1) l'argument voulant que les règles sociales soient fondées dans la nature humaine, et que sinon les criminels sont simplement des victimes de la majorité, ne tient absolument pas. Si la nature devait toujours être respectée on devrait jeter la médecine à la poubelle, par exemple. Il n'y a pas de raison intelligente de rejeter les règles élaborées en société parce qu'elles ne proviennent pas de la «nature». Les règles, comme la plupart des autres éléments de nos cultures, sont construites. Ceci n'enlève rien à leur légitimité, au contraire (mais attention, je ne dis pas que ça les rend indiscutables. Habermas [encore lui...] dirait justement que c'est cette discutabilité qui les rend légitimes).
2) JF a raison, s'il y a un fondement naturel à la morale il tient simplement du fait que l'humain est un animal grégaire, comme bien d'autres. De plus, il existe plusieurs façons d'être «grégaire». Enfin, le reste de l'échafaudage a peu à voir avec cette source orignale lointaine, qui en fait ne peut aucunement être détaillée à partir de nos canons culturels actuels extrêmement variés. C'est un peu comme affirmer que le big bang a causé le ragoût de boulettes. C'est vrai à un certain niveau, mais ça ne me donne pas la recette.
3) JF a pas raison: je n'ai jamais vu de théorie criminologique tenant la route en faisant appel à des facteurs génétiques/héréditaires. Sauf peut-être dans l'extrême ,001% des cas. De toute façon, il est bizarre de dire que la règle est culturelle mais que la déviance est héréditaire, non? En passant, la pédophilie c'est pas mal plus complexe que ça en a l'air (ou que nos émotions nous permettent de reconnaître), et le nombre de «pédophiles» (définition variable) varie énormément d'une société/période historique à l'autre. Mais que la pédophilie ne soit pas *fondamentalement* mauvaise (puisqu'on ne trouve rien de fondamental) ne force aucunement à conclure qu'elle soit acceptable, bonne ou juste dans notre société. Rien ne nous empêche de dire qu'on n'en veut pas ni de faire respecter cette décision.
Enfin, à un niveau plus normatif, le plus important c'est de reconnaître que la morale c'est nous qui en sommes responsables, et personne ni rien d'autre.
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