kestaencordi a écrit :seulement je parie que ce sera presente (dans les media de toutes sortes) comme un remede a la maladie de la vitesse et du risque auquel sont insensible les mechant chauffard qu'il faut executer pour qu'il comprennent enfin
Oui mais parce que les médias sont dans la même logique de pathos. Pour attirer le lecteur en masse, il faut lui proposer quelque chose qui touchera le plus grand nombre, or c'est malheureux, mais l'émotion et le voyeurisme sont d'avantage un dénominateur commun de l'humanité que la quête de savoir.
Du coup, un film documentaire sur un sujet "polémique" sera présenté comme un truc génial s'il prend le parti de ceux qui sont reconnue comme gentil par la société et qu'il est pas trop mal tourné tout simplement parce qu'un lecteur qui n'a pas besoin d'un effort de réflexion parce qu'on brosse ses préjugés dans le sens du poil est un lecteur plus fidèle qu'un lecteur qu'on force à réfléchir.
C'est sur ce type de fond de commerce que tourne la plupart des médias, qui apporte l'information mais la présente dans un angle qui satisfait les préjugés de son lectorat. Ca n'est pas vraiment de la désinformation, dans la mesure où le journal n'invente pas l'information et ne la déforme pas vraiment, mais c'est une façon de se faire une clientèle fidèle à peu de frais.
Et d'une certaine façon le lectorat, les spectateurs, les téléspectateurs ou les internautes sont tout aussi coupable que le média qui les manipule.
Quand on regarde le journal télé d'une ou deux chaines précises, qu'on achète toujours le même et unique quotidien et qu'on ne va que sur certains sites d'information pour avoir toujours que des nouvelles noires du monde, se faire peur et se faire brosser dans le sens du poil notre petit préjugé du "c'était mieux avant" et "le monde est fou, je suis le seul être censé dans cet univers de dingue", on est responsable aussi du manque d'impartialité des médias.
C'est un cercle vicieux.
info spectacle. ou desinformation la frontiere est mince.
Pas que info spectacle, information tout court.
La limite n'est pas mince, elle est poreuse et floue. Il n'y a pas une étape qu'on franchit et qui fait passer de l'information à la désinformation, c'est une gradation selon l'angle, le degré d’omission de certains sujets et l'ampleur de la mise en scène.
C'est bien pour ça d'ailleurs que l'idée trop répandue qu'une photo ou une vidéo ne ment pas (idée qui sous-tend beaucoup de thèses conspiros, qui s'en tiennent à des images comme preuve) est une idée ridicule qu'idéalement il faudrait combattre.
Toute image est révélatrice du point de vue de celui qui l'a prise et donc présente forcement une vision partiel et parfois partial (selon que l'angle est volontaire ou pas) de la réalité.
comprendre n'interesse ''personne'' .
Si, mais ça dépend des sujets.
Comprendre un thème scientifique interesse tout le monde, parce que c'est dépassionné et que le spectateur ne se sent pas obligé de prendre parti.
Mais un thème politique ou d'histoire amène fatalement la réflexion binaire voulant diviser le monde entre les gentils et les mauvais.
Ce que l'humain ne veut pas comprendre, c'est pas les situations en général, il ne veut juste pas comprendre ce qu'il considère comme mauvais, parce que ça l'obligerait à sortir d'une vision binaire bien commode pour analyser le monde.
Mine de rien, c'est traumatisant de se rendre compte que le monde est compliqué et qu'il est fait uniquement de nuance de gris et qu'en plus, ces nuances de gris dépendent des cultures qui les édictent. On a l'impression de perdre totalement toute prise sur un monde aussi impermanent et c'est un handicap évolutif d'être socialement inadapté par manque de conviction dans les normes.
La pensée binaire est facile, elle permet de fixer un point de vue en traçant une ligne infranchissable entre le bien et le reste, c'est pour ça qu'on y a recours instinctivement et que tout le monde à ses petits préjugés sur au moins un sujet, parce que la fixation d'un point de vue est plus facile pour se construire une personnalité et s'affirmer que d'avoir des idées floues.