Ta petite intervention me fait justement revenir à mon point de vue de départ et croire que les systèmes de pensée "nouvelâgeux" constituent des lieux où peut, comme tu le dis, renaître le droit de mettre à profit l'autorité, en utilisant le même mode d'énonciation que le discours autoritaire d'aujourd'hui, c'est-à-dire celui de la science appuyée (laquelle continue tout de même à être un savoir=/croire vrai/, même si son discours est un /faire croire/ plus élaboré et plus sophistiqué qu'un simple appel à l'autorité). Les théories nouvelâgeuses et autres élububrations raëliennes ou tout ce qu'on voudra (notamment la dianétique, à laquelle le Monde diplomatique consacre un article, ainsi qu'au phénomène général des secte, ce mois-ci)forment en quelque sorte l'envers du doute, une vérité incontestable à laquelle on puise directement. Il faut voir comment ces discours partagent le pouvoir de la vérité avec la science. Je crois également que les voyages initiatiques qu'affirment avoir accomplis certains gourous (notamment Raël; on m'excusera pour mon manque de références en la matière, c'est que celui-là est particulièrement actif ici) constituent, comme les voyages des explorateurs (j'y reviens, mais c'est à propos), comme le disait Gaël dans sa précédente intervention, des expériences uniques dont le principal intéressé tire un savoir que nul (sauf ceux qui ne croient pas à l'expérience même de son voyage) ne peut contredire dans la mesure où le voyage est une preuve. Je crois qu'il y aurais un bon travail d'analyse à faire du côté de la "poétique" du voyage initiatique chez nos meneurs de troupeaux contemporains.