Pas vraiment une surprise pour moi considérant que j'avais fait --une fois n'est pas coutume3 !-- un tirage du yi-king, apparu immédiatement très pertinent alors que je m'étais mis sur les rotules à l'approche de la dead-line vers le 10 décembre : "l'accablement, l'épuisement"4, se transformant en "l'abondance, la plénitude". J'ai déjà rapidement évoqué cela dans à la fin de ce post.
Intuition positive tout récemment renforcée par un rêve, la semaine dernière, dans la nuit de mercredi à jeudi il me semble, où mon directeur de thèse et moi faisions "sauter la banque" pour que j'aille boire des cocktails de jus de fruit au soleil. Confiant dans l'interprétation stricto sensu qu'au réveil j'ai facilement pu faire du sens de ce rêve, à savoir lui, desserrant les cordons de la bourse de notre équipe de recherche pour financer un déplacement au sud de l'Espagne, je n'ai pas pu attendre et ça fait déjà trois jours que mon frigo au labo est plein de smoothies... ;-) Synchronicité, précognition, bla, bla, bla, ça y est les mots sont lâchés. Laissons-les s'il vous plaît dans leur cage, voulez-vous, le temps au moins de lire jusqu'à la fin ce message et d'en arriver au point, comme on dirait en anglais, plutôt que de les abattre sur le champ d'une balle dans la nuque, froidement, comme le voudrait le folklore5 de ces lieux.
Car ce qui m'a inspiré ce message, en fait, c'est de repenser à une autre situation qui m'est arrivée l'été 2007, si mes souvenirs sont bons. Une connaissance de ma petite enfance, perdue de vue pendant presque quinze ans, m'invite de vive voix à sa soirée de départ, avant un séjour de six mois en Afrique du Sud. Au moment où l'information "arrive au cerveau", j'ai une image mentale qui me "passe devant les yeux" d'un vieux rêve que j'ai fait, à l'époque, entre 3 et 5 ans auparavant, dans lequel je participais à une soirée chez un autre vieil ami --type boom de collège dans un garage, enfin bref-- dont je connais parfaitement l'adresse. Immédiatement je "sais", sans aucun doute, que la soirée de départ va avoir lieu pas loin d'où se passait ce rêve. Le soir dit, alors que jamais je n'ai mis les pieds chez "le futur springbok" ni n'ai rationnellement, consciemment, la moindre idée d'où ça se trouve, je prends mon vélo pour 10 km de route en direction du lieu estimé de la soirée. Arrivant sur place, je passe un coup de fil pour avoir l'adresse exacte : à 150m à peine...
A posteriori, le premier "mouvement" de mon esprit cherchant à mettre en ordre "les causes et les conséquences" attenant au phénomène, consiste à faire l'hypothèse qu'à un moment donné dans le passé, j'ai eu connaissance de l'information par une personne X ou Y, mais sans que je puisse consciemment m'en souvenir au moment des faits. Explication rationnellement plausible, certes, mais non sous hypothèse6. Mais soit, continuons.
Le deuxième "mouvement" consiste à se poser la question de la nature du stimulus qui déclencha, de manière totalement passive pour mon entendement, la "vision" de ce rêve datant de quelques années auparavant --je n'ai pas d'autre mot pour ce type de phénomène que "vision"-- associée à la compréhension instantanée par mon intellect qu'il s'agissait de l'adresse où aurait lieu la soirée.
Le troisième "mouvement" consiste à laisser tomber le revisionnage de cette scène du passé pour revenir dans "l'instant présent" et faire le constat d'une nouvelle instance d'un transfert d'information de type "télépathie émotionnelle" --faute de meilleurs mots-- comprendre transmission au sujet d'une information objective à travers un phénomène extérieur via un signal intérieur à support émotionnel.
Ce type de phénomène tangent est loin, loin, loin d'être un épisode isolé, ne serait-ce que dans ma propre existence. Et c'est là que j'en arrive à l'objet de ce message : cela ne me semble pas "la bonne action" que de se contenter du premier "mouvement" sous le prétexte, fameusement utilisé "en défense" dans "le 11 zézé", du rasoir d'Ockham. Je veux dire, ce n'est pas parce qu'une hypothèse est la plus rationnelle de toutes qu'elle en a plus de validité expérimentale, i.e. qu'il y a plus de preuves qui confirment sa véracité. Le rasoir d'Ockham, ce n'est certainement pas la politique de l'autruche !!
Je conçois qu'il puisse être des plus déstabilisants d'imaginer que l'enceinte de sa propre conscience, protectrice, rassurante, n'ait rien d'un réservoir, sinon isolé, au moins isolable de toute stimulation "extérieure" ; mais l'hypothèse que m'ont fait valider empiriquement de multiples expériences d'une nature similaire, n'est autre que la frontière entre l'intérieur et l'extérieur de mon entendement n'est qu'une illusion, une habitude.
Tiens voilà qui me rappelle un aphorisme lu il y a longtemps dans un livre que j'ai perdu (jeté ?) il y a des années :
[EDIT:c'est moi qui met en gras.]NOGUCHI Haruchika a écrit : Moi, je suis.
Je suis le Centre de l'Univers.
En moi réside la Vie.
La Vie n'a ni commencement ni fin.
A travers moi, elle s'étend à l'infini, à travers moi, elle se lie à l'éternité.
Comme la Vie est absolue et infinie, moi aussi, je suis absolu et infini. Si je me meus, l'Univers se meut. Si l'Univers se meut, moi, je me meus. « Moi » et l'Univers sont Un indivisible, un corps et une pensée.
Je suis libre et sans barrière. Je suis détaché de la vie et de la mort. Ainsi en va-t-il, bien entendu, de la vieillesse et de la maladie. Maintenant je réalise la Vie et demeure dans la quiétude infinie et éternelle.
Ma conduite dans la vie quotidienne reste imperturbable et inaltérable. Cette conviction est incorruptible et éternellement inattaquable.
Oum ! Tout va bien.
Notes :
1 : Celui présenté brièvement ici
2 : The Twenty Third International Conference on Industrial, Engineering & Other Applications of Applied Intelligent System (IEA/AIE 2010 in short)
3 : Il n'y a pas de tirage antérieur à cette expérience.
4 : Tout chercheur ne pourra s'empêcher ne serait-ce que d'esquisser un sourire lisant ces mots car, oui, c'est indéniable, "l'accablement, l'épuisement", ça décrit merveilleusement bien l'état dans lequel on se trouve nerveusement, physiquement, après avoir tout donné pour rendre son papier à temps --en tout cas lorsqu'on est thésard... ;-)
5 : Littéralement : folk, le peuple, lore, le savoir.
6 : Hypothèse peu vraisemblable puisque je ne connais qu'une seule personne possédant cette information parmi toutes mes connaissances, que cette personne était plutôt rare dans mes fréquentations de l'époque, mais surtout que la réapparition de "la vieille connaissance" dans ma vie s'est faite très subitement à l'approche de son départ.