La gauche et la vérité.

[Kraepelin]

La gauche et la vérité.


J’ai eu un grand choc, en 1994, lorsque je me suis occupé du dossier de l’homéopathie à la confédération syndicale CSN. Ce n’est pas tant d’avoir rencontré des militants qui défendaient l’homéopathie qui m’a bouleversé. Ce qui a été un choc pour moi est de m’être fait répondre par chaque interlocuteur, et à tous les niveaux, que la question de savoir si c’était vrai ou faux n’avait «pas d’importance».
La CSN défendait donc devant une commission parlementaire, et dans ses organes de presse, des croyances et de revendications en matière de santé en se désintéressant complètement de savoir si ces croyances étaient fondées et si ces revendications étaient socialement justifiées.

Je ne crois pas que ce problème soit exclusif à la CSN. Au Québec, la CSN est la seule confédération syndicale ouvertement de gauche. Le milieu de la gauche en général semble adopter ce curieux principe. À partir du moment où se présente un «enjeu de classe», tous les coups son permis y compris le mensonge et la démagogie.

Je retrouve en effet, exactement la même attitude lorsque je lève un lièvre dans le discours féministe, écologiste ou de défense des droits de la personne. Les militants plus instruits, qui comprennent ce qu’est une statistique fabriquée ou une contradiction de forme, finissent toujours par me répondre quelque chose comme : « la fin justifie les moyens!».
Bien sûr, la droite ne fait pas mieux. Pire, la droite ne peut même pas se dédouaner en évoquant qu’elle agit par esprit de justice. Mais, cela ne me console pas. J’espérais vraiment, naïvement, que la gauche faisait mieux.

Rencontrons nous une crise de valeurs? Suis-je un extraterrestre?

[Ildefonse]

Non, vous venez juste de comprendre que les uns valent les autres et réciproquement, en bien et en mal.

Ça m'a fichu un coup aussi le jour où ça m'est arrivé.

[Kraepelin]

Y-a-t-il une brèche dans la construction initiale, dans les fondements et l’articulation de la philosophie de la gauche?

Je devine ce mépris de la vérité chez Marx qui enchaine ses démonstrations (Le Capital, Le Manifeste) sans jamais les interroger. Je ne le retrouve pas chez Engels (Origine de la famille …) pour qui chaque étape de la démonstration est la condition logique de l’étape suivante mais aussi sa condition de vérité. Engels navigue dans un univers falsifiable. Est-ce que la mépris de la vérité chez Marx a finit par prédominer sur la recherche de la vérité chez Engels?

Je connais moins les textes de Lénine et de Mao mais le peu que j’ai lu me donne l’impression d’un pragmatisme politique qui ne s’enfarge pas dans la question de la vérité.

[Ptoufle]

textes de Lénine et de Mao mais le peu que j’ai lu me donne l’impression d’un pragmatisme politique qui ne s’enfarge pas dans la question de la vérité.

On discutera donc du pragmatisme politique du "grand bond en avant"...

[TTiger]

Est-ce qu'un étude de gauche défendu par des intérêts de gauche peuvent être considéré comme une étude sérieuse? Les féministes radicales et abolitionniste sont bonne pour sortir tout sorte d'études biaisés à la limite frauduleuse, et ce, tout en étant subventionné à même nos taxes.

[mao]

La vérité n'a jamais étouffé personne.

L'important est de faire peur au bon peuple en criant haut et fort que la fin du monde viendra et que vous serez jugé sur votre vertu.

ET c'est ainsi depuis toujours.
- Monter en épingle un cas exceptionnel et s'en servir pour démonniser tout un groupe;
- Exagérer comme c'est pas permis;
- Utiliser des arguments foireux ex : Les fusils ne tuent pas les gens, les balles tuent les gens;
- Se dire représentant d'une tribu et dire que touts les membres de la tribu qui ne nous suivent pas sont des sale traître;
- Et bien pire encore.

[Kraepelin]

Je suis en Conseil Fédéral (sorte de congrès) d'une fédération de la CSN, depuis 4 jours. Ici, la culture du mensonge "politiquement correct" est plus que simplement présente. Je me sens épouventablement seul dans cette masse de moutons qui bêlent et qui perroquettent ce que proclame "l'avant-guarde éclairée de la classe ouvrière".

Je suis venu vous dire un petit mot juste pour me sentir moins seul.

Misère! (comme dirait Denis)

[ServerError503]

Je suis en Conseil Fédéral (sorte de congrès) d'une fédération de la CSN, depuis 4 jours.

4 jours ? Êtes-vous sur de pouvoir quitter ce congrès ? S'il se déroule dans une région éloigné, vous pourriez ne jamais en revenir... Prudence.

[mao]

Mieux vaut faire semblant d'être un des leurs.

Ensuite vous pourrez trouver le moyen de vous en éloigner sainement et sécuritairement.

[LeProfdeSciences]

C'est la même chose pour la réforme Marois. Si on critiquait, on était étiqueté de réactionnaires de droite.

Quand un mouvement d'opinion part, difficile de faire entendre sa voix sans se faire insulter.

[mao]

Le réforme de l'éducation, c'est pas ce concept basé sur l'école alternative.

J'y suis allé à l'école alternative, mes parents croyaient que ca m'aiderait à devenir un génie.
En bref à l'école alternative on remplace la discipline par la manipulation. Pour mon secondaire j'ai insisté pour aller à l'école normale.

Il suffit de coller les termes libre sur un truc pour ce ca semble tellement mieux.

Si vous connaissez un exemple d'art libre, de peinture fougueuse, de poésie improvisé, ou de théatre non conventionnel divertissant dites le mois.

En attendant je fais circuler une pétition afin de mettre sur pied une police de la culture.

[PKJ]

C'est la même chose pour la réforme Marois. Si on critiquait, on était étiqueté de réactionnaires de droite.

Quand un mouvement d'opinion part, difficile de faire entendre sa voix sans se faire insulter.

J'ai récemment proposé, en assemblée syndicale, la modification d'une clause qui encourageait la mentalité "utilisateur payeur". Résultat? On m'a dit, simultanément, que "ça va coûter trop cher pour ceux qui n'utilisent pas le service" tout en me traitant d'ingrat et de facho de droite. Et la majorité de continuer à encourager leur système utilisateur-payeur.

Je pense que la boussole gauche-droite est assez désaxée. Le fait d'avoir été "là" en 1970 ne veut pas dire qu'on est de gauche. Je suis pour ma part un social-démocrate convaincu et je n'ai eu que des expériences frustrantes avec les syndicaleux.

[Fair]

Il suffit de coller les termes libre sur un truc pour ce ca semble tellement mieux.

Hello Mao,

Ayant fait des études en éducation, je crois que cette "tendance" provient des "recherches" de Carl R. Rogers (Liberté pour apprendre).

J'ai étudié Carl R. Rogers et sa théorie qui, en soi, n'est pas trop bête (à mon avis). Il y a du bon dans cette façon de faire.

Mais comme toute théorie, elle n'est pas une solution à tous les cas d'espèces, il y a plusieurs lacunes et, parce que chacun des êtres humains sont différents et ont une façon différente d'apprendre, aucune méthode ou théorie pédagogique ne fonctionnera pour tout le monde.

La "liberté pour apprendre" c'est très bien.... mais pas pour tous.

A+

[Kraepelin]

La conspiration de l'équité salariale

Après de multiples démarches politiques, je suis parvenu à avoir accès aux «documents secrets» entourant les tractations sur la «mesure» des exigences de tâches dans le processus de calcul de l'équité salariale. Je n'ai obtenu ce "privilège" que parce que je suis mandaté dans un dossier connexe et parce que j'ai accepté de me plier aux conditions qu'on m'imposait, c'est-à-dire, lire les documents dans un endroit définit et sous la surveillance directe d'un officier responsable de manière à ce que l'on soit certain que je ne fasse pas de photocopie. J'ai quand même pu prendre des notes.

On ne faisait pas tant de mystères pour rien!

Je ne vous ferais pas la liste de toutes les petites saletés que j'ai trouvées dans ces documents et qui mettraient les officiers syndicaux et le Conseil du Trésor dans l'eau bouillante si elles étaient révélées. Je ne vous communiquerais ici que quelques faits qui intéresseront les sceptiques et les conspirationnistes de tout poil qui visitent le forum.


OFFICIELLEMENT
Officiellement, une mesure «objective» des exigences de tâche a été effectuée de façon à comparer le salaire des titres d'emploi à «prédominance féminine» avec le salaire des titres d'emploi à prédominance masculine jugés équivalent. Pour chaque titre, cette mesure s'exprime par un chiffre précis sensé représenter la somme des exigences évaluées à partie de sous facteurs pondérés suivant leur importance relative. Les chiffres sont si précis sur les tableaux qu'on imagine que:

1) La mesure a été faite à partir d'un instrument valide et fidèle (ici, un questionnaire) ayant démontré sa capacité à mesurer les variables concernées;

2) Que le questionnaire a été distribué méthodiquement à un échantillon représentatif, sélectionné au hasard, en respectant les sous-ensembles démographiques représentatifs du groupe;

3) Que les données ont été compilées et qu'on a utilisé la variance, le "n" et le "N" pour calculer une marge d'erreur de la mesure.

Si c'est ce que vous imaginez, vous avez tout faux!


EN RÉALITÉ
En réalité, la mesure a été effectuée sans méthode rigoureuse et les données obtenues n'ont même pas vraiment présidé au "calcul" final.

1) Le questionnaire utilisé pour mesurer les exigences de tâche est un petit questionnaire "maison" qui n'a jamais fait l'objet de tests de fidélité ou de validité. On peut bien croire que le questionnaire mesure quelque chose, mais en l'absence de tests de fidélité et de validité, cela reste une croyance.

2) Il n'y a pas eu d'échantillonnage systématique. Chaque syndicat a, chacun de son côté, distribué le questionnaire a qui bon lui semblait. Avec une pareille méthode on pourrait démontrer n'importe quoi et son contraire.

3) Les données obtenues par chacun des syndicats n'ont été compilées que partiellement. Sans compilation véritable, la marge d'erreur n'a pas été calculée. On se demande d'ailleurs quelles valeurs auraient eu une compilation et une mesure de l'erreur dans un semblable contexte…

Plus amusant, les données partiellement compilées n'ont pas démontré ce que prédisaient les ténors de l'équité salariale. À cause de la confidentialité des données respectives de chaque syndicat, personne n'a accès à toutes les données. Mais à partir des données partielles dont j'ai pris connaissance, je déduis qu'on n'a pas pu démontrer que les titres à prédominance féminine prévus étaient moins bien rémunérés que les autres. Il y avait quelques cas, mais pas ceux que les ténors avaient prédits.

Pris au piège de leur propre discours, les partis ont alors finalement commis le dernier des outrages possible que l'on puisse faire à un processus de mesure. Ils ont changé les mesures, à la main, pour qu’elles correspondent à leur discours. Les chiffres qui apparaissent sur les tableaux sont donc des chiffres plus ou moins inventés.

La distribution de l'argent consacrée à l'équité salariale a donc finalement été le fruit d'une négociation politique, parfaitement conventionnelle, entre les syndicats et le Conseil du Trésor. Le tableau des «mesures» d'exigence de tâche n'est là que pour donner le change, pour mystifier!

[Je semble vous dire ça tout bonnement, mais en fait ma déception est si profonde devant cette réalité que mon amertume voisine la dépression psychologique. Il semble que je sois condamné à être un éternel naïf sans cesse déçu par la turpitude humaine. ]

[Sylvain]

Bonsoir,

Déjà on peut rappeler Socrate : "Mieux vaut subir l'injustice que la commettre".

La social démocratie, je ne sais pas ce que c'est au Québec mais vu de France on a Dominique Strauss Kahn qui est président du FMI, Pascal Lamy qui est président de l'OMC. Le président de l'internationale socialiste Papandreou se couche devant les banques qui lui prêtent à plus de 10% (pour un pays c'est énorme) et promet un état plus "flexible".
Qu'en penserait Jean Jaurès ?

Il n'y a qu'une solution pour sortir de ce que tu dénonces : faire les choses devant le peuple et avec lui. C'est d'ailleurs ce que dit le parti de gauche en France. Dans le concept de révolution citoyenne il y a l'idée de révolution avec des changements profonds pour la vie des gens. Mais aussi citoyenne en passant par des consultations publiques. A partir du moment où il y a un vote pour une décision importante chacun présente ses arguments et quand il y a confrontation, une opposition mettra de suite en avant le biais d'un argument.
L'avant garde éclairée devient une notion caduque. De même l'expression "la fin justifie les moyens" n'a plus cours. La fin et les moyens deviennent la même chose puisque la transformation sociale et démocratique sont liées.

A+