette assertion très simpliste voire dangereuse. Il est facile de montrer des cas où elle a fait des dégâts et abouti à une société plus dure qu'avant, ne serait-ce qu'avec Gandhi. La DGM a montré que reculer devant la violence peut aboutir à mieux sauter (dans tous les sens du mot si je puis dire). Pourquoi serait-ce différent au niveau d'une société ?
Il ne faut pas se méprendre.
Je ne suis pas en trains de prôner quelque changement que ce soit.
Quand Uno dit "la violence est mère de toute autorité et de tout ordre", je pars du principe qu'il donne une interprétation de l'existant ou de l'Histoire. Je reste sur ce plan là. Je ne dis pas "il faut que ça change". Je dis juste que, en tant qu'interprétation, c'est mieux fondé en remplaçant "violence" par "non violence". En effet, dans un contexte démocratique, l'ordre et l'autorité tiennent surtout par la non violence.
Je vois la question comme des boucles de régulation (ce qui fait que d'emblée le terme de "mère" est franchement inapproprié) . Par exemple, entre ordre et désordre, Uno choisis la violence comme "mère" au prétexte que dans les cas extrêmes elle est nécessaire au maintient de l'ordre. Seulement voilà, dans le cas général, c'est la non violence qui assure ce maintient de lordre. L'ordre doit donc énormément plus à la non violence qu'à la violence. Alors Uno, tout content, dit "essaye donc de supprimer la violence". Argument sans aucune porté puis qu'il est bien plus difficile d'imaginer un ordre stable si on supprime la non violence.
Dans la boucle entre ordre et désordre (c'est bien plus compliqué qu'une simple boucle) il y a énormément de passages récurrents comme la violence et la non violence (souffrance, jouissance, justice, injustice, construction, destruction, agir, non agir, ...).
Le modèle théorique Uno est tout simplement une prime à la violence en tant que telle et ne répond qu'à un choix arbitraire.
Il fait comme si la non violence n'était rien, alors qu'elle est le ciment de notre société.
Les héros ne sont pas les grandes gueules ni ceux qui ont la cruelle mission de tenir un fusil.
Ce sont ceux chez qui persiste une volonté de prendre en compte l'intérêt collectif.
Je ne dirais pas que c'est une espèce en voie de disparition.
Je dirais que c'est cette valeur là qu'il faut mettre en avant.
Parce que si elle disparait, pour le coup, ce n'est pas la violence qui rétablira l'ordre et l'autorité.
C'est pour ça que je qualifie d'échecs les situations où on est obligé de passer par la violence.
Au sens "qualiticien" du terme. Les échecs et leurs analyses sont tout ce que nous avons pour tenter de s'améliorer et prévenir leur répétition.
D'où l'importance de, pour commencer, reconnaitre qu'ils existent.