Emmanuel : "Et vous devriez vous renseigner également sur la dendrochronologie. Elle n'est fiable que dans la mesure ou la datation par le décompte des cernes du pin aristata l'est aussi. Les plus vieux arbres vivants dont l'âge est connu ne datent que de l'an 800 de notre ère. Afin d'étendre l'échelle, les savants s'efforcent d'associer des séries successives de cernes fines et larges présentées par les morceaux de bois mort trouvés à proximité de l'arbre vivant. En mettant bout à bout 17 restes d'arbres, ils affirment remonter plus de 7 000 ans."
Je sais, et c'est tout à fait normal. Les variations climatiques provoquent de grands changements d'une année à l'autre dans la taille et la composition des cernes, ce qui permet d'associer des séries successives sans risque d'erreur dès que quelques suffisamment de cernes peuvent être recoupés.
Emmanuel : "Mais la dendrochronologie ne se suffit pas à elle-même non plus. Parfois les savants ne savent pas exactement où insérer l'un des échantillons d'arbres morts. Que font-ils alors? Ils envoient cet échantillon à l'analyse au radiocarbone et se servent du résultat obtenu pour le placer dans la série chronologique."
Je connais mal ce point. Avez-vous des références ?
J'imagine de toute façon que la datation au radiocarbone ne sert pas à placer le morceau, mais à savoir dans quelle période chercher pour comparer les cernes. C'est plus simple que si à chaque fois qu'on a un morceau de bois, il fallait comparer un par un chacun de ses cernes aux 7000 des autres échantillons...
Emmanuel : "Cette façon de procéder fait penser à deux estropiés qui n'auraient qu'une seule béquille et s'en serviraient à tour de rôle, l'un s'appuyant pendant un temps sur son compagnon d'infortune, avant d'être lui-même obligé de le soutenir."
Non, ce sont deux méthodes solides et incontestées (sauf par quelques marginaux pour des raisons religieuses, donc non scientifiques) qui confirment mutuellement leur validité, qui de plus est encore confirmée par de nombreuses autres méthodes que j'ai déjà cité. Et il y en a encore d'autres : par exemple les sondages dans la calottes glaciaire, en étudiant la composition des bulles d'air enfermées dans la glace, permettent de savoir que était le taux de radioactivité dans l'air sur plusieurs milliers d'années.
Emmanuel : "Mais du bois mort peut-il se conserver pendant six millénaires? En tout cas il faut l'admettre pour accepter les dates les plus anciennes établies au moyen du radiocarbone."
Dans un milieu favorable, très sec comme c'est souvent le cas au proche-orient, oui, le bois peut se conserver pendant si longtemps. Souvenez vous que l'on possède des exemples de matières encore beaucoup plus fragiles - les momies par exemple - qui approchent de peu l'âge que vous mentionnez. On a aussi trouvé voilà quelques années une grande barque funéraire egyptienne en bois, datée de près de 5000 ans, et conservée presque intacte sous le sable.
Emmanuel : "Dernière argument concernant les archéologues : si le carbone 14 appuie leur théorie, ils en parlent. Et s'il est complètement à côté, ils ne le mentionnent même pas."
Ce n'est pas un argument.
Comme je l'ai dit le carbone 14 n'est pas toujours totalement fiable. Il peut parfois donner des résultats aberrants. Donc quand il est en contradiction avec les autres méthodes de datation, et que les conditions dans lesquelles l'échantillon a été trouvé laissent penser qu'il ait pu y avoir erreur ou contamination, il est normal de rejeter le résultat.
Il est normal de ne pas mentionner un résultat aberrant si par ailleurs on a des preuves qu'il est faux.
G.