Brigitte Bardot et compagnie ne sont pas crédibles
Publié : 04 oct. 2014, 14:02
Brigitte Bardot et compagnie ne sont pas crédibles. L'histoire de l'arroseur arrosé!
Charles Danten
En raison d’une couverture médiatique importante, il est maintenant largement admis que les animaux nous rendent plus humains tout en améliorant notre santé, nos sentiments de bien-être psychologique et notre longévité.
Mais si certains chercheurs ont attribué à cette relation un effet positif de courte durée, de type placebo, chez environ 30 % de la population, d’autres ont montré dans des études quantitatives convaincantes, de grande envergure, généralement occultées par les médias, que la santé et le bien-être des propriétaires d’animaux ne sont pas meilleurs, ils sont même pires dans certains cas, que ceux des personnes qui n’en ont pas.
L’« effet animal » positif sur l’ensemble de la population est donc un mythe, savamment orchestré et entretenu, grâce à la complaisance du public, par ceux qui en ont fait leurs choux gras : zoothérapeutes, vendeurs de moulée pour animaux, sociétés pharmaceutiques, vétérinaires, « protecteurs » des animaux, etc.
Pour les mêmes raisons, il est unanimement convenu à tort que cette relation est aussi bénéfique pour les animaux que pour nous. Or, rien n’est moins vrai :
1) Le problème se situe dans le concept même d’animal de compagnie. En raison du lien d’attachement que nous leur imposons, tous les animaux de compagnie, par définition, restent infantiles sans jamais pouvoir atteindre un quelconque degré d’autonomie ou de maturité affective. Le maintien de cet attachement infantile devient l’élément déclencheur d’une anxiété permanente. Celle-ci se traduit cliniquement par des troubles psychologiques très variés comme l’automutilation, la phobie et l’anxiété de séparation. Les problèmes liés à la domination, la peur et l’ambivalence sont aussi très fréquents, de même que les maladies psychosomatiques comme les démangeaisons chroniques, la diarrhée, les colites et les inflammations de la vessie. L’origine de ces malaises étant située dans une dynamique relationnelle faussée dès le départ, et que rien au monde ne pourra jamais redresser, les traitements curatifs par définition sont voués à l’échec.
2) Selon un télégramme de l’ambassade américaine (2005) publié par Wikileaks, à l’échelle mondiale, le commerce de la faune, aux États-Unis et en Europe, dont les principaux marchés sont l’industrie de la médecine orientale, du vêtement et des animaux de compagnie est de 10 à 20 milliards USD par année. Ce commerce est au troisième rang après celui des armes et du trafic de la drogue. Pour l’amour d’une chanson et un peu d’exotisme, les habitats et les incubateurs naturels du monde entier sont mis à feu et à sang.
3) Dès qu’ils deviennent à la mode, les animaux de toutes les espèces font l’objet d’un commerce d’une grande intensité qui conduit rapidement à leur détérioration génétique. Il existe plus de 300 maladies génétiques incurables et débilitantes, principalement engendrées par la consanguinité et la consommation. Même les animaux bâtards sont affectés.
4) Les animaux domestiques de toutes les espèces sont affligés de caractéristiques anatomiques soigneusement planifiées qui font de leur vie un véritable enfer.
5) Les conditions physiques de la captivité font également des ravages. Selon le Dr Karen Overall, une spécialiste américaine de l’éthologie, seulement 1 % des propriétaires connaissent la moindre chose sur les caractéristiques biologiques et psychologiques des animaux qu’ils gardent en captivité. Confinés à de petits espaces, enfermés des heures, voire des journées entières pendant que leurs propriétaires vaquent à leurs occupations, la plupart des animaux ont une existence aussi limitée et terne que celle d’un prisonnier ou d’un esclave.
6) La nature même de la nourriture que nous donnons à ces bêtes est aussi la cause de nombreux problèmes de santé.
7) La vaccination pour des raisons commerciales et financières tue des milliers d’animaux chaque année. Diverses mutilations comme le dégriffage des chats, la coupe des oreilles, l’ablation des cordes vocales, la stérilisation et la castration pour rendre les animaux plus attrayant et plus facile à contrôler (les animaux à l’état brut sont beaucoup plus difficiles à exploiter – c’est la vraie raison de la stérilisation) entraînent d’innombrables souffrances aux animaux. Une main les rend malades, de multiples façons, alors que l’autre en tire profit, comme si de rien n’était. Cette schizophrénie suggère que notre préoccupation pour la santé des animaux de compagnie répond beaucoup plus à nos propres besoins qu’à tout autre chose.
8) Des millions d’animaux sont détruits chaque année dans des fourrières déguisées en refuge ; plus de 500 000 chiens et chats au Québec, soit 25 % d’un cheptel de deux millions, selon un sondage Léger (2014). Ces chiffres n’incluent ni les animaux détruits au tout venant par les vétérinaires, ni les animaux exotiques et ni les chevaux de plaisance.
Et cette liste est loin d’être exhaustive, l’exploitation sexuelle des animaux, par exemple, un sujet tabou dans notre société bien-pensante, n’est pas incluse. Quoi qu’il en soit, comme on peut le constater, sans équivoque, la relation homme-animal n’est pas la panacée revendiquée par ses partisans et promoteurs les plus ultrasophistiqués comme Brigitte Bardot et tous les chefs de file du mouvement de la protection animale. Au contraire, elle est aussi néfaste pour la société que pour le monde naturel, aussi néfaste à sa manière que la cigarette et les émissions de gaz à effet de serre, des fléaux qui découlent de la même source : l’ennui, la fuite en avant et la bêtise humaine en général, nos ennemis de toujours.
En souscrivant de facto à ce qui vient d’être décrit, l’adoption et le droit des animaux, des commerces à part entière qui se nourrissent eux-mêmes de cette ignominie cautionnent la consommation et ses inséparables atrocités, annulant du même coup l’effet recherché. L’équivalent serait de payer une rançon aux terroristes pour un otage. Nous ne le faisons pas, car nous savons que cette stratégie alimente le problème vicieusement.
D’un point de vue pédagogique, un regard plus honnête sur la nature de nos relations avec le monde animal serait beaucoup plus fructueux que les leçons tirées de l’exploitation d’un animal de compagnie. Dans ce cas, les animaux ne sont pas les seuls perdants. Au lieu d’être bien éduqués, les enfants sont eux-mêmes traités comme des animaux de compagnie. De fait, des groupes comme Zoothérapie Québec, qui se sont implantés dans les petites écoles à la façon des multinationales, endoctrinent les enfants et leurs parents en leur faisant croire que la vie sans animaux est impensable et que l’amour et la cruauté font bon ménage.
À la mort de votre animal, par exemple, vous pouvez si vous le souhaitez, en toute connaissance de cause, mettre un terme dans votre vie à cette barbarie à visage souriant, tout simplement en lui tournant le dos. Comme le dit La Boétie : « Soyez résolu à ne plus servir, et vous voilà libre. »
Si on aimait véritablement les animaux, on les laisserait tranquilles.
Charles Danten
Blogue : http://www.charlesdanten.com
Twitter : @DantenCharles[/url]
Charles Danten
En raison d’une couverture médiatique importante, il est maintenant largement admis que les animaux nous rendent plus humains tout en améliorant notre santé, nos sentiments de bien-être psychologique et notre longévité.
Mais si certains chercheurs ont attribué à cette relation un effet positif de courte durée, de type placebo, chez environ 30 % de la population, d’autres ont montré dans des études quantitatives convaincantes, de grande envergure, généralement occultées par les médias, que la santé et le bien-être des propriétaires d’animaux ne sont pas meilleurs, ils sont même pires dans certains cas, que ceux des personnes qui n’en ont pas.
L’« effet animal » positif sur l’ensemble de la population est donc un mythe, savamment orchestré et entretenu, grâce à la complaisance du public, par ceux qui en ont fait leurs choux gras : zoothérapeutes, vendeurs de moulée pour animaux, sociétés pharmaceutiques, vétérinaires, « protecteurs » des animaux, etc.
Pour les mêmes raisons, il est unanimement convenu à tort que cette relation est aussi bénéfique pour les animaux que pour nous. Or, rien n’est moins vrai :
1) Le problème se situe dans le concept même d’animal de compagnie. En raison du lien d’attachement que nous leur imposons, tous les animaux de compagnie, par définition, restent infantiles sans jamais pouvoir atteindre un quelconque degré d’autonomie ou de maturité affective. Le maintien de cet attachement infantile devient l’élément déclencheur d’une anxiété permanente. Celle-ci se traduit cliniquement par des troubles psychologiques très variés comme l’automutilation, la phobie et l’anxiété de séparation. Les problèmes liés à la domination, la peur et l’ambivalence sont aussi très fréquents, de même que les maladies psychosomatiques comme les démangeaisons chroniques, la diarrhée, les colites et les inflammations de la vessie. L’origine de ces malaises étant située dans une dynamique relationnelle faussée dès le départ, et que rien au monde ne pourra jamais redresser, les traitements curatifs par définition sont voués à l’échec.
2) Selon un télégramme de l’ambassade américaine (2005) publié par Wikileaks, à l’échelle mondiale, le commerce de la faune, aux États-Unis et en Europe, dont les principaux marchés sont l’industrie de la médecine orientale, du vêtement et des animaux de compagnie est de 10 à 20 milliards USD par année. Ce commerce est au troisième rang après celui des armes et du trafic de la drogue. Pour l’amour d’une chanson et un peu d’exotisme, les habitats et les incubateurs naturels du monde entier sont mis à feu et à sang.
3) Dès qu’ils deviennent à la mode, les animaux de toutes les espèces font l’objet d’un commerce d’une grande intensité qui conduit rapidement à leur détérioration génétique. Il existe plus de 300 maladies génétiques incurables et débilitantes, principalement engendrées par la consanguinité et la consommation. Même les animaux bâtards sont affectés.
4) Les animaux domestiques de toutes les espèces sont affligés de caractéristiques anatomiques soigneusement planifiées qui font de leur vie un véritable enfer.
5) Les conditions physiques de la captivité font également des ravages. Selon le Dr Karen Overall, une spécialiste américaine de l’éthologie, seulement 1 % des propriétaires connaissent la moindre chose sur les caractéristiques biologiques et psychologiques des animaux qu’ils gardent en captivité. Confinés à de petits espaces, enfermés des heures, voire des journées entières pendant que leurs propriétaires vaquent à leurs occupations, la plupart des animaux ont une existence aussi limitée et terne que celle d’un prisonnier ou d’un esclave.
6) La nature même de la nourriture que nous donnons à ces bêtes est aussi la cause de nombreux problèmes de santé.
7) La vaccination pour des raisons commerciales et financières tue des milliers d’animaux chaque année. Diverses mutilations comme le dégriffage des chats, la coupe des oreilles, l’ablation des cordes vocales, la stérilisation et la castration pour rendre les animaux plus attrayant et plus facile à contrôler (les animaux à l’état brut sont beaucoup plus difficiles à exploiter – c’est la vraie raison de la stérilisation) entraînent d’innombrables souffrances aux animaux. Une main les rend malades, de multiples façons, alors que l’autre en tire profit, comme si de rien n’était. Cette schizophrénie suggère que notre préoccupation pour la santé des animaux de compagnie répond beaucoup plus à nos propres besoins qu’à tout autre chose.
8) Des millions d’animaux sont détruits chaque année dans des fourrières déguisées en refuge ; plus de 500 000 chiens et chats au Québec, soit 25 % d’un cheptel de deux millions, selon un sondage Léger (2014). Ces chiffres n’incluent ni les animaux détruits au tout venant par les vétérinaires, ni les animaux exotiques et ni les chevaux de plaisance.
Et cette liste est loin d’être exhaustive, l’exploitation sexuelle des animaux, par exemple, un sujet tabou dans notre société bien-pensante, n’est pas incluse. Quoi qu’il en soit, comme on peut le constater, sans équivoque, la relation homme-animal n’est pas la panacée revendiquée par ses partisans et promoteurs les plus ultrasophistiqués comme Brigitte Bardot et tous les chefs de file du mouvement de la protection animale. Au contraire, elle est aussi néfaste pour la société que pour le monde naturel, aussi néfaste à sa manière que la cigarette et les émissions de gaz à effet de serre, des fléaux qui découlent de la même source : l’ennui, la fuite en avant et la bêtise humaine en général, nos ennemis de toujours.
En souscrivant de facto à ce qui vient d’être décrit, l’adoption et le droit des animaux, des commerces à part entière qui se nourrissent eux-mêmes de cette ignominie cautionnent la consommation et ses inséparables atrocités, annulant du même coup l’effet recherché. L’équivalent serait de payer une rançon aux terroristes pour un otage. Nous ne le faisons pas, car nous savons que cette stratégie alimente le problème vicieusement.
D’un point de vue pédagogique, un regard plus honnête sur la nature de nos relations avec le monde animal serait beaucoup plus fructueux que les leçons tirées de l’exploitation d’un animal de compagnie. Dans ce cas, les animaux ne sont pas les seuls perdants. Au lieu d’être bien éduqués, les enfants sont eux-mêmes traités comme des animaux de compagnie. De fait, des groupes comme Zoothérapie Québec, qui se sont implantés dans les petites écoles à la façon des multinationales, endoctrinent les enfants et leurs parents en leur faisant croire que la vie sans animaux est impensable et que l’amour et la cruauté font bon ménage.
À la mort de votre animal, par exemple, vous pouvez si vous le souhaitez, en toute connaissance de cause, mettre un terme dans votre vie à cette barbarie à visage souriant, tout simplement en lui tournant le dos. Comme le dit La Boétie : « Soyez résolu à ne plus servir, et vous voilà libre. »
Si on aimait véritablement les animaux, on les laisserait tranquilles.
Charles Danten
Blogue : http://www.charlesdanten.com
Twitter : @DantenCharles[/url]