richard a écrit :Doit-on aussi tenir compte des vitesses relatives?
Oui, de la vitesse de l'observateur par rapport au référentiel de Schwarzschild. En effet, le cas étudié était celui d'un observateur
au repos dans le référentiel de Schwarzschild (donc en mouvement ascendant à vitesse v = (2GM/R)
1/2 dans le "bon" référentiel, le référentiel de Lemaître).
Si on considère maintenant un observateur soumis à un mouvement plus général dans un espace-temps (une variété (pseudo-)riemannienne) quelconque, on doit écrire la variation ds² de la métrique le long d'un "petit" incrément de chemin dx (un "petit" 4-vecteur) suivi par l'observateur dans cet espace-temps (on peut définir tout ça rigoureusement dans le cadre de la géométrie différentielle appliquée aux variétés (pseudo-)riemanniennes) :
ds² = somme des g
ij dx
i dx
j
On a alors un vieillissement dt
propre de l'observateur (une augmentation dt
propre de son temps propre si on préfère le dire comme ça) au cours de ce (4-)déplacement dx dans l'espace-temps 4D considéré caractérisé par sa métrique :
dt
propre = ds/c
Dans le cas de l'espace-temps de Schwarzschild s'appliquant à proximité d'une planète sphérique (1), la métrique de Schwarzschild s'écrit, en coordonnées sphériques autour de la singularité centrale de masse M :
ds² = (1-v²/c²)(c dt)² - dr²/(1-v²/c²) - r²(dthêta² + sin²(thêta) dphi²) (où v²/2 = GM/r)
Si la vitesse w de l'observateur par rapport au référentiel de Schwarzschild est non nulle mais petite devant v (dr/dt, r dthêta/dt et
r sin(thêta) dphi/dt petites devant v), on aura une bonne approximation de dt
propre en considérant un facteur de dilatation temporelle de Lorentz applicable à dt (allongeant la seconde battue par une light clock donc diminuant la durée qu'elle mesure entre deux évènements) selon le facteur 1/(1-v²/c²)
1/2 où v = (2GM/r)
1/2, r étant actualisé quand cette altitude change "lentement".
Si au contraire, par rapport au référentiel de Schwarzchild, la vitesse de l'observateur n'est pas négligeable devant v, alors en posant :
w² = (dr/dt)²/(1-v²/c²) + (r dthêta/dt)² + (r sin(thêta) dphi/dt)²
le facteur de dilatation temporelle de Lorentz devient : 1/(1-(v²+w²)/c²)
1/2
Ce facteur exprime le ralentissement du vieillissement ( dt
propre ) d'observateurs entre deux hypersurfaces de simultanéité du référentiel de Schwarzschild (deux "présents" successifs de ce référentiel) quand, par rapport au référentiel de Schwarzschild, l'observateur se déplace vite et se trouve plus bas dans le champ de pesanteur par rapport à des observateurs au contraire immobiles situés loin de la singularité centrale, vieillissant eux de dt entre ces deux mêmes feuillets 3D de "présents successifs" (des présents 3D au sens du référentiel de Schwarzschild, à ne pas confondre avec des présents 3D "plus naturels" du référentiel de Lemaître).
(1) Du moins à condition d'être en un lieu où les autres attractions sont négligeables.