Un nouveau pamphlet sur le site des créationniste du Québec. En fait, une traduction (souvent approximative) d'un article sur la résistance aux antibiotiques.
Le défaut principal de la thèse développée tient en la construction d'un magnifique épouvantail. L'auteur tente de ramener l'évolution à l'acquisition de résistances à de nouveaux antibiotiques. En omettant de signaler que cette analogie à des limites, dont les biologistes sont parfaitement conscients. Il est amusant de constater que le texte se résume à "oui, des mutations peuvent entraîner de la résistance aux antibiotiques mais ce type de mutations est très différent de celui qui serait à l'origine de l'évolution". Et, évidemment, il n'y a aucune démonstration de ce qui vient après le "mais". Juste une affirmation.
D'autres parties sont faibles. En particulier, on notera des références douteuses (celle à Bowden, sur le cas de bactéries "ressuscitées" qui seraient résistantes à des antibiotiques m'apparaît très douteuse) et des citations décontextualisées (évidemment, c'est un texte créationniste). Certaines affirmations sont franchement ridicules et dénotent d'une incompréhension de l'évolution associée à une incapacité à sortir d'un mode de raisonnement téléologique (pour ne pas dire carrément théologique). Par exemple:
"Primo, les mutations responsables de la résistance bactérienne aux antibiotiques ne surviennent pas suite à un besoin de ces organismes". Comme si l'évolution "survenait suite à un besoin des organismes". Comme si les poissons décidaient un beau jour de se faire pousser des pattes et des poumons pour aller se promener sur la terre ferme. Vision vachement naïve des choses.
On notera quand même une contradiction importante d'avec le discour de Julien (je souligne):
"Les mutations peuvent se produire de multiples façons, et peuvent affecter des gènes individuellement ou des chromosomes entiers (Futuyma, op. cit., p. 136). En plus, les mutations peuvent être théoriquement réparties en trois catégories : (a) les mauvaises; (b) les neutres; et (c) les bonnes.
Certaines mutations produisent de profonds effets. Elles peuvent drastiquement altérer la structure de certaines protéines essentielles que l’organisme en devient sévèrement diminué et incapable de survivre. D’autres mutations peuvent causer dans la protéine des changements qui n’affectent pas du tout sa fonction. De telles mutations sont adaptative- ment neutres, c-à-d., elles ne sont ni meilleures ni pires que la forme originale du gène. Enfin, d’autres mutations sont décidément avantageuses (Futuyma, op. cit., p.136)."
Va-t-il y avoir réaction? Moi, j'y vois l'érosion d'un autre grand pan de son château de carte pseudo-scientifique.
Jean-François
Mutations et bactéries
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Re: Mutations et bactéries
Je me demande si ce n'est pas lui qui a fait la traduction. En tout cas, il (?) a oublié de changer le titre : "Embryologie et évolution".Jean-Francois a écrit :On notera quand même une contradiction importante d'avec le discour de Julien (je souligne):
L'article n'est pas mal, en effet, mais j'apprécie particulièrement l'annonce de la page d'accueil : "Un autre pilier de l'évolution détruit"

Quant aux mutations positives, je présume que Julien va alternativement se réfugier dans :
1/ Ce sont des "pertes d'information"
2/ Si ce n'en sont pas, Futuyama est un méchant évolutionniste endoctriné qui écrit des méchants livres d'endoctrinement pour empêcher le déferlement inévitable de la science du IIIe millénaire (i.e. le créationnisme

L'ignorance donne plus facilement confiance en soi que la connaissance. Darwin
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Re: Mutations et bactéries
Oui, ce serait suffisamment incohérent pour être du Julien.Platecarpus a écrit :Quant aux mutations positives, je présume que Julien va alternativement se réfugier dans :[...]
2/ Si ce n'en sont pas, Futuyama est un méchant évolutionniste endoctriné qui écrit des méchants livres d'endoctrinement pour empêcher le déferlement inévitable de la science du IIIe millénaire (i.e. le créationnisme) sur le monde scientifique.
As-tu jeté un coup d'oeil à l'entrevue de Laurent Tisdall (le président de l'ASCQ)? On y retrouve un peu du "langage guerrier" que tu mentionnais. Aussi, j'aime bien ses nombreuses réponses/allusions bibliques. Celle-là, en particulier:
"Blind faith was removed because only the Son of God could raise a man from the dead". Je pense que ça résume toute la manière de pensée d'un créationniste qui se croit scientifique: il tient la réincarnation pour validée scientifiquement... le reste suit. Et, évidemment, pour luiu, c'est l'évolution qui devrait être considérée comme une religion ("[...]nothing more than a humanist religion"). Tout tient en jeu de mot et de rhétorique: minimiser l'importance de l'empirisme en science, rendre floue les frontières entre relion et science, etc. Mais, rien de véritablement concret en faveur du créationnisme.
Mais, ce qui m'éblouit le plus en matière d'aveuglement c'est son "Life obviously did not evolve". Je pense qu'il faut porter des oeillières épaisses pour ne pas comprendre que tout évolue: le vivant en général comme l'humain (ou les animaux) au court de sa vie, les écosystèmes comme les cultures... L'évolution biologique n'est qu'un exemple particulier et bien démontré, avec ses règles propres, d'évolution. Ce que propose Tisdall c'est la stagnation, ce n'est pas très naturel

Jean-François
Encore une news désastreuse pour les créationnistes: ça fait plus
de 6000 ans que la Terre existe !
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http://fr.news.yahoo.com/031211/5/3jpuw.html :
jeudi 11 décembre 2003, 15h51
Un marsupial fossile permettrait de dater une division des mammifères au cours de l'évolution
WASHINGTON (AP) - La découverte en 2000 du fossile du plus vieux marsupial connu tend à montrer que les mammifères ont commencé à se séparer en deux groupes, les placentaires et les marsupiaux, il y a environ 125 millions d'années en Asie, indique une nouvelle étude publiée vendredi dans la revue "Nature".
Les mammifères placentaires, catégorie à laquelle appartient l'homme, se caractérise par le fait que le foetus de leurs petits se développe entièrement dans l'utérus de la mère grâce au placenta. Les marsupiaux possèdent eux des poches ventrales où s'achève le développement embryonnaire des petits après la naissance.
Le fossile du Sinodelphys szalayi, plus ancien marsupial connu, a été découvert en 2000 dans le nord-est de la Chine. L'animal mesurait environ 15 centimètres de long et pesait 30 grammes, précise Zhe-Xi Luo du Museum d'histoire naturelle Carnegie à Pittsburgh.
Le squelette a été découvert dans une région où les chercheurs avaient déjà mis au jour les restes d'Eomaia, un fossile considéré comme celui d'un des plus anciens mammifères placentaires connus et qui remonte à la même époque.
La découverte des deux fossiles indique une date approximative de la séparation entre les mammfières placentaires et marsupiaux, souligne le Pr Luo. "Tout cela s'est passé alors que les dinosaures dominaient le monde", précise-t-il.
Le Sinodelphys avait des mains et des pieds munis de doigts, et des poignets solides bien adaptés à l'escalade, ce qui laisse penser qu'il pouvait grimper aux arbres pour échapper aux dinosaures prédateurs. La découverte accrédite également la théorie formulée au 19e siècle par le naturaliste britannique Thomas Huxley selon laquelle les premiers marsupiaux vivaient dans les arbres.
Selon le Pr Luo, les marsupiaux se sont vraisemblablement développés en Asie, puis ont gagné l'Amérique du Nord avant de s'établir en Amérique du Sud et en Australie, les deux régions où ils sont aujourd'hui les plus répandus. Les opossums, seul marsupial vivant dans l'hémisphère nord, sont des immigrants récents.
"C'est un paradoxe intéressant", souligne le Pr. Luo. "Si l'on regarde une carte du monde c'est en Amérique du Sud et en Australie que l'on trouve les marsupiaux actuels avec une grande abondance et diversité. Mais ce ne sont pas les régions où ils ont évolué."
La nouvelle étude apporte des informations sans précédent sur la biologie des premiers marsupiaux, soutenant la théorie selon laquelle ils vivaient dans les arbres, soulignent Richard Cifelli et Brian Davis du Museum d'histoire naturelle de l'Oklahoma dans un commentaire accompagnant l'article de Science. Elle conforte en outre d'autres estimations sur la date de l'évolution des premiers mammifères, ajoutent-ils.
De nos jours, plus de 99% des mammifères -les animaux qui produisent du lait pour leurs petits- sont soit des marsupiaux, comme le kangourou, soit des placentaires comme l'homme, le chat, le chien et bien d'autres. Il existe un troisième groupe de mammifères, les monotrèmes, qui pondent des oeufs et se composent de l'ornythorinque et de l'échidné. AP
de 6000 ans que la Terre existe !
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http://fr.news.yahoo.com/031211/5/3jpuw.html :
jeudi 11 décembre 2003, 15h51
Un marsupial fossile permettrait de dater une division des mammifères au cours de l'évolution
WASHINGTON (AP) - La découverte en 2000 du fossile du plus vieux marsupial connu tend à montrer que les mammifères ont commencé à se séparer en deux groupes, les placentaires et les marsupiaux, il y a environ 125 millions d'années en Asie, indique une nouvelle étude publiée vendredi dans la revue "Nature".
Les mammifères placentaires, catégorie à laquelle appartient l'homme, se caractérise par le fait que le foetus de leurs petits se développe entièrement dans l'utérus de la mère grâce au placenta. Les marsupiaux possèdent eux des poches ventrales où s'achève le développement embryonnaire des petits après la naissance.
Le fossile du Sinodelphys szalayi, plus ancien marsupial connu, a été découvert en 2000 dans le nord-est de la Chine. L'animal mesurait environ 15 centimètres de long et pesait 30 grammes, précise Zhe-Xi Luo du Museum d'histoire naturelle Carnegie à Pittsburgh.
Le squelette a été découvert dans une région où les chercheurs avaient déjà mis au jour les restes d'Eomaia, un fossile considéré comme celui d'un des plus anciens mammifères placentaires connus et qui remonte à la même époque.
La découverte des deux fossiles indique une date approximative de la séparation entre les mammfières placentaires et marsupiaux, souligne le Pr Luo. "Tout cela s'est passé alors que les dinosaures dominaient le monde", précise-t-il.
Le Sinodelphys avait des mains et des pieds munis de doigts, et des poignets solides bien adaptés à l'escalade, ce qui laisse penser qu'il pouvait grimper aux arbres pour échapper aux dinosaures prédateurs. La découverte accrédite également la théorie formulée au 19e siècle par le naturaliste britannique Thomas Huxley selon laquelle les premiers marsupiaux vivaient dans les arbres.
Selon le Pr Luo, les marsupiaux se sont vraisemblablement développés en Asie, puis ont gagné l'Amérique du Nord avant de s'établir en Amérique du Sud et en Australie, les deux régions où ils sont aujourd'hui les plus répandus. Les opossums, seul marsupial vivant dans l'hémisphère nord, sont des immigrants récents.
"C'est un paradoxe intéressant", souligne le Pr. Luo. "Si l'on regarde une carte du monde c'est en Amérique du Sud et en Australie que l'on trouve les marsupiaux actuels avec une grande abondance et diversité. Mais ce ne sont pas les régions où ils ont évolué."
La nouvelle étude apporte des informations sans précédent sur la biologie des premiers marsupiaux, soutenant la théorie selon laquelle ils vivaient dans les arbres, soulignent Richard Cifelli et Brian Davis du Museum d'histoire naturelle de l'Oklahoma dans un commentaire accompagnant l'article de Science. Elle conforte en outre d'autres estimations sur la date de l'évolution des premiers mammifères, ajoutent-ils.
De nos jours, plus de 99% des mammifères -les animaux qui produisent du lait pour leurs petits- sont soit des marsupiaux, comme le kangourou, soit des placentaires comme l'homme, le chat, le chien et bien d'autres. Il existe un troisième groupe de mammifères, les monotrèmes, qui pondent des oeufs et se composent de l'ornythorinque et de l'échidné. AP
"The skeptic does not mean him who doubts, but him who investigates or researches, as opposed to him who asserts and thinks that he has found."
--Miguel de Unamuno, “My Religion,” Essays and Soliloquies (1924).
--Miguel de Unamuno, “My Religion,” Essays and Soliloquies (1924).
Je rappelle l'existence de cet excellent résumé des 'arguments' créationnistes et les réponses de la science.
http://www.scientificamerican.com/artic ... =1&catID=2
http://www.scientificamerican.com/artic ... =1&catID=2
"The skeptic does not mean him who doubts, but him who investigates or researches, as opposed to him who asserts and thinks that he has found."
--Miguel de Unamuno, “My Religion,” Essays and Soliloquies (1924).
--Miguel de Unamuno, “My Religion,” Essays and Soliloquies (1924).
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