Cyrille Barrette et la nature de l'homme
Publié : 17 sept. 2007, 00:05
Salut,
Cyrille Barrette a déjà présenté des conférences organisées par les Sceptiques du Québec, il est également consultant pour l'association. En page 51 du magazine des SQ, par l'intermédiaire de Louis Dubé qui a écrit l'article, il explique :
Voici les cinq arguments avancés dans l'article (et mes commentaires) :
1) Les humains ont évolués depuis au moins 6 millions d'années.
Il y a 6 millions d'années, l'homme s'est séparé du chimpanzé : c'est l'époque de leur ancêtre commun, qui n'était ni un homme ni un chimpanzé... les deux espèces ont évolué. Toutes les espèces ont évolué (ou presque) ces 6 derniers millions d'années. Et les éléphants sont plus récents que les humains, ils ont "évolué" il y a moins de temps que nous... bref, çà ne prouve rien.
2) Depuis 10 000 ans, grâce à l'agriculture, l'humain aurait pu acquérir une "nature différente".
Le code génétique de l'être humain n'a quasiment pas bougé depuis 100 000 ans, effet de stase à la Gould après le dernier équilibre ponctué.
Donc si l'agriculture a sédentarisé l'humain, qu'elle en a changé certains comportements, c'est se mettre le doigt dans l'oeil que de croire que sa nature profonde a changé...même bagage ADN, mêmes instincts !
3) La différence entre l'homme et l'animal, c'est que l'homme s'occuperait de choses inutiles, comme la gastronomie ou la musique.
Une lionne qui s'allonge dans la savane et qui profite des rayons du soleil, le fait-elle dans un but de survie ? La gastronomie et la musique, ce ne sont rien d'autres que l'expression d'une plus grande intelligence, rien à voir avec une nature profondément différente de la nature animale.
4) Le suicide.
Seul l'humain est capable de conceptualiser sa vie à ce point, et sa place dans la nature. Le suicide est la manifestation de celà, il ne prouve aucune différence de genre dans la nature des êtres.
5) Vie sexuelle déconnectée des impératifs de reproduction ("On ne retrouve pas ce comportement chez aucune espèce animale, sauf chez les bonobos dans une moindre mesure").
Justement si on la retrouve dans une moindre mesure chez un autre animal, c'est bien la preuve qu'on est face à des différences de degré et non de genre.
Je ne sais pas qui est l' "auditeur sceptique" qui a posé la question, mais il semblait être en désaccord avec Cyrille Barrette sur ce point... et je suis d'accord avec lui. Penser que l'humain a une nature différente de la nature animale, c'est à mon avis une erreur quasi-anthropocentrique.
D'ailleurs, c'est marrant que ma signature soit celle qu'elle est *, je n'aurais pas trouvé mieux que cette citation de Darwin pour exprimer l'idée : il n'y a aucune dichotomie !
Amicalement,
Hallucigenia
* EDIT : Quand j'ai écrit ce sujet, ma signature sur le forum était : “La différence intellectuelle entre l'homme et les animaux supérieurs, si grande soit-elle, n'est qu'une question de degré et non de genre.” (Charles Darwin)
Cyrille Barrette a déjà présenté des conférences organisées par les Sceptiques du Québec, il est également consultant pour l'association. En page 51 du magazine des SQ, par l'intermédiaire de Louis Dubé qui a écrit l'article, il explique :
Je suis en désaccord fort avec lui sur ce point. Et je suis même surpris que ce genre de prise de position émane d'un professeur de biologie, sceptique de surcroît.Cyrille Barrette a écrit :la dichotomie entres natures animale et humaine existe
Voici les cinq arguments avancés dans l'article (et mes commentaires) :
1) Les humains ont évolués depuis au moins 6 millions d'années.
Il y a 6 millions d'années, l'homme s'est séparé du chimpanzé : c'est l'époque de leur ancêtre commun, qui n'était ni un homme ni un chimpanzé... les deux espèces ont évolué. Toutes les espèces ont évolué (ou presque) ces 6 derniers millions d'années. Et les éléphants sont plus récents que les humains, ils ont "évolué" il y a moins de temps que nous... bref, çà ne prouve rien.
2) Depuis 10 000 ans, grâce à l'agriculture, l'humain aurait pu acquérir une "nature différente".
Le code génétique de l'être humain n'a quasiment pas bougé depuis 100 000 ans, effet de stase à la Gould après le dernier équilibre ponctué.
Donc si l'agriculture a sédentarisé l'humain, qu'elle en a changé certains comportements, c'est se mettre le doigt dans l'oeil que de croire que sa nature profonde a changé...même bagage ADN, mêmes instincts !
3) La différence entre l'homme et l'animal, c'est que l'homme s'occuperait de choses inutiles, comme la gastronomie ou la musique.
Une lionne qui s'allonge dans la savane et qui profite des rayons du soleil, le fait-elle dans un but de survie ? La gastronomie et la musique, ce ne sont rien d'autres que l'expression d'une plus grande intelligence, rien à voir avec une nature profondément différente de la nature animale.
4) Le suicide.
Seul l'humain est capable de conceptualiser sa vie à ce point, et sa place dans la nature. Le suicide est la manifestation de celà, il ne prouve aucune différence de genre dans la nature des êtres.
5) Vie sexuelle déconnectée des impératifs de reproduction ("On ne retrouve pas ce comportement chez aucune espèce animale, sauf chez les bonobos dans une moindre mesure").
Justement si on la retrouve dans une moindre mesure chez un autre animal, c'est bien la preuve qu'on est face à des différences de degré et non de genre.
Je ne sais pas qui est l' "auditeur sceptique" qui a posé la question, mais il semblait être en désaccord avec Cyrille Barrette sur ce point... et je suis d'accord avec lui. Penser que l'humain a une nature différente de la nature animale, c'est à mon avis une erreur quasi-anthropocentrique.
D'ailleurs, c'est marrant que ma signature soit celle qu'elle est *, je n'aurais pas trouvé mieux que cette citation de Darwin pour exprimer l'idée : il n'y a aucune dichotomie !
Amicalement,
Hallucigenia
* EDIT : Quand j'ai écrit ce sujet, ma signature sur le forum était : “La différence intellectuelle entre l'homme et les animaux supérieurs, si grande soit-elle, n'est qu'une question de degré et non de genre.” (Charles Darwin)