Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

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Dash
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Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#1

Message par Dash » 20 août 2020, 16:17

Dans le même ordre d'idée que l'effet Dunning-Kruger...

Etienne Klein - "Il faut distinguer la recherche et la science

Note : la vidéo ne dure que 2 minutes.

Son propos sur le sondage à une question où la réponse « n'existait pas » est révélateur de ce qui se passe sur les réseaux sociaux!

Plusieurs (79% pour le cas commenté dans la vidéo) ne peuvent tolérer ne pas savoir! Ils leur faut absolument « boucher le trou » :yeux:
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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MaisBienSur
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#2

Message par MaisBienSur » 20 août 2020, 16:33

Dash a écrit : 20 août 2020, 16:17 Dans le même ordre d'idée que l'effet Dunning-Kruger...

Etienne Klein - "Il faut distinguer la recherche et la science

Note : la vidéo ne dure que 2 minutes.
Merci Dash :up:
J'ai encore appris un nouveau mot:

L'ultracrepidarianisme
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

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Dash
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#3

Message par Dash » 20 août 2020, 16:38

@MBS

J'ai hésité d'en faire le titre!

Ultracrepidarianisme
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

Jean-Francois
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#4

Message par Jean-Francois » 20 août 2020, 16:53

Dash a écrit : 20 août 2020, 16:17 Plusieurs (79% pour le cas commenté dans la vidéo) ne peuvent tolérer ne pas savoir! Ils leur faut absolument « boucher le trou » :yeux:
La plupart des gens sont bombardés d'informations (médias sociaux, etc.) et n'ont pas le temps de réfléchir posément. Même lorsqu'ils se renseignent un peu plus, ça reste hâtif et superficiel ("butinage"). Ça leur donne l'impression que la quantité est de la qualité, et que "avoir lu" est synonyme d'"avoir compris" alors que c'est très loin d'être le cas. Le bombardement d'infos pousse aussi à paraitre informé plus qu'à l'être vraiment.

Pour être bien conscient des limites de sa compétence, il faut aussi une certaine humilité.

Jean-François
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("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#5

Message par Nicolas78 » 20 août 2020, 17:01

Dash a écrit : 20 août 2020, 16:38 @MBS

J'ai hésité d'en faire le titre!

Ultracrepidarianisme
N’est-ce pas un peut ce que nous pratiquons tous à différents niveaux ici ? ;)
Nous sortons tous de nos domaines de compétences quand nous parlons physique quantiques, psychologie, histoire...
Sauf ceux qui en ont les formations (et encore :a2: ).

Et au passage, ca ressemblerait a quoi une personne « compétente » pour parler des phénomènes paranormaux ou des bullshits ?
Ya pas de formation ni de diplôme de « debunker professionnel ». A part peut-être le journalisme. Avec un succès mitigé.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#6

Message par issigi » 20 août 2020, 17:28

nuance ici entre émettre une opinion basée sur une interprétation personnelle et professer sur des bases apprises par coeur.
..giter à l'amarre.. Amarré au gîte..

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#7

Message par Wooden Ali » 20 août 2020, 17:39

Nicolas78" a écrit : N’est-ce pas un peut ce que nous pratiquons tous à différents niveaux ici ? ;)
Nous sortons tous de nos domaines de compétences quand nous parlons physique quantiques, psychologie, histoire...
L'ultracrépidarianisme consiste à croire qu'on peut donner un avis éclairé et utile sans avoir lu autre chose sur le sujet qu'un article de presse ou un livre. En gros : "je ne sais rien de solide mais mon avis est aussi recevable que celui qui a consacré sa vie sur la question."
Ceci ne concerne pas les opinions morales où l'avis de chacun est aussi recevable que n'importe quel autre.
Il s'applique très bien, en revanche, à ce qui peut constituer un savoir vérifiable et réfutable. Affirmer, par exemple, que l'hydrochloroquine est un traitement valable sans aucun support factuel autre que les affirmations péremptoires d'un druide méridional.
C'est ce dont parle Klein.

Rien n'interdit de parler de ce qu'on ne connait pas en y mettant la manière. Dire ce qu'on a compris d'un sujet difficile dont on a pas tout les moyens pour l'aborder est utile à tout le monde, à ceux qui n'en savent pas plus qu'à ceux dont c'est le domaine de compétence. Cela permet de rectifier des erreurs de compréhension et d'affiner et préciser le discours de celui qui sait. C'est une sorte de questionnement qui permet d'aller plus loin et de dire moins de conneries.
Et au passage, ca ressemblerait a quoi une personne « compétente » pour parler des phénomènes paranormaux ou des bullshits ?
Ça ressemble à tout un chacun qui applique le scepticisme à ce qu'on lui dit.
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#8

Message par Nicolas78 » 20 août 2020, 18:03

Mmm ok ! J’aime bien ta définition.
Mais j'ai peur de l’aimer parce que ça m’arrange...

Dans ce cas, plus que la question de compétence*, sur un sujet donné, ce qui importe et de savoir appuyer et articuler une opinion.

Je me voyais déjà ne plus jamais parler de rien, tu me rassure :lol:

* La « compétence » est une notion asses vague.
La preuve, Raoult est une personne compétente, surement plus que nous tous ici, dans sont domaine (et qui a consacré sa vie a la biologie et en particulier aux virus...). Ca ne l’empêche pas de ne pas être compétent sur le sujet du covid.
Après, si un type comme moi, largement incompétent dit : Raoult a tort. J’ai raison...(et je peux avoir de mauvaises mais aussi de bonnes raison d’avoir raison).
Ca fait pas de moi un compétent biologiste...

PS : qu’entend-tu par «recevable » en morale ?
Si tu entend « légitime » alors on est d’accord.
Si tu entend qualitativement identique pour tout le monde, alors ont a un sacré gros désaccord :lol:
Dernière modification par Nicolas78 le 21 août 2020, 00:01, modifié 1 fois.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#9

Message par curieux » 20 août 2020, 18:58

ultracrépidarianisme
faut que je le note, j'arriverais jamais à retenir ce mot là. :)
Le rôle de la physique mathématique est de bien poser les questions, ce n'est que l'expérience qui peut les résoudre. [Henri Poincaré]

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#10

Message par Dash » 21 août 2020, 00:33

Nicolas78 a écrit : 20 août 2020, 17:01N’est-ce pas un peut ce que nous pratiquons tous à différents niveaux ici ? ;)
Dans un sens, oui. Mais au moins, en venant ici, nous avons le « bon jugement » de venir se frotter avec d'autres qui sont brillants, ont des compétences et connaissances et qui sont en mesure de s'opposer et de critiquer nos « réflexions ».

EDIT: et comme le dit Wooden, ici il s'agit plus d'échanges que d'affirmations catégoriques.
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#11

Message par Nicolas78 » 21 août 2020, 15:05

Ça fait un moment que je me pose des questions sur ma propre légitimité ici.
Plus ça va, plus j'ai l'impression que les connaissances requises a la légitimité d'une opinion s’éloigne exponentiellement de mes capacités et du temps requis pour être profondément connaissant.
Je veux butiner partout, ou dans différents sujets, car je suis passionné par plusieurs sujets et que je veux me forger une opinion du monde, mais, ça me rend possiblement inutile. Tu vois le truc ?
J'avais prépare un post plus long, mais je préfère résumer comme j'ai fait (c'est grossier hein...Je sais très bien que les compétences ça compte, mais que ça compte que dans un état particulier d'approche, un cadre, et que l'autorité doit être rejetée y compris par un incompétent qui restera donc légitime...). Et non, ya pas besoin d'affirmer pour émettre une opinion ;)
D’ailleurs je vais aller plus loin, j'affirme que Raoult déconne en ce moment. Pourtant, il est infiniment plus compétent que moi (c'est factuel) :a2:
D'ailleurs le titre du sujet est vachement traître Dash :lol: Je sais que je suis incompétent en biologie (et en presque tout, en fait), mais je vois pas en quoi ça me rend compétent en quoi que ce soit...

Bref : "Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!"...Est une affirmation fausse ! :mrgreen:

J'en ai profité sur ce sujet pour interroger ma légitimité ici, c'est amusant je trouve. Mais j'en est conclus que ce concept de "l'ultracrépidarianisme" est comme une sorte de point Godwin. Sont utilité est floue :lol:
Dans un sens, oui. Mais au moins, en venant ici, nous avons le « bon jugement » de venir se frotter avec d'autres qui sont brillants, ont des compétences et connaissances et qui sont en mesure de s'opposer et de critiquer nos « réflexions ».
Mais tu va devoir te reposer sur toi-même, malgré tes incompétences, pour savoir si un membre physicien/ingénieur de ce forum (compétent dans le domaine) dit vrai, quand il remet en question le NIST (du même domaine de compétence)...Par exemple. Ou quand Raoult, largement plus compétent que tout le monde ici dans sont domaine, dit vrai...Sans forcement avoir besoin d'aller chercher le consensus scientifique et en finir la (donc, en argumentant le pourquoi de l’existence de ce consensus, sans en faire une autorité...). A moins que tu n'a pas d'avis sur l'approche de Raoult (je me permettrait d'en douter).
Venir se frotter est forcement une bonne idée, évidement, c'est une étape primordiale, mais croire qu'ont va en tirer le bon grain, dans notre propre esprit, c'est une étape plus complexe...
Au bout d'un moment, tu est seul avec toi-même.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#12

Message par DictionnairErroné » 21 août 2020, 16:56

Nicolas78 a écrit : 21 août 2020, 15:05 Ça fait un moment que je me pose des questions sur ma propre légitimité ici...

Au bout d'un moment, tu est seul avec toi-même.
Mais que faites-vous du plaisir, de la satisfaction que vous en tirez? Il y a une valeur ajoutée à partager notre solitude, peu importe laquelle.

Le plat que vous avez préparé n'est-il pas meilleur lorsque vous le partagez que seul? Et l'invité ne trouve-t-il pas que les plats préparés pour lui sont plus exquis que les leurs? (du moins c'est ce que je dis à ma conjointe :lol: ).

Et bien sûr, pour savoir si nous sommes incompétents, il faut bien partager le repas.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#13

Message par Nicolas78 » 21 août 2020, 18:07

DictionnairErroné a écrit :Mais que faites-vous du plaisir, de la satisfaction que vous en tirez? Il y a une valeur ajoutée à partager notre solitude, peu importe laquelle.
Je te rejoint a 100% ici :) Mais le plaisir ne rend pas compétent, ça peut aider cependant :a1:
Le plat que vous avez préparé n'est-il pas meilleur lorsque vous le partagez que seul?
Trop de comparaison fini par la tuer tout de même :mrgreen:
Et l'invité ne trouve-t-il pas que les plats préparés pour lui sont plus exquis que les leurs? (du moins c'est ce que je dis à ma conjointe :lol: ).
Il est possible que tu sache moins bien cuisiner que ta femme aussi, tout simplement :a1:
Moi, mes plats préférés, c'est pas les miens haha.
Et bien sûr, pour savoir si nous sommes incompétents, il faut bien partager le repas.
C'est vrai, mais si on pense que ce problème de compétences ne concerne que les autres et pas sois-même, sous prétexte d'une approche sceptique, alors on n'a fait que la moitié du tour du pot, amha :lol:

C'est pourquoi j'ai du mal a considéré cette notion comme particulièrement plus utile que les point Godwin ou le rasoir d'Ockham par exemple.
C'est surement très pratique face a des situations claires, et des affirmations arbitraires qui "ne servent a rien". Mais quand le sujet devient complexes, que le doute, y compris des compétents, est permis. Que les incompétents savent qu'ils le sont eux-même (tout en doutant de certains compétant, bref...c'est le bordel), se limitent, et/ou on le devoir de douter d'eux-même...Alors le concept n'a plus trop de praticité...
Il n'en demeure pas moins une évidence lui-même (le concept), puisque tout le monde sais, évidement, que les compétences sont indispensables pour travailler sur un sujet et que certains sont plus compétents que d'autres. Mais c'est tout, dans un débat, le concept peut vite atteindre des limites.
Si on considère que les limites de se concept dans un débat se trouvent aussi loin que la profondeur des compétences et des savoirs requis pour, alors nous devrions ne jamais émettre une opinion sans avoir travaillé, avant, des années entière sur le sujet...
Ce qui ne semble pas admissible, pas même pour des sceptiques. Et je le comprend bien (peut-être une question de culture aussi).
Mon approche était simple : a quel point vous doutez de votre propre légitimité ? J'aime bien jouer :mrgreen:

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#14

Message par DictionnairErroné » 21 août 2020, 20:00

Nicolas78 a écrit : 21 août 2020, 18:07 C'est vrai, mais si on pense que ce problème de compétences ne concerne que les autres et pas sois-même, sous prétexte d'une approche sceptique, alors on n'a fait que la moitié du tour du pot, amha :lol:

Il n'en demeure pas moins une évidence lui-même (le concept), puisque tout le monde sais, évidement, que les compétences sont indispensables pour travailler sur un sujet et que certains sont plus compétents que d'autres. Mais c'est tout, dans un débat, le concept peut vite atteindre des limites.
Si on considère que les limites de se concept dans un débat se trouvent aussi loin que la profondeur des compétences et des savoirs requis pour, alors nous devrions ne jamais émettre une opinion sans avoir travaillé, avant, des années entière sur le sujet...
Je dirais tout dépend, si nous écrivons sous forme d'affirmation ou sous forme d'opinion. Avec l'affirmation nous référons à nous même ce qui insinue une compétence. Avec l'exposé sous forme d'opinion, qui est plus mielleuse qu'une affirmation, nous insinuons un manque de compétence, de connaissance. En proposant plutôt qu'en affirmant.

L'affirmation propose un débat de compétence avec la pensée et la raison, tandis que l'opinion propose un débat de compétence avec la subjectivité et l'intuition. Ce sont deux styles de compétences qui logent dans notre cervelle.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#15

Message par Nicolas78 » 22 août 2020, 00:26

DictionnairErroné a écrit :Je dirais tout dépend, si nous écrivons sous forme d'affirmation ou sous forme d'opinion. Avec l'affirmation nous référons à nous même ce qui insinue une compétence. Avec l'exposé sous forme d'opinion, qui est plus mielleuse qu'une affirmation, nous insinuons un manque de compétence, de connaissance. En proposant plutôt qu'en affirmant.
Je comprend cette nuance, je l'utilise moi même très souvent, notamment quand mes compétences sont limitées mais que je pense que mes doutes sont fondés et/ou pourrait êtres intéressants a formuler.

Mais en cas d'affirmation, on fait quoi ? J'affirme que les physiciens qui pensent que le WTC7 ne c'est pas effondré "comme il aurait du" on tort. J'affirme que Raoult a une mauvaise approche. Je ne suis ni physicien/ingénieur structure, ni biologiste. Les gens que je critique sont infiniment plus compétent que moi. Et je parle la de gens qui n'utilisent pas forcement l'argument d'autorité (ça peut arriver, mais pas tout le temps non-plus), qui lui peut effectivement être rejeté légitimement, même pas le dernier des incompétent ! :) Tu capte la (les) nuance(s) ?
Alors, du coup je doit m'abstenir ? Ou participer ?

De plus, même sans affirmer, donner une opinion est donc possible, tu en convient. Mais du coup, ça sert a quoi de débattre d'un truc qu'ont ne maîtrise pas entièrement ? A part perdre du temps ? Faire un scrabble serait tout aussi utile :lol:
L'affirmation propose un débat de compétence avec la pensée et la raison, tandis que l'opinion propose un débat de compétence avec la subjectivité et l'intuition. Ce sont deux styles de compétences qui logent dans notre cervelle.
Je pense justement que c'est beaucoup plus compliqué que cela.
Par ailleurs, ici, les débats basés sur des "subjectivités et intuitions" ne mènent généralement pas a grand chose. La réalité (psychique) est plus complexe et semble plutôt être un mélange de ces deux approches.
Il faut aussi se dire que les "compétents" sont ceux qui sont les plus emmerdés, ils ont le rôle le plus dur :
Il me suffit de trouver un élément factuel qui contrevient a la prémisse (simple cependant) d'une théorie physique (que je ne pourrait pourtant jamais réaliser), pour considérer cette théorie comme probablement fausse. Sans même savoir aligner une soustraction ou une multiplication...
Construire un château de carte est difficile, le détruire est beaucoup plus facile.

Voila pourquoi cette notion de "l'ultracrepidarianisme" me parait aussi "pratique", dans le scepticisme, que de noter avec fureur ( :mrgreen: ) les points Godwin quand on parle d'histoire contemporaine... :| :lol:

Evidemment, je ne vais pas affirmer (pas trop fort en tout cas :a2: ) des choses que je ne sais pas. Mais j'ai des opinions qui me font balancer vers des postures, et pas d'autres.
C'est lié a plusieurs choses :
- ma subjectivité (mes expériences personnelles au contacts des autres, qui forment des "archétypes" aux quels je m'adapte)
- la personnalité de mon interlocuteur (ainsi que sont humeur, et la mienne plus que surement)
- mon besoin de faire réfléchir mon interlocuteur ou moi-même dans une direction (je peux donc modifier mon penchant quand la question est "répondue"...Sans grande gène...vu que dans le fond j'ai pas forcement une opinion tranchée... [mais je cherche a l'affiner et l'affuter, ou a émousser celle de l'interlocuteur]).
- et une forme de déduction logique/économique/analytique des hypothèses.

Je le re-dit. Personne n'est compétent en tout. Mais tout le monde aborde différents sujets. Et le "on aime les débat entre subjectif" me semble une mauvaise excuse pour faire valoir sont incompétence. Personnellement, je cherche une légitimation plus rationnelle, et surtout plus valable...Sinon, je devrais aller monter un club de joueurs de Tetris.

Dans le fond, l'ultracrepidarianisme est clair, est radicale. Trop radicale même.
L'ultracrepidarianisme ou ultracrépidarianisme selon les sources, est le comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée
En le respectant vraiment, plus grand monde ne resterait sur ce forum, ou du moins plus grand monde ne participerait a la majorité des sujets.
Et il faudrait créer pour moi une section "compétent pour critiquer pendant des heures", ou "philosophie de comptoir" :lol: (et sans vouloir attaquer tout le monde, je pense que je ne serait pas le seul dans ces sections du forum fictif... :D ).

Je pense donc que cette notion, prise a la lettre en tout cas, est aussi pratique que les point Godwin. Cad, presque pas pratique...
Sauf cas de force majeur quand une personne dit nawak de manière arbitraire et évidente. Ça nous fait une belle jambe. Car une bonne partie de ce genre d'individus se fiche complètement d’être compétent ou non et encore moins de se poser la question...

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#16

Message par Dash » 22 août 2020, 02:51

Nicolas78 a écrit : 21 août 2020, 15:05Mais tu va devoir te reposer sur toi-même, malgré tes incompétences, pour savoir si un membre physicien/ingénieur de ce forum .
Ben c'est sûr, l'on est tjrs tout seul au monde au final!

Pour moi, tout dépend de notre capacité à pouvoir faire la part des choses. Plus le temps passe, plus j’apprends à tolérer des « trous » dans ma conception~représentation du monde. Concernant Raoult, P. Ex., la matière avec laquelle je bouche le « trou » est la suivante : je me fie sur l’opinion de la presque totalité des membres de ce présent forum ajouté à l’opinion de la majorité des professionnels que je vois, lis et entends dans les médias. C’est tout. Je n’ai pas l’envie ni le temps de faire des recherches plus approfondies et je ne possède pas les connaissances nécessaires de toute façon. Donc je me range, par défaut, à l’avis de la majorité des professionnels ainsi qu’à l’avis de tous les membres dont j’estime (prudence, pensée rationnelle, critique, etc.) ici.

Mais la matière avec laquelle je bouche ce trou n’est pas du béton incassable, elle n’est que provisoire, jusqu’à tant que de nouvelles infos soient pertinentes pour remplacer le trou.

Et quand je dis qu’il faut savoir faire la part des choses, c’est que lorsque nous partageons nos réflexions ici, elles n’ont pas toute la même importance et/ou incidence IRL. Moi j’aime lire tes longs pavés (et les réflexions d’autres membres) si ce n’est que parce que ça me permet d’observer comment d’autres que moi réfléchissent, établissent leurs priorités, à quel point ils considèrent qu’il est utile ou non d’affiner les pixels cognitifs dépendamment des sujets, etc.

J’ai moi-même un avis sur presque tout sur le forum, mais ce n’est pas dans le but de boucher des trous avec du béton, c’est surtout pour partager mes réflexions (malgré mes maigres connaissances) et observer si elles font sens, si certains relèveront des erreurs et les critiquerons, etc. Ensuite, hors forum, IRL, c’est uniquement lorsque confronté à un choix très concret (est-ce que je me fais vacciné ou non contre la COVID, P. Ex., entre autres) que là, ça devient « important »» et « sérieux ».

Et moi, perso, pour toutes les implications très concrètes, ben je m’en remets à l’avis de la majorité des pros du domaine concerné et de la science. Par contre, sur le forum, mes sujets de prédilection concernent surtout des trucs bcp plus « mous » : psycho, philo, éthique, morale, politique, expériences perso, etc., et dans ces domaines, les compétences~connaissances « formelles » sont bcp moins indispensables pour partager nos réflexions et avis.
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#17

Message par DictionnairErroné » 22 août 2020, 17:02

Dash a écrit : 22 août 2020, 02:51 Et quand je dis qu’il faut savoir faire la part des choses, c’est que lorsque nous partageons nos réflexions ici, elles n’ont pas toute la même importance et/ou incidence IRL. Moi j’aime lire tes longs pavés (et les réflexions d’autres membres) si ce n’est que parce que ça me permet d’observer comment d’autres que moi réfléchissent, établissent leurs priorités, à quel point ils considèrent qu’il est utile ou non d’affiner les pixels cognitifs dépendamment des sujets, etc.
Tout à fait d'accord, l'échange est source d'inspiration à la réflexion, elle nous permet de sortir de notre enclos et sauter de la cloture si l'aventure nous captive. Que faire sans la compétence dans un débat où les compétences s'affronte? Évidement, nous utiliserons des compétences que nous avons, par exemple, l'intuition qui est selon moi une compétence, à différent degré et qualité.

Mais comment l'intuition peut intervenir dans un échange en science dure qui nécessite de la connaissance des faits?
Abstrait
Selon l'Oxford English Dictionary, l'intuition est «la capacité de comprendre ou de savoir quelque chose immédiatement, sans raisonnement conscient». La plupart des gens conviendraient que les réponses intuitives apparaissent comme des idées ou des sentiments qui guident par la suite nos pensées et nos comportements. Il est proposé que les gens reconnaissent continuellement, sans attention consciente, des modèles dans le flux de sensations qui les empiètent. Ce qui est exactement reconnu n'est pas encore clair, mais nous supposons que les gens détectent le contenu potentiel en se basant uniquement sur quelques aspects de l'entrée (c'est-à-dire l'essentiel).

Le résultat est une vague perception de cohérence qui n'est pas explicitement descriptible, mais incarnée au contraire dans un «instinct» ou une supposition initiale, qui par la suite biaisent la pensée et l'enquête. Pour aborder la nature des processus intuitifs, nous avons utilisé l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle lorsque les participants travaillaient sur une version modifiée de la Waterloo Gestalt Closure Task. Partant de notre conceptualisation selon laquelle l'intuition implique un jugement éclairé dans le contexte de la découverte, nous nous attendions à une activation au sein du cortex orbito-frontal médian (OFC), car cette zone reçoit des informations de toutes les modalités sensorielles et s'est avérée être impliquée de manière cruciale dans le les décisions. Les résultats d'un contraste direct entre les jugements intuitifs et non intuitifs, ainsi que d'une analyse paramétrique, ont révélé que l'OFC médian, la partie latérale de l'amygdale, l'insula antérieure et les régions occipito-temporales ventrales étaient activées. Sur la base de ces résultats, nous suggérons que notre définition de l'intuition soit prometteuse et constitue un bon point de départ pour de futures recherches sur les processus intuitifs.
Pour le cas de la compétence en sciences dures qui nécessite la pensée, la raison et la connaissance versus l'intuition et la subjectivité. Pouvons-nous dire que toutes les compétences s'équivalent en tant que forme, mais confronté entre-elles et selon le besoin de l'excellence, elles s'éloigne l'une de l'autre et deviennent de plus en plus incompatibles.
Dash a écrit : 22 août 2020, 02:51 Et moi, perso, pour toutes les implications très concrètes, ben je m’en remets à l’avis de la majorité des pros du domaine concerné et de la science. Par contre, sur le forum, mes sujets de prédilection concernent surtout des trucs bcp plus « mous » : psycho, philo, éthique, morale, politique, expériences perso, etc., et dans ces domaines, les compétences~connaissances « formelles » sont bcp moins indispensables pour partager nos réflexions et avis.
Dans ce cas, l'avantage est que tout le monde a un cerveau et qu'il peut utiliser comme labo, être son propre cobaye. Je fais l'analogie avec le vin. Les puritains vous diront quoi boire, quel jus de raison est le meilleur, etc. Pourtant, nous sommes tous des experts en ce domaine puisqu'il est subjectif, j'apprécie tel vin même si les experts en jus vous disent le contraire. Qui peut vous dire que vous n'aimez pas? Seulement vous.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Nicolas78
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#18

Message par Nicolas78 » 22 août 2020, 23:59

Salut Dash,

Pour faire simple, je suis fortement d'accord avec ton approche. Pas forcement dans les details mais dans le fond on s'accorde bien. Comme souvent entre nous :a2:

Surtout avec cela :
Dash a écrit :Mais la matière avec laquelle je bouche ce trou n’est pas du béton incassable, elle n’est que provisoire, jusqu’à tant que de nouvelles infos soient pertinentes pour remplacer le trou.
Et c'est tout a fait le nerf de la guerre, amha, sur ce genre de forum :)
C'est important de ne pas apposer de sceaux sur une information. C'est cela qui nous garantie la possibilité de changer d'avis en cas d'erreur. Cependant, je pense qu'il est plus facile de le dire que de le faire sois-même. Même quand on admet ne pas avoir besoin de boucher tout les trous, il me semble difficile (voir impossible) de savoir ou nous avons vraiment besoin de le faire, vu que c'est déjà fait, et que notre identité est construite la dessus... Cependant, je plusois sur le fait que certains veulent absolument tout combler...N'importe comment. Et que c'est pas le cas de tout le monde :mrgreen:

Bref. Mon intervention concernant l'ultracrepidarianisme s'articulait sur 2 points paradoxales :
- Pourquoi cette notion d'ultracrepidarianisme est trop simpliste est radicale pour avoir un vrai intérêt (selon moi).
La notion étant tout de même intéressante dans un débat philosophique car elle induit un questionnement, un doute de sois-même (qui est indispensable), et donc :
- Comment justifier qu'en tant qu'incompétents nous nous accordons a donner un avis sur a peut prêt tout, et pourquoi pensons nous devoir nous justifier ?
Et moi, perso, pour toutes les implications très concrètes, ben je m’en remets à l’avis de la majorité des pros du domaine concerné et de la science. Par contre, sur le forum, mes sujets de prédilection concernent surtout des trucs bcp plus « mous » : psycho, philo, éthique, morale, politique, expériences perso, etc., et dans ces domaines, les compétences~connaissances « formelles » sont bcp moins indispensables pour partager nos réflexions et avis.
C'est asses vrai, mais ont pourrait, peut-être, mieux faire ? Pourquoi pas ?
Ou du moins, accorder plus d'appuie a nos dires.
D'un autre coté, tu a aussi tout a fait raison, l'ultracrepidarianisme concerne/implique une opinion concernant une discipline (généralement scientifique), or, le scepticisme n'est pas une discipline scientifique en tant que telle, mais une méthode, un outil, un état d'esprit même. Accessible sans forcement faire 10 ans d’études dans toutes les disciplines.
Comme je le disait, un sceptique totalement nul en physique peut très bien découvrir que la prémisse d'une hypothèse en physique est fausse (ou plutôt non justifiée, inventée, mal sourcée, etc...)...Et sans avoir de compétences avancées en physique, apporter un élément intéressant, voir tranchant, dans un domaine qui le dépasse ;)

Je sais bien qu'ont peux pas être expert en tout, pas plus que les experts ne doivent compter que sur ce seul statut pour faire valoir leurs opinions (argument d'autorité).
En fait, on s'en fiche un peut des compétences réelle ou imaginées des individus, ce qui compte, c'est la justesse avec la quelle ils en parlent, le recul et les nuances affichées.
Voila pourquoi je pense que l'ultracrepidarianisme ne sert pas a grand chose, sauf dans quelques cas de figures.
Et quand je dis qu’il faut savoir faire la part des choses, c’est que lorsque nous partageons nos réflexions ici, elles n’ont pas toute la même importance et/ou incidence IRL. Moi j’aime lire tes longs pavés (et les réflexions d’autres membres) si ce n’est que parce que ça me permet d’observer comment d’autres que moi réfléchissent, établissent leurs priorités, à quel point ils considèrent qu’il est utile ou non d’affiner les pixels cognitifs dépendamment des sujets, etc.
Complètement d'accord ici aussi :)
C'est cela, l'intersubjectivité, un miroir, qui nous permet (si on le peut/veut) de gommer les défauts ! Indispensable.

Après il faut quand même faire attention, dans un groupe, une mauvaise approche sur un sujet peut faire unanimité par erreur.
Par exemple, si un expert de haute volée (et de bonne foi en plus) déclare et appuie une idée (fausse), qui se retrouve asses bien acceptée par le groupe, alors on peut se tromper, le miroir est imparfait lui-même.
Comme tu le sais bien, dans le milieux scientifique et universitaire il y a des outils pour contrer cela, par exemple le peer-review : une idée sera analysée par des groupes qui n'en sont pas a l'origine, les miroirs sont multipliés, les marges d'erreurs sont donc réduites. Mais même la, l'outil n'est pas parfait. Imagine donc sur un forum ;)

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Dash
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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#19

Message par Dash » 23 août 2020, 13:10

Nicolas78 a écrit : 22 août 2020, 23:59Cependant, je pense qu’il est plus facile de le dire que de le faire sois-même.
Yep! Mais ça, ça s’applique à un peu tout anyway. Ça fait 3 ans que je dis que je vais refaire le...., c’est plus facile à dire qu’à faire! :lol:
Nicolas78 a écrit : 22 août 2020, 23:59Même quand on admet ne pas avoir besoin de boucher tout les trous, il me semble difficile (voir impossible) de savoir ou nous avons vraiment besoin de le faire, vu que c’est déjà fait, et que notre identité est construite la dessus...
Ça dépend pour qui, mais je suis d’accord, plusieurs définissent leur identité selon leurs opinions et croyances, comme si la somme de leurs idées les définissait. Mais pour moi c’est une illusion et un piège et un indicateur d’où en est rendu un être dans « son cheminement » et/ou « sa conscientisation », son « degré de lucidité ».

Plusieurs individus se complaisent à croire être « ceci et cela » alors que ce qu’ils font ne correspond pas à ce qu’il se représentent être. L’humain à tendance à se créer un scénario/rôle idéalisé, comme s’il suffisait de dire « moi je suis pour ceci/contre cela » pour être ce personnage et faire selon ce scénario alors qui ne s’agit que d’une représentation idéalisée. C’est une peu comme si nous avions tout un « département marketing » qui créer constamment une campagne de pub afin de vendre à nous-mêmes l’idée de ce que nous serions ainsi que d’être prêt à se vendre lorsqu’on rencontre des individus et qu’on parle de ce que nous (croyons que nous) sommes.

C’est pourquoi je répète souvent qu’on ne peut se pas se fier à ce que les gens disent d’eux-même, mais qu’il est plus révélateur d’observer comment ils agissent (et surtout en situation de contrainte, d’adversité et/ou lorsque des choix doivent être fait).

Et c’est aussi pourquoi j’ai déjà dit, ici sur le forum, que le fait de lire qu’un membre dit être pour ou contre tel ou tel truc (peu importe le sujet) n’est pas forcement un indicateur de comment il agit (et/ou du degré de sa sensibilité, etc.) en telle ou telle situation précise lorsqu’il y est confronté IRL. Parce que les idées avec lesquelles l’on bouche les trous de nos représentations ne sont pas nécessairement les réels moteurs de nos façons d’agir.

Mais afin de pouvoir effectuer toutes ces distinctions et nuances pour soi-même/envers soi-même, c’est sûr que ça prend un minimum d’activité introspective récurrente, un minimum de capacité métacognitive et, surtout, un réel désir de voir les choses pour ce qu’elles sont et non pas juste un simple exercice de rationalisation dans le but de surtout justifier tout et n’importe quoi.

Et, plus ou moins sceptique ou pas, ce n’est pas tous le monde qui sont réellement engagé dans une espèce de cheminement perso continue en vue, non pas de « s’améliorer » (d’un point de vue moral) mais si ce n’est que pour gagner en lucidité sur ce qu’ils sont et font réellement.

Je ne veux pas tomber dans la philo orientale, mais qu’on le veuille ou non, les plus gros obstacles à la lucidité — envers soi-même tout d’abord — demeurent les process auxquels réfèrent les mots « ego » et « orgueil ».

Perso j’en suis arrivé à effectuer une distinction entre avec quoi je bouche les trous, c’est à dire entre mes idées et représentations et entre ce que je suis et fait. Je vois ça un peu comme la première étape d’un alcoolo qui doit tout d’abord reconnaître son problème avant de pouvoir en faire quoi que ce soit. Si l’on continu à se définir essentiellement selon la matière avec laquelle l’on bouche nos trous de la représentation du monde et de nous même, ben, forcément, l’on ne peut pas travailler avec les « bons outils », les « bonnes données » puisque plusieurs risque d’être fausses, erronées, partielles, totalement mésinterprété, idéalisé, etc., etc.

C’est pourquoi, perso, j’arrive très bien à vivre en partageant tout et n’importe quoi sur ce forum, ainsi qu’à boucher divers trous de mes représentations (du monde et de moi-même), mais sans pour autant les confondre avec ce qui me définit. Par que j’en suis arrivé à conclure et réaliser (ces 10 dernières années surtout) que ce qui me définit n’est rien d’autre que ce que je suis en mesure de faire ou non en telle ou telle situation précise, peu importe avec quoi je bouche mes trous, peu importe mes tableaux de représentation du monde et peu importe l’image que j’aime projeter et dans laquelle je me complais penser être et faire.

Bref, désolé de tjrs tout ramener à cet aspect « introspection-psycho-metacognitif », mais pour moi rien d’autre ne compte au final. Si l’on n’est pas en mesure de gagner en lucidité sur nous-mêmes avec les années, l’intelligence et les connaissances ne servent à rien au final.
Nicolas78 a écrit : 22 août 2020, 23:59Bref. Mon intervention concernant l’ultracrepidarianisme s’articulait sur 2 points paradoxales :
- Pourquoi cette notion d’ultracrepidarianisme est trop simpliste est radicale pour avoir un vrai intérêt (selon moi).
Pour le premier point, je pense qu’il suffit de saisir que l’ultracrepidarianisme ne concerne que les sujets non subjectifs, P. Ex., est-ce que le port du masque à une incidence en temps de pandémie?

Dans ce cadre, j’ai du mal à concevoir pourquoi tu la (notion) trouves trop simpliste et radicale. Ce n’est qu’un mot qui désigne la manie, la tendance à se forger une opinion trop rapidement et, surtout, à la « vendre » ensuite aux plus grands nombres comme étant « la vérité » sur les réseaux sociaux. Et, justement, comme dit un peu plus loin dans la def de WiKi, relié à l’importance des réseaux sociaux, ça permet à certains de se sentir exister de par ce qu’ils affirment, indépendamment de leurs compétences, et ça devient un peu comme une drogue, ça se transforme en « manie » qui consiste à toujours affirmer haut et fort leurs opinions. Un peu comme certains ne peuvent s'empêcher de prendre des selfies d'eux et de ce qu'ils mangent dès qu'ils vont au restau et/ou boivent un verre de vino sur leur terrasse/dans le spa, pour immédiatement le montrer au monde entier sur FB/IG, comme des vedettes qui partagent leur train de vie etc.

Bref, je pense que c’est quand même très différent de ce que nous faisons tous ici (pour la plupart) sur le forum.
Nicolas78 a écrit : 22 août 2020, 23:59 - Comment justifier qu’en tant qu’incompétents nous nous accordons a donner un avis sur a peut prêt tout, et pourquoi pensons nous devoir nous justifier ?
Là, c’est déjà un peu plus général comme question et pour moi ça se distingue déjà de la « manie », selon ce que moi je comprends de comment il faut interpréter ce qu’est l’ultracrepidarianisme.

L’ultracrepidarianisme ne consiste pas qu’à donner son avis sur à peu près tout, mais concerne surtout « comment » on partage cet avis, avec qu’elle degré de conviction et virulences. J’veux dire, concernant n’importe quel sujet, tu pourrais me poser la question de savoir ce que j’en pense. Et à défaut de te répondre « je n’en sais rien Nico », ben je pourrais tout à fait te répondre ce que j’en pense à la mesure de ce que je connais, même si c’est presque presque rien et/ou basé que sur de « l’intuition », mais ça ne ferai pas pour autant de moi un « ultracrepidarianiste » et/ou quelqu’un victime de l’effet Dunning–Kruger.

Par contre, si je suis seul devant mon clavier devant les fils FB de tous mes contacts et que je ne me sens pas « exister » (ne me sens pas bien) tant que je n’exprime pas mon avis sur tout, déjà là, il y a le début d’un problème à mon sens. Et, paradoxalement, peu importe si j’ai ou non des connaissance et compétence sur le sujet. Donc même lorsqu’on possède des compétences et connaissances, si l’on a constamment et irrésistiblement le besoin de « se faire mousser » (comme dirait Dany) et/ou de dire « hey, ho, moi j’existe et j’en pense ceci » alors que l’info pertinente (et/ou les arguments des 2 camps) a déjà été partagée, il y a déjà pour moi un début de problème nonobstant l’aspect de l’absence de connaissances/compétences ou non.

Autrement dit, pour ce que moi j’en comprends, l’ultracrepidarianisme est à concevoir comme requérant 2 ou 3 conditions pour que cela en soit :

1- l’absence évidente de connaissance/compétence sur le sujet,

2- l’aspect Dunning–Kruger où l’individu n’a même pas conscience que ce qu’il partage ne relève de rien de bien concret, sinon que d'un a priori, d’une opinion à la vas vite, etc. Bref « il croit » savoir/être compétent,

Mais aussi, ces 2 points couplés à :

3- un irrésistible besoin de combler un manque (affectif, confiance, besoin de se sentir vivant, etc.) en ayant besoin de se définir et de se sentir exister en appuyant fortement ses opinions publiquement, à la manière d’un chroniqueur d’opinion, d'une vedette engagé dans une cause, etc.

Bref, ça prend plus d’une condition, un peu comme il ne suffit pas de correspondre à 2 des 5 points d’un trouble du DSM-5 pour être qualifié de narcissique, bipolaire, borderline, etc.

Je sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais moi je vois dans l’ultracrepidarianisme une « grande Matroska » qui réunit et/ou contiens en fait 3 éléments, ce qui permet d’effectuer une distinction entre le fait que toi et moi, P. Ex., pouvons partager (sur un forum dédié en plus) nos avis sur tout et rien (même si l’on n’est que des « lambda/quidam/néophyte ») sans nécessairement se prendre au sérieux pour autant, en conservant des doutes, pleins d'ouverture et en sachant qu’il ne s’agit que d’échange d’idées dans bien des cas.

Sinon les mots n'appartienne à personne et les dicos ne sont qu'une référence intersubjective, utile, mais parfois les sens évoluent et s'adaptent au gréer des époques. Concernant l'ultracrepidarianisme, bien qu'ayant été utilisé en 1819 par William Hazlitt, le mot ne figure pas encore dans les dicos (Larousse, CNRTL, etc.). Conséquemment, afin de le rendre utile, faut nécessairement en faire autre chose qu'un simple synonyme de l'effet Dunning–Kruger. Et l'effet Dunning–Kruger est un biais, mais pas un comportement en tant que tel, pas une tendance comportementale pour autant. Le biais Dunning–Kruger s'applique, de façon générale, peu importe une tendance, ou non, chez l'individu à se prononcer sur plusieurs sujets. Alors que l'ultracrepidarianisme, tel qu'utilisé pour la toute première fois dans l'essai d'Hazlitt, et tel qu'utilisé/dénoncé par Klein et quelques autres (sur le Net depuis quelques années), implique un comportement, une pratique, une « manie » exacerbée par l'effet des réseaux sociaux (et des besoins qu'ils comblent chez certains), d'où pourquoi j'y vois la réunion de 2, 3 trucs en un. Sinon, en effet, ça n’aurait pas d'intérêt.
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#20

Message par Nicolas78 » 23 août 2020, 16:00

Dash a écrit :Yep! Mais ça, ça s’applique à un peu tout anyway. Ça fait 3 ans que je dis que je vais refaire le...., c’est plus facile à dire qu’à faire!
C'est pas faux ! :)
Ça dépend pour qui, mais je suis d’accord, plusieurs définissent leur identité selon leurs opinions et croyances, comme si la somme de leurs idées les définissait. Mais pour moi c’est une illusion et un piège et un indicateur d’où en est rendu un être dans « son cheminement » et/ou « sa conscientisation », son « degré de lucidité ».
Je pense que certaines personnes sont effectivement plus atteintes que d'autres (et différemment selon les périodes de leurs vies). Mais que tout le monde est atteint. En fait, pour se faire une idée du monde, on est obligé, plus ou moins, d'accepter certains axiomes plus ou moins métaphysique, sinon on reste bloqué a des questions "inutiles" dans un discours dialectique. Dans un sens, l'adhésion a des bases philosophiques et culturelles sur notre rapport au monde est indispensable pour le questionner. L’intérêt du scepticisme, et de la philosophie des sciences aussi, c'est de s'en rendre compte. Car il n'y a pas que les anti-sciences qui dérivent. Certaines personnes fanas de sciences accordent a la science une aura et un pouvoir injustifié. Certains ont besoin de se construire un rapport solide au monde, je dirais même tout le monde... Il n'y a pas que les zozos, amha, qui préfèrent marcher sur un sol stable plutôt que meuble. Certains s'y adaptent mieux et en souffrent moins que d'autres, c'est tout.
C’est une peu comme si nous avions tout un « département marketing » qui créer constamment une campagne de pub afin de vendre à nous-mêmes l’idée de ce que nous serions ainsi que d’être prêt à se vendre lorsqu’on rencontre des individus et qu’on parle de ce que nous (croyons que nous) sommes.
J'aime beaucoup cette analogie ! Je la ressortirais si ça te dérange pas, je la trouve très juste :)

Et c’est aussi pourquoi j’ai déjà dit, ici sur le forum, que le fait de lire qu’un membre dit être pour ou contre tel ou tel truc (peu importe le sujet) n’est pas forcement un indicateur de comment il agit (et/ou du degré de sa sensibilité, etc.) en telle ou telle situation précise lorsqu’il y est confronté IRL. Parce que les idées avec lesquelles l’on bouche les trous de nos représentations ne sont pas nécessairement les réels moteurs de nos façons d’agir.
Je pense que les deux approches sont importantes. On doit, mais on ne peut pas juger que les actes VS les paroles. Personnellement, je "juge" tout. Avec ou sans versus.
Tout simplement parceque certaines personnes croient véritablement en certaines valeurs, mais elles on du mal a les mettre en application dans certaines situations d'urgences ou de stress intense, des situations qui les dépassent elle-même. Et il faut garder a l'esprit que la condition humaine dépasse surement, en partie, la capacité que nous avons a juger correctement. Ça ne veut pas dire qu'il est impossible de porter un jugement qui fait mouche, non plus ;) Détecter une dissonance cognitive est une chose (importante cependant). La juger, une autre.
C’est pourquoi, perso, j’arrive très bien à vivre en partageant tout et n’importe quoi sur ce forum, ainsi qu’à boucher divers trous de mes représentations (du monde et de moi-même), mais sans pour autant les confondre avec ce qui me définit. Par que j’en suis arrivé à conclure et réaliser (ces 10 dernières années surtout) que ce qui me définit n’est rien d’autre que ce que je suis en mesure de faire ou non en telle ou telle situation précise, peu importe avec quoi je bouche mes trous, peu importe mes tableaux de représentation du monde et peu importe l’image que j’aime projeter et dans laquelle je me complais penser être et faire.
Je dirait même plus que ce qui nous définit est en perpétuelle changement, selon nos paroles et actions du moment, selon comment les autres nous jugent sur le moment M, et comment nous nous voyons/jugeons nous-même sur le moment M. Tout cela est entremêlé de subjectivité et d'intersubjectivité (donc pas que de subjectivité), je trouve.
Bref, désolé de tjrs tout ramener à cet aspect « introspection-psycho-metacognitif », mais pour moi rien d’autre ne compte au final. Si l’on n’est pas en mesure de gagner en lucidité sur nous-mêmes avec les années, l’intelligence et les connaissances ne servent à rien au final.
Je ne sais pas si ya rien d'autre qui compte, mais on est d'accord, ça compte fort ! :)

Pour le premier point, je pense qu’il suffit de saisir que l’ultracrepidarianisme ne concerne que les sujets non subjectifs, P. Ex., est-ce que le port du masque à une incidence en temps de pandémie?

C'est donc la ou ne nous sommes pas d'accord ;) Je ne suis pas si sure de ça justement.
Oui, l’ultracrepidarianisme concerne les sujets objectifs, scientifiques. Mais non, même la, je trouve le concept radicale et mal définit.Flou.

Je vais te donner un exemple simple mais central, expliquant (a mes yeux) pourquoi je trouve que les limites de la notion, quoi que potentiellement pratique selon les cas, sont vites atteintes :
Il ya quelques temps, un membre de ce forum (viré depuis), physicien/ingénieur (plus que certainement), remettait en question le rapport du NIST sur l'effondrement des WTC et notamment du 7. On est loin du subjectif. C'est de la physique...C'est "non-subjectif" (ou alors peut subjectif).
Ce physicien, infiniment plus compétent que moi, déployait son discours et ses calculs (calculs que ne comprenais pas...) a partir d'une prémisse fausse (quoi que simple a vérifier ! :mrgreen: ). C'est moi et d'autres qui on démontrés, objectivement, que sa prémisse était fausse ou du moins méritait une justification particulièrement plus forte...
Pourtant, par rapport a lui, j'ai AUCUNE compétence en physique...Il lui aurait simplement fallu faire appel a l’ultracrepidarianisme pour rejeter ma démarche sceptique (et non purement physicienne...) d'un coup de baguette magique. Ce qu'il a fait, d’ailleurs (pas trop, cependant, il faut admettre qu'il avait aussi un certain respect et était très mal menée hihi)...

La question est donc : aurais-je du la fermer ? Ne pas chercher ? Ne pas interroger ? Et ne pas contrevenir a ce membre ? Qui, pourtant, de manière tout aussi objective, était infiniment plus compétent que moi sur ce sujet ?

Voila pourquoi je dit que ce concept n'est pas bcp plus utile que de noter les points Godwin quand on parle d'histoire contemporaine ;)
Voila pourquoi l’ultracrepidarianisme concerne une discipline scientifique...Et non une approche critique de l'instrumentalisation des sciences ! La physique est une discipline scientifique en tant que t'elle. Le scepticisme, c'est une posture, une approche critique... Pourtant chacune de ses activités sont capables d'apporter de l'objectif...

l’ultracrepidarianisme a surement certains aspects pratiques, mais de manière bien plus dégradée sur un forum par exemple. Ou nos subjectivités (que l'ont échangera), quoi qu’intéressantes et indispensables (tu me connait ;) ), ne servent qu'a formuler une base commune qui, une foi établie, doit s'orienter vers la dialectique. Et non plus l’échange subjectif. Sinon, nous ferions mieux d'aller sur un forum de poésie ou de philo de comptoir... ;) Et non de scepticisme scientifique.
Bref, je pense que c’est quand même très différent de ce que nous faisons tous ici (pour la plupart) sur le forum.
Je le pense aussi. Mais ça n’empêche que se poser la question me semble intéressant sur un tel forum ;)
Par contre, si je suis seul devant mon clavier devant les fils FB de tous mes contacts et que je ne me sens pas « exister » (ne me sens pas bien) tant que je n’exprime pas mon avis sur tout, déjà là, il y a le début d’un problème à mon sens. Et, paradoxalement, peu importe si j’ai ou non des connaissance et compétence sur le sujet. Donc même lorsqu’on possède des compétences et connaissances, si l’on a constamment et irrésistiblement le besoin de « se faire mousser » (comme dirait Dany) et/ou de dire « hey, ho, moi j’existe et j’en pense ceci » alors que l’info pertinente (et/ou les arguments des 2 camps) a déjà été partagée, il y a déjà pour moi un début de problème nonobstant l’aspect de l’absence de connaissances/compétences ou non.
Et je suis d'accord ! Cependant, observe a quel point les gens qui te disent que cela est un problème (d'ego, de narcissisme, sans forcement que cela soit pathologique !), ne peuvent s’empêcher de te le dire et de t'en donner la leçon :lol:
Autrement dit, pour ce que moi j’en comprends, l’ultracrepidarianisme est à concevoir comme requérant 2 ou 3 conditions pour que cela en soit :

1- l’absence évidente de connaissance/compétence sur le sujet,

2- l’aspect Dunning–Kruger où l’individu n’a même pas conscience que ce qu’il partage ne relève de rien de bien concret, sinon que d'un a priori, d’une opinion à la vas vite, etc. Bref « il croit » savoir/être compétent,

Mais aussi, ces 2 points couplés à :

3- un irrésistible besoin de combler un manque (affectif, confiance, besoin de se sentir vivant, etc.) en ayant besoin de se définir et de se sentir exister en appuyant fortement ses opinions publiquement, à la manière d’un chroniqueur d’opinion, d'une vedette engagé dans une cause, etc.
Je ne trouve que la définition 1 dans celle de l’ultracrepidarianisme.
Ce que tu ajoute, en fait, c'est plutôt de l'immaturité, ou de la connerie :a2:
Sinon les mots n'appartienne à personne et les dicos ne sont qu'une référence intersubjective, utile, mais parfois les sens évoluent et s'adaptent au gréer des époques. Concernant l'ultracrepidarianisme, bien qu'ayant été utilisé en 1819 par William Hazlitt, le mot ne figure pas encore dans les dicos (Larousse, CNRTL, etc.). Conséquemment, afin de le rendre utile, faut nécessairement en faire autre chose qu'un simple synonyme de l'effet Dunning–Kruger. Et l'effet Dunning–Kruger est un biais, mais pas un comportement en tant que tel, pas une tendance comportementale pour autant. Le biais Dunning–Kruger s'applique, de façon générale, peu importe une tendance, ou non, chez l'individu à se prononcer sur plusieurs sujets. Alors que l'ultracrepidarianisme, tel qu'utilisé pour la toute première fois dans l'essai d'Hazlitt, et tel qu'utilisé/dénoncé par Klein et quelques autres (sur le Net depuis quelques années), implique un comportement, une pratique, une « manie » exacerbée par l'effet des réseaux sociaux (et des besoins qu'ils comblent chez certains), d'où pourquoi j'y vois la réunion de 2, 3 trucs en un. Sinon, en effet, ça n’aurait pas d'intérêt.
Si il s'agit de "casser" les débats sur les réseaux sociaux. Alors, je suis d'accord ! :lol:

Note cependant que l'effet Dunning–Kruger est un biais cognitif connue, il est un comportement sociale, mais aussi plus que cela...
Note aussi qu'il ne nous aide pas toujours a déterminer qui en est victime ou non, et ou se place la personne, dans certains cas.
Par exemple, Raoult, il se trouve ou, dans la courbe de Dunning–Kruger ? Moi j'ai l'impression qu'il est partout... :lol:

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#21

Message par DictionnairErroné » 23 août 2020, 18:00

Dash a écrit : 20 août 2020, 16:17 Plusieurs (79% pour le cas commenté dans la vidéo) ne peuvent tolérer ne pas savoir! Ils leur faut absolument « boucher le trou »
Théorie: C'est probablement dû au fonctionnement du cerveau et de son champ neuronique qui est constamment en élaboration de connexions et lorsqu’un "trou de pensée" ou un "manque" se produit peut-être des connexions plus disparates mises à sa disposition terminent le travail. Nous nous approchons de l'esprit plat ici.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#22

Message par DictionnairErroné » 23 août 2020, 21:42

C'est parce que je conçois la pensée semblable à un graphique spectral d'ondes acoustiques.
Axe Y= Amplitude
Axe X= Fréquence
Axe Z= Temps

Difficile de définir les axes par rapport à la pensée et au champ neuronique... mais bon, une tentative...
Axe Y= La qualité, le rapport des connexions avec le sujet traité dans la pensée
Axe X= Le volume, le nombre de connexions référées.
Axe Z= Le temps, début et fin de la pensée.

Image

Ce qui a abouti au dualisme du Je.

Je sais, je sais, cette pensée aurait probablement la courbe du bruit blanc! Sautons....

:zeeero:
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Pour savoir qu'on est incompétent, faut être compétent!

#23

Message par Dash » 24 août 2020, 06:39

Yo Nico¸
Nicolas78 a écrit : 23 août 2020, 16:00Je vais te donner un exemple simple mais central, expliquant (a mes yeux) pourquoi je trouve que les limites de la notion, quoi que potentiellement pratique selon les cas, sont vites atteintes :
Il ya quelques temps, un membre de ce forum (viré depuis), physicien/ingénieur (plus que certainement), remettait en question le rapport du NIST sur l’effondrement des WTC et notamment du 7.
Ben, déjà, entre un mec qui se dit ingénieur (le spectre est large, il y a un « ninnénieure » où je bosse et il a commis des bourdes que moi et toi ne commettrions même pas. Donc entre un ingénieur en aérospatiale et un autre qui n’a pas eu les notes pour être engagé par une grande firme qui conçois des gratte-ciel et qui fini dans une PME à refaire le plan pour la modification du toit d’un bâtiment « anodin », il y a tout un continuum de spécialité et de talent :roll: ) et le NIST qui emploi plus de 25 chercheurs, dont quatre prix Nobel de physique (un record pour un laboratoire de recherche publique aux US), le tout parmi près de 2900 employés, qui dispose d’une technologie de pointe et d’un budget d’un milliard de dollars dont 16 millions ont été consacrés à l’étude de l’effondrement des tours du WTC, disons qu’un mec se disant « ingénieur » sur le forum des SdQ ne pèse pas lourd (a priori, en tant qu’autorité, avant même d’analyser ses arguments) face à tout ce qu’implique le NIST. Donc déjà, par « contraste d’autorité » (mais qui n’est pas un sophisme d’autorité dans ce cas précis), l’on peut quasiment dire que c’est ce mec qui est atteint d’ultracrepidarianisme pour croire savoir mieux que toute une équipe de professionnelle faisant partie de « la crème » des ingénieurs de la planète, bien avant de considérer de ce que tu es, toi, Nicolas78, dans cet échange (mais j’y reviendrais plus loin).

Car, à mon sens, l’ultracrepidarianisme, qui inclut l’effet Dunning-Kruger, ne concerne pas uniquement les cas où l’individu ne possède aucune connaissance dans un domaine spécifique VS un autre individu qui possède des connaissances pour ce même sujet, mais aussi la différence (le contraste) de connaissances et de compétences entre 2 individus pour un même sujet spécifique. Autrement dit, ce n’est pas juste binaire : possède/possède pas, mais il s’agit d’un continuum et quand le contraste est suffisamment conséquent entre 2 individus, l’effet Dunning-Kruger et l’ultracrepidarianisme peuvent alors toute à fait être évoqué àma (si d’autres conditions sont réunies, voir plus loin).

Moi, par exemple, je possède des connaissances bel et bien réelles et une certaines expérience dans le domaine de l’audionumérique, mais il m’arrive de croiser des mecs, sur certains forums, qui non seulement sont extrêmement calé en formules physiques concernant le son, mais qui en plus bosse dans des studios pros depuis plus de 25 ans et ont une approche plutôt méthodologique/scientifique. Si je crois savoir plus qu’eux (= suis victime de l’effet Dunning-Kruger) et, qu’en plus, je m’évertue à contredire tout ce qu’ils disent, ben j’suis carrément dans l’ultracrepidarianisme au final, malgré possédant des connaissances et de l’expérience pour le même sujet (sauf si je pointe que des erreurs qui ne concernent pas leurs connaissances pointues spécifiques, voir plus loin).
Nicolas78 a écrit : 23 août 2020, 16:00On est loin du subjectif. C’est de la physique...C’est "non-subjectif" (ou alors peut subjectif).
Ce physicien, infiniment plus compétent que moi, déployait son discours et ses calculs (calculs que ne comprenais pas...) a partir d’une prémisse fausse (quoi que simple a vérifier ! :mrgreen: ). C’est moi et d’autres qui on démontrés, objectivement, que sa prémisse était fausse ou du moins méritait une justification particulièrement plus forte...
Hâ, mais voilà, ça change la donne et tu fais l’impasse sur quelque chose de très important : votre échange/débat n’impliquait pas que des questions de calculs~formules et/ou de physique, mais aussi des questions d’implication logique « générique », de biais, de sophismes et de méthodologie scientifique « générique ». Toutes des notions et « règles » qui peuvent tout à fait faire défaut à n’importe quel individu possédant des connaissances et des compétences précises dans un domaine où toi tu n’en possèdes aucune. Donc le fait que tu puisses lui démontrer qu’une de ses prémisses était fausse n’a alors plus rien à voir avec le fait que tu ne possèdes pas de connaissances/compétences en formules de math/physique, par exemple.

C’est capital comme nuance! Tu ne trouves pas?

Parce qu’il faut réaliser et bien distinguer quelque chose : ici, sur le forum (et dépendamment de nos centres d’intérêt bien sûr), après 10, 15 ou 20 ans à s’exercer à débattre et à lire à propos de la méthodologie scientifique, des biais et sophismes, nous développons bel et bien une expertise et des compétences bien réelles! C’est factuel! Il y a même, de temps à autre, de longues « sessions pratiques » qui durent parfois quelques semaines (la dernière « grande session » a concerné un interlocuteur nommé Splf, dans laquelle nous nous sommes exercés à relever toutes les incohérences de sa « méthode » et ses arguments).

La belle sœur d’une amie (exemple au hasard) qui a fait l’université et qui bosse (comme « simple tech ») dans un labo pharmaceutique, elle possède bel et bien des connaissances et des compétences que je ne possède pas (formules de chimie, etc.), mais face à son opinion sur tel ou tel sujet controversé d’un medoc, par exemple, ça n’en fait pas pour autant quelqu’un de plus compétant/immunisé que moi ou toi concernant la connaissance des biais et sophismes et donc sa propension à être biaisé, à commettre des sophismes, à partir sur une prémisse fausse, etc. Donc tant que le débat, entre moi et elle, ne repose pas entièrement sur un aspect très technique de son domaine de compétence, nous pouvons très bien, tous deux (Dash et Nico78), être plus compétant qu’elle en ce qui concerne notre « rigueur methodologico-sceptique » pour départager le vrai du faux, si tout ne repose pas uniquement sur une connaissance/compétence technique spécifiquement liée à son domaine, naturellement.

Tu en connais bcp toi, des gens, tech de labo, ingénieur, prof de math qui se passionnent (et s’exercent) — autant que nous tous ici — pour la méthodologie scientifique, la rhétorique, la dialectique, les sophismes, la logique formelle et ses règles d’implication, qui savent ce que sont le modus ponens, le modus tollens, l’affirmation du conséquent, la négation de l’antécédent, qui connaissent presque par cœur cette liste de 189 biais cognitifs, nombres d’études de psychologie sociale, etc.? Dans le meilleur des cas, ils en ont entendu parler, les ont survolés dans le cours d’une session à la FAC, mais, contrairement à nous tous ici, ils ne « baignent » pas dans ces notions au quotidien, comme nous, nous le faisons! Et ne s'exercent encore moins depuis plus de 10 ans à relever ces dernières dans le cadre de « sessions pratiques » et débats.

Notre spécialité à tous (enfin, la plupart) ici, c’est de (entre autres) s’exercer quasi hebdomadairement à reconnaître les failles méthodologiques, logiques et/ou impliquant les biais et sophisme dans tout discours, arguments, débat, peu importe le sujet concerné!

Ça a une valeur très loin d’être négligeable, en frais de connaissances théoriques et de compétences pratiques! ;)

J’veux dire, veux, veux pas, que ce soit toi, moi, LDM ou EB (entre autres, pour ne nommer que quelques membres « non scientifiques » sur le forum), nous pouvons très bien être en mesure de pointer une fausse prémisse, un sophisme, un biais et/ou une faille méthodologique envers un « spécialiste » qui s’exprime pourtant dans son domaine de connaissance, ce qui, du coup, peut tout à fait réduire à néant son « opinion », son argument d’autorité, son argumentaire, sans que nous soyons pour autant victime de l’effet Dunning-Kruger ou d’ultracrepidarianisme.

...tant que nous savons faire la part des choses, c’est-à-dire discerner si l’essentiel de l’argument et du débat repose sur un aspect technique hors de notre portée ou sûr une faille « logico-methodo-dialectico-rhétorique ».
Nicolas78 a écrit : 23 août 2020, 16:00Pourtant, par rapport a lui, j’ai AUCUNE compétence en physique...Il lui aurait simplement fallu faire appel a l’ultracrepidarianisme pour rejeter ma démarche sceptique...
Non, pas si ton contre argument ne concernait pas spécifiquement une formule de physique, etc., mais plutôt une faille logique dans sa dialectique et/ou sa rhétorique. Quand bien même un ingénieur ou un physicien argumente avec moi et toi, si nous lui pointons une fausse corrélation, une implication logique valide, mais basée sur une prémisse fausse (ou l’inverse), il ne peut invoquer l’effet Dunning-Kruger, l’ultracrepidarianisme et/ou faire appel à son argument d’autorité puisque ce que nous lui pointons sont des « erreurs/principes logiques génériques » s’appliquant à toute réflexion et argument, peu importe les sujets!
Nicolas78 a écrit : 23 août 2020, 16:00 La question est donc : aurais-je du la fermer ? Ne pas chercher ? Ne pas interroger ? Et ne pas contrevenir a ce membre ? Qui, pourtant, de manière tout aussi objective, était infiniment plus compétent que moi sur ce sujet ?
Non! Pour la raison que je mentionne ci-haut! C’est uniquement lorsqu’un argumentaire est « bien construit » et ne comporte pas « d’erreur logico-methodo-dialectico-rhétorique » que, là, nous devons accepter de considérer que se sont les « données/procédés » reliées spécifiquement à la spécialité concernée qui font le poids de l’argumentaire. Et, qu’alors, ça dépasse notre champ de compétence. Et, qu’alors, l’argument d’autorité de l’individu devient tout à fait justifié.

Ce n’est qu’à partir de ce point que des « spécialistes de l’argumentation rationnelle comme nous » 8=) (donc pas au sens rhétorique, mais dialectique) pourrait se faire taxer d’être victime de l’effet Dunning-Kruger et/ou d’ultracrepidarianisme, si nous continuons à contre argumenter, mais c’est presque paradoxal, peu probable, car, rendu à ce point, c’est parce que nous tomberions forcement nous même non plus dans la dialectique (rigueur des arguments), mais dans une rhétorique (convaincre par tous les moyens), nécessairement fallacieuse pour poursuivre à s’opposer malgré l’absence de failles dans l’argumentaire de notre interlocuteur.

D’ailleurs, et nous pouvons tous l’observer « empirico-concrètement » à même le forum, avec des interlocuteurs de passage comme Aldebaran (dans le sujet Le port du masque rend malade), ou encore avec julien99 (dans le sujet CoronaVirus) par exemple, où ceux qui sont véritablement victime de l’effet Dunning-Kruger et/ou d’ultracrepidarianisme commettent nécessairement toutes les erreurs logiques de base, sont victime des principaux biais, use à outrance de tous les sophismes, n’ont aucune véritable méthode d’investigation rationnelle, etc.

l’ultracrepidarianisme, ainsi que l’effet Dunning-Kruger, ne concerne pas Nicola78, spécialisé en « rien » (si ce n’est qu’à la méthodologie scientifique, aux biais et sophismes) qui relève à son interlocuteur, peu importe la spécialité de ce dernier, qu’il confond, dans son élan et son enthousiasme à argumenter, une corrélation d’une cause et/ou que son raisonnement, bien que valide logiquement, est basé sur une prémisse fausse!

:hausse:
Nicolas78 a écrit : 23 août 2020, 16:00 Voilà pourquoi je dit que ce concept n'est pas bcp plus utile que de noter les points Godwin...
Bah, en fonction de tout ce que je te partage, moi je ne vois ce terme que comme une façon pratrico-rapide de désigner un individu comme Aldebaran, entre autres, qui, sur les réseaux sociaux ou ici, s'exprime (il en ressent fortement le besoin, pour venir jusqu'ici en plus) sur un sujet qui, non seulement dépasse (euphémisme) son cadre de compétence et ses capacités cognitives, mais dont les arguments ne sont qu'une somme de tous les biais et sophisme connut.

Pour moi le terme à une utilité, car il effectue une distinction d'avec, P. Ex., certains croyants qui croient en Dieu, au Karma, aux fantômes, au Bigfoot, etc., et qui, par exemple, peuvent eux aussi commettre tous les sophismes connus et être victime de tous les biais, advenant qu'ils partagent leur avis dans le cadre d'une discussion, mais qui ne « militent » pas pour autant et/ou n'ont pas nécessairement besoin de parler de ce genre de truc et/ou, surtout, qui ne font pas de même pour mille et un autres sujets.

Il y a une différence comportementale, entre, disons « oncle Gérad/tante Alice » qui croit au Karma, possède peu d'instruction et n'est pas très vive d'esprit, mais qui ne passe son temps à écœurer les gens avec sa croyance d'entre un « Aldebaran » qui va s'exprimer « avec force et conviction » sur toute sorte de sujets de société sur les fils FB en plus de venir sur certains forums présenter des arguments qui n'en sont pas (bourrés de sophismes), car ayant lui aussi aucune instruction, connaissance et n'étant pas très futé! La première croit en un truc irrationnel, le deuxième est un ultracrepidarianiste! Idem, P. Ex., entre un « jroche » qui a comme lubie le BigFoot (et qui peut aussi parfois s'exprimer sur d’autre sujet en commettant des sophismes, comme nous tous), mais qui se distingue pour moi d'un « Aldebaran », qui, fort probablement, lui, vas s'exprimer de la même façon qu'il le fait sur le port du masque sur mille et un sujet dès que ça ne fait pas son affaire.

Je vois l'ultracrepidarianisme comme une « classe », une « catégorie » de « croyant/naïfs », non pas au sens usuel du terme, mais quand ça réunis l’effet Dunning-Kruger avec une forte tendance~manie comportementale, et pas nécessairement sur des sujets « paranormaux », à affirmer son opinion publiquement pour bien faire saisir à tous, que, eux, ils ont une opinion bien tranchée sur le sujet! Il y a une notion « d'afirmation de soi », de volonté de dire « moi, je pense ça » qui est présente dans cette catégorie spécifique.

Sinon, l’on pourra me rétorquer que ce n’est pas exactement ça que le terme veut dire, mais qui décide de ce qu’il veut dire? Klein? Les quelques autres qui l’ont utilisé depuis quelques années ici et là? :hausse: Ce mot est en réalité en pleine « gestation », il est, selon moi, en train de se définir et de se préciser de par le contexte de notre époque et de ce qu’on y vit!

Voici ce qu’on peut trouver, ici et là, entre autres : Les ultracrépidariens : qui sont-ils et pourquoi agissent-ils de cette façon ?

« Si vous donnez votre avis sur les images de la face cachée de la Lune fournies par la sonde chinoise Chang’e-4, les ultracrépidariens essayeront de vous faire un commentaire digne de Carl Sagan. Si vous discutez de politique, ils feront tout pour vous offrir un discours digne de Winston Churchill. Et si vous parlez de football, d’économie ou de physique quantique, ils voudront toujours vous démontrer tout ce qu’ils savent. Les ultracrépidariens ont réponse à tout. Ils ne se taisent jamais. Ils ne sont pas non plus conscients de leurs limites et, pire encore, ne respectent pas les autres. Pour eux, il est essentiel de se démarquer à tout prix : ils n’hésitent donc pas à discréditer les autres personnes [...] »

Note: c'est moi qui ai mis en rouge.

Bref, exactement ce qu’on retrouve dans les posts (attitude, propos, comportement) d’un « Aldebaran », par exemple, qui a réponse à tout, mais bourrés de sophisme et d’incohérence tout en traitant les autres de moutons et d’abrutis, etc.

Non? :hausse:

Ce terme réunit quelques conditions qui ne sont pas toutes présentes quand des mecs comme moi et toi, P. Ex., nous nous permettons de nous exprimer, ici, sur un peu tous les sujets.

Quand un professionnel comme J-F, entre autres, me fait parfois remarquer un truc, je ne l'obstine pas à outrance et il m'arrive de revoir ma position et/ou de tempérer. Sinon, de façon générale, je tente d'étayer mes propos, considère l'avis des autres, suis respectueux, reconnais si l'on me pointe un sophisme, etc. Et tu fais pareil. Et le plus important, nous nous basons au final sur l'avis de la majorité des professionnels d’un domaine (ou du corpus scientifique), à défaut d'être en mesure de juger correctement d'un sujet.

Pour le reste, il s'agit de sujets de société (morale, étique, politique, etc.) et là, ben c'est différent, seule la qualité de nos réflexions (cohérence) fait office de ce qui peut être jugé objectivement. Et, dans ce cas, des interlocuteurs comme EB, entre autres, n'en manquent pas une de nous rappeler quand notre raisonnement est incohérent.

Autrement dit, je pense que nous n'avons pas de problème de comportement, d'attitude et que nous sommes « assez compétents » pour savoir quand nous ne le sommes pas suffisamment... ... en certains domaines spécifique ;) !
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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