J'ai été amusé de trouver dans une publication honorable, sous la plume d'un auteur sérieux, des considérations aussi étrangement décalées. Excalibur et 2001, d'accord, mais les références à Star Wars et surtout à Highlander sont particulièrement dérisoires. Il eut été plus judicieux de citer l'adaptation de Jodorowksy du roman de Thomas Mann, "la Montagne Magique"; ou encore le génial "les ailes du désir" de Wenders. Enfin je suppose que l'auteur s'est volontairement limité aux oeuvres les plus connues - c'est vrai après tout pourquoi parler d'un obscur film de Jodorowsky que personne n'a vu quand on a Star Wars sous la main ?
Cependant, il est vrai qu'il y a dans Star Wars une thématique très ésotérique - je n'irais pas jusqu'à dire philosophique, où alors seulement en parlant de philosophie de bazar. Et que cette thématique n'est pas une simple accroche à spectateurs mal intégrée dans l'histoire, mais bien un élément important et très réfléchi du scénario. Alors au fond pourquoi ne pas s'en servir comme base pour des discussions sérieuses ? Après tout Star Wars n'est qu'une fable philosophique moderne, mais très bien structurée, qui parle d'initiation, de cheminements et d'erreurs, de rédemption, et qui a trouvé des incarnations idéales pour bon nombres d'archétypes que chacun peut reconnaître. Comme toute fable philosophique, elle est très naïve. Mais pas plus que les anectodes dont fourmillent les ouvrages taoistes, qui cachent pourtant une grande subtilité derrière leur simplicité apparente. En tout cas Star Wars est une parabole bien moins basique que celles de Jesus, le spécialiste ès paraboles.
Si monter des réflexions philosophiques à partir de Star Wars peut amener à s'intéresser à la philo des personnes qui jamais ne s'en seraient approché sinon, tant mieux. Je suis pour. C'est le but de tout conte philosophique : non d'énoncer une vérité (sauf pour le lecteur paresseux ou trop influençable) mais d'initier une réflexion, sous un angle qui la rende attrayante.
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