Les religieux font le bien pour ses conséquences sur eux-mêmes (récompense/punition) ils ne sont donc pas des êtres éthiques mais utilitaristes. La morale est l'action libre dirigé vers le bien pour lui-même, et non pour ses conséquences.
Comment décider ce qui est bien? Voilà la question. Kant rejette tout code, pour deux raisons: 1) sa source est faillible; 2) son application spécifique est impossible sans jugement individuel. Donc: il faut plutôt former le jugement à l'évaluation des contextes et des actions. On découvrera donc ce qui est bien en posant la question: est-ce que mon action pourrait être élevée en maxime universelle sans causer une aporie logique? (c'est pas tout à fait la règle d'or, ça, attention). Exemple: ai-je le droit de mentir? Je mens pour obtenir un avantage de celui qui croit que je dis la vérité. Or, si tout le monde a le droit de mentir n'importe quand, personne ne croira plus personne: donc: mentir sera inutile = aporie logique.
Je simplifie, évidemment. Et il n'y a pas que Kant pour trouver du bien non-religieux. Faut faire quelques lectures, mon vieux. John Stuart Mill, par exemple, argumente que l'utilitarisme, justement, est éthique. etc. Et on est toujours au 18e, là; il y a eu quelques petits développements depuis. J'aurais pu commencer avec Hobbes (1651): le bien, cad les règles qui obligent à bien agir, sont la conséquence purement rationelle de la peur (empiriquement justifiée en tout contexte d'absence de règles) de la mort violente. Notez que Kant, Mill et Hobbes étaient tous profondément religieux. Seulement, contrairement à vous, ils comprenaient très bien que la morale religieuse est subjective et arbitraire.
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