Re:Les médicaments naturels contre-attaquent! - la pharmaco aussi
Re: Les médicaments naturels contre-attaquent! -- Stéphane
PHARMA-FLASH Volume 27, no 3, 2000. – Phytothérapie – p. 9-12
extraits :
[…]
Le terme "phytothérapie" englobe toutes les thérapies à base de plantes, y compris l'aromathérapie (huiles essentielles) et la gemmothérapie (bourgeons ou autres organes végétaux en cours de croissance). Les formes galéniques sont nombreuses: plantes séchées pour tisanes, teintures, extraits, gélules, etc. Les divers médicaments obtenus à partir d'une plante présentent, selon leur procédé de fabrication, de grandes différences de teneur en principes actifs. Leurs effets, thérapeutiques comme indésirables, sont par conséquent susceptibles d'importantes variations.
[…] L'image de médecine anodine et naturelle véhiculée par la phytothérapie, à l'opposé des médicaments "chimiques", exerce un attrait croissant auprès des patients des pays industrialisés. Malgré la toxicité connue de nombreuses plantes, force est de constater que les produits phytothérapeutiques ne sont pas soumis avant commercialisation aux mêmes exigences que les produits de synthèse, les procédures d'enregistrement portant surtout sur leur degré de standardisation (concentration), leur qualité (absence de contamination) et leur stabilité.
[…]
Il est difficile d'effectuer des études contrôlées sur l'efficacité des plantes en raison du nombre d'affections que la phytothérapie prétend soigner: généralement bénignes, d'étiologies diverses (mauvaise digestion, insomnie légère, nervosité) ou de physiopathologie peu claire (jambes lourdes), elles se résolvent souvent spontanément et sont parmi celles qui réagissent le mieux à un placebo.
L'intérêt croissant pour les médecines non conventionnelles a néanmoins suscité la réalisation d'études cliniques, aux résultats variables, confirmant l'efficacité de certaines plantes, l'infirmant pour d'autres.
[…].
Le type de préparation influence directement l'efficacité. Si le contenu en principe actif est standardisé dans les comprimés, sa quantité n'est plus définie pour les tisanes ou les teintures et peut être aussi bien infrathérapeutique que toxique, particulièrement en cas de marge thérapeutique faible.Effets indésirables
Les origines des nombreux effets indésirables décrits au cours de ces dernières années sont très diverses mais la plus courante tient au principe actif de la plante lui-même. On connaît aussi des cas de contamination, voire de substitution, par une autre plante d'aspect similaire mais toxique, de présence de métaux lourds (arsenic, plomb, mercure) ou d'adjonction, dissimulée, de substances pharmacologiques (corticostéroïdes, anti-inflammatoires) (5-9).
Les effets indésirables associés aux traitements phytothérapeutiques sont aussi variés que ceux dus aux médicaments allopathiques. Les plus fréquents sont les atteintes hépatiques (jusqu'à l'hépatite fulminante) (3), rénales ou cutanées. Ils surviennent souvent à la suite d'un traitement prolongé au moyen de produits ayant échappé au contrôle officiel (4, 9).
[…]
Conclusion
La popularité croissante de la phytothérapie repose largement sur le mythe de l'innocuité des préparations d'origine naturelle. L'efficacité de certains produits est démontrée mais la complexité des mélanges et le manque de standardisation des concentrations de principes actifs (manque de contrôle à l'importation, automédication via Internet, manque de contrôle de qualité des stockages en pharmacie) rendent l'utilisation de ces produits aléatoire.
De plus, le fait qu'un produit soit naturel ne garantit pas sa sécurité.
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