ET POURQUOI PAS
Publié : 15 nov. 2004, 00:08
Le Paranormal face à la Métaphysique
par le Dr Richard L. Robert, Ph.D., Msc.D., C.Ht.
Copyright 2000 by ICMU. Tous droits réservés.
"..quiconque traite les phénomènes psychiques comme de simples superstitions est tout simplement ignorant de ce qui se passe dans le monde. Il existe une documentation tellement riche.." Richard Matheson
Pour désigner des événements sortant carrément de l'ordinaire, on a longtemps utilisé le mot "surnaturel". Bien sûr, ce terme traduisait l'idée d'une occurrence au-delà de la nature, sauf qu'en y réfléchissant un peu, on constate aussi que cela implique de rabaisser la Nature, les forces naturelles, à notre niveau de compréhension du moment. De cette manière, si nous comprenons le comment et le pourquoi d'une manifestation donnée, elle s'avérera donc naturelle, puisque compréhensible. Par contre, si nous ne pouvons l'expliquer elle sera plutôt taxée d'être surnaturelle, et par extension, d'essence métaphysique.
À la base néanmoins, le terme "surnaturel" se veut tout-à-fait adéquat pour ce que l'on veut signifier. En effet, au travers des expériences émaillant l'histoire humaine, il appert qu'en dépit de notre belle technologie, la Nature ne peut être transcendée.
Qu'on y pense: malgré l'impressionnant barrage que l'on sait, de très fortes pluies sont venu à bout de tout contrôle humain au Saguenay en juillet '96, causant une incroyable catastrophe. Au début des années '70, un spectaculaire glissement de terrain -tout ce qu'il y avait de plus naturel- emportait avec lui une grande partie de St-Jean Vianney, ici même au Québec. Et que dire de tous les autres cataclysmes ou tragédies -à nouveau naturels- qui sont survenus ici et là sur la planète ? De toute époque et de tout âge, les magistes, prophètes et autres alchimistes ont tenté de saisir le cours même de la Nature, de le maîtriser, dans le but évident d'en venir à leurs propres fins.. En vain.
L'idée derrière cette brève réflexion est d'établir le fait que la Nature a toujours été, est, et sera toujours indomptable, parfaite, d'une exceptionnelle cohérence. Elle se veut LE cadre de référence, l'ultime instance comparative, point à la ligne. Tout au plus peut-on humblement aspirer à l'apprivoiser, mais non à la contrôler.
Ce qui est cependant changeant au fil du temps, ce qui doit donc être réévalué sporadiquement, c'est notre conception de ladite normalité. Autrement, comment peut-on se targuer de pouvoir définir ce qui est normal, et d'oser même brandir le tout en tant que référent absolu pour cataloguer notre réalité ? Ainsi, en psychologie traditionnelle, au niveau du comportement humain, on dénote trois niveaux de normalité. À savoir:
Premièrement, la normalité statistique, c'est-à-dire là où le comportement-type de la majorité suggère ce qui peut être considéré comme normal. Si tout le monde agit d'une manière donnée, celle-ci devient conséquemment la norme communément admise. Deuxièmement, la normalité de société, régie selon les moeurs et coutumes d'une époque ou d'une culture. De la sorte, un comportement peut être accepté en tant que normal, même s'il n'est pas le fait de la majorité. Dans la Grèce de Périclès, à titre d'exemple, l'homosexualité était admise et socialement correcte, et ce même si elle ne caractérisait pas l'essentiel de la population. Troisièmement, la , propre à chaque individu, en accord avec sa morale et son bon fonctionnement individuel. Ainsi, même en se comportant dans son intimité en véritable personnalité désaxée et amorale, si dans sa vie courante un individu se présente comme étant fonctionnel et socialement respectueux, il pourra figurer dans cette catégorie de normalité..
Cette brève digression prouve jusqu'à quel point ce concept de normalité peut s'avérer relatif. Tellement relatif même qu'au Moyen-âge, par exemple, l'avènement de l'électricité n'aurait certainement pas été perçue comme étant une manifestation normale; on aurait plutôt mis le tout sur le compte de la sorcellerie.. Même chose il y a cent ans à peine en ce qui concerne les ondes hertziennes.
Face à ce cadre de référence immuable qu'est la Nature, ce sera conséquemment toujours notre perception des phénomènes qui distinguera ce qui est normal de ce qui ne l'est pas. Malheureusement, cette vérité toute simple est fréquemment occultée (!) par les érudits outrancièrement cartésiens qui -eux- partent du principe que ce qui ne peut être expliqué par la Science ne doit avoir en soi aucun fondement de réalité, d'où l'expéditive tendance de cette respectable communauté à ranger du côté du délire personnel, relevant de la fantasmagorie systématique, de telles occurrences. Et de par le poids d'autorité conféré par notre monde à ces doctes gens, leur point de vue restrictif s'est vite imposé comme l'autorité en la matière.
Pourtant, n'est-ce pas là en tout premier lieu une attitude hautement dépourvue de tout fondement scientifique de prétendre que si l'on ne peut expliquer rationnellement un événement, c'est qu'il n'a -par conséquent- probablement pas eu lieu, que nous avons été tout bêtement abusés par nos sens ? Paradoxalement, c'est bel et bien l'audace dans l'interprétation des faits qui a permis à l'Humanité de progresser au travers des âges. N'eût été des visions inspirées, à la limite de l'illumination, de maints chercheurs -tels Galilée, Darwin, Freud, Jung, Einstein..- quant à la compréhension intime de ce que nous sommes, l'Homme en serait peut-être encore, en ce début du 21ème siècle, à ingurgiter sa nourriture au fond de sombres grottes, du bout de ses doigts poisseux..
Comme en toute chose, il existe une juste part à prendre: la rigueur scientifique se doit bien sûr d'être de mise, de tempérer les théories parfois trop imaginatives, mais jamais de les étouffer par orgueil.
Cela nous amène à conclure que nous devrions idéalement nous abstenir de juger toute occurrence dite métaphysique, et de davantage voir à l'étudier d'une façon phénoménologique, à la manière de Carl-Gustav Jung ou de l'américain John Mack, c'est-à-dire en recensant toutes les données d'une manifestation apparemment inconcevable et de l'envisager scientifiquement dans l'optique d'unphénomène réel, mais non explicable à la lumière de nos connaissances actuelles, ce qui témoigne à tout le moins d'une ouverture d'esprit digne d'une juste curiosité authentiquement scientifique. Car quelle arrogance que de laisser entendre que nous comprenons tout, vraiment tout, actuellement.. Gardons à l'esprit que le paranormal d'aujourd'hui -à l'instar de notre exemple de l'électricité transposée au Moyen-âge- toute les chances de devenir la normalité courante de demain. De la même manière que la Métaphysique d'aujourd'hui sera peut-être un jour intégrée à la Physique du futur.
Et même ceux et celles qui s'obstinent malgré tout à vouloir cataloguer le paranormal dans le registre des chimères et de la simple fiction, oublient-ils ce vieil adage qui affirme que la réalité dépasse la fiction ?
C'est donc en ce sens que la Métaphysique va se révéler précieuse pour notre évolution à venir; ce sera à elle qu'incombera la tâche d'anticiper et de saisir tout ce qui va survenir hors du champ de notre normalité de l'instant. Normalité, comme toujours, temporaire -puisque tout change si vite-, et ne faisant point le poids face à la Métaphysique millénaire.
Retour à la Bibliothèque
par le Dr Richard L. Robert, Ph.D., Msc.D., C.Ht.
Copyright 2000 by ICMU. Tous droits réservés.
"..quiconque traite les phénomènes psychiques comme de simples superstitions est tout simplement ignorant de ce qui se passe dans le monde. Il existe une documentation tellement riche.." Richard Matheson
Pour désigner des événements sortant carrément de l'ordinaire, on a longtemps utilisé le mot "surnaturel". Bien sûr, ce terme traduisait l'idée d'une occurrence au-delà de la nature, sauf qu'en y réfléchissant un peu, on constate aussi que cela implique de rabaisser la Nature, les forces naturelles, à notre niveau de compréhension du moment. De cette manière, si nous comprenons le comment et le pourquoi d'une manifestation donnée, elle s'avérera donc naturelle, puisque compréhensible. Par contre, si nous ne pouvons l'expliquer elle sera plutôt taxée d'être surnaturelle, et par extension, d'essence métaphysique.
À la base néanmoins, le terme "surnaturel" se veut tout-à-fait adéquat pour ce que l'on veut signifier. En effet, au travers des expériences émaillant l'histoire humaine, il appert qu'en dépit de notre belle technologie, la Nature ne peut être transcendée.
Qu'on y pense: malgré l'impressionnant barrage que l'on sait, de très fortes pluies sont venu à bout de tout contrôle humain au Saguenay en juillet '96, causant une incroyable catastrophe. Au début des années '70, un spectaculaire glissement de terrain -tout ce qu'il y avait de plus naturel- emportait avec lui une grande partie de St-Jean Vianney, ici même au Québec. Et que dire de tous les autres cataclysmes ou tragédies -à nouveau naturels- qui sont survenus ici et là sur la planète ? De toute époque et de tout âge, les magistes, prophètes et autres alchimistes ont tenté de saisir le cours même de la Nature, de le maîtriser, dans le but évident d'en venir à leurs propres fins.. En vain.
L'idée derrière cette brève réflexion est d'établir le fait que la Nature a toujours été, est, et sera toujours indomptable, parfaite, d'une exceptionnelle cohérence. Elle se veut LE cadre de référence, l'ultime instance comparative, point à la ligne. Tout au plus peut-on humblement aspirer à l'apprivoiser, mais non à la contrôler.
Ce qui est cependant changeant au fil du temps, ce qui doit donc être réévalué sporadiquement, c'est notre conception de ladite normalité. Autrement, comment peut-on se targuer de pouvoir définir ce qui est normal, et d'oser même brandir le tout en tant que référent absolu pour cataloguer notre réalité ? Ainsi, en psychologie traditionnelle, au niveau du comportement humain, on dénote trois niveaux de normalité. À savoir:
Premièrement, la normalité statistique, c'est-à-dire là où le comportement-type de la majorité suggère ce qui peut être considéré comme normal. Si tout le monde agit d'une manière donnée, celle-ci devient conséquemment la norme communément admise. Deuxièmement, la normalité de société, régie selon les moeurs et coutumes d'une époque ou d'une culture. De la sorte, un comportement peut être accepté en tant que normal, même s'il n'est pas le fait de la majorité. Dans la Grèce de Périclès, à titre d'exemple, l'homosexualité était admise et socialement correcte, et ce même si elle ne caractérisait pas l'essentiel de la population. Troisièmement, la , propre à chaque individu, en accord avec sa morale et son bon fonctionnement individuel. Ainsi, même en se comportant dans son intimité en véritable personnalité désaxée et amorale, si dans sa vie courante un individu se présente comme étant fonctionnel et socialement respectueux, il pourra figurer dans cette catégorie de normalité..
Cette brève digression prouve jusqu'à quel point ce concept de normalité peut s'avérer relatif. Tellement relatif même qu'au Moyen-âge, par exemple, l'avènement de l'électricité n'aurait certainement pas été perçue comme étant une manifestation normale; on aurait plutôt mis le tout sur le compte de la sorcellerie.. Même chose il y a cent ans à peine en ce qui concerne les ondes hertziennes.
Face à ce cadre de référence immuable qu'est la Nature, ce sera conséquemment toujours notre perception des phénomènes qui distinguera ce qui est normal de ce qui ne l'est pas. Malheureusement, cette vérité toute simple est fréquemment occultée (!) par les érudits outrancièrement cartésiens qui -eux- partent du principe que ce qui ne peut être expliqué par la Science ne doit avoir en soi aucun fondement de réalité, d'où l'expéditive tendance de cette respectable communauté à ranger du côté du délire personnel, relevant de la fantasmagorie systématique, de telles occurrences. Et de par le poids d'autorité conféré par notre monde à ces doctes gens, leur point de vue restrictif s'est vite imposé comme l'autorité en la matière.
Pourtant, n'est-ce pas là en tout premier lieu une attitude hautement dépourvue de tout fondement scientifique de prétendre que si l'on ne peut expliquer rationnellement un événement, c'est qu'il n'a -par conséquent- probablement pas eu lieu, que nous avons été tout bêtement abusés par nos sens ? Paradoxalement, c'est bel et bien l'audace dans l'interprétation des faits qui a permis à l'Humanité de progresser au travers des âges. N'eût été des visions inspirées, à la limite de l'illumination, de maints chercheurs -tels Galilée, Darwin, Freud, Jung, Einstein..- quant à la compréhension intime de ce que nous sommes, l'Homme en serait peut-être encore, en ce début du 21ème siècle, à ingurgiter sa nourriture au fond de sombres grottes, du bout de ses doigts poisseux..
Comme en toute chose, il existe une juste part à prendre: la rigueur scientifique se doit bien sûr d'être de mise, de tempérer les théories parfois trop imaginatives, mais jamais de les étouffer par orgueil.
Cela nous amène à conclure que nous devrions idéalement nous abstenir de juger toute occurrence dite métaphysique, et de davantage voir à l'étudier d'une façon phénoménologique, à la manière de Carl-Gustav Jung ou de l'américain John Mack, c'est-à-dire en recensant toutes les données d'une manifestation apparemment inconcevable et de l'envisager scientifiquement dans l'optique d'unphénomène réel, mais non explicable à la lumière de nos connaissances actuelles, ce qui témoigne à tout le moins d'une ouverture d'esprit digne d'une juste curiosité authentiquement scientifique. Car quelle arrogance que de laisser entendre que nous comprenons tout, vraiment tout, actuellement.. Gardons à l'esprit que le paranormal d'aujourd'hui -à l'instar de notre exemple de l'électricité transposée au Moyen-âge- toute les chances de devenir la normalité courante de demain. De la même manière que la Métaphysique d'aujourd'hui sera peut-être un jour intégrée à la Physique du futur.
Et même ceux et celles qui s'obstinent malgré tout à vouloir cataloguer le paranormal dans le registre des chimères et de la simple fiction, oublient-ils ce vieil adage qui affirme que la réalité dépasse la fiction ?
C'est donc en ce sens que la Métaphysique va se révéler précieuse pour notre évolution à venir; ce sera à elle qu'incombera la tâche d'anticiper et de saisir tout ce qui va survenir hors du champ de notre normalité de l'instant. Normalité, comme toujours, temporaire -puisque tout change si vite-, et ne faisant point le poids face à la Métaphysique millénaire.
Retour à la Bibliothèque