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Message
par ADN_ARN » 18 déc. 2010, 16:08
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Le terme abiogenèse a deux sens :
1) Celui de l'apparition des générations spontanées d'origine minérale, concept qui a raison de paraître idiot, aujourd'hui.
2) Celui de l'apparition du ou des premiers éléments vivants à partir d'une combinaison d'éléments minéraux, concept déjà mis de l'avant il y a environ 2500 ans par Leucippe, Démocrite et Épicure, qui, partant du principe que les dieux ne s'occupaient pas de la terre ni des humains, et affirmant ainsi leur athéisme, avaient logiquement avancé que tout, y compris le vivant, existait par l'intermédiaire d'un assemblage d'éléments matériels insécables. Aujourd'hui, la science confirme cette conception matérialiste du monde grâce à la physique nucléaire et au probabilisme de la biologie et de la génétique. Je dis probabilisme, car en réalité l'abiogenèse n'obéit pas directement au principe scientifique de reproductibilité. Ce principe ne permet d'établir que des expériences permettant de déboucher sur une très forte probabilité.
Tu as raison de mentionner que l'apparition de la vie ne peut être est expliquée que par une intervention divine ou par l'abiogenèse. Depuis que Dieu est mort, il n'y a pas d'autre issue que le matérialisme radical pour expliquer la genèse du vivant, ce qui peut conduire à penser que le terme abiogenèse est en effet une lapalissade.
Mais l'humain est passé maître es lapalissade depuis très longtemps. Depuis au moins Parménide et son fameux « L'être est et le non être n'est pas », ce qui a amené de grands penseurs à affirmer que le néant n'existait pas, qu'il était amatériel, pour reprendre ton néologisme, ce qui nous fait une belle brochette de lapalissades.
J'ajouterais à propos de ta remarque sur le vide qu'on ne peut pas dire qu'il est amatériel, puisqu'il est composé d'espace-temps, et donc de matière au sens le plus large du terme. Et d'ailleurs la fluctuation quantique du vide et l'effet casimir le prouvent. Mais je pense que tu voulais parler du « néant ».
Bon, voilà pour ma minute de jouissance du plaisir de faire le malin.
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Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. Ainsi soit-il.