Puisqu'on évoque le sort (destruction, autodafé) des 5000 livres sur l'instigation de Suzy Kies (dont Lucky Luke, Astérix...):
https://www.lefigaro.fr/culture/ouvrage ... e-20210909
Le Figaro a écrit :Mise en pause du processus du projet «Redonnons à Mère-Terre»
De son côté, les membres du conseil scolaire catholique Providence, l'autorité administrative qui, après avoir fait appel à Suzy Kies, a mis en place la purge littéraire dans trente écoles primaires et établissements secondaires de l'Ontario, se sont dits «profondément troublés et inquiets». «Nous avions la certitude que Suzy Kies était de descendance autochtone. Nous lui avions d'ailleurs demandé et elle nous l'avait confirmé. Nous nous étions fiés à sa parole. […] Nous avons le regret de ne pas avoir fait des recherches plus approfondies à son sujet», nous confie la porte-parole du conseil, Lyne Cosette.
Évitant soigneusement nos questions au sujet du projet baptisé «Redonnons à Mère-Terre», dont le but est de «dépouiller les bibliothèques de tous les livres qui promeuvent des stéréotypes négatifs et faux à propos des personnes autochtones», comme le racontait Suzy Kies dans une vidéo tournée en 2019, Lyne Cosette concède néanmoins : «Ces révélations nous poussent à entreprendre une nouvelle réflexion sur notre processus de refonte. En ce sens, nous […] mettons sur pause l'ensemble du projet "Redonnons à Mère-Terre".»
Le conseil scolaire catholique Providence devrait-il brûler les bandes dessinées de langue francophone suivantes pour offense autochtone:
"Capitaine Apache" paru dans la revue de la jeunesse communiste "Pif Gadget" et des dossiers thématiques accompagnent parfois les épisodes, leur conférant une dimension didactique ?
"Lieutenant Blueberry" de Charlier et Giraud et qui prend la défense des amérindiens ?
"Buddy Longway" de Derib ?
"Yakari", le jeune sioux de Derib et Job ?
Pourtant, il eût été plus simple de proposer une langue amérindienne à Tintin ou Astérix pour la promotion de la culture:
https://www.lapresse.ca/arts/livres/bd- ... angues.php
AFP a écrit :Il y a un mois, en décembre, est sorti un nouvel album de Tintin, L'Ilate negue, la version de L'île noire en saintongeais, le patois de la région de Cognac.
«Nous avons été surpris par le succès. Les 6500 albums imprimés se sont arrachés comme des petits pains», se félicite Maryse Guedeau, à l'initiative du projet.
Tintin a récemment franchi le cap des traductions dans 100 langues et dialectes. Avec plus de 230 millions d'albums vendus dans le monde depuis sa création, il fait la course en tête avec le petit Gaulois Astérix, l'autre star de la BD franco-belge s'exprimant aussi bien en allemand qu'en picard.
«Notre ambition est que Tintin soit lu dans un maximum de langues, qu'elles soient internationales ou locales», affirme Simon Casterman, le directeur commercial de Casterman, l'éditeur historique basé à Bruxelles.
Cet objectif est désormais atteint pour les grandes langues internationales, à l'exception notable de l'arabe en raison des difficultés liées au sens de la lecture de droite à gauche.
Dans de nombreux pays, comme la Russie, la popularité de Tintin a été dopée par le film de Steven Spielberg (Le secret de la Licorne) sorti en 2011. Il a permis de relancer l'intérêt pour un héros dont le dernier album remonte à 1976, Hergé n'ayant pas voulu qu'un autre que lui ne le dessine.
Bientôt en araméen et bambara?
Pour les langues régionales et locales, la stratégie de Casterman est surtout pragmatique. «Nous répondons aux demandes d'associations culturelles qui souhaitent traduire dans leur dialecte les aventures d'un héros connu de tous», explique Simon Casterman. Ces associations sont alors chargées de traduire, promouvoir et financer l'album.
C'est ainsi que se sont multipliées depuis trente ans les éditions locales en France (breton, corse, ch'ti ou gruérien, dialecte du nord des Alpes) et en Belgique (anversois, ostendais ou gaumais).
Le petit reporter a aussi appris à parler québécois, féroïen, tahitien et papiamentu, la langue créole des Antilles néerlandaises où a été publié E asuntu di Florisol (L'affaire Tournesol).
Il a pris pied en 2013 en Afrique avec le wolof, une langue orale parlée par plus de 10 millions de personnes au Sénégal. «Par son aspect divertissant, cette BD constitue un outil d'une importance capitale pour la promotion du wolof, aussi bien au niveau national que de la diaspora», a salué Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, dans la préface de Kumpag wangalang wi (Le secret de la Licorne), traduit par des volontaires du monde entier contactés par internet.
L'une des priorités de Casterman est désormais de trouver des relais en Inde, «où Tintin est très populaire en anglais», pour lancer des éditions en bengali, assamais ou tamoul.
D'autres projets existent en araméen, en yiddish et en bambara, la langue nationale du Mali.
La plupart de ces éditions sont enrichies d'un lexique afin de ne pas faire fuir les tintinophiles néophytes.
Les traducteurs doivent faire preuve d'imagination pour adapter les célèbres insultes «intraduisibles» du capitaine Haddock et les noms des héros. C'est ainsi que «Dupont et Dupond» sont devenus «Schutze und Schulze» en allemand, «Thomson and Thompson» en anglais, «Hernandez y Fernandez» en espagnol et «Ar Bras/Ar Braz» en breton.
Question: y-a-t-il des "Autochtones" qui sont dans les écoles du conseil scolaire catholique Providence ?
Intéressante entrevue avec Jacques T. Watso, conseiller au Conseil des Abénakis d’Odanak.
https://omny.fm/shows/les-effrontees/su ... -et-simple
A 4 mn 59, il déclare: pourquoi brûler des livres ? et à 8 mn 48, il dit que la fonction publique doit recruter 5 % d'autochtones. Comme on ne les trouve pas, des gens cochent une case "autochtone" s'inventent un passé et obtiennent un poste.
Et là avant de découvrir l'imposture de Suzy Kies:
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/18 ... rio-canada
Des auteurs autochtones sont aussi passés à la trappe
Même des auteurs autochtones ont été envoyés au recyclage, à cause de l’usage de mots jugés inappropriés.
Le roman jeunesse Hiver indien, de Michel Noël, a été écarté pour propos raciste, langage plus acceptable, information fausse, pouvoir des Blancs sur les Autochtones, et incapacité des Autochtones de fonctionner sans les Blancs.
Ce portrait peu flatteur étonne le vice-président de la maison d’édition Hurtubise, Arnaud Foulon. Il rappelle que l’auteur, décédé en avril, était d’ascendance algonquine. Ethnologue, Michel Noël a travaillé au gouvernement du Québec (Nouvelle fenêtre) pour la défense et la mise en valeur de la culture autochtone, notamment dans les écoles.
Selon Arnaud Foulon, qui est également président de l’Association nationale des éditeurs de livres, l’utilisation du mot Indien dans le roman fait écho à la réalité d’une époque.
"Quand aujourd’hui on lit Maria Chapdelaine, il ne faut pas oublier que ça a été écrit avec des mots et un langage qui font écho au début du 20e siècle et non pas au 21e."
Une citation de : Arnaud Foulon, vice-président d'Hurtubise et président de l'Association nationale des éditeurs de livres
Le représentant des éditeurs reconnaît toutefois que des livres anciens peuvent avoir des erreurs, voire ne plus avoir leur place. Mais il faut faire attention, ajoute-t-il. Un des objectifs des écoles, c’est d’ouvrir les élèves à une variété de points de vue et de connaissances.
"Il y a une différence entre intégrer le livre ou pas dans un cours et le retirer d’une bibliothèque. [...] Si on fait un élagage massif sur plein de sujets, il ne restera plus beaucoup d’anciens livres et on ne va trouver que des livres récents."
Une citation de : Arnaud Foulon, vice-président d'Hurtubise et président de l'Association nationale des éditeurs de livres
Le philosophe spécialiste de l’éducation Normand Baillargeon amène une réflexion nuancée sur le sujet.
Que le moment soit venu de repenser ce que l’on enseigne sur l’Histoire autochtone, c’est normal et sain, mais que l’on brûle des livres me semble extrêmement troublant, ça a des relents historiques que je n’aime pas du tout.
Selon lui, il peut y avoir des raisons de retirer un livre, par exemple s’il contient des faussetés objectivement constatables. Mais le philosophe précise que les raisons devraient être très sérieuses, étudiées très attentivement.
Normand Baillargeon ajoute d’autres nuances : Ce n’est pas la même chose d’avoir un langage inacceptable dans un récit fantastique, avec un personnage, que dans un livre d’Histoire.
De la même façon, ce n’est pas la même chose d’avoir un dessin fautif quand il s’agit d’une bande dessinée, que quand il s’agit d’une encyclopédie.
"Imaginez que tous les groupes sociaux se mettent à réclamer qu’on coupe ce qui ne fait pas leur affaire. Une grande quantité de livres seraient rapidement éliminés des bibliothèques."
Une citation de :Normand Baillargeon, philosophe spécialiste en éducation
Et l'article conclut par l'avis "éclairé" du ministère de l'éducation de l'Ontario:
Le ministère de l’Éducation de l’Ontario explique que le choix des livres dans les bibliothèques relève de la responsabilité de chaque conseil scolaire.
Ils doivent s’assurer qu’un processus efficace est en place afin de procéder à la sélection et à l’approbation des ressources qui seront utilisées dans les écoles et que les ressources sélectionnées sont exemptes de tout préjugé et de toute forme de discrimination et qu’elles favorisent l’inclusion, explique la porte-parole du ministère, Ingrid Anderson.
On a vu le "processus efficace" en action.
Et enfin la vraie raison de la destruction des livres selon Lynne Cossette:
https://www.ledevoir.com/politique/cana ... electorale
« Nous travaillons à alimenter nos bibliothèques de textes qui véhiculent des messages positifs et inclusifs », a expliqué au Devoir Lyne Cossette au nom du conseil scolaire. « Le contenu éducatif évolue constamment, certains de nos livres datent d’il y a 100 ans, et l’espace disponible étant limité, nous nous devons de faire de l’espace pour accueillir nos nouvelles sélections », poursuit Mme Cossette.
Ouf !