J'avais vu il y a des années un documentaire montrant l'état de la recherche médicale sur le paludisme. La recherche sur de nouveaux remèdes face au paludisme, manquait d'investissement face aux autres maladies des pays riches. Le paludisme était une maladie de pauvres (au regard des investissements sur les maladies des pays riches) et les résistances à la chloroquine de la part du parasite commençait dès les années 60 ou 70 et que les effets indésirables du DDT sur l'environnement étaient connus. Or les américains ont commencé à s'intéresser à l'armoise quand il a fallu trouver un remède contre le paludisme au moment de la guerre du Vietnam et l'armoise, remède traditionnel en Chine. Depuis les années 70, on a extrait l'artémisinine de l'armoise.
Or, les ventes de tisane d'armoise sont interdites en France et dans l'UE et l'OMS et "big pharma" semblent s'opposer (dans le documentaire) à cette vente de tisane pour ces raisons:
- l'armoise cultivée en zone tropicale n'a pas la même contenance en principes actifs que d'autres armoises, ne garantissant pas une qualité thérapeutique
- une résistance à l'artémisine pourrait se développer par l'ingestion massive des infusions par les populations
L'OMS déconseille les monothérapies: https://www.who.int/malaria/areas/treat ... rapies/fr/
Le documentaire sur la RTBF: https://www.rtbf.be/info/societe/detail ... id=9760968
Edit: un article du "Quotidien du médecin" de 2019, qui parle des précautions de l'OMS sur les tisanes d'armoise:L'Artemisia, la plante anti-paludisme mise à l'honneur par le docu "Malaria Business", et Stromae
RTBF Publié le dimanche 12 novembre 2017 à 21h06
"Malaria Business" n'est pas encore sorti sur les écrans qu'il fait déjà parler de lui. En cause, un court extrait de ce documentaire réalisé par Bernard Crutzen qui fait le buzz. Quarante-cinq secondes, perdues au milieu d'un film de plus d'une heure dont elles ne sont pas la vraie vedette, mais quarante-cinq secondes choc issues de la bouche du chanteur Stromae.
"Je me serais sans doute suicidé cette nuit-là"
Tout débute en juin 2015, l'auteur-interprète de Papaoutai est en pleine tournée en Afrique. Le chanteur a pris du Lariam, un médicament pour lutter contre la malaria. Un médicament qui provoquera chez lui de graves effets secondaires, tellement importants que sa santé mentale s'en retrouve altérée, au point d'avoir envisagé le suicide.
"Mon frère a eu le déclic, il s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et je pense que s'il n'avait pas été là, j'aurais.. je me serais sans doute suicidé cette nuit-là, c'était sûr. Je pèse bien mes mots quand je dis ça."
Depuis, Stromae est en pause carrière, et les effets secondaires du lariam ne sont pas encore tout à fait estompés.
Des gens prennent des risques pour faire connaître l'Artemisia
L'Artemisia, la plante anti-paludisme mise à l'honneur par le docu "Malaria Business", et Stromae
L'Artemisia, la plante anti-paludisme mise à l'honneur par le docu "Malaria Business", et Stromae - © Tous droits réservés
Un témoignage sur lequel toute l’attention s’est focalisée. Mais pour Bernard Crutzen, réalisateur, la vraie vedette de son documentaire, c’est l’Artemisia Annua, une plante aux vertus thérapeutiques, efficace dans le traitement du paludisme. "Et les scientifiques qui se battent pour que la plante soit connue. Il y a des gens qui prennent des risques, parfois énormes qui se battent pour que cette plante soit connue, des scientifiques aussi, tant européens qu'américains, qui se heurtent à l'avis dogmatique de certains de leurs confrères."
500 000 décès par an
Car il n’existe pas de vaccin contre la malaria. La seule solution reste donc les médicaments comme la malarone ou le lariam avec les effets secondaires qui vont avec. Ceux qui plaident pour une alternative naturelle avec l’Artemisia Annua, font donc face à une vive résistance, tant de la part de l’OMS que de l’industrie pharmaceutique. Et pourtant, chaque année, 500 000 personnes continuent de mourir de la malaria, principalement des enfants.
Le rapport de l'OMS: https://www.who.int/fr/publications-det ... -artemisiaLa promotion de l'Artémisia contre le paludisme inquiète l'OMS
« L'usage répandu des décoctions d'Artemisia annua pourrait favoriser le développement et la diffusion des souches résistantes de Plasmodium résistantes à l'artémisinine » ! L'Organisation mondiale de la santé (OMS), tire la sonnette d'alarme dans une prise de position, consacrée à la prise de formes non pharmaceutiques d'artémisinine (c’est-à-dire les infusions, thés et décoctions directement faites à partir des feuilles séchées de la plante), publiée la semaine dernière à la suite d'une revue de la littérature.
Connue sous le nom d'armoise annuelle ou d'absinthe chinoise, l'Artemisia annua est la plante contenant l'artémisinine dont les dérivés sont indiqués dans le traitement du paludisme. Ces derniers sont utilisés par l'industrie pharmaceutique pour pour produire les CTA (Artemisinin-based Combination Therapy) telle que que l'artéméther ou l'artésunate. La découverte de l'artémisinine avait valu à la Chinoise, Dr Tu Youyou, le Prix Nobel de physiologie ou médecine, conjointement avec l'Irlandais William Campbell et le Japonais Satoshi Ōmura, découvreurs de l'ivermectine.
Les CTA, uniquement en combinaison
Depuis 2007, et face à l'augmentation des résistances, l'OMS ne recommande plus les monothérapies de CTA, mais demande la prise de thérapie combinée incluant au moins un CTA. « Le contenu des décoctions produites à partir d'Artémisia est souvent insuffisant pour parvenir à éliminer le parasite du paludisme et éviter les rechutes », précise l'OMS dans son avis. Pour être efficace, un traitement à base d'artémisinine, le principe actif contenu dans la plante et le médicament éponyme, doit être administré pendant 7 jours, avec des doses plus importantes à la fin du traitement qu'au début. En effet, les propriétés pharmacologiques de l'artémisinine font que cette posologie particulière doit être respectée pour s'assurer que les niveaux sanguins restent les mêmes tout au long du traitement.
Or, de telles conditions ne sauraient être remplies avec des décoctions d'Artemisia annua, surtout si cette dernière n'est pas cultivée à une échelle industrielle. L'OMS rappelle que la composition de ces dernières varie grandement selon les lieux, les récoltes, les procédés de fabrication et les conditions de culture. La qualité et le contenu des infusions d'Artémisia sont en outre très dépendants des dosages, de la température de l'eau et de la durée d'infusion. Lors de ses travaux dans les années 70, le Pr Tu Youyou avait d'ailleurs constaté la disparition de l'activité antipaludéenne des extraits d'Artémia à haute température, ce qui l'avait conduit à mettre au point un procédé d'extraction à basse température.
L'OMS n'est pas la première organisation à s'émouvoir de la popularité grandissante de l'artémia. En février dernier, l'Académie de médecine s'était également inquiétée de la promotion qui était faite de l'utilisation des feuilles séchées d'Artémisia dans le traitement du paludisme.
Les académiciens avaient alors dénoncé une campagne de promotion « Éliminons le paludisme à l’aide de feuilles d’Artémisia », menée par l'association française La maison de l’Artémisia. Cette campagne incitait à traiter les malades avec des tisanes ou des capsules de feuilles séchées de la plante. En 2015 et 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) la mise sur le marché de produits à base d’Artémisia, « susceptibles de présenter un danger pour la santé humaine ».