Florence a écrit :Donc on en revient à clouer chez eux les enfants, les femmes enceintes (ou chargées de petits enfants et des courses), les handicapés et les personnes âgées.
Nuançons.
Ce n'est pas si simple.
Je comprend parfaitement la pointe d'indignation en réponse à une remarque si radicale.
Mais qui prétendrait qu'avant le moteur à explosion femmes enceintes, enfants, handicapés et personnes âgées étaient clouées chez eux ?
Quelle vitesse de déplacement sur quelle distance à quelle fréquence et à quel coût doit être pris en référence ?
Nous sommes des insatiables.
Nous voudrons toujours si nous le pouvons la liberté la plus totale.
Ma mère ne peut pas me rendre visite, il lui faudrait un jet privé et une équipe d'assistance.
Elle ne peut plus rendre visite à mon frère ainé, il lui faudrait un véhicule sanitaire léger.
Le plus jeune de mes frères n'a pas le temps de lui rendre visite tous les jours parce qu'il doit travailler pour vivre, il lui faudrait un hélicoptère.
Si nous n'étions pas une famille française en France mais par exemple Africaine et sans le sous. Est-ce que nous nous verrions plus, moins ou autant ?
Est que se déplacer moins vite, c'est se déplacer moins ?
Florence a écrit :Le vélo sans assistance électrique, c'est bien, mais on fait quoi lorsqu'on a un genou fichu, des petits enfants, des provisions ou des affaires de sport à transporter et/ou des genoux non collaboratifs ?
Le vélo, ce n'est pas ce qu'il y a de pire pour le genou... Mais ce n'est pas ton propos.
Je passe aussi, bien que ce soit un fait, qu'un vélo peut transporter un passager. Voir deux si c'est un triporteur. J'ai vu des mecs transporter un poteau en ciment avec deux vélos ! ce sont des choses qui nous semblent impossibles, qui nous sont même impossibles. Mais qui nous aurait été facile dans un autre contexte.
C'est du relativisme technique. Je parle de transporter Papi et Mamie sur un triporteur, c'est anachronique, monstrueux.
Mais ceux qui de nos jours doivent les porter sur leur dos ne seront pas de cet avis.
Et on sait pertinemment qu'extrapoler le seul progrès qu'on a su imaginer jusqu'à ce qu'il ait leur véhicule motorisé personnel est impossible.
Progresser nous dans notre voie n'est "écologiquement" tenable qu'en s'efforçant de les empêcher eux de progresser.
C'est une forme de guerre qui est rendue nécessaire par notre frilosité.
Remplacer la filière pétrole par la filière électrique ne résout pas ce problème.
Florence a écrit :Les transports publics, ce n'est pas toujours possible: il y a des journées où on doit travailler, faire des courses, faire du sport ou rendre visite à quelqu'un, rentrer chez soi, et tout n'est pas nécessairement au même endroit
Tu as parfaitement raison. C'est une transformation totale de l'organisation des villes et surtout de la vie de chacun.
Une utopie, évidement.
Enfin pas vraiment, puisque tout change et tout se transforme. La vie de chacun, elle changera de toutes façon. Sans faire dans le complotisme, le choix intime, responsable, raisonnable et éclairé de chacun n'est qu'un facteur minoritaire dans ce qui détermine son avenir.
Donc quel changement pour chacun ? Choisir sa nouvelle voiture un poil moins polluante un poil plus rapide un poil moins cher… bref meilleur que la précédente sur tout mais surtout plus verte parce que quand même CO2 toussa toussa on a des enfants et on pense à eux quand même…?
On sait où ça va.
On peut aussi préparer une changement de normalité, faire du déplacement autre chose qu'une corvée, en réduire la nécessité par une déconcentration des pôles d'attraction…
Florence a écrit :et tu proposes malgré tout une "solution" YAKA FAUKON
Critique justifiée !
Hé, celui qui a une vraie solution sérieuse, concrète, clef en main et en maitrise tous les aspects…
Ben j'espère qu'il fera autre chose que de la poster ici…
:-)
En fait, je ne sais pas pourquoi, mais je me sens l'envie de critiquer notre vieux modèle de développement et surtout de rigoler de la véritable trouille que l'on a de le voir menacé.
Pour moi, c'est du grand guignol cette affaire.
Si les choses sont lentes, et si elles ne de font pas et si on en discute tant c'est simplement parce que personne ne veut ce changement.
Tous attendent un miracle et d'ici là, chacun continue ses petites affaires. Un peu de vert pour ces électeurs-ci, rien qui gène ce business-là.
Tout va bien !
Il y aura toujours une fatalité, un terrorisme, une crise, une pandémie, et hop, on a beau être les meilleurs les plus beaux les mieux intentionnés, pas de bol, on a pas pu, mais c'est pas moi c'est eux ! Alors ils ne vont pas se plaindre et toute la misère du monde et blablabla.