ABC a écrit : 16 sept. 2025, 22:34Ce n'est bien sûr pas ainsi qu'il faut procéder. Il faut transformer nos modes de consommation et de production de façon appropriée afin de les décarbonner et afin de les rendre compatibles avec la préservation de notre biosphère nourricière, avec la protection de notre santé et avec les limites d'un monde aux ressources finies (1)...
Inso a écrit : 17 sept. 2025, 21:16Comment faire sans la participation active des gouvernements et industriels concernée ? Alors que le nombre de gouvernement ayant un minima d'actions climatiques dans leur programme se réduit comme peau de chagrin et que les gros industriels en profitent pour se débarrasser des régulations environnementales et saboter les COP (climat, biodiversité, plastiques...)
Concernant l'Amérique, à quoi peut-on s'attendre dans les années à venir ?
Je crains que même un remplacement (qui plus est incertain) de Trump par un président démocrate ne permette pas le retour de l'Amérique vers une approche plus respectueuse de ses alliés, des règles du droit international, des règles du commerce international et laisse planer un doute quant à son éventuelle réintégration
des accords de Paris et de l'Organisation Mondiale de la Santé.
A titre d'élément incitant à la prudence, c'est sous la gouvernance d'un président américain démocrate (avec la participation du Royaume Uni il est vrai) que le
pacte AUKUS avec les Australiens s'est traduit par l'annulation de l'achat, par l'Australie, de 12 sous-marins français à propulsion diesel-électrique Shortfin Barracuda à la DGA...
...à la suite de quoi, avec le changement dans la discontinuité suite à l'élection de Trump, le respect du
pacte AUKUS, pour lequel les Australiens ont annulé l'achat de 12 sous-marins français à la DGA, semble sujet à quelques interrogations.
Bref, l'Amérique semble être un partenaire avec lequel le
respect de ses engagements, le respect de
ses alliés, le respect des règles du
droit international et le respect des règles du
commerce international présentent de "légères" fluctuations. Toute violation de la
loi du plus fort, quand un pays "n'a pas les cartes en main", semble par contre assez mal perçue.
Toutefois, tout le monde ne suit pas l'exemple "drill baby drill" de la politique énergétique américaine actuelle.
Et la Chine alors ?
Paradoxalement, notamment concernant la Chine (cf.
Why China is becoming the world’s first electrostate? (1)), les objectifs d'intérêt national et de souveraineté nationale peuvent pousser des gouvernements
lucides vers une politique énergétique plus pertinente qu'une poursuite aveugle de l'exploitation des énergies fossiles (en appuyant en plus sur l'accélérateur afin de répondre aux attentes d'augmentation de pouvoir d'achat de leurs opinions publiques), en bafouant sans scrupule les objectifs climatiques et, pour faire bonne mesure, en censurant et coupant les budgets de la recherche dans ce domaine (Mmm... un prix Nobel du déni climatique en vue peut-être ?).
La Chine reste, pour l'instant, un très gros émetteur de CO2 (
31% en 2022) en raison de son
usage intensif du Charbon :
56% de la consommation et 52% de la production mondiale en 2023. A bémoliser car la Chine exporte une part importante de ce qu'elle produit. Les pays importateurs (qui ça ? qui ça ?) sont donc responsables d'une part non négligeable des émissions de CO2 par la Chine.
Toutefois, dans les décennies à venir, les choses (côté Chine) pourraient très bien évoluer dans un sens bien plus favorable. Ce document extrêmement intéressant à lire et analyser
Why China is becoming the world’s first electrostate? (2) montre la
rapidité avec laquelle la Chine fait progresser ses modes de production et de consommation
d'énergie décarbonée, un 1er objectif doublé d'un 2ème objectif, la lutte contre la pollution et triplé de son objectif de maîtrise de sa
souveraineté énergétique en se débarrassant de sa dépendance aux importations de pétrole et de Gaz (3). Les chiffres d'ores et déjà atteints sont impressionnants...
...avec un deuxième effet kiss-cool (malheureusement très spéculatif pour l'instant). Si la Chine parvenait à être moins dépendante de ses importations de gaz et de pétrole russe, cela pourrait être utile pour limiter la puissance de l'économie Russe (en réduisant les ressources financières qu'elle tire de la vente de son gaz et de son pétrole à la Chine). Cela pourrait l'inciter à privilégier la restauration d'une économie prospère, répondant mieux aux
besoins du peuple Russe, plutôt que privilégier la poursuite d'ambitions impériales visant à asservir l'Europe (des objectifs d'expansion par la guerre nuisibles pour la Russie, pour le peuple Russe comme pour les pays agressés et leurs populations). Cela diminuerait la
menace Russe, une évolution géopolitique qui serait très utile pour prémunir l'Europe de cette menace sans dégâts humains ni économiques (4).
Pour l'instant les
accords écrits signés entre la Chine et la Russie à Beijin semblent aller très exactement en sens inverse. Mais bon...
La Chine, en partant d'une organisation communiste, donc d'une économie de plan, a su tirer des leçons de nos organisations économiques et de nos technologies...
...Peut-être que, maintenant, nos démocraties européennes, tout en gardant leurs valeurs, feraient bien de se secouer pour
suivre l'exemple (au niveau relèvement des crises écologiques et climatiques et, semble-t-il, constance et pertinence de leurs objectifs) que la Chine semble, peut-être, en train de nous donner.
(1)
Why China is becoming the world’s first electrostate?
“Once the new direction is set, the momentum will become self-sustaining. It will make reversal impossible. I think China now has set its direction towards a clean energy future. The whole modern industrial economy is built around fossil fuels. Now the whole world is moving away from that and that means that we are rebuilding our economy around emerging clean tech sectors,” said Muyi Yang, the lead China analyst at energy think tank Ember.
La Chine pourrait-elle ainsi montrer l'exemple au reste du monde, dont l'Inde et l'Europe notamment ?
A decade after the Made in China plan began, the country’s clean energy transformation is staggering. “It’s a really interesting policy because it’s a 10-year plan to become a world-leading clean tech manufacturer, which they’ve outright achieved,” said Caroline Wang, the China engagement lead at the think tank Climate Energy Finance. “They’ve made themselves indispensable in the new kind of global economy.” China is home to half of the world’s solar, half of the world’s wind power and half of the world’s electric cars. “In the month of April alone, 45.2GW of solar was added, more than Australia’s total cumulative solar power capacity,” Caroline Wang said.
(2) Heu... Voui. Une vérification par recoupement provenant d'autres sources afin de réduire le risque de se faire enfumer n'est peut-être pas superflue.
(3) L'Europe, dont la France, ferait bien de s'en inspirer en accélérant l'électrification de nos modes de consommation d'énergie au lieu de nous plaindre (en mode climato-geignard) d'avoir une capacité de production d'électricité à ce jour supérieure à la capacité actuelle de recours à l'énergie électrique par nos moyens de production (et de chauffage). Il faudrait nous décider (sans trop traîner) à mener à bien les transformations requises pour exploiter cette surcapacité de production électrique en remplacement des énergies fossiles...
...mais, tout particulièrement en France, l'
instabilité politique induite par la fracturation du paysage politique (en camps retranchés irréconciliables dont les Français se sont dotés) fragilisent le pouvoir en place (actuel ou futur quel qu'il soit) en raison de son absence de majorité. Divers
biais idéologiques (variables selon les camps politiques), d'efficaces actions de
désinformation et d'habiles
exacerbations des clivages de toutes natures, compliquent encore la situation.
Ca rend très difficile la mise en place (maintenant ou plus tard sans retour à un paysage politique moins morcelé) de toute
mesure contraignante qui s'avèrerait nécessaire. L'occasion ainsi offerte de dénigrer une telle mesure, et donc de faire échouer sa mise en application, serait bien trop belle (toutes oppositions confondues) pour laisser passer la possibilité d'en tirer ainsi un
bénéfice électoral.
A moyen terme, quelle attitude l'Europe devrait-elle privilégier dans ses relations avec la Chine?
D'où vient la question (très spéculative) suivante. Serait-il réellement impossible, dans les 2 décennies qui viennent, de trouver un moyen, pour l'Europe, de se rapprocher de la Chine ?...
...mais sans se retrouver sous leur tutelle ? Je me demande si cette question est complètement stupide/naïve (c'est fort possible) ou si au contraire il y aurait quelque chose à creuser dans cette direction ?
Quant à l'Amérique, ma foi... Le sort est entre les mains des Américains. Espérons qu'ils parviendront à faire preuve de plus de lucidité, dans les années qui viennent, quant au choix de leurs dirigeants (si la démocratie n'y disparait pas avant). Pour l'instant, il semble cependant préférable de continuer à considérer l'Amérique comme un pays allié.
(4) Une Europe politiquement fragile
- en raison de ses divisions
- en raison du poids très lourd dont pèsent ses opinions publiques dans ses choix de décision stratégique.
Des opinions publiques :
- parfois manipulées et désinformées, notamment via des réseaux sociaux jouant parfois le rôle de caisses de résonance à indignations, colères et frustrations et parfois propagatrices de buzz-fake-news
- focalisées sur des objectifs de court terme et parfois sur des luttes internes reposant sur des fractures sociales et communautaires (parfois habilement amplifiées par électoralisme)
- pas toujours très lucides quant aux priorités à privilégier pour préserver notre avenir.
- montrant une défiance vis à vis de ses représentants et de son organisation susceptibles, au-delà d'un certain seuil, de déstabiliser gravement nos sociétés démocratiques,
rendant ainsi les
transformations structurelles de nos organisations et de nos économies, pour les adapter aux défis à relever, extrêmement difficiles à mener à bien dans des pays tombant parfois dans
l'ultracrépidémocratarianisme.
Un
talon d'Achille qui, malheureusement, n'a pas échappé à tout le monde.