Je suis inscrite au forum depuis un certain temps, déjà, mais, malheureusement, je n'ai pas pu vraiment participer, ni même me présenter jusqu'à maintenant. Il faut dire que mon activité s'est beaucoup centré sur Facebook depuis quelques années. Je vais donc essayer de réparer cette lacune maintenant.

Même si j'ai un profil académique à cheval entre les sciences sociales et les sciences "tout court" (avec un Bachelor of science de Bates College, dans le Maine, mais un "major" en anthropologie - volée de 1999), c'est au contact de l'Association française pour l'information scientifique que j'ai découvert le scepticisme. Je suis tombée sur leur site web, alors que je faisais une recherche sur la question du créationnisme, en 2010. A l'époque, de nombreuses écoles publiques en France, en Suisse et en Allemagne, avaient reçu gratuitement l'"Atlas de la Création" de Harum Yaya. De fil en aiguille, j'ai découvert toute une communauté internationale de sceptiques et les notions de scepticisme scientifique, de biais cognitifs, de rationalisme, et ça m'a très vite parlé. Je me suis rendu compte que cette approche nous permet de débattre de manière bien plus efficace face aux tenants de toutes sortes de pseudo-sciences, et même face à une certaine irrationalité dans le débat politique.
Mon but actuellement est de contribuer au développement du scepticisme scientifique en Suisse et tout particulièrement, à la diffusion d'une meilleure compréhension de la méthode scientifique dans le grand public. Du fait de la taille minuscule du pays (surtout par rapport au Québec!) et de sa division en trois langues, il y a très peu de sceptiques. Et il faut dire que les Suisses sont de grands adeptes de pseudo-sciences et surtout, de pseudo-médecines! Du coup, le scepticisme n'y a pas forcément très bonne presse. Et en général, on est tourné vers les associations des pays voisins et de même langue (ce qui explique pourquoi je fais partie d'une association française). A part le groupe du podcastscience.fm, je ne connais pas beaucoup d'autres sceptiques en Suisse romande. Du coup, on se sent parfois un peu seuls, si on reste entre Suisses....

En ce moment, je fais partie du comité de rédaction de la revue de l'AFIS, Science...& Pseudo-sciences (SPS) et comme je suis apparemment une des seules personnes capables de comprendre l'allemand dans le groupe, j'ai commencé à m'occuper de traduction de l'allemand vers le français. En même temps, comme je ne maîtrise pas totalement cette langue, j'ai aussi parfois besoin d'aide. Là, par exemple, je travaille sur l'histoire de Natalie Grams, une ex-homéopathe convaincue qui a publié, en 2015, un livre qui démonte complètement l'homéopathie, ce qui lui a valu de violentes volées de bois vert, aussi bien de la part de ses ex-collègues (qui ne lui parlent plus, ne la connaissent même plus) que du grand public, dont elle reçoit souvent des lettres anonymes pleines de haine. Et chacune de ses interviews est délugée de centaines de commentaires, dont de très nombreux, vraiment violents. J'essaie de constituer une sorte de dossier regroupant ses interventions dans les médias et les articles à son propos, ainsi que sur l'homéopathie en Allemagne. Je pense faire pareille pour d'autres thèmes. J'ajouterai aussi la presse suisse alémanique! Si cela vous intéresse, faites-le moi savoir!
Je me réjouis d'en apprendre plus sur les sceptiques au Québec et sur la manière dont les francophones nord-américains traitent de ces questions, vu qu'ils sont vraiment à la croisée des deux univers culturels! Ce sera intéressant de voir quelles sont les expériences communes des deux côtés de l'Atlantique et quelles sont les différences! A tout bientôt!