Etienne Beauman a écrit :Donc on est pas dans un monde réel qui va basculer progressivement dans le fantastique, on est bien dans un monde fantastique assumé comme tel.
Non, justement, et c'est ce qui a provoqué mon agacement, à savoir que le fantastique n'est pas assumé. Les phénomènes "fantastiques" qui se produisent sont présenté comme surnaturel, c'est à dire rare, souvent inexplicable et souvent ancien et disparu.
Ca ne me poserait pas de problème si l'univers de la série était explicitement montré comme un univers médiéval seulement dans lequel le fantastique surgit, mais ce n'est pas le cas.
En fait, on oscille sans arrêt entre le genre fantastique (le quotidien se trouve soudainement déformé par le surnaturel) et l'héroic fantasy (il n'existe pas vraiment de surnaturel, la magie et l'inexplicable font partie de la vie courante) mais je trouve le dosage mal fait. Il n'y a pas de cohérence selon moi au niveau de la perception des personnages envers ce qui est du domaine du fantastique.
D'ailleurs tu le dis toi même, les légendes sur le mur ne sont pas crue alors que l'existence des dragons ne choquent personne, et cela même alors que, il me semble, ils sont aussi dans le domaine des légende, puisque disparu depuis longtemps.
Après, c'est mon point de vue personnel.
bah oui mais c'est exactement le cas pour Sauron dans le seigneur des anneaux, il avait disparu depuis un millénaire, et revient comme par hasard au début de la trilogie.
Non, dans la mesure où Sauron revient certes, mais le mal qu'il a engendré n'a jamais totalement disparu, d'autant qu'au moment de la trilogie, ça fait plusieurs dizaines d'années qu'il est revenu au Mordor.
Idem pour le fantastique en général. Sauron n'est pas la seule créature fantastique ni le seul élément de magie. Les habitants de la terre du milieu côtoie fréquemment ce qu'ils appellent de la magie, que ça soit lors de rituel de guérison, lorsqu'il s'agit de graver des menaces magiques sur des armes ou des sort de protection sur des armures...
En fait, il s'agit ici plus de magie tel qu'on pouvait l'entendre au moyen-âge réel, à savoir des charmes, des incantations, des mots magiques dont l'effet est du à l'action de l'auteur et qui ne se manifeste que rarement sous des formes spectaculaires. Gandalf, est magicien bien plus parce qu'il connait l'histoire des peuples et le fonctionnement de la nature que parce qu'il sait occasionnellement manier le feu. C'est un mage parce qu'il est sage et connait des secrets inconnus des gens normaux et que c'est un "professionnel" des mots de protection et de malédiction quand la majorité des gens s'en tienne à un usage amateur.
On a le même genre de mage avec le Merlin d'Excalibur. Merlin fait très peu de tour de magie, et ça ne choquera personne que la mandragore existe, mais c'est un mage, parce que lui sait se servir de la mandragore et en connait tous les usages et parce qu'il connait le dragon et ses manifestation, même s'il n'est pas capable de le contrôler.
Dans ces deux oeuvres, le mal surgit, mais il n'est pas surnaturel pour ceux qui le vivent. La magie, elle, bien qu'un savoir en train de se perdre dans les deux, est intégré à l'univers et aussi naturelle que la gravité pour les protagonistes.
Dans Game of throne, je trouve que ça n'arrive pas à ça, mais qu'on n'est pas non plus dans l'opposé, à savoir une magie qui serait vraiment surnaturelle et donc le dosage ne va pas, du moins pour moi.
C'est un ressenti personnel, donc c'est assez dur d'exprimer tout à fait clairement pourquoi j'ai trouvé que ça collait pas. C'est un peu comme expliquer pourquoi on aime pas un aliment. A part dire qu'au goût, c'était désagréable, c'est difficile de dire clairement pourquoi on aime pas.
Là c'est pareil. J'ai eu l'impression d'un plat un peu mal préparé.
Il doit y avoir quatre ou cinq scènes de nue sur 10 épisodes de 52 mn, à peine un peu plus de scène de violence. Je trouve que c'est plutôt bien dosé, l'essentiel repose sur les dialogues.
J'ai pas dit que c'était mal dosé, juste que c'est visible que c'est là pour remplir le quota d'érotisme ou de violence qu'il faut pour une série de ce type. C'est pas tellement la faute des réalisateurs à mon avis, juste du formatage des séries.
En soit, ça n'est pas gênant, mais comme je ne suis pas rentré dans l'univers, j'ai eu le temps de décortiquer la trame et la réalisation.
L'histoire et les dialogues sont excellent, j'ai quasiment rien à redire, mais on sent quand même quelques grosses ficelles de réalisation que je ne reproche pas en elles mêmes (toute les séries font ça) mais que j'ai eu le temps de voir par manque d'immersion alors que je ne prends pas le temps de les chercher dans d'autres séries.
Pour celui qui rentre dans l'univers, je pense que ça ne sera pas visible.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)