Plus ça change... plus ça évolue
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Plus ça change... plus ça évolue
Brève trouvée dans la (cyber)Presse d'aujourd'hui:
"Le mercredi 15 février 2006
Le crapaud "géant" accélère son occupation de l'Australie
Agence France-Presse PARIS
Le crapaud géant ou marin (Bufo marinus), introduit il y a 70 ans en Australie pour y lutter contre les ravageurs de la canne à sucre, poursuit ses ravages contre la faune locale et accélère même sa progression, préviennent des chercheurs dans la revue Nature à paraître jeudi.
Ce crapaud à la peau jaune et grumeleuse, qui peut atteindre un poids de 2 kg, voit ses pattes grandir en Australie, ce qui lui permet de conquérir de nouveaux territoires de plus en plus rapidement, selon une équipe de zoologistes de l'université de Sydney, dirigés par Richard Shine.
Plus grand batracien du monde, originaire des Antilles, toxique et qui pond de 5.000 à 10.000 oeufs par an, cet animal appelé aussi crapaud buffle ou bufo géant a été introduit en Australie pour éliminer les insectes attaquant la canne à sucre. Il occupe désormais plus d'un million de kilomètres carrés où il s'attaque à la faune locale (autres batraciens, reptiles, rongeurs), la faisant disparaître.
Or les chercheurs ont constaté que les nouvelles générations ont des pattes plus longues que leurs ancêtres, ce qui leur permet de progresser d'autant plus vite. Les zoologistes ont étudié le déplacement de ces crapauds à 60 km à l'est de Darwin, dans le nord du pays : les premiers à arriver aux points de contrôle, qui avaient parcouru jusqu'à 1,8 km par nuit, avaient des membres plus longs que ceux parvenus plus tard.
Selon les chercheurs, ce changement de morphologie explique pourquoi la vitesse de progression du crapaud marin s'est nettement accélérée au fil des années, passant de 10 km par an entre les années 1940 et 1960 à 50 km par an actuellement.
"Ces changements rapides dans la morphologie du crapaud, sa vitesse de locomotion et sa rapidité à occuper de nouveaux territoires, montrent que les biologistes et les gestionnaires spécialisés dans la conservation des espèces devraient examiner avec attention la possibilité qu'ont des organismes envahissants de s'adapter rapidement", estiment les chercheurs."
Il s'agit bel et bien de l'observation de l'évolution d'une espèce: les descendants changent par rapport à leurs ancêtres. Et, rien n'empêche que ces changements soient suffisamment importants pour que les individus de l'espèce-souche et ceux qui en descendent finissent par former deux espèces différentes.
Mais, il y a mieux, non seulement cette espèce évolue-t-elle (une partie des individus au moins, car d'autres restent proches de l'espèce-souche), mais elle entraîne des changements au niveau d'espèces prédatrices:
"The arrival of invasive species can devastate natural ecosystems, but the long-term effects of invasion are less clear. If native organisms can adapt to the presence of the invader, the severity of impact will decline with time. In Australia, invasive cane toads (Bufo marinus) are highly toxic to most snakes that attempt to eat them. Because snakes are gape-limited predators with strong negative allometry for head size, maximum relative prey mass (and thus, the probability of eating a toad large enough to be fatal) decreases with an increase in snake body size. Thus, the arrival of toads should exert selection on snake morphology, favoring an increase in mean body size and a decrease in relative head size. We tested these predictions with data from specimens of four species of Australian snakes, collected over >80 years. Geographic information system layers provided data on the duration of toad exposure for each snake population, as well as environmental variables (latitude, precipitation, and temperature). As predicted, two toad-vulnerable species (Pseudechis porphyriacus and Dendrelaphis punctulatus) showed a steady reduction in gape size and a steady increase in body length with time since exposure to toads. In contrast, two species at low risk from toads (Hemiaspis signata and Tropidonophis mairii) showed no consistent change in these morphological traits as a function of the duration of toad exposure. These results provide strong evidence of adaptive changes in native predators as a result of the invasion of toxic prey."
Encore un ajout à la longue liste des arguments factuels qui légitimisent de l'évolution.
En attendant de produire la moindre découverte réelle (et ça risque de prendre beaucoup de temps vu qu'ils n'ont rien trouvé en plus de cent ans), les créationnistes pourront toujours dire qu'"il n'y à rien là, c'est juste de la micro-évolution". Sauf qu'il n'existe aucune raison pour que la "micro-évolution" n'entraîne pas de "macro-évolution" sur une échelle de temps suffisante.
Jean-François
"Le mercredi 15 février 2006
Le crapaud "géant" accélère son occupation de l'Australie
Agence France-Presse PARIS
Le crapaud géant ou marin (Bufo marinus), introduit il y a 70 ans en Australie pour y lutter contre les ravageurs de la canne à sucre, poursuit ses ravages contre la faune locale et accélère même sa progression, préviennent des chercheurs dans la revue Nature à paraître jeudi.
Ce crapaud à la peau jaune et grumeleuse, qui peut atteindre un poids de 2 kg, voit ses pattes grandir en Australie, ce qui lui permet de conquérir de nouveaux territoires de plus en plus rapidement, selon une équipe de zoologistes de l'université de Sydney, dirigés par Richard Shine.
Plus grand batracien du monde, originaire des Antilles, toxique et qui pond de 5.000 à 10.000 oeufs par an, cet animal appelé aussi crapaud buffle ou bufo géant a été introduit en Australie pour éliminer les insectes attaquant la canne à sucre. Il occupe désormais plus d'un million de kilomètres carrés où il s'attaque à la faune locale (autres batraciens, reptiles, rongeurs), la faisant disparaître.
Or les chercheurs ont constaté que les nouvelles générations ont des pattes plus longues que leurs ancêtres, ce qui leur permet de progresser d'autant plus vite. Les zoologistes ont étudié le déplacement de ces crapauds à 60 km à l'est de Darwin, dans le nord du pays : les premiers à arriver aux points de contrôle, qui avaient parcouru jusqu'à 1,8 km par nuit, avaient des membres plus longs que ceux parvenus plus tard.
Selon les chercheurs, ce changement de morphologie explique pourquoi la vitesse de progression du crapaud marin s'est nettement accélérée au fil des années, passant de 10 km par an entre les années 1940 et 1960 à 50 km par an actuellement.
"Ces changements rapides dans la morphologie du crapaud, sa vitesse de locomotion et sa rapidité à occuper de nouveaux territoires, montrent que les biologistes et les gestionnaires spécialisés dans la conservation des espèces devraient examiner avec attention la possibilité qu'ont des organismes envahissants de s'adapter rapidement", estiment les chercheurs."
Il s'agit bel et bien de l'observation de l'évolution d'une espèce: les descendants changent par rapport à leurs ancêtres. Et, rien n'empêche que ces changements soient suffisamment importants pour que les individus de l'espèce-souche et ceux qui en descendent finissent par former deux espèces différentes.
Mais, il y a mieux, non seulement cette espèce évolue-t-elle (une partie des individus au moins, car d'autres restent proches de l'espèce-souche), mais elle entraîne des changements au niveau d'espèces prédatrices:
"The arrival of invasive species can devastate natural ecosystems, but the long-term effects of invasion are less clear. If native organisms can adapt to the presence of the invader, the severity of impact will decline with time. In Australia, invasive cane toads (Bufo marinus) are highly toxic to most snakes that attempt to eat them. Because snakes are gape-limited predators with strong negative allometry for head size, maximum relative prey mass (and thus, the probability of eating a toad large enough to be fatal) decreases with an increase in snake body size. Thus, the arrival of toads should exert selection on snake morphology, favoring an increase in mean body size and a decrease in relative head size. We tested these predictions with data from specimens of four species of Australian snakes, collected over >80 years. Geographic information system layers provided data on the duration of toad exposure for each snake population, as well as environmental variables (latitude, precipitation, and temperature). As predicted, two toad-vulnerable species (Pseudechis porphyriacus and Dendrelaphis punctulatus) showed a steady reduction in gape size and a steady increase in body length with time since exposure to toads. In contrast, two species at low risk from toads (Hemiaspis signata and Tropidonophis mairii) showed no consistent change in these morphological traits as a function of the duration of toad exposure. These results provide strong evidence of adaptive changes in native predators as a result of the invasion of toxic prey."
Encore un ajout à la longue liste des arguments factuels qui légitimisent de l'évolution.
En attendant de produire la moindre découverte réelle (et ça risque de prendre beaucoup de temps vu qu'ils n'ont rien trouvé en plus de cent ans), les créationnistes pourront toujours dire qu'"il n'y à rien là, c'est juste de la micro-évolution". Sauf qu'il n'existe aucune raison pour que la "micro-évolution" n'entraîne pas de "macro-évolution" sur une échelle de temps suffisante.
Jean-François
Il y a une conséquence prévisible, que personne n'a soulevée à ce jour: l'apparition des zombies en Australie * ...
* "Plus grand batracien du monde, originaire des Antilles, toxique ..." et principal ingrédient des sorciers vaudou ...

* "Plus grand batracien du monde, originaire des Antilles, toxique ..." et principal ingrédient des sorciers vaudou ...
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken
L'effet papillon généralisé
Salut JF,
Misère! L'invasion s'aggrave...

Difficile de prévoir comment viendra la fin du monde.
L'effet papillon généralisé fait qu'un rien peut dégénérer en catastrophe majeure.
Par exemple, rien n'assure que la guerre Coke-Pepsi ne deviendra pas éventuellement nucléaire.

P.S. Désolé de badiner sur ton sujet sérieux.
Dernière modification par Denis le 15 févr. 2006, 22:49, modifié 1 fois.
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Re: L'effet papillon généralisé
Denis a écrit : Salut JF,
Misère! L'invasion s'aggrave...
Difficile de prévoir comment viendra la fin du monde.
L'effet papillon généralisé fait qu'un rien peut dégénérer en catastrophe majeure.
Par exemple, rien n'assure que la guerre Coke-Pepsi ne deviendra pas éventuellement nucléaire.
Tiens donc compte des arguments présentés: Tout d'abord, il n'y aura plus de papillons (les crapauds les bouffent). Pour les courants d'air générateurs d'événements à distance, il faudra s'en tenir aux politiciens (je suspecte d'ailleurs que les papillons n'ont jamais eu qu'une force modératrice, de plus en plus limitée suite à l'introduction des systèmes parlementaires puis de la tribune de l'ONU).
Ensuite, on peut prévoir le développement d'une force de zombies aborigènes, potentiellement contrée par des bataillons antillais, sauf bien entendu si AlQuaida arrive à les fédérer.
En ce qui concerne coke et pepsi, les études sont en cours quant à leur pouvoir potentialisateur ou inhibiteur sur les substances zombifiantes. Les résultats préliminaires ne sont hélas pas encourageants.
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L'article sur les changements morphologiques chez le crapeau es tparu dans Nature: Benjamin L. Phillips, Gregory P. Brown, Jonathan K. Webb and Richard Shine (2006) Invasion and the evolution of speed in toads. Nature 439, 803. Je ne sais pas si l'abstract est accessible à tous.
Jean-François
Vue la quantité de bestioles venimeuses et de plantes vénéneuses en Australie, je ne sais pas si ça va changer grand chose de ce côté-là. Je ne connais pas assez d'aussies pour le direFlorence a écrit :Il y a une conséquence prévisible, que personne n'a soulevée à ce jour: l'apparition des zombies en Australie * ...

Jean-François
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C'est surtout un énorme gâchis écologique
Introduire une espèce aussi dangereuse dans un nouvel environnement sans prédateur, çà entraîne des dégâts terribles sur toute une partie de l'écosystème.
C'est malheureusement assez courant ... on a déjà vu çà avec la Caulerpa taxifolia dans la Méditerranée, les hollandais sur l'île Maurice, etc.
Bon, il est tard, dodo !

Introduire une espèce aussi dangereuse dans un nouvel environnement sans prédateur, çà entraîne des dégâts terribles sur toute une partie de l'écosystème.
C'est malheureusement assez courant ... on a déjà vu çà avec la Caulerpa taxifolia dans la Méditerranée, les hollandais sur l'île Maurice, etc.
Bon, il est tard, dodo !
HO HO HO
Exact, et Shaquille O'Neal en est l'example parfait d'une nouvelle espece en devenir,d'autant plus qu'il a beaucoup de la difficulte a enfanter sa femme.n'importe quoi a écrit :Il s'agit bel et bien de l'observation de l'évolution d'une espèce: les descendants changent par rapport à leurs ancêtres. Et, rien n'empêche que ces changements soient suffisamment importants pour que les individus de l'espèce-souche et ceux qui en descendent finissent par former deux espèces différentes.
Du vrai JF fidele a lui meme.

----------------------------------
L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
Re: HO HO HO
Salut ti-poil,
À JF, tu dis :
Ton argument, c'est quoi?
Amicalement,
Phil
À JF, tu dis :
Moi, je trouve l'exemple d'évolution assez bon. Ça montre qu'une toute petite évolution, je suis d'accord, mais si ce phénomène peut se produire en si peu de temps, ça aide plus que ça nuit à la théorie générale de l'évolution, non?ti-poil a écrit : Exact, et Shaquille O'Neal en est l'example parfait d'une nouvelle espece en devenir,d'autant plus qu'il a beaucoup de la difficulte a enfanter sa femme.
Du vrai JF fidele a lui meme.
Ton argument, c'est quoi?
Amicalement,
Phil
Une pirouette de plus
Salut Philippe,
À ti-poil tu demandes :
C'est simplement une pirouette de plus.Ton argument, c'est quoi?

Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
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Re: HO HO HO
Oui, mais quelle pirouette! Heureusement que sa céhoennerie est involontaire, sinon ce serait lourd: je me demande quel mari (ou amant) a jamais réussi à enfanter sa femme (ou amante)... même les vers de terre ou les escargots ne peuvent pas, car s'ils sont hermaphrodites ils n'enfantent pas.Denis a écrit :C'est simplement une pirouette de plus
Je ne veux rien savoir de la sexualité chez les ti-poil, ça à l'air trop weird... et je ne m'étonne plus du résultat

Jean-François
Re: HO HO HO
Que Shaquille O'neal est un macro evolutif aux longues pattes se deplacant rapidement.PhilippeL a écrit :Salut ti-poil,
À JF, tu dis :Moi, je trouve l'exemple d'évolution assez bon. Ça montre qu'une toute petite évolution, je suis d'accord, mais si ce phénomène peut se produire en si peu de temps, ça aide plus que ça nuit à la théorie générale de l'évolution, non?ti-poil a écrit : Exact, et Shaquille O'Neal en est l'example parfait d'une nouvelle espece en devenir,d'autant plus qu'il a beaucoup de la difficulte a enfanter sa femme.
Du vrai JF fidele a lui meme.
Ton argument, c'est quoi?
Amicalement,
Phil
Ce qui est demontre dans l'article du protozoaire :
PS : The Shack est egalement le digne representant d'une nouvelle espece specifiquement bon dans les bonds et rebonds.Or les chercheurs ont constaté que les nouvelles générations ont des pattes plus longues que leurs ancêtres, ce qui leur permet de progresser d'autant plus vite. Les zoologistes ont étudié le déplacement de ces crapauds à 60 km à l'est de Darwin, dans le nord du pays : les premiers à arriver aux points de contrôle, qui avaient parcouru jusqu'à 1,8 km par nuit, avaient des membres plus longs que ceux parvenus plus tard.

Qu'en penses tu Denis de cette pirouette analogique objective?
Pas mal hein?
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L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
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