Miro a écrit :Si on considère que les récits sont justes, l’assassinat du Christ par les Israéliens devient un fait.
Jésus, si on suit la Bible, a été condamné et crucifié sous autorité romaine et même si les évangiles ont été écrite pour faire passer les romains pour non responsables parce que c'était plus commode, il n'empêche que techniquement c'est les autorités de Palestine romaine qui sont responsables de sa mort (en ce sens où c'est elles qui en avaient le pouvoir et le pouvoir de ne pas le faire.)
De fait, il ne s'agit donc pas d'un meurtre, mais d'une peine de mort contre un adversaire politique et un agitateur contestataire (chose inadmissible par l'autorité romaine. Penser que Jésus, qui se revendiquait Messie, ait été vu comme innocent par les romains me semble une construction bancale dans la mesure où se proclamé messie n'est pas anodin pour la population juive et clairement un appel à la réhabilitation d'un royaume d'Israël).
Même selon la loi juive de l'époque, Jésus était un criminel étant donné qu'il conteste la position du sanhédrin, reconnu par le peuple juif, dont il fait alors parti, comme autorité législative et judiciaire, et se proclame messie, chose interdite car privilège du sanhédrin aussi que de nommer le messie.
Après, évidement, ça parait inadmissible aujourd'hui parce que les lois ont changé, mais à l'époque, Jésus était clairement un hors la loi pour le droit de son pays et pour les romains.
L'idée d'un meurtre par les juifs avides de pouvoir est une idée qui est surtout développé par les dernières évangiles dans l'ordre chronologique de leurs écritures, les évangiles devenant de plus en plus antisémite à mesure que les chrétiens se détache de plus en plus des juifs.
C'est une posture normal de schisme que de faire passer l'ancienne religion dont on vient pour maléfique, ce qui explique qu'on n'en respecte plus les règles.
Les protestants ont aussi accusé les catholiques de corruption et de détournement de la Bible pour justifier leur schisme et la non reconnaissance de l'autorité du Pape (même si, pour le coup, ils avaient en grande partie raison.)
On peut aussi citer le schisme au sein de l'Islam, où les chiites accusent les sunnites d'avoir dévoyé la sunna et d'avoir privé l'Islam de la succession légitime du Prophète au titre de Calife. C'est une banale querelle de succession à ce niveau qui débouche sur le chiisme, mais il y a aussi diabolisation du courant dont on sort en prétextant qu'il a perverti la vérité divine.
Bref, c'est un poil plus complexe que: les juifs l'ont tué.
C'est d'autant plus complexe que c'est un paradoxe si on suit les évangiles, de reprocher aux Juifs d'accomplir ce que Jésus appelait lui même de ses vœux. Si on suit leur récit, Jésus est sur Terre pour mourir en martyr et racheter le péché originel par ce biais, donc sans l'intervention des juifs, l'humain serait toujours damné.
C'est paradoxal de considérer que c'est une faute de leur part d'accomplir la volonté divine et de supposer que Jésus aurait été mieux vivant, puisqu'il était destiné à mourir.
Faire des constatations à ce sujet n’a rien à voir avec de l’antisémitisme
Mais Dieudonné ne constate pas ici, il fait une comparaison à vocation clairement dévalorisante vis à vis des juifs. Il ne dit pas "les juifs ont tué Jésus" mais "les musulmans considèrent Jésus comme un prophète et un saint alors que les juifs l'ont tué et le considère comme un fils de pute".
Même si ce n'est pas explicitement dit, il faut se voiler la face pour ne pas voir que ça amène à la conclusion que les juifs sont des salauds.
Prendre une figure aussi emblématique que Jésus, reconnu par beaucoup de monde comme un symbole positif et l'utiliser dans pour désigner ceux qui n'adhère pas à ce symbole positif, c'est une façon de stigmatiser.
En faisant ça, il met l'Islam en exergue et déprécie les juifs et ça n'est pas anodin.
Dieudonné livre un combat contre les antisionistes, mais son objectif n’est certainement pas de casser du juif en tant que confession religieuse ou simple citoyenneté israélienne.
Vous n'avez clairement pas lu les discours de son pseudo parti antisioniste.
Je vous encourage à prendre leur slogan et à remplacer le mot sioniste par cosmopolite et pour un certain nombre d'entre eux (un bon nombre), vous allez avoir des slogans qui rappelle furieusement les mouvements d'extrême-droite antisémite des années 20-30.
Dieudonné n'est clairement pas qu'antisioniste, mais clairement antisémite et marche sur le vieux fantasme du complot juif.
D'ailleurs, ça vaut dire quoi antisioniste? contre la politique d'Israël? Contre l'existence d'Israël? Contre l'idéologie sioniste? On ne sait pas, ça n'est jamais définit par ceux qui s'en réclament, ce qui fait furieusement penser à un mot servant de prétexte.
S'il n'est qu'antisionisme, pourquoi parler de Jésus et de la vision des Juifs vis à vis de lui? Quel rapport avec le fait d'être contre le sionisme, qui est une idéologie nationaliste, à l'image d'autre idéologie du nationalisme Basque, Corse ou Tchétchène?
Je sais que c'est une sorte d'idole parmi les conspiro qui aime les subversifs parce que pour eux subversif=anti-système= vérité par rapport à la vérité officielle, mais c'est se voiler la face que de ne pas voir qu'il véhicule une pensée d'extrême-droite ancienne (archaïque même) qui a simplement été relooké mais qui fait passer les même propos que ceux qui ont nourris l'antisémitisme d'avant seconde guerre mondiale.
C'est la même chose pour le président Iranien d'ailleurs, qui est souvent défendu corps et âme par un certain nombre de conspiro lorsqu'il est évident qu'il est antisémite (et c'est d'ailleurs pas surprenant, l'Islam étant, comme le christianisme, un terreau d'antisémitisme au sein de ses franges conservatrices, même si c'est pour des raisons un peu différentes)
Bien sur, c'est un antisémitisme un peu différent, mais il s'agit toujours de stigmatiser la population juive, même si, ici, il ne s'agit plus de la stigmatiser pour sa supposée race, sa nationalité trouble ou sa religion, mais pour son assimilation à Israël qui devient l'alpha et l'oméga de l'Etat à haïr pour un certain nombre de gens, alors que, si sa politique est clairement contestable, voir parfois criminelle, elle n'est pas pire que celle de la Russie vis à vis des tchétchène ou d'un certain nombre de pays d'Afrique vis à vis de peuple minoritaire.