Steph. «Le don d'abord», dites-vous. En fait, le don c'est donc presque rien. C'est, au mieux, un potentiel de base, c'est simplement, «ce qu'il y a avant».
Ce qui vous bogue, c'est que quand une chose existe, il faut bien que ses parties existent, et que ces parties aient elles-mêmes des parties qui existent également, et ainsi de suite... sauf que vu comme ça il n'y a pas de point de départ clair, seulement une régression infinie. Votre solution: DON original. Vous nous faisiez le même coup avec la création «spontanée», le spontané existant comme la fin de la régression angoissante.
Bizarre, tout de même, qu'un point de vue si «spirituel» soit le résultat d'une pensée essentiellement mécaniste. C'est seulement parce que la mécanique des facultés ne marche pas, qu'elle semble en défaut d'un MOTEUR original, que vous devez recourir aux dons. Il faut qu'il y ait quelque chose *avant*.
Je vous suggère donc d'abandonner cette pensée mécaniste, où toutes les choses sont des engrenages--et donc où l'infini est paradoxal.
Steph. Si quelqu'un naissait avec un don pour le shibplauc, personne ne pourrait le reconnaître. Il y a donc une fourchette prédéterminée de dons culturellement reconnus qui pourraient, puisque culturels, également être des résultats d'apprentissages...
Steph. Ceci implique qu'il n'existe pas de «don» pour l'enseignement; pas plus que pour l'apprentissage, comme je le suggerais. Pourquoi pas? Eh bien, il me semble que si vous admettiez leur existence, c'est l'existence des autres dons qui s'évaporerait. Il y a un paradoxe fondamental là-dedans.
Stephane. Par ailleurs, vous exagérez énormément les différences entre les individus. Le fait est que la plupart des gens font la même chose, en même temps, pour les mêmes raisons.
Steph. Comment pourriez-vous trouver des "dons" - c'est à dire quelque chose qui n'a rien à voire avec la culture - derrière des qualités qui n'existent même pas réellement, dont la définition n'a rien d'universel et dépend uniquement de la culture dont elles sont issues ? (ndlr. Y a que Steph pour sortir un truc pareil).
JF. A votre place, je ne chercherai pas trop une base biologico-philosophique à des notions artistiques comme "oreille absolue", "sens du rythme", ou "talent naturel". Elles ne sont pas conçues pour exprimer les choses avec précision et possèdent toujours des connotations culturelles.
Flo. Et qu'est-ce qu'un test minimum nécessaire pour déceler si quelqu'un va réussir dans un domaine ? vous invoquez un esprit qui ectoplasme si la personne est "douée" ? ou, plus vraisemblablement, vous lui faites essayer de jouer quelques notes pour voir sa facilité au prime abord, et alors ? vous ne décelez pas de "don", mais un "état des lieux" des capacités, qui peuvent être dues à toutes sortes de facteurs (NDLR : faisant allusion notamment aux apprentissages inconscients)
Flo. Personne n'est ni tout blanc ni tout noir, personne n'a de prédisposition pour un domaine défini, tout au plus chacun a un set de gènes "généralistes" qui, sous la pression de l'environnement (dans toutes les acceptions du terme) seront mis à contribution pour tel ou tel domaine, et qui, à condition que cet environnement soit propice, s'exprimeront plus ou moins bien.
Seb. Mais je me tue à vous dire qu'elles le sont (NDLR : les aptitudes à potentiel variable dès la naissance). MAIS PAS PARCE QUE LES DONC EXISTENT !!! Parce qu'il existe des tonnes et des tonnes d'autres influences (que vous persistez à négliger). Le 'potentiel' c'est la complexe combinaison de parents, éducateurs, circonstance factuelles, milieu social, milieu culturel, milieu économique, etc, etc, etc. Ce qui réduit à néant les dons.
Seb. Si tout dépend de la qualité de la source, et que l'on prend votre théorie de dons pour la source, nous allons régrésser dans la connaissance des développement humain d'un méchant gros paquet d'années. Votre source est indémontré et indémontrable, elle ne pourra jamais logiquement faire partie d'axiomes scientifiques, jamais. Ce n'est qu'une croyance que vous êtes seul à avoir. `A quand votre Nobel ?
Seb. Pour prouver que votre théorie est fausse, on pourrait, par-exemple, prendre quelqu'un qui n'a pas le don et le faire travailler autant que quelqu'un qui l'a et de s'assurer que ces deux individus atteigne le même niveau.
(Ndlr: ou pas... c'est effectivement l'expérience qui démontre facilement la réalité des dons - le ridicule de ce Seb est infini

Seb. Mais vous direz: "Ah non, ça ne prouve pas que les dons n'existent pas, ça prouve seulement que celui que l'on supposait ne pas être doué, n'avait simplement pas découvert son don". (NDLR : risible…)
Seb. Il n'y a pas qu'apprentissage. Encore vous ne prenez qu'un seul aspect. Je perd mon temps, vous êtes bouché, bouché, borné, fermé. TOUT LES FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT SONT IMPORTANT. LA COMBINAISON DE TOUT CES FACTEURS RÉSULTENT EN CE QUE VOUS APPELEZ DONS. ALLEZ VOIR AU DÉPARTEMENT DE PÉDAGOGIE. Si la mauvaise foi est une vertue, elle vous va à merveille. Les dons n'existent pas ! (ndlr : pfff… elle est forte celle-là )
Seb. Ce qui ne prouvent toujours pas l'existence des dons…
Gene/Ghost (moi, sic!). Ca tout le monde le sait! Cependant tant que vous penserez qu'on obtient une aptitude par l'apprentissage ou tout ce que vous voulez et qu'ensuite vous me dites que pour s'adonner à une discipline quelconque il faut une aptitude, vous êtes dans l'incohérence totale.
Gene/Ghost : "J'ai ma voisine qui a le caractère de son père mais qui a été élevé par sa mère, j'ai un ami artiste qui vient d'une famille de menuisier, je suis moi-même artiste et mes trois autres frères sont incapables de chanter ne serait-ce qu'une note juste etc...".
Gaël. Qu'est ce que c'est sensé prouver ? Ne pouvez-vous pas admettre que de très légères différences dans le vécu de chacun puissent parfois mener à des personnalités et des aptitudes totalement différentes ? (ndlr: Même Gaël s'y met. C'est vraiment de la rhétorique à deux sous).
Gene : "Un prêtre l'est par VOCATION!"
Gaël. Et alors ? Pourquoi une vocation ne serait pas acquise ?
Que les prêtres croient que leur vocation est un appel de dieu ou que leur foi est un don, c'est leur délire, leur subjectivité biaisée par leur vision religieuse du monde, bref ça ne vaut rien. (Ndlr: Celle-là aussi n'est pas mal...)
Voilà, ça vous a plus de vous relire quelques années après?

Denis, j'attends tes commentaires.
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