Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
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Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Savez-vous pourquoi ce ne sont pas forcément les plus compétents qui réussissent au travail ?
En lisant cet article, je me disais que les biais cognitifs pouvaient se révéler intéressants pour la personne les portant.
Alors que dans mon activité les biais cognitifs sont clairement pathogène et desservent les personnes... certains semblent au contraire ouvrir des portes.
Je vais piquer certains mais encore une fois cela rejoint un aspect de la psychanalyse qui s'évertue à dire qu'il existe des mécanismes de défense qui protège notre équilibre mental, notamment le Moi ou l'égo (voire le narcissisme).
Or ici, je vois le DK effect comme une compensation.
https://www.verywellmind.com/what-is-th ... as-2795032
Des failles narcissiques inconscientes obligent le sujet à compenser par illusion. C'est pas vraiment un compensation, c'est une sorte de déni voire de délire... sur l'estime de soi.
ça rejoint le délire érotomane dans la mesure où celui-ci offre à son porteur l'impression qu'on l'aime (agirait plus sur l'affection de soi). Délire souvent présent dans les phases maniaques des bipolaires ou chez le trouble de la personnalité narcissique.
ça se rapproche alors de la psychose ou du moins d'un fonctionnement psychotique.
Tout est dans la mesure car je pense qu'excessivement, ce biais dessert le sujet porteur.
En lisant cet article, je me disais que les biais cognitifs pouvaient se révéler intéressants pour la personne les portant.
Alors que dans mon activité les biais cognitifs sont clairement pathogène et desservent les personnes... certains semblent au contraire ouvrir des portes.
Je vais piquer certains mais encore une fois cela rejoint un aspect de la psychanalyse qui s'évertue à dire qu'il existe des mécanismes de défense qui protège notre équilibre mental, notamment le Moi ou l'égo (voire le narcissisme).
Or ici, je vois le DK effect comme une compensation.
https://www.verywellmind.com/what-is-th ... as-2795032
Des failles narcissiques inconscientes obligent le sujet à compenser par illusion. C'est pas vraiment un compensation, c'est une sorte de déni voire de délire... sur l'estime de soi.
ça rejoint le délire érotomane dans la mesure où celui-ci offre à son porteur l'impression qu'on l'aime (agirait plus sur l'affection de soi). Délire souvent présent dans les phases maniaques des bipolaires ou chez le trouble de la personnalité narcissique.
ça se rapproche alors de la psychose ou du moins d'un fonctionnement psychotique.
Tout est dans la mesure car je pense qu'excessivement, ce biais dessert le sujet porteur.
"ἕν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα" Σωκράτης
Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Le fait qu’il existe des mécanismes de défenses qui protège l’équilibre mentale est un fait plutôt axiomatique que personne ne nie. De même pour « l’existence » de l’ego (représentation de sois-même).
Avec ou sans psychanalyse
Si c’est par la que tu pense que «tout le monde est malade », alors oui, pourquoi pas. On est tous plus ou moins malade.
Mais dans ce cas, autant dire que tout le monde est sale, puisque tout le monde défèque
Ou veux-tu en venir ?
Avec ou sans psychanalyse

Si c’est par la que tu pense que «tout le monde est malade », alors oui, pourquoi pas. On est tous plus ou moins malade.
Mais dans ce cas, autant dire que tout le monde est sale, puisque tout le monde défèque

Ou veux-tu en venir ?
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Je réfléchie en permanence aux ponts entre l'équilibre mental et le déséquilibre mental.Nicolas78 a écrit : 17 févr. 2020, 14:27 Le fait qu’il existe des mécanismes de défenses qui protège l’équilibre mentale est un fait plutôt axiomatique que personne ne nie. De même pour « l’existence » de l’ego (représentation de sois-même).
Avec ou sans psychanalyse
Si c’est par la que tu pense que «tout le monde est malade », alors oui, pourquoi pas. On est tous plus ou moins malade.
Mais dans ce cas, autant dire que tout le monde est sale, puisque tout le monde défèque![]()
Ou veux-tu en venir ?
De comprendre le continuum.
un biais est quelque chose qui déforme et en tant que psycho de psychiatrie... ce qui déforme est vu comme un dysfonctionnement, un problème.
Or ce biais semble offrir une meilleure position sociale, position qui favorise (peut favoriser) l'équilibre mental.
L'appellation "biais" n'est alors pas juste d'où la proposition d'adaptation.
Avoir une légère déformation dans la perception de soi (vers le haut) semble offrir un plus. Or comme le sujet que j'aimerais traiter en thèse concerne au fond le quartet "estime de soi, confiance en soi, affirmation de soi et affection de soi" et que je bosse essentiellement sur ces dimensions en thérapie, je me disais que j'avais un argument scientifique pour cautionner ce que je dis tous les jours à mes patients :
"mieux vaut se voir un peu au-dessus qu'un peu au-dessous", de même que "mieux vaut être un peu plus égoïste qu'un peu plus altruiste".
Et puis quand tu dis que tout le monde accepte la notion de mécanisme de défense... ben, non. Les notions de MDD et de Moi sont juste la base de ce qui est repris par des allergiques à la psychanalyse, que j'ai été, sous d'autres formes (le Soi, les biais cognitifs...).
Je m'évertue à créer des ponts entre les gens qui se tirent dessus pour leur montrer qu'ils disent la même chose souvent.
Sur le tout le monde est malade... wouais... bof... enfin... non...
qu'il y est du commun entre le plus grand des malades mentaux et le plus équilibré mentalement... oui.
Mais il y a bien une limite entre la maladie mentale au sens stricte et l’épanouissement intérieur.
Comme les couleurs de l'arc en ciel... plus on zoome, moins on voit les limites mais on est tous d'accord qu'à un moment on distingue bien les couleurs.
ça peut paraitre une réflexion philosophique mais pas uniquement... c'est aussi un apport pour ma pratique et espérons le tous


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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
A ta connaissance, est-ce qu'il existe une norme qui définit ce qu'est l'équilibre mental? Une batterie de tests qui permettraient par exemple d'obtenir une mesure qui serait positionnable sur un graphique de type Loi normale ce qui permettrait de définir l'amplitude à l'intérieur de laquelle le mental est équilibré et au-delà de laquelle le mental est déséquilibré?LePsychoSophe a écrit : 19 févr. 2020, 10:46 Je réfléchie en permanence aux ponts entre l'équilibre mental et le déséquilibre mental.
De comprendre le continuum.
Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien (Socrate)
L'important n'est pas de voir ce qui se profile confusément au loin, mais de faire ce qui est nettement à portée de main (Thomas Carlyle)
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Si le biais de Dunning-Kruger favorise dans la hiérarchie ceux qui en usent le plus n'est ce pas plutôt qu'il existe majoritairement un problème de rationalité qui semble privilégier le beau parleur au sachant?
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Après plus de 4000 messages ici, tu as encore des doutes sur la rationalité de notre espèce?unptitgab a écrit : 19 févr. 2020, 13:04 Si le biais de Dunning-Kruger favorise dans la hiérarchie ceux qui en usent le plus n'est ce pas plutôt qu'il existe majoritairement un problème de rationalité qui semble privilégier le beau parleur au sachant?

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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Le copinage? ...LePsychoSophe a écrit : 17 févr. 2020, 09:43 Savez-vous pourquoi ce ne sont pas forcément les plus compétents qui réussissent au travail ?
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Si tu remplis toutes les échelles en psychopathologie et que tu es toujours en dessous du seuil, on pourra parler d'équilibre mental et si tu viens me consulter, je te dirais : " un travail de psychothérapie en service public de psychiatrie a une particularité, il s'appuie sur le DSM et vous ne relevez pas de ces diagnostics...". Et je t'enverrais dans un cabinet privé. Car je différencie le développement personnel de la psychothérapie. Je le différencie pas ontologiquement mais professionnellement.maxaler a écrit : 19 févr. 2020, 11:29A ta connaissance, est-ce qu'il existe une norme qui définit ce qu'est l'équilibre mental? Une batterie de tests qui permettraient par exemple d'obtenir une mesure qui serait positionnable sur un graphique de type Loi normale ce qui permettrait de définir l'amplitude à l'intérieur de laquelle le mental est équilibré et au-delà de laquelle le mental est déséquilibré?LePsychoSophe a écrit : 19 févr. 2020, 10:46 Je réfléchie en permanence aux ponts entre l'équilibre mental et le déséquilibre mental.
De comprendre le continuum.
La difficulté c'est que notre équilibre mental comme tout équilibre repose sur un agencement de force en opposition. Il n'y a donc jamais d'équilibre absolu.
Prenons, un exemple : depuis septembre, je présente un certain niveau d'anhédonie (pour des raisons personnelles) mais je ne présente pas les critères de la dépression... Donc je ne suis pas malade au sens DSM mais j'ai une insatisfaction existentielle dirons-nous.
Selon moi, je n'ai pas en embouteiller les services publiques pour cela, car, je fonctionne au quotidien on ne peut plus normalement (enfin, avec mes bizarrerie quand même

On pourrait prendre l'exemple de la timidité.
Je ne sais pas si je suis clair.
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Tiens tiens...L'anhédonie peut aussi être provoquée par des médicaments psychiatriques tels que les anti dépresseurs et les antipsychotiques. Cette cause possible est souvent niée par les psychiatres. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anh%C3%A9donie
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Est-ce que cela suggère de ta part que les cabinets privés ne sont compétents que dans le développement personnel ? Pour schématiser, si mon cas relève du DSM alors psychiatrie, sinon psychologie?LePsychoSophe a écrit : 19 févr. 2020, 13:21 Si tu remplis toutes les échelles en psychopathologie et que tu es toujours en dessous du seuil, on pourra parler d'équilibre mental et si tu viens me consulter, je te dirais : " un travail de psychothérapie en service public de psychiatrie a une particularité, il s'appuie sur le DSM et vous ne relevez pas de ces diagnostics...". Et je t'enverrais dans un cabinet privé. Car je différencie le développement personnel de la psychothérapie. Je le différencie pas ontologiquement mais professionnellement.
Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien (Socrate)
L'important n'est pas de voir ce qui se profile confusément au loin, mais de faire ce qui est nettement à portée de main (Thomas Carlyle)
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Re: Effet Dunning-Kruger : biais cognitif ou stratégie d'adaptation (ou les deux)?
Ah non, pas du tout.maxaler a écrit : 20 févr. 2020, 09:58
Est-ce que cela suggère de ta part que les cabinets privés ne sont compétents que dans le développement personnel ? Pour schématiser, si mon cas relève du DSM alors psychiatrie, sinon psychologie?
Je pense que les consul psycho en psychiatrie sont confrontés à de la pathologie au sens DSM.
C'est possible aussi en privé/libéral mais il y a plus facilement des signes infra-pathologiques, ce qui n'enlève en rien un désir de s'apaiser.
Si tu as une pathologie DSM, tu peux aussi aller voire un psychologue en cabinet libéral mais selon le niveau de pathologie, c'est peut-être mieux d'avoir une équipe au complet (psychiatrie, infirmier, AS, et psychologue). Mais on peut avoir les même de façon privé et indépendants les uns des autres. Or il est bon que les soignants partagent leur analyse d'un même patient et agissent en cohérence.
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