À la base de beaucoup de zozoismes, il y a mauvaise compréhension de la science; soit ses trouvailles, ses résultats, ses buts ou sa méthode. J'ai décidé de créer un petit sujet qui montre les dérives médiatiques dans l'interprétation de la science, même si ces dérives n'ont rien à voir avec le paranormal.
Elles risquent, à tout le moins, d'introduire de fausses conceptions dans la tête des gens, et surtout, elles donnent l'impression aux gens que la science fonctionne à "coup de couteau"; que chaque étude est définitive et irrévocable, tandis qu'une autre étude vient la contredire quelques mois plus tard. Il n'en est rien. Ces études sont souvent nuancées et précaires, ce sont les journalistes qui en exagèrent le contenu et l'assurance. À la longue, ça décourage les gens, en leur donnant l'impression que la science, c'est n'importe quoi, ça change toujours sans progresser, ça ne veut rien dire.
Je vais prendre un exemple récent, mais au cours des dernières années j'en ai remarqué plusieurs.
Dans un Blogue journalistique tenu sur un site appartenant à un groupe de presse connu, une journaliste a écrit, en résumant une étude qui porte sur les effets du rôle de l'humidité et du moisi dans les maisons sur la dépression :
Or, l'étude en question (http://www.ajph.org/cgi/content/abstrac ... 6.093773v1 ; http://www.brown.edu/Administration/New ... 7-023.html) ne dit pas cela du tout. Outre les maladies occasionnées par la présence de moisi, connues depuis longtemps (donc nullement le coeur de cet article), l'article n'invoque aucun phénomène physico-chimio-biologique pour expliquer les concordances statistiques. Les facteurs proposés sont d'ordre psychologique. Un vrai résumé de l'article ditIl y aurait carrément quelque chose dans l’air des maisons abritant de la moisissure qui contribue physiquement à la dépression en plus de l’effet psychologiquement déprimant de vivre dans une maison humide, en mauvais état
Bref, l'article ne dit nullement que le moisi, respiré à travers l'air d'une pièce, conduit à la dépression. La journaliste n'a donc rien compris. Toutefois, elle est lue par un certain nombre de personnes qui n'ont pas le temps de lire l'étude, donc qui n'y verront rien et resteront avec cette idée dans la tête, que la science a prouvé que l'odeur du moisi rend triste. Qu'un séjour dans un chalet humide peut conduire à la dépression..Shenassa noted the study, an analysis of data from nearly 6,000 European adults, does not prove that moldy homes cause depression. The study wasn’t designed to draw that direct conclusion. However, Shenassa’s team did find a connection, one likely driven by two factors. One factor is a perceived lack of control over the housing environment. The other is mold-related health problems such as wheezing, fatigue and a cold or throat illness.
C'est le seul exemple que j'ai sous la main, mais je compte en apporter d'autres. Si vous en trouvez et que ça vous intéresse de les partager, allez-y..