Ubu a écrit :
Je dis quelque chose comme «x est impossible» ou «Dieu ne peut être x», et on me répond: «c'est que vous ne comprenez pas bien ce qu'est Dieu». «Dieu est différent de toute autre chose, donc c'est possible».
Ah, j'ai bien connu ce problème. Ce que tu décris peut correspondre à deux situations :
- Ton interlocuteur se sent coincé dans la discussion, ne sait pas quoi répondre, et cherche une échappatoire facile.
- Ton interlocuteur est profondément imprégné de ce qu'il dit, de ce qu'il ressent être dieu.
Il faut également distinguer entre le croyant qui récite servilement ce qu'on lui a appris depuis son plus jeune âge, et celui qui ressent réellement au fond de lui la présence de dieu. Si tu es face au premier, il y a des chances que tu sois dans le premier cas, il cherche à évacuer les questions gênantes. Mais dans le second cas, et c'est ce que j'ai fini par comprendre il n'y a pas très longtemps, dieu n'est pas un concept, c'est davantage une présence, une influence que tu ressens. C'est ça que j'appelerais la foi, par opposition à un gugusse qui a appris par coeur une liste de dogmes. Comme on peut s'en douter, percevoir une transcendance dans le monde n'a rien de rationnel, ce qui explique que tu te casses irrémédiablement les dents quand tu discutes rationnellement avec un croyant fervent. Définir dieu est impossible car il transcende tout, et ça inclut le langage ou la logique. C'est comme ça que je comprends le "Dieu est différent de toute autre chose" dont tu parles.
Cela implique également que quoi que ton interlocuteur puisse dire de dieu, il sera nécessairement à côté de la plaque car il tentera par son discours de le circonscrire dans les limites du langage humain. Ou alors il vénère un dieu anthropomorphique, et là tu peux démonter les propriétés qu'il lui confère avec allégresse. A la différence de dieu, lui est soumis à la logique.

Non pas vaincre, mais convaincre.