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par Brève de comptoir » 20 avr. 2013, 15:01
Faut en conclure que même dans un rêve lucide on n'est pas forcément maitre de son destin. C'est un peu comme quand le téléphone sonne quand on pisse. On sort brutalement de la contemplation, on prend conscience qu'on est "un peu occupé là..." et qu'il sera un peu dur d'aller contre le fil des choses.
En tout cas, vous avez des rêves lucides assez ternes. La dernière fois que j'ai eu un rêve lucide, je me suis dit que ce serait l'occasion de pré-remplir ma feuille d'impôts avec des zéros partout, remplir l'annexes 2725 sur l'ISF, gruger ici ou là parce que c'est grave le pied de tricher... Et puis finalement, tout en restant lucide je me suis laissé emporter par le courant. Lucide, je me suis vu changer de sexe et monter en haut de l'Empire state building où Mireille m'attendait pour une partie de tarots ; elle voyait clair en mon jeu mais ça comptait pas parce que j'éclairais les cartes d'une lumière qui sortait de mon sexe. C'est alors que trois corbeaux avec des ailes en chocolat sont venus nous attaquer. J'ai essayé de descendre l'Empire state building mais l'immeuble restait comme collé à mes jarretelles. L'un des corbeaux, tout en m'attaquant, prend alors un visage humain et me propose une partie de Redico ! Mes bas se sont filés et j'ai glissé tout en bas jusqu'au camion à glace où Mireille m'attendait avec un cornet, une boule groseille et une autre boule qui me parlait et me demandait de parler dans le miko. C'était la voix de Laziz. Je me retourne : le redico a traversé une dimension parallèle et vient seulement de retomber à mes pieds. Je suis lucide, je me dis qu'il ne faut surtout pas jouer à ce jeu idiot seulement compris de son inventeur, mais une envie irrépréhensible me courbe l'échine pour le ramasser. Sur la première ligne je lis :
"Position : Je suis un putois des sables
Évaluation : Mireille 65% (mais je peux monter à 75%)
Évaluation : Arnold Ayoult 2%"
Là, j'ai un éclair de lucidité, je me dis "et pourtant je suis lucide !" Mais en disant cela, l'Empire state building s'effondre sur lui-même ("c'est pas moi ! j'ai rien fait !"), Pardalis apparait avec son casque de hockey et me dit d'un ton monocorde "je te l'avais dit, il va tomber..." Je sais que ce n'est qu'un rêve, je suis lucide, il n'y avait aucune raison de porter un casque de hockey, je ne crains rien... L'immeuble finit de s'effondrer et le camion à glace est écrabouillé comme quand on marche sur un tube de dentifrice : toute la réserve à groseille se répand sur l'asphalte comme un crème anglaise sur des profiteroles. La crème rouge et gluante finit à mes pieds puis remonte sur mes bas filés. Je suis lucide mais purée j'ai honte, je n'ai plus de culotte et tout le monde me regarde. "L'Empire state building s'effondre et elle ne porte même pas de culotte..." Mireille a de la peine pour moi et me tend sa boule de miko. La boule de groseille me coule sur les orteils et Laziz me dit : "il va falloir laver le trottoir maintenant parce que les Indiens arrivent demain à la première heure." Je suis lucide, je sais que ce n'est qu'un rêve, et pourtant je ne contrôle rien. Je me dis au fond de moi "mais t'es vraiment trop nul ! comment les gens vont-ils croire que c'était un rêve lucide ! tu risques de faire la une du Huffington Post!" Pour me consoler, je ramasse le Redico et je lis :
"Position : Je suis une groseille à maquereau avalé par un putois géant.
Évaluation : Pardalis : J'aurais mis 100% si c'était un maquereau islamiste alors je mets que 45%
Évaluation : Laziz : J'ai écris un article pour le Huffington Post sous le nom de code Miko, c'est tout ce dont je peux être certain"
Sur ce je me réveille en sursaut. Je suis dans ce qui ressemble à une chambre d'hôpital, plutôt une salle d'opération. Je me redresse, et je vois derrière un rideau, toute une armée d'internautes sous les ordres de Mireille. Ils sont en train d'étudier ma voix sur un enregistrement et semblent rechercher des correspondances mystiques ou je ne sais quoi. Sur le mur, un logo "Maque" avec une groseille juteuse comme logo. Au lieu de me demander si je suis lucide ou si je suis encore dans un rêve, je n'ai alors qu'une idée en tête : voir si mes seins ont poussé ! J'essaie de me ressaisir, je sais que ce n'est qu'un rêve lucide. Enfin, à ce moment là je commence à douter sérieusement l'être... Je prends mes prunes à deux mains et je me fais la malle. Dans le couloir qui m'amène à des ascenseurs en sugar rolled cones, je peux voir que l'Empire state building est toujours tendu vers le ciel. Je prends place dans l'ascenseur, j'appuie sur "maréchaussée". Là, le cône de glace qui servait d'ascenseur s'ouvre et une voix me dit que je suis une sans-culotte et que je suis arrêtée pour atteinte aux bonnes mœurs. Je deviens hystérique, on m'enferme dans un cône, on me demande si je suis sous "lucid". Je dis "oui bien sûr, depuis le début !". "Très bien, me dit-on, vous remplacerez Laziz sur le parvis de l'Empire. D'ici là, il nous faut encore attendre et voir si votre poitrine pousse comme il faut." "Justement, je m'en inquiétais un peu. J'avais peur qu'en étant lucide, que ça ne prenne jamais" dis-je. "Ne vous en faites pas, vous aurez deux boules magnifiques et le plus beau des décolletés à la groseille. Laziz ne faisait pas l'affaire, on l'appelait "Mikado" dans le milieu. Pour un maquereau, il sentait vraiment le poisson pourri. On était souvent obligé de mettre la dose sur la boule à la groseille. Alors, on lui a dit "prends la groseille et tire-toi. Brève fera mieux l'affaire."
Quelques heures plus tard, parfaitement enconnée jusqu'à la poitrine, j'attends ma première victime dans mon camion. Près de nous, un marchand ambulant concurrent : Pardalis, le casque toujours sur la tête, un Redico comme appât avec lequel il s'amuse avec son bâton. Le premier membre atterrit au pied de l'Empire. J'ajuste ma groseille. Et là, avant d'avoir pu voir de qui il s'agissait, je me réveille pour de bon.
Donc sympa les rêves lucides, mais quelque peu incontrôlables en fin de compte.