MaisBienSur a écrit : 08 juin 2020, 14:54J'ai l'impression justement, si on devait faire deux "clans", que les matheux seraient plus sensibles à la rythmique, à la musique, et les "littéraires" seraient plus touché par les textes.
Je sais pas, ben, dit comme ça, en opposant mathématique et littérature, c'est presque « obligé », mais moi j'aurais plutôt opposé « cérébraux »
VS « impulsifs » ou « raison »
VS « émotion » (
même si certains ne voudront pas correspondre au dernier, étant donné la possible connotation).
Perso, je ne suis pas très friand de musique avec des paroles... ...parce que dans ce cas, la musique est trop souvent reléguée au second rang, en espèce « d’ambiance », de « fond sonore » ne servant qu’à « enrober », accompagner le chanteur et son texte. Bon, c’est surtout valable pour les chansonniers et certains styles de musique plus que d’autres, c'est sûr. J’arrive à apprécier certains morceaux de « pop », sans trop m’attarder sur les paroles, quand j’aime la mélodie et les timbres/sonorités (
d’ailleurs, même dans le metal, s’il n’en tenait qu’à moi, je foutrais une muselière à tous les chanteurs qui « polluent » les morceaux que j’aime 
).
Au contraire, lorsque les paroles importent (
me touche, pour moi), je trouve que la musique, qui dans ce cas est plus rarement « complexe » ou « recherchée » (
hors metal technique), détourne l’attention (
enfin, la mienne, surtout si je ne suis pas en accord avec la musique servant à accompagner les paroles).
Bref, c’est difficile à expliquer, mais si un auteur excelle pour des textes, j’aime autant lire (
et réfléchir) en lisant les paroles de sa musique sur papier. Je sais, c’est bizarre. Sauf peut-être, justement, pour certains styles complètement assumés/dédiés, comme dans le rap ou le Slam où, à l’occasion, j’aime certains artistes/morceaux... ...rarement pour leur musique, mais surtout pour leurs textes.
Au fond, c’est que, pour moi, la musique, à la base, est justement un moyen de communiquer des pensées, sentiments et émotions autrement que par la parole (
nous parlons tellement, partout dans la vie, merde, pouvons nous cesser quelques instants quand nous faisons de la musique!), ce qui permet une certaine « largesse d’interprétation » qui « n’emprisonne » pas le lecteur trop spécifiquement, comme le font des paroles. De plus, je suis tellement « hyperactif cérébrale » dans tous les domaines que, pour moi, la musique, ça ne doit pas trop susciter mon intellect. Enfin, parfois, si, forcément, mais l’on ne peut s’abandonner à 100% à ressentir une musique et toutes ses subtilités si elle comporte des paroles, àmha. De plus, encore pour moi, quand l’artiste a besoin d’inclure des paroles, c’est qu’à mon sens, il ne sait pas comment faire dire ce qu’il veut à sa musique, d’où pourquoi il a besoin d’en « rajouter une couche » (
ne pas taper, c'est juste pour tenter d’exprimer le pourquoi de ma préférence).
Quand, par exemple (
pour prendre un truc très connu) tu écoutes «
Imperial March » de John Williams, même sans voir le film/la séquence associé(e), la musique parle d’elle-même! Idem avec un thème comme «
Halloween » de John Carpenter ou l’intro de
Tubular Bells de Mike Oldfield. Bref, je préfère nettement la musique instrumentale (
ce qui se voit quand on observe la majorité des titres que j’ai partagé dans l’autre thread).
Tout comme EB l’a mentionné récemment, il y a aussi un « aspect hypnotique » que j’aime, moi aussi, dans la musique (
et dans les « beats tribaux » et/ou l’EDM, l’electro, entre autres) même si j’aime aussi l’aspect progressif et la complexité. Enfant, nous avions un vieil orgue électrique «
cheap » et je pouvais passer des heures à faire des mélodies simples, mais répétitives, ressemblant au thème d’Halloween de Carpenter. Par exemple, cette mélodie d’An Pierlé (
Solid Rain Theme, du film « Le Tout Nouveau Testament »), est un « plagiat » de ce que je faisais moi même plus jeune , « à l’instinct » avant même de découvrir le metal. Cette « mélodie », qui n’est autre qu’un arpège mineur qu’elle transpose de do à sol# (
en triolet en 4/4 et/ou en 6/8), je peux la faire jouer et l’écouter en boucle pendant des heures.

Idem avec le
thème d'ouverture d'Hemlock Grove, par exemple!
Certains sont plus sensibles au rythme, d’autres aux mélodies, d’autres aux timbres utilisés et d’autres aux paroles. Vas savoir pourquoi!?
Pour moi, dans ma pyramide perso des priorités, concernant la musique, la mélodie, la game/mode utilisées et son développement en « thème » et/ou répétition « hypnotique » est primordial et a la toute première place. J'imagine, comme plusieurs autres trucs, que ça doit provenir d'un « moment clé » de mon enfance ayant imprégné mon subconscient.
L'on demandera à Freud! ou plutôt à LePsychosophe et/ou Kraepelin!
C’est ce qui fait que je peux parfois adorer une musique qui est à cent mille lieux de mon univers perso et habituels, comme par exemple une musique folklorique slave, ou d’Irlande/d’Écosse (
« celtique »), provenant de Scandinavie, ou alors d’origine Andalouse (
flamenco) ou du Moyen-Orient ou, encore, une musique de film comme l’arpège mineur qu’An Pierlé exploite pour Le Tout Nouveau Testament.
Avec les années (
à force de jouer, partager avec d’autres musiciens, lire ici et là) je me suis aperçu que c’était parce que j’aimais le mode mineur (
E Phrygian/A Aeolien), la gamme mineure harmonique (
Espagnole~Gipsy ou E Phrygian Major), la double harmonique (
Hongrois/Byzantine~Gipsy) et leurs variantes du Moyen-Orient. Ainsi que les arpèges correspondants, dont l’arpège Diminué 7 (
normal puisque contenue dans les gammes mentionnées), le triton (
extrême tension/dissonance) et l’accord sus2 (
espèce de double quinte, si l’on veut, où la 2e débute sur la dernière note de la première).
Du coup, toute musique/mélodies/thèmes qui exploitent et mélangent ces gammes et modes viennent me chercher, peu importe le cadre, le contexte, la culture, l’artiste. Mais bon, étant donné que certains sous-genres de métal exploitent bcp ces gammes et modes et que certains incorporent des timbres que j’aime (
voir plus bas), il est normal que j’aie accroché à ce style en particulier.
À l’opposé, je suis peu sensible au mode majeur et aux pentatoniques (
donc peu de Blues et/ou de « Rock standard »), dont les tensions/résolutions sont moins prononcées, et donc aussi au « Jazz pur/trop intello » quand il se cantonne à utiliser des gammes et mode évitant toute tension/résolution (
et d’où pourquoi, je ne peux pas, « émotionnellement » apprécié la musique atonale ou le dodécaphonisme, qui, pour moi, ne se résume qu’a des exercices « mathématico-intellectuels »).
Bref, suis pas du tout fana de théorie, en musique (
puisque dans les arts, contrairement à tout autre domaine, je cherche à me libérer de mon intellect), mais ces quelques « notions théoriques » m’ont permise de comprendre et de « cibler » ce que j’aime, et pourquoi, dans la musique. J’aime tout ce qui est mystique, profond, sombre, triste, mélancolique, ancestral, créant des « hautes » tensions/résolution en terme de gammes et de mélodie.
En deuxième lieu, dans ma pyramide d’importance, viennent les timbres. Et là, c’est tout ou rien : j’aime la chaleurs et l’expressivité des cordes frottées, les diverses flûtes « exotiques », la harpe, le piano, l’orgue médiéval ou d’église, les chœurs (
Ah, Oh, Mmm, donc sans parole), la guitare classique et je passe ensuite directement au gros son saturé du metal, qui n’a pas d’équivalent en terme de puissance, ainsi qu’aux nappes vaporeuses, les
bells FM et les
leads plutôt froids et numériques
(oui, contrairement à tous ceux qui préfèrent le « gras » des vieux synthés analo) des synthés numériques.
Sinon le rythme est facultatif, en tant qu’instrument, pour moi, pouvant me contenter que des mélodies, parce que, de toute façon, ces dernières peuvent aussi faire office de rythme (
surtout avec le « picking rythmique » dans le metal).
Tout ceci explique pourquoi ma palette peut passer d'un extrême à l'autre, en passant par la pop au passage, parfois, mais pourquoi j'apprécie tout particulièrement le metal, mais aussi le new-âge, le Dongon synth/darkwave/goth, certaines orchestrations, parfois plus classique et/ou « de films » ainsi que certaines musiques du monde (
flamenco, etc.).
Parce que ce n’est pas un style de musique en particulier que j’aime en fait (
au sens habituel du terme), mais l’exploitation et la combinaison de
certaines gammes/modes et d’autant plus quand elles/ils sont exploité(e)s avec des timbres qui me font vibrer!
Alors que d’autres, comme toi, sont, apparemment, bcp moins sensibles à la musique comme telle et à toutes ces « notions », la ressentant (
et donc la considérant) surtout comme étant un « agrément » qui accompagne un texte, un chant! Ou, enfin, privilégiant ces derniers même si capable d'apprécier parfois une bonne mélodie.
